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Sent: Monday, April 08, 2013 10:11 AM
Subject: gros temps . suite
Cher Monsieur le Secrétaire général,
je vous suppose très en éveil. La rumeur est que c'est vous qui avez appris au Président que Jérôme Cahuzac allait avouer aux juges.
Trois choses :
1° les liaisons... mais que vous savez sans doute, l'important étant est que c'est véhiculé et nourit donc une analyse systémique concernant de plus en plus l'ensemble de la vie publique française. Véronique Coppé est avocate de l'une des parties dans le divorce des Cahuzac. Le même gestionnaire de fortune, Hervé Dreyfus, selon Eva Joly intervenant au micro de Bourdin, est celui de Nicolas Sarkozy comme celui de Jérôme Cahuzac. A ce dernier, il est maintenant attribué une tentative de placement de quinze millions. Par parenthèse comment, dans le cas Sarkozy - puisque la source pour Cahuzac est maintenant avérée : recel d'abus de ses fonctions zélant au cabinet d'Evin les laboratoires pharmaceutiques - un élu peut amasser de quoi se payer un gestionnaire de fortune... Et ce matin, la rumeur qu'a dû démentir Laurent Fabius sur un compte suisse, lui aussi. J'avoue que dès la "révélation" de Médiapart à l'automne, j'ai cru à celle-ci et que j'ai tendance à croire ce qui concerne Laurent Fabius. Tout simplement parce qu'ils ont de l'argent. Pour le Français moyen, l'évasion fiscale est moralement justifiable, il en a envie mais n'en a que peu le contenu puisque nos contentieux fiscaux - j'en ai d'ailleurs un à mon initiative - portent sur des sommes qui importent proportionnellement surtout à celui qui a très peu, et pour qui cent ou cinq cent euros font toute la différence en vie au mois le mois. J'en vis quelque chose depuis ma placardisation à pas cinquante deux ans
2° l'idée de referendum est brocardée dans les medias parce qu'elle est caricaturée en question-réponse, voulez-vous ou pas la corruption de vos élus, avec en sus le réflexe de sanction gouvernementale auquel la procédure de consultation directe du peuple donne occasion.
La réalité sera tout autre : un travail consensuel de toutes institutions publiques, de tous partis politiques représentés ou pas au Parlement, de toutes associations sans but lucratif mené par des personnalités de diverses familles et de divers parcours, produisant un texte directement applicable de nature donc autant constitutionnelle que législative et réglementaire et dont les deux Chambres ainsi que le Conseil économique et social seront saisis et que la votation référendaire confirmera. Gros, beau et précis travail pour un texte fondateur, et non pour une question-bateau.
3° 6 Février 1934... Il va y avoir du monde pour la manifestation du 5 Mai. Elle sera erga omnes et profondément civique. Enfin autre chose que les démonstrations à propos du mariage pour tous. Il faut donc non seulement l'entendre, mais avoir - avant - commencé l'organisation du travail de rédaction du projet de loi référendaire en sorte que la manifestation soit un appui au mouvement initié ou accepté par le Président et par le gouvernement
Dans le texte, il faudra sans doute adopter le système de l'examen des pressentis pour une fonction gouvernemental tel qu'il est pratiqué devant le Sénat américain ou une commission ad hoc du Parlement européen. Il s'est donc avéré que sont nommées des personnalités qu'au fond on ne connaît guère ou dont sciemment on ne dit pas tout. Ce qui a été illustré à propos de Dominique Strauss-Kahn.
Enfin, il m'a déplu d'apprendre que Jean-Jacques Ogier a des intérêts tels qu'il les admet publiquement, même si c'est parfaitement légal, et tout à fait distinct de sa tâche de trésorier de campagne. Et en plus, selon la rumeur, de comprendre qu'il est homosexuel alors que - favorable au projet de loi Taubira - j'aurais cependant aimé savoir quelle a été la genèse de ce point précis du programme électoral de François Hollande : des cas ayant suscité vraiment sa compassion personnelle, cas de couples ou cas d'enfants, tous à sécuriser ou régulariser, fort bien alors... ou bien du couloir et des amitiés ?
Pardonnez-moi d'être fréquent et parfois intimiste.
Clemenceau : " une idée me pousse comme un boulet : je ne veux pas voir la perte de mon pays ". Or, nous n'en sommes plus loin.
En chaleureuse confiance
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