Lundi 2 Août 2010
Prier…[1] quand il apprit la mort de Jean Baptiste, Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Jésus pleure, seul. Peut-être même a-t-il pris les rames ou mis à la voile tout seul. D’ordinaire, les évangélistes notent qui l’accompagne ou remarquent sa solitude. Jésus submergé par le chagrin, il est homme, et devant désormais son destin et le moment où se noue le drame de sa mission, il est le Dieu rédempteur, il est en première ligne désormais. Par quoi commence-t-il ? la nécessité quotidienne, répondre à l’appel. En débarquant, il vit une grande foule de gens et il fut saisi de pitié. Le désert, le moment du deuil, pas possible. Cinq mille personnes, sans compter les femmes et les enfants (démographie de l’époque, pas lointaine puisque notre arbre généalogique indique le nombre des filles mais pas leur prénom). Tous mangèrent à leur faim… Miracle dont le récit fait anecdote et ne nous touche plus… Vrais et faux prophètes, démagogie ou inspiration vraie. Jérémie va, contre Ananie, au plus simple : le prophète qui annonce la paix n’est reconnu comme prophète vraiment envoyé par le Seigneur, que si sa parole s’accomplit. Jérémie – inspiré ? ou bon polémologue ? – prédit la guerre, le désastre et en signe avant-coureur la mort du beau parleur, qui survient à date dite. Jamais, le Christ n’a cette dialectique, les signes et événements les annonçant ou les corroborant, sont plus intérieurs, spirituels, plus énigmatiques à entendre par ses contemporains, comme si sa seule venue au monde, avant même que s’accomplisse la rédemption par la croix et la résurrection, nous avait fait dans une ère où les événements sont à considérer, les annonces aussi, à un mystérieux second degré, tout spirituel. Ainsi, cette insistance sur le temple possible à détruire et qui en trois jours… mais Jésus participe aussi de l’Ancien Testament et des temps prophétiques quand il pleure Jérusalem ou ces villes se refusant à lui ; elles seront détruites avant la disparition de beaucoup de ses contemporains ou à peine cadets. Attitude d’approfondissement spirituel que recommande le psalmiste : n’ôte pas de ma bouche la parole de vérité…que j’ai par tes commandements le cœur intègre…moi, je réfléchis à tes exigences. De tes décisions, je ne veux pas m’écarter, car c’est toi qui m’enseignes..
matin
Couriellé à l’Elysée le communiqué des évêques de Vannes et de Belfort, avec en post scriptum ma déduction sur les opérations franco-mauritaniennes et le mensonge au sujet de Michel Germaneau :
To: Christian Frémont, directeur du cabinet du Président de la République
Sent: Monday, August 02, 2010 9:42 AM
Subject: de la part de Bertrand Fessard de Foucault - communiqué des évêques et de Belfort
Cher Préfet, cher ami,
je ne sais si ces deux prélats - les évêques de Vannes et de Belfort - chargés de la pastorale des Roms et des migrants, ont déjà écrit personnellement au Président de la République.
Leur communiqué commun peut sans doute intéresser ce dernier.
Sentiments très attentifs.
P S La mise en regard d'un papier du Monde (mercredi 28 Juillet - p. 3) datant de 2008 (le putsch, avant ? après ?) le début de notre entraînement de troupes spéciales en Mauritanie et la dépêche AFP hier reprenant Al Jazeera selon laquelle Aqmi était en négociations avec nous quand a eu lieu la fameuse opération, donne à penser que nous avons menti et que d'autre part l'opération - décidée censément le 13 juillet mais préparée depuis des mois - n'avait rien à voir avec le sort de notre compatriote. J'en suis encore plus attristé.
Fait part ensuite aux évêques dont j’ai l’adresse électronique de ce courriel :
Sent: Monday, August 02, 2010 10:39 AM
Subject: ce que j'ai adressé à l'Elysée - Fw: de la part de Bertrand Fessard de Foucault - communiqué des évêques et de Belfort
Monseigneur, cher Père,
j'ai cru devoir adresser à l'Elysée le communiqué ci-joint au cas où vos deux Frères dans l'épiscopat n'auraient pas écrit directement au président de la République.
Il y a eu le précédent de l'un des Vôtres - l'évêque de Saint-Denis - je crois, mais sans doute n'était-il pas isolé - à propos des tests ADN.
Il est beau que dans les deux crises actuelles - celle de l'Eglise attaquée ce printemps par des passés individuels et des haines collectives, celle de la France indignement représentée et conduite - l'épiscopat donne des repères.
C'était un de mes voeux dans le grand papier que je vous ai donné il y a quelques semaines et que je compte prolonger par deux ou trois appendices : gouvernement/partticipation, affectivité.
Chaleureuse et filiale déférence
Démenti à 11 heures 15. Toujours comme source de toute communication : l’Elysée, ce qui indique bien Sarkozy et lui seul commande cette opération, entre autres. J’ai couriellé alors au maire de Marcoussis :
To: Marcoussis
Sent: Monday, August 02, 2010 12:40 PM
Subject: à l'attention de M. le Maire Olivier Thomas - de la part de Bertrand Fessard de Foucault
Monsieur le Maire,
la mise en regard d'un papier du Monde (mercredi 28 Juillet - p. 3) datant de 2008 (le putsch, avant ? après ?) le début de notre entraînement de troupes spéciales en Mauritanie et la dépêche AFP hier reprenant Al Jazeera selon laquelle Aqmi était en négociations avec nous quand a eu lieu la fameuse opération, donne à penser que nous avons menti et que d'autre part l'opération - décidée censément le 13 juillet mais préparée depuis des mois - n'avait rien à voir avec le sort de notre compatriote. J'en suis encore plus attristé.
Je l'ai couriellé à la première heure ce matin à Christian Frémont, préfet, directeur du cbinet du président de la République. L'AFP donne le démenti.
Vous seul, puisque vous et vos administrés, vos concitoyens constituez la seule famille de Michel Germaneau, pouvez faire éclater la vérité. Michel Germaneau a été sacrifié pour une opération montée de très longue date et qui inaugure - après l'Afghanistan, sinon après toutes nos guerres coloniales perdues - un nouvel et très grave engagement outre-mer.
Sympathie.
Tout le monde est réduit au spectacle. Un seul fait tout. Majorité et opposition n’ont pas plus à dire, ce qui rend d’ailleurs les commentaires critiques à peine plus supportables – ils ne vont pas au dispositif et en demeurent au prêcheur – que les laudatifs. Perspective ? je ‘nen vois que dans la rue ou dans une débandade des parlementaires UMP si les chances de réélection s’effondrent, mais je crois à cette réélection par tolérance et par cette dogmatique que ce ne sera pas mieux avec d’autres. Jusqu’où la tolérance l’emportera sur la désespérance, le scepticisme et la haine de ce qui nous mûtile et nous abîme (le mot est juste, il court maintenant, je l’ai eu vite dans l’esprit et sous la plume) ?
soir
David Cameron… le voici partisan de l’adhésion de la Turquie. Du grand art mais très simple. La Grande-Bretagne a senti dès Aopût 1961 – première candidature énoncée par Harold MacMillan – qu’elle ne pourrait détruire « le Marché commun » de l’extérieur. Le compromis de Fontainebleau en 1984, accepté par François Mitterrand, lui a fait une place, comptable à part qu’elle a confortée en n’adhérant pas à l’euro. Elle détruit encore plus l’élan fédératif, qui n’existe plus que par la Commission, celle-ci le plus souvent maladroite et n’ayant jamais pu avoir un président vraiment charismatique quel que soit le regard rétrospectif que l’on a sur Hallstein ou sur Delors – en encourageant les adhésions. Donc la Turquie. Appeler de Gaulle à la rescousse non pour se référer aux accords de 1963 suivant lesquels la Communauté européenne (je préférais ce mot à celui d’Union, bien moins contraignant et suggérant bien moins de solidarité et de mise en commun) reconnaissait à Ankara la vocation à l’adhésion, mais pour montrer qu’un veto peut se surmonter.
Nous, actuellement Sarkozy. Le Liban, notre terre d’influence et d’amitié depuis François Ier se faisant reconnaître par Soliman le Magnifique la charge de protéger et représenter les chrétiens dans « les échelles du Levant », en fait les ports, ce que l’on comprend très bien à certains endroits du littoral grec en Europe ou en Asie mineure. Nous prétendions y être revenus : la famille Hariri loge à l’œil Jacques Chirac et Robert Bourgi – la Françafrique – connaissant, dit-il, sur le bout des doigts la tribalité et les dosages familiaux là-bas avait persuadé Sarkozy de se raporocher d’El Assad, ce qui fut fait (le fils est moins niais qu’il en a l’air, et ces Réopubliques arabes ou noires finiraient par convaincre du princope héréditaire pour la dévolution du pouvoir, si ce n’était surtout une transmission des clés du coffre et des fichiers de police permettant la dictature, mais au Togo, au Gabon et en Syrie, ce ne sont pas des marionettes que les fils). Mais nous n’avons pas su pénétrer les vrais : le Golfe et la péninsule arabiques. Abdallah, humant les remugles de l’affaire Woerth-Bettencourt , a annulé sa venue chez nous. Le voici à Beyrouth : clé. Que nous n’avons pas. Bie entendu, les téléphones de l’Elysée dans le jeu de ces jours-ci entre Obama, Nettaniaou et Abbas n’ont pas la moindre influence parce qu’ils n’ont pas la moindre consistance.
Alain Peyrefitte, après le départ du Général, était convaincu et le démontrait à qui voulait l’entendre, et ils étaient nombreux… que l’on était entré dans un gouvernement d’opinion. Aujorud’hui, l’opinion apparemment ne compte pas puisqu’elle est en majorité, parfois écrasante, insatisfaite du prince régnant, hostile à sa politique économique et sociale, inquiète de la réforme des retraites, et que le règne continue et que la réforme des retraites est bouclée, son conducteur inamovible même pris en flagrant délit, ce dont il n’est pas loin. D’opinion quand même car Sarkozy st rivé sur les sondages mais pas tous, uniquement les intentions de vote et leur ventilation par rapport aux votations de 2007 et de 2002. L’autocrate dépend du peuple dont il a peur et des sondages comme d’une cartomancienne.
Je lis Jack Lang dans Le Monde. Il se donne le grand air de refuser d’avance le nouveau poste de médiateur (défenseur des droits, ce qui est géographiquement très en recul par rapport à un milieu de mêlée) et il continue de briguer la place de Bernard Kouchner : réponse à l’automne. Mais il observe que les saisines du Conseil constitutionnel changent la donne depuis la révision de 2008, les trois cas jusqu’à présent. Certes, les retraites des combattants nés dans nos territoires d’outre-mer, mais il oublie qu’au procès Colonna l’exception d’inconstitutionnalité n’est pas reçue par la Cour de cassation. Il prône sans détail le système américain, une Cour suprême et plus de Premier ministre, seule concession qui me plaise, le recrutement à la proportionnelle de l’Assemblée, mais il joue faux pour l’essentiel, puisqu’il analyse la confusion des pouvoirs comme un défaut atavique des Français et non comme l’abus personnel de Sarkozy, il ne réalise pas qu’en Juillet 2008 les équilibres étaient rétablis et le Parlement enfin existant et honoré si le Congrès avait refusé la réforme (il s’en fallut d’une voix, la sienne ou celle du président de l’Assemblée qui jamais auparavant n’avait par tradition pris part au vote) et il ne voit pas que le génie de notre Constitution n’est pas la séparation des pouvoirs mais la distinction des fonctions, ce qu’ignore totalement Sarkozy. Les satisfecit à ce dernier sont à chaque paragraphe du compte-rendu de l’entretien publié par Le Monde. Surtout, il ne dénonce pas la non-démocratie à l’Assemblée, les refus de commissions d’enquête ou il les met sur le compte de la majorité, mais celle-ci est à la baguette. Rien du tout sur le referendum d’initiative populaire, je ne sais pas d’ailleurs si les lois organiques devant préciser la procédure et donc mettre en œuvre la révision de la Constitution en ce sens, ont été votées : La Poste plus de deux millions de signature et l’on a passé outre. Du coup, Robert Badinter, avec précision et froideur, traite l’actualité : les propositions de Grenoble, et renforce Martine Aubry. Les commentaires en bas des dépêches sont excellents, distinguer les Français d’origine étrangère et ceux de souche…on voit dans quel groupe est Sarkozy, ce qui peut-être explique son cynisme.
J’ai interrogé en Mauritanie qui de droit : il n’y avait avant le putsch de 2008 que des contrats d’armement, deux vedettes, et des demandes de formation, mais rien n’était commencé et aucune base n’était à l’ordre du jour.
Un million et demi d’Haïtiens sous tente encore, une élection présientielle en Novembre où la participation attendue est de 20%. La France n’a pas pris à bras le corps, en cause nationale totale, la question, en impliquant la francophonie africaine certes, mais les riches : la Wallonie, Bruxelles, Québec, Lausanne et Genève. C’est un crime et une faute. Comme d’ailleurs notre éviction diplomatique de ce qui est en cours au Liban.
[1] - Jérémie XXVIII 1 à 17 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Matthieu XIV 13 à 21
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