vendredi 23 mars 2018

Daech revendique une triple attaque aux environs de Carcassonne



 

Trois attaques, trois morts : le récit du périple meurtrier de l'Aude

18h03, le 23 mars 2018, modifié à 20h22, le 23 mars 2018

Trois attaques, trois morts : le récit du périple meurtrier de l'AudeLe périple de l'assaillant a pris fin au Super U de Trèbes. @ AFP

Après avoir volé une voiture, un homme a tiré sur des CRS et pris en otage les clients d'un supermarché dans la région de Carcassonne, vendredi.

RECIT
Le périple meurtrier aura duré un peu plus de quatre heures. Il ne visait ni la capitale, ni un symbole ou une grande ville, mais une zone rurale du sud de la France. Vendredi, un homme de 25 ans, né au Maroc et connu de la police comme un "petit dealer", a frappé le département de l'Aude, autour de la ville de Carcassonne, faisant trois morts et plusieurs blessés graves. Les attaques ont été revendiquées par l'organisation Etat islamique (EI).  Europe 1 fait le récit d'une journée de terreur en trois temps.
Quatre CRS non armés. Vendredi matin, peu après 10 heures. Radouane Lakdim avance dans le quartier du chemin de la cité, à Carcassonne, probablement à pieds. Armé, il braque les occupants d'une voiture. Le passager est tué d'une balle dans la tête. Le conducteur, grièvement blessé. Tous deux sont abandonnés dans un fossé. L'assaillant s'empare lui du véhicule et poursuit sa route. Le survivant parvient, lui, à appeler les secours.
>>> Lire aussi : Ce que l'on sait sur la série d'attaques dans l'Aude 
À quelques centaines de mètres de là, quatre CRS d'une compagnie marseillaise, en mission à Carcassonne, terminent un footing à proximité de leur caserne. En passant à leur niveau, Radouane Lakdim fait feu, depuis la voiture. En pleine séance de sport, les militaires ne sont pas armés : ils ne peuvent pas riposter. Au moins cinq balles les visent. L'un d'entre eux est touché au poumon, à quelques centimètres du cœur. Son pronostic vital n'est pas engagé.
"Un deuxième coup de feu…" Radouane Lakdim prend la fuite et parcourt cette fois quelques kilomètres. L'homme quitte la périphérie de la ville de 50.000 habitants pour une petite localité voisine, la commune de Trèbes. Là, il se gare sur le parking du Super U, sort du véhicule avec son arme, et pénètre dans le magasin. D'emblée, il tire.
Au fond du magasin, Jacky, boucher du supermarché, entend un grand "boum". "Je pensais qu'il y avait quelque chose qui était tombé. Mais non, c'était un coup de feu, puis un deuxième coup de feu…" Marine et Sabrina, deux de ses collègues, l'aident à organiser la fuite d'un maximum de clients par la porte de secours, derrière la boucherie. Une trentaine de personnes peut ainsi gagner le garage Peugeot voisin. D'autres se cachent dans un frigo et préviennent les forces de l'ordre.
Une otage contre un gendarme. À l'entrée du Super U, un témoin entend le forcené crier "Allah Akbar". Deux personnes tombent sous les balles. Un client et Christian, l'autre boucher du magasin, qui venait de fêter ses cinquante ans. Une dizaine de personnes restent prises en otage.
>>> Lire aussi : Ce que l'on sait de Radouane Lakdim, l'auteur des attaques de l'Aude
Un lieutenant colonel du groupement de gendarmerie de l'Aude, est l'un des premiers à se présenter devant le magasin. Militaire aguerri, ancien de la garde républicaine, le fonctionnaire se propose de prendre la place de la femme directement tenue en otage par l'assaillant. Il parvient à convaincre Radouane Lakdim et se retrouve seul avec lui. Le gendarme pose son téléphone portable sur la table, permettant à ses collègues et aux renforts du GIGN de suivre l'évolution de la situation.
Référence à Salah Abdeslam. Les derniers occupants du magasin parviennent à quitter les lieux, sous la protection des gendarmes. Le secteur est entièrement bouclé, "interdit" par la préfecture. Dans les écoles et collèges avoisinants, les enfants sont confinés. Via le téléphone, Radouane Lakdim échange de manière confuse avec un négociateur régional du Raid, réclamant notamment la libération de Salah Abdeslam, seul survivant des commandos du 13-Novembre.
Puis les communications s'espacent. Peu avant 14h30, les négociateurs entendent trois coups de feu. Après plus de trois heures de prise d'otage, l'événement précipite l'assaut. Le forcené riposte avant d'être abattu. "Héroïque", selon les mots du ministre de l'Intérieur, le lieutenant colonel est lui grièvement blessé.
Sur le même sujet :
Europe1
Par Margaux Lannuzel avec Guillaume Biet et Salomé Legrand
  • zorro1100- le 23/03/2018 à 20h58
Au lieu de s'attaquer aux retraités, cheminots, fonctionnaires ou autres, le gouvernement et M. Macron ferait mieux de s'attaquer à tous ces fichés S et tous ces déliquants qui finissent par tuer des innocents. Ce serait plus utile, et je tiens ce gouvernement pour responsable, il faut qu'en en finisse

*
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Ce que l'on sait de Radouane Lakdim, l'auteur des attaques de l'Aude

14h17, le 23 mars 2018, modifié à 21h38, le 23 mars 2018

Le suspect, Radouane Lakdim, était d'origine marocaine et vivait à Carcassonne. L'homme, "connu pour des faits de petite délinquance", avait fait l'objet d'un suivi par les services de renseignement. 

C'est le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a donné son nom, quelques minutes seulement après l'assaut mené au Super U de Trèbes. Radouane Lakdim, 25 ans, a tué trois personnes dans trois attaques menées vendredi à Carcassonne et à Trèbes, dans l'Aude. Cet homme, né au Maroc en avril 1992, vivait à Carcassonne, non loin des lieux visés. Il a été abattu lors de l'assaut.
De "petit dealer" à radicalisé. Radouane Lakdim a agi "seul", a affirmé le ministre de l'Intérieur. Qualifié de "petit dealer", le suspect "était connu pour des faits de petite délinquance", notamment pour "usage de stupéfiants" et "refus d'obtempérer", a confirmé le procureur de Paris François Molins, vendredi soir, lors d'une conférence de presse depuis le tribunal de grande instance de Carcassonne. Des faits qui lui avaient valu une condamnation à un mois d'emprisonnement, qu'il a effectué en août 2016 à la maison d'arrêt de Carcassonne. Il avait également été condamné une première fois à Carcassonne le 29 mai 2011 à une peine d'un mois d'emprisonnement avec sursis pour port d'arme prohibé.
Radouane Lakdim était fiché S depuis 2014 pour ses liens "avec la mouvance salafiste", a précise François Molins. L'assaillant avait fait l'objet "d'un suivi effectif par les services de renseignement en 2016 et 2017. Mais ce suivi n'avait fait apparaître aucun signe précurseur pouvant laisser présager d'un passage à l'acte terroriste". "Nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement", avait déclaré un peu plus tôt Gérard Collomb.
>> LIRE AUSSI - Le récit des attaques perpétrées par Radouane Lakdim
Lakdim aurait demandé la libération d'Abdeslam. Au cours de la prise d'otages au Super U de Trèbes et de ses contacts avec les forces de l'ordre, Radouane Lakdim tenait, selon les informations d'Europe 1, un discours confus, sans revendication claire. Il a toutefois crié "Allah Akbar" et affirmé être un "soldat" de l'organisation Etat islamique au moment où il entrait dans le magasin Super U, ont affirmé plusieurs témoins. Une information confirmé par le procureur de Paris, vendredi soir.
Radouane Lakdim a par ailleurs demandé la libération de Salah Abdeslam, seul membre vivant du commando terroriste du 13-Novembre, actuellement incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Il s'est dit "prêt à mourir pour la Syrie. Il sollicitait la libération de frères avant de tirer sur un client et un employé du magasin qui, tous deux, décédaient sur place", a poursuivi François Molins.
"Un soldat de l'Etat islamique". Par le biais de son agence de propagande Amaq, le groupe Etat islamique a revendiqué la série d'attaques. "L'homme qui a mené l'attaque de Trèbes dans le sud de la France est un soldat de l'Etat islamique, qui a agi en réponse à l'appel" de l'organisation "à viser les pays membres de la coalition" internationale anti-EI, peut-on lire dans le communiqué, partagé sur l'application Telegram.
Vendredi en fin d'après-midi, une perquisition a été menée au domicile de l'assaillant, dans la petite cité Ozanam de Carcassonne. Une proche de Radouane Lakdim, "qui partageait sa vie", a été placée en garde à vue dans la foulée pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
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7 commentaires
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  • golfleon- le 23/03/2018 à 16h40
On avait déjà eu Cazeneuve à l'Intérieur... mais Collomb, comme pointure.... faudrait penser à le déposer à l'entrée de la maison de retraite "Les joyeux coquelicots"... On se sent en sécurité avec des gens comme ça...
·  ·  toto229- le 23/03/2018 à 16h15
Un fichier S, peut-être ? avec alloc, prime de logement, Chômage plein pot, RSA (en plus du chômage on est malin avec l'aide des assoc), CMU,
·  ·  Elroumi- le 23/03/2018 à 14h55
Marocain, connu pour radicalisation ? Et il reste en France, peinard...
·  ·  peufier- le 23/03/2018 à 14h28
PASQUA a l'interieur .
  • tiguiditlecheyenne- le 23/03/2018 à 19h07
ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
  • · 
·  peufier- le 23/03/2018 à 14h28
inconnu de la dgsi puis radicalisé ,on est mort de rire des infos bidon a chaque minutes qui passent
·  ·  peufier- le 23/03/2018 à 14h25
mdr on nous dit 25 ans ,et on ne sait rien de l’état des personnes blessées ? alors qu'on devrait dire des personnes touchées ,car des blessées ne peuvent être mort s'ils sont blessées .
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