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Vincent Ferrier
Vincent Ferrier
Saint catholique |
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Naissance
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Nationalité
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Ordre religieux
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Vénéré à
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Cathédrale Saint-Pierre de Vannes,
Valence, etc.
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Vénéré par
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Fête
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5 avril
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Saint patron
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patron des constructeurs, couvreurs, plombiers
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Sommaire
Biographie
Enfance et formation
Vincent est le quatrième enfant d’un homme issu de la noblesse aragonaise, Guillem Ferrer, originaire de Palamos et de Constanca Miquel. Selon certaines légendes, son père aurait fait un rêve avant sa naissance l’informant qu’il aurait un fils dominicain. Il fut nommé d’après saint Vincent de Saragosse, le patron de sa ville natale, Valence. A l’âge de 19 ans, Vincent Ferrer entre dans l’Ordre des Prêcheurs, communément appelé l’ordre dominicain. Les premières années, il est tenté de quitter l’habit mais ses parents l’incitent à continuer sa formation. En 1379, il est ordonné prêtre à Barcelone. Dans un premier temps, il enseigne la théologie à Barcelone puis à l’université de Lleida, où il obtient un doctorat de théologie. Il s’y fait connaître pour ses talents d’orateur.Prédications en Europe
Saint Vincent Ferrier - Livre d'heures de Pierre II de
Bretagne
Statue de Saint Vincent Ferrier, Musée d'histoire et
d'archéologie de Vannes
Maison de Saint Vincent Ferrier, (Valence)
Son charisme et son influence populaire sont tels qu'il devient un
personnage-clé dans les troubles politico-religieux liés au Grand Schisme d'Occident. Proche de Pedro
de Luna, alors cardinal et futur Benoît XIII, Vincent Ferrier se rallie tout
d'abord à la papauté d'Avignon, rejetant la légitimité d'Urbain VI
dans son traité De moderno ecclesiae schismate. Il devient par la suite
confesseur de Benoît XIII, désormais antipape et figure
emblématique de la résistance à Rome. Mais, dans un souci d'union de l'Église,
il finit par se résigner à abandonner la cause de Benoît pour reconnaître le
pape romain. Son acte de renonciation officiel intervient en 1416, à l'époque
où le Concile de Constance s'emploie à mettre fin au
Schisme.Infatigable prêcheur et évangélisateur de l'Europe pendant vingt ans, de 1399 à sa mort, il parcourt l'Espagne, l'Italie, la Suisse, et va même jusqu'en Écosse. Il est souvent accompagné d'une quantité impressionnante de disciples, au point qu'il doit essentiellement prêcher dans de grands espaces extérieurs pour pouvoir être entendu de la foule. On lui prête le don des langues, au vu de sa capacité à communiquer avec tant de peuples différents.
En dehors des questions papales, son rôle politique est particulièrement important en Espagne, où il aide Ferdinand de Castille à accéder à la couronne d'Aragon dans un contexte de succession difficile (cf. Compromis de Caspe).
Il aborde la question juive en Espagne où il prêche la conversion des Juifs. Pour l'historien Salomon Mitrani-Samarian, « tout en s'efforçant de modérer la sauvagerie des massacreurs, il faisait entrer dans le giron de l'Église les malheureux Juifs qui pour échapper à la mort se réfugiaient dans les églises » et aurait selon ses apologistes converti 25 000 à 30 000 Juifs1. Au début du XVe siècle, il écrit : « Les apôtres qui ont conquis le monde ne portaient ni lances ni couteaux. Les chrétiens ne doivent pas tuer les juifs avec le couteau, mais avec la parole et pour cela les émeutes qu'ils font contre les juifs, ils les font contre Dieu même, car les juifs doivent venir d'eux-mêmes au baptême »1. Les sources divergent sur la nature des événements (invasion pendant un sermon obligatoire ou bien massacres pendant le culte synagogal), la date (1391 ou 1411) et la part que prit Ferrier dans l'appropriation d'une synagogue de Tolède puis sa transformation en l'église Santa Maria la Blanca2,3. Il prêche aussi la séparation complète des Juifs et des chrétiens et serait donc un des instigateurs de la création des « juderias » en Espagne1.
La France n'est pas oubliée dans ses missions, il en parcourt tout le Sud avant d'être appelé en Bretagne en 1418 par Jean V, duc de Bretagne. Il sillonne pratiquement toute la Bretagne de ville en ville pendant près de deux ans et revient à Vannes, épuisé, où il meurt le 5 avril 1419. La localité de Puy-Saint-Vincent en Vallouise (Hautes-Alpes), qui s'appelait auparavant Puy-Saint-Romain, a pris son nom après son passage dans les Alpes du Sud.
Après les nombreux miracles constatés sur sa tombe qui lui sont attribués, le duc de Bretagne Jean V (1399-1442) demande que le dominicain soit canonisé. Calixte III proclame sa canonisation le 29 juin 1455. Le pape désigne le prélat breton Alain de Coëtivy pour lever les reliques du tombeau ; la cérémonie a lieu à Vannes le 5 avril 14564[réf. insuffisante].
Il est fêté le 5 avril.
Vincent Ferrier (dessin de Jean Le Clerc dans Vita et miracula
Vicentii Ferrerii, Paris, 1712)
Coffre reliquaire de saint Vincent Ferrier
(cathédrale de Vannes)
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Protection
Il est le patron des travailleurs de la construction en général, et plus particulièrement des :- Constructeurs
- Fabricants de briques et de tuiles; couvreurs
- Plombiers
- Poseurs de revêtements de sol.
Dévotions particulières
- Invoqué contre l'épilepsie et le mal de tête
Œuvres
- Vincent Ferrier (saint), Sermons, traduit du catalan par Patrick Gifreu et préfacé par Josianne Cabanas, Éditions de la Merci, 2010 (ISBN 9782953191752)
Notes et références
- Salomon Mitrani-Samarian, « Revue des études juives - n°108, p.241-245, Un sermon valencien de saint Vincent Ferrer » [archive], 1907
- Michel Despland, « La religion en Occident: Grandes ou petites vérités? [archive] », dans Critère, no 32, automne 1981, reproduit sur L'Encyclopédie de L'Agora. Consulté le 24 août 2007.
- (en) Anna Foa, « The Jews of Europe after the Black Death » [archive], sur Google Books, University of California Press, 2000 p. 88
- « Saint Vincent Ferrier (Espagne), de l'Ordre des Frères Prêcheurs, missionnaire en Bretagne » [archive], sur www.infobretagne.com (consulté le 2 septembre 2016)
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
- Vincent Ferrier, sur Wikimedia Commons
Bibliographie
Il est l'auteur d'un Traité des suppositions dialectiques et de Question solennelle sur l'unité de l'universel qui définit et fixe sa conception de l'univers intelligible qui servira de support à son enseignement sacré.- « Un homme d'action : Saint Vincent Ferrier [archive] », dans Le Correspondant, no 1499, 10 mars 1925, p. 641–674.
- Paul Meyer, Du manuscrit Douce 162 et de la prédication de Vincent Ferrier en France, 1881.
- P. Fages, Histoire de saint Vincent Ferrier, 1901, 2 tomes.
- P. Fages, Notes et documents de l'histoire de saint Vincent Ferrier, 1905
- P. Fages, Œuvres de saint Vincent Ferrier, 2 volumes, 1909.
- Mathieu-Maxime Gorce, Saint Vincent Ferrier, 1924.
- Mathieu-Maxime Gorce, Bases de l'étude historique de saint Vincent Ferrier, 1924.
Articles connexes
Liens externes
- : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque nationale de Catalogne • Bibliothèque nationale de Suède • Id RKDartists • WorldCat
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Hégémonie méditerranéenne de la couronne d'Aragon
En 1238, les Catalans et les Aragonais sont parvenus au faîte de leur reconquête territoriale avec la prise de Valence par leur comte-roi Jacques Ier d'Aragon, le contact avec le Royaume de Grenade n'invoquant plus que les Castillans. Dès lors, les Catalans amorcent une période d'expansion sur le bassin méditerranéen ; ils prennent la Sicile normande, puis atteignent Naples ; cette aventure les mènera jusqu'en Grèce avec la fondation des colonies d'Athènes et de Néopatrienote 8. Pendant toute la période médiévale, sous l'égide de la Couronne d'Aragon qui réunit en union dynastique la principauté de Catalogne, le royaume d'Aragon et le royaume de Valence, les Catalans exercent leur hégémonie sur l'ouest de la Méditerranée. Cette hégémonie culmine avec le Siècle d'or catalan (XVe siècle), pour la guerre et le commerce14, et le Siècle d'or valencien pour la littérature catalanophone.
L'Empire d'Aragon sur la Méditerranée, prélude au « siècle d'or valencien »
.
Deux cents ans plus tard, débordant de guerriers conquistadores
et d'hidalgos qui auront achevé le cycle de leur
reconquête, les deux Castilles fourniront depuis la terre d'Andalousie
les rangs des conquérants qui partiront eux aussi à la conquête d'un Nouveau
monde, dans la foulée de leurs voisins portugais, en route vers les Indes.
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