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Manifestation historique contre les armes à feu samedi 24
mars à Washington.
© EPA/MICHAEL REYNOLDS
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5 minutes de lecture
AFPPublié samedi 24 mars 2018 à 19:04, modifié samedi 24 mars 2018 à 19:04.
Etats-Unis
La jeunesse américaine manifeste massivement contre les armes à feu
Exaspérés par la répétition des fusillades dans leurs écoles, des
centaines de milliers d’Américains sont descendus samedi dans la rue pour une
manifestation historique
Jusqu’à un demi-million d’adolescents et d’adultes sont ainsi
attendus à Washington, avec comme mot d’ordre: «Plus jamais ça!» Plus de 800
marches sont prévues dans d’autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec,
partout, la jeunesse en fer de lance. L’événement national, baptisé «March for
Our Lives» («Marchons pour nos vies»), est une réaction spontanée au massacre
le 14 février de 17 personnes dans un lycée de Floride.
Cet énième drame a, pour beaucoup d’Américains, été celui de trop. Leur
frustration est alimentée par l’inaction des législateurs et des pouvoirs
publics, réticents à agir contre la National Rifle Association (NRA), le
puissant lobby des armes. La possibilité de détenir une arme à feu est
considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel aussi
fondamental que la liberté d’expression.pic.twitter.com/aug5lXGISt
— VdeGraffenried (@VdeGraffenried) 24
mars 2018
Cependant, cette fois, la tuerie commise par un ancien élève perturbé
psychiquement dans la ville de Parkland a soudé des lycéens s’identifiant comme
«survivants»: depuis cinq semaines, ils sont omniprésents dans les médias.
«Cette marche n’aurait pas lieu sans la fusillade dans mon école, donc cela va
être un moment difficile», a confié à l’AFP Carlos Rodriguez, l’un des rescapés
du lycée de Parkland. «Mais je me sens fier d’être l’un des élèves qui ont
lancé ce mouvement».Lire aussi: Armes aux Etats-Unis: une blessure profonde, une coupable hypocrisie
Les armes font plus de 30.000 morts par an aux Etats-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la «génération mass shooting» ou la «génération Columbine», du nom d’une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué douze de leurs camarades de classe et un professeur en 1999.
pic.twitter.com/maEwaIcBiA
— VdeGraffenried (@VdeGraffenried) 24
mars 2018
Ces élèves ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace
permanente, spécifique aux Etats-Unis. Année après année, ils ont vu leurs élus
faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer
d’armer leurs enseignants. «Nous sommes les gens qui ont peur d’aller à l’école
tous les jours parce que nous ne savons pas si nous serons les prochains», a
expliqué Lauren Tilley, 17, venue spécialement de Californie pour le
rassemblement.pic.twitter.com/YQ0LTYkU9I
— VdeGraffenried (@VdeGraffenried) 24
mars 2018
Samedi, en début de matinée, plusieurs heures avant le coup d’envoi officiel
de l’événement, prévu vers midi heure locale (16H00 GMT), des milliers de
personnes se massaient déjà, comme elle, aux abords de la Maison Blanche. Le
rassemblement géant devait s’étaler jusqu’au Capitole, tout un symbole. «Notre
message, c’est que nous n’allons pas rester silencieux, nous allons continuer à
nous battre» pour un renforcement du contrôle des armes à feu, a lancé Lauren.Des stars en soutien
Le mouvement est soutenu par de nombreuses personnalités, notamment George Clooney, Oprah Winfrey et Steven Spielberg, qui ont chacun donné 500.000 dollars pour la «March of Our Lives». Plusieurs stars étaient attendues samedi sur la scène dressée à Washington sur Constitution Avenue, parmi lesquelles Ariana Grande, Jennifer Hudson, Demi Lovato, Justin Timberlake ou encore Miley Cyrus.Lire aussi: A Genève aussi, des jeunes manifestent contre les armes à feu
Donald Trump a répété vendredi dans un tweet sa volonté d’interdire les «bump stocks», des accessoires permettant de tirer en rafale, une mesure de portée marginale. Son administration a lancé une procédure en ce sens.
Blocage au Congrès
Si la Floride a voté une loi, promulguée le 9 mars par le gouverneur Rick Scott et imposant plusieurs restrictions - notamment l’interdiction des «bump stocks» ou le relèvement de 18 à 21 ans de l’âge légal pour acheter une arme-, le Congrès est au point mort. «J’espère (que les jeunes) ont bien à l’esprit qu’ils s’inscrivent dans un mouvement social sur le long terme. Ils n’obtiendront pas justice dans un Congrès contrôlé par les républicains», a averti le sénateur démocrate Chris Murphy, interrogé par l’AFP.«Nous voterons en 2020»
Samedi, dans la foule, certains revendiquaient l’interdiction pure et simple des armes aux civils, comme Jeff Turchin, retraité, pour qui «nous ne devrions pas avoir d’armes dans notre société». D’autres, comme le professeur de collège Billy McLaughlin, ne souhaitaient pas remettre en cause le fameux deuxième amendement à la Constitution qui autorise tout citoyen à posséder une arme, mais réclamaient davantage d’encadrement. «Une majorité de gens considèrent qu’il faut interdire les fusils d’assaut mais les politiciens ne le font pas parce qu’ils sont à la botte de la NRA», a-t-il expliqué, en référence à la puissance financière considérable de l’organisation pro-armes.pic.twitter.com/jnOlyaUmke
— VdeGraffenried (@VdeGraffenried) 24
mars 2018
«Je me fiche de savoir combien d’argent vous avez. L’argent ne peut pas
étouffer le son de nos voix», a dit Lauren Tilley, également au sujet de la
NRA. «Nous voterons en 2020», a-t-elle prévenu. «Notre génération veut du
changement».
*
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lesechos.fr
la jeunesse américaine défile contre les armes à feu
Nicolas
Rauline 25/03/2018
La marche a rassemblé 800.000 personnes à Washington ce
samedi. - NR/Les Echos
+ VIDEO. La « Marche pour nos vies » a réuni 800.000 personnes à Washington, au-delà des attentes des organisateurs. Un rassemblement pour se souvenir des victimes, mais aussi pour appeler au changement.
Donald Trump n'aura pas vu, depuis la Maison Blanche, les centaines de milliers de manifestants, venus de tout le pays ce samedi pour manifester à Washington contre les armes à feu. Le président américain s'est éclipsé, pour le week-end, dans son golf de Floride. Son nom revenait pourtant dans tous les slogans, hué par une foule nombreuse, mais moins que celui de la NRA, le lobby des armes . La « March for our lives » de Washington, la...
La marche a rassemblé 800.000 personnes à Washington ce
samedi. - NR/Les Echos
+ VIDEO. La « Marche pour nos vies » a réuni 800.000 personnes à Washington, au-delà des attentes des organisateurs. Un rassemblement pour se souvenir des victimes, mais aussi pour appeler au changement.
Donald Trump n'aura pas vu, depuis la Maison Blanche, les centaines de milliers de manifestants, venus de tout le pays ce samedi pour manifester à Washington contre les armes à feu. Le président américain s'est éclipsé, pour le week-end, dans son golf de Floride. Son nom revenait pourtant dans tous les slogans, hué par une foule nombreuse, mais moins que celui de la NRA, le lobby des armes .La « March for our lives » de Washington, la plus importante des quelque 800 organisées à travers le monde, aurait réuni 800.000 personnes, selon les organisateurs, qui en attendaient 500.000. Le mouvement est né après la tuerie de Parkland, en Floride, mi-février, et a été en grande partie organisé par les lycéens et étudiants eux-mêmes, qui se sont préparés pendant plusieurs semaines et ont récolté les fonds pour financer leurs déplacements.
C'est devenu tellement quotidien qu'on s'habitue
Elena, Megan et Vanessa sont, elles, venues en voisines, de Springfield, en
Virginie. Elles ont le même âge que la plupart des 17 victimes tombées à
Parkland. « J'ai été choquée par ce qui s'est passé, raconte
Elena. Mais un peu moins que lors de la dernière tuerie, où j'ai été
aussi un peu moins choquée que lors de la précédente. C'est le plus
terrible : c'est devenu tellement quotidien qu'on s'habitue. Et je n'ai
pas envie de ça. C'est pour ça que j'ai décidé de venir ici. »
Megan et Elena, 17 et 18 ans, sont venues en
voisines depuis la Virginie. - Nicolas Rauline pour Les Echos
J'ai trois adolescents, je ne veux pas qu'ils vivent dans la
peur.
Certains viennent de plus loin. Comme Kanyeatta, de New York, pour qui « il
est important de témoigner de ce que l'on voit, dans chacune de nos
communautés ». Ou encore Gloria Sachdev. Professeur dans l'Indiana,
elle a emmené toute sa famille à la marche : six billets d'avion, un
week-end à Washington, un budget. « Mais la cause le vaut, explique-t-elle. J'ai
trois adolescents, je ne veux pas qu'ils vivent dans la peur. » Elle qui vient d'un Etat qui réfléchit à armer ses professeurs comme la Floride, parle à ce sujet d'« insanité ». « Je suis professeur, je ne veux tuer personne. Si on met des armes dans une école, il faudra aussi en mettre dans les cinémas, dans les églises... Où s'arrêtera-t-on ? »
Ginette Hahn est venue du Minnesota pour
l'occasion - Nicolas Rauline pour Les Echos
Un avis partagé par Ginette Hahn. A 68 ans, cette professeur à la retraite a
fait le déplacement depuis Saint Paul, dans le Minnesota. « Ma
génération n'a rien fait, cette nouvelle génération qui se bat contre les armes
me redonne un peu espoir, souligne-t-elle. Je ne connais aucun
professeur qui acceptera de porter une arme dans une école. » VIDEO. Armes à feu aux Etats-Unis: les chiffres qui tuent
Un vote qui compte ?
A la tribune de la marche, se succèdent performances d'artistes (Miley Cyrus, Ariana Grande...) et témoignages de survivants de tueries. Quand la foule cesse de crier « vote them out » (« mettons-les dehors par le vote »), Edna Lisbeth, 17 ans, de Los Angeles, témoigne : « Mon frère avait mon âge quand il a été tué, il était au lycée. Voulez-vous vous souvenir de lui, avec moi ? », demande-t-elle de sa voix enfantine à la foule, qui reprend son nom. « Ricardo, Ricardo... ».
Parmi les manifestants, de nombreux lycéens
et étudiants venus des quatre coins du pays. - Nicolas Rauline pour Les
Echos
Mya, 16 ans, vient de Chicago, la ville des Etats-Unis détenant tous les
records d'homicides. « C'était un soir comme un autre. J'allais à
l'épicerie quand j'ai entendu des cris non loin de moi. Quelqu'un venait de
tirer. Je l'ai vu s'approcher de moi, il a pointé son pistolet sur moi et m'a
crié : « Si tu parles, je te tue. » C'est
justement pour ça que je suis là aujourd'hui. » La petite-fille de
Martin Luther King, du haut de ses 9 ans, lance, elle : « J'ai
fait un rêve dans lequel trop c'est trop. » Des survivants de Parkland
Plusieurs survivants de la tuerie de Parkland sont également présents. La foule retient à peine ses sanglots quand Emma Gonzalez énumère les noms de ses jeunes camarades tombés sous les balles.Celle qui avait déjà bouleversé l'Amérique trois jours après le drame va interrompre son discours, provoquer un long silence parmi la foule, jusqu'à ce que son intervention dure exactement 6 minutes et 20 secondes. Le temps qu'a duré la tuerie, brève et interminable. Des larmes coulent sur ses joues. Elle reprend : « En un peu plus de six minutes, 17 de nos amis nous ont été pris, 15 ont été blessés et chacun d'entre nous a perdu un peu de lui-même. » Alors que la foule se disperse dans le calme, certains rappellent qu'il faudra compter avec le vote de cette nouvelle génération...
Le discours d'Emma Gonzalez à la marche
Nicolas Rauline
Envoyé spécial à Washington
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Europe1
Les Américains en masse dans la rue contre les armes à feu
19h50, le 24 mars 2018
Exaspérés par la répétition des fusillades dans leurs écoles, des centaines de milliers d'Américains sont descendus samedi dans la rue pour une manifestation historique contre les armes à feu.
EN IMAGES
"Never again !", "Plus jamais ça !" : voilà le
message de la jeunesse américaine contre les armes à feu. Un slogan pour dire
qu'ils veulent en finir avec les fusillades à répétition et espèrent enfin
faire bouger les lignes sur la législation des armes à feu aux Etats-Unis,
après la tuerie de Parkland en Floride, qui a fait 17 morts.Un mouvement historique. A Washington, une marée humaine a investi les avenues entre la Maison-Blanche et le Capitole pour ce que l'on peut qualifier de manifestation historique. Un demi-million d'adolescents, mais aussi des enfants venus avec leurs parents de tout le pays, étaient attendus.
"Un tel mouvement, ça donne de l'inspiration." Dans la foule, Johnny est venu avec ses trois frères pour demander du changement. Il a déjà connu deux menaces de fusillades dans son école mais ce sont surtout les adolescents de Parkland, à l'origine de cette manifestation qu'ils ont appelée "Marche pour nos vies", qui l'ont décidé à se mobiliser. "Voir comment ils ont réussi à s'organiser, à créer un tel mouvement, ça donne de l'inspiration. C'est incroyable l'effet qu'ils ont eu, on le voit aujourd'hui avec ce monde. Ce qu'on peut faire de mieux, c'est de se mettre dans leurs pas pour que leur mouvement continue d'avancer", a-t-il confié au micro d'Europe 1.
"Nous sommes les gens qui ont peur d'aller à l'école tous les jours parce que nous ne savons pas si nous serons les prochains", a expliqué pour sa part, Lauren Tilley, 17 ans, venue spécialement de Californie pour l'événement. Dans le rassemblement, une forêt de pancartes affichaient des slogans tels que : "J'enseigne avec des livres, non des armes" ou "Votre droit à détenir une arme ne l'emporte pas sur mon droit à rester vivant".
"Bienvenue dans la révolution !" "Quand vous voyez les choses se mettre en place comme ça, ça vous fait réfléchir sur vous-mêmes : 'Est-ce que je veux créer un mouvement ? Est-ce que je veux créer une différence dans ce monde ?' Aujourd'hui, c'est un bon moment pour ça", a ajouté Johnny. Et c'est justement ce que souhaite l'un des leaders du mouvement de Parkland, qui a pris la parole lors de la Marche : "Ce n'est pas qu'une marche, ce n'est pas qu'un jour, c'est un mouvement. Bienvenue dans la révolution !"
"Si vous tendez l'oreille, vous pouvez entendre que les personnes au pouvoir tremblent", a insisté David Hogg, un lycéen devenu l'un des porte-voix du mouvement. "Nous allons en faire une question de vote, dans chaque élection, dans chaque Etat, dans chaque ville."
"Nous ne devrions pas avoir d'armes dans notre société." Plus de 800 marches étaient prévues dans d'autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec, partout, la jeunesse en fer de lance. A Washington, dans la foule, certains revendiquaient l'interdiction pure et simple des armes aux civils, comme Jeff Turchin, retraité, pour qui "nous ne devrions pas avoir d'armes dans notre société". D'autres, comme le professeur de collège Billy McLaughlin, ne souhaitaient pas remettre en cause le fameux deuxième amendement à la Constitution qui autorise tout citoyen à posséder une arme, mais réclamaient davantage d'encadrement.
Des stars soutiennent le mouvement. Le mouvement est par ailleurs soutenu par de nombreuses personnalités et plusieurs stars étaient attendues samedi sur la scène dressée à Washington sur Constitution Avenue. Parmi ces vedettes soutenant les lycéens de Parkland figurent Ariana Grande, Jennifer Hudson, Demi Lovato, Justin Timberlake, Miley Cyrus ou encore Justin Bieber.
Sur le même sujet :
- Tuerie de Parkland : elle hébergeait le tueur et a alerté trois fois la police
- Etats-Unis : un étudiant se retrouve seul lors de l'hommage aux victimes de Parkland
- Deux semaines après la fusillade, le lycée de Parkland rouvre ses portes aux élèves
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Hufington Post
Washington: Emma Gonzalez conserve le silence pendant 4 minutes 30 à la tribune
Un moment très fort de la "Marche pour nos vies" dans la capitale américaine.
TNS via Getty Images
Emma Gonzalez lors de la "Marche pour nos vies" à
Washington le 24 mars 2018.
ETATS-UNIS - Près de 800.000 personnes sont descendues ce samedi 24 mars
dans les rues de Washington pour une manifestation historique contre les armes à feu, après
la tuerie du lycée de Parkland qui a fait 17 morts.Parmi elles, Emma Gonzalez, la nouvelle figure de la lutte anti-armes aux États-Unis qui est une lycéenne rescapée de la tuerie. A la tribune, face aux centaines de milliers de manifestants, cette Américaine de 18 ans a rendu un hommage bouleversant à ses camarades disparus durant 6 minutes et 20 secondes, soit la durée de la fusillade dans son lycée en Floride le 14 février.
Lors de ce moment fort de la cérémonie, en larmes et immobile, le regard fixé droit devant elle, la jeune femme a notamment conservé le silence durant 4 minutes et 30 secondes. Pendant ce temps-là, dans la foule, certains criaient: "Nous sommes avec toi Emma!", comme on peut l'entendre dans la vidéo ci-dessous.
#EmmaGonzalez names the #Parkland victims and observes 6mins & 20secs of silence--the time it took the killer to kill 17 people and wound a dozen others at her #MSD high school.
"Fight for your lives before it's someone else's job." pic.twitter.com/ByU7PIfU4K#MarchForOurLives
— Victoria
Brownworth (@VABVOX) 24 mars 2018
Real Quick: my speech today was
abt 6 mins & 30 secs, including both my speech and my silence. The fact
that people think the silence was 6 minutes... imagine how long it would have
felt if it actually was 6 minutes, or how it would feel if you had to hide
during that silence
— Emma González (@Emma4Change) 25
mars 2018
"Mon discours d'aujourd'hui était d'environ 6 minutes et 30
secondes, incluant à la fois mon discours et mon silence. Le fait que les gens
pensent que le silence était de 6 minutes... imaginez combien de temps cela
aurait duré si c'était en fait 6 minutes, ou comment vous vous sentiriez si
vous deviez vous cacher pendant ce silence"
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