Le magazine d’investigation de France 2,
« Envoyé Spécial », revient ce soir sur l’affaire Boulin. L’enquête,
menée de front par Benoît Collombat, démonte la thèse officielle du suicide.
LE MONDE | 26.10.2017 à 16h25 | Par Camille Langlade
Le 30 octobre 1979, Robert Boulin, alors ministre du travail de Valéry Giscard d’Estaing, est retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet. « Un assassinat », clame dès le lendemain son ami Jacques Chaban-Delmas à la tribune de l’Assemblée Nationale ; « un suicide », selon le rapport officiel.
Ce sujet, Benoît Collombat, le connaît bien. Il y a consacré plusieurs documentaires. Et il continue de le creuser avec cette nouvelle enquête, extrêmement fouillée et minutieuse dans laquelle il revient sur la thèse officielle du suicide avancée à l’époque par tous les organes officiels de pouvoir. Plus précisément, il reconstruit (ou plutôt déconstruit), pièce par pièce, le puzzle de cette histoire politico-judiciaire complexe, pour mieux établir la thèse inverse. A savoir que Robert Boulin a bel et bien été assassiné. Par qui ? la question, elle, demeure en revanche toujours sans réponse.
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« Que la France se regarde dans les yeux »
Durant sa reconstitution, le journaliste révèle les zones d’ombre et les dysfonctionnements qui ont irrigué l’instruction de ce dossier, dès le début. Autopsie manquée, gendarmes dessaisis de l’affaire, pompiers mis en garde : autant d’éléments qui remettent en cause la fiabilité de la première investigation menée dans les années 1980.Benoît Collombat entend aussi des témoins précieux, restés silencieux pendant plus de trente ans, à l’image de Bernard Pons, ancien secrétaire général du RPR entre 1979 et 1984, qui s’exprime pour la première fois sur le sujet, à 91 ans. En effet, la plupart des protagonistes de l’époque sont soit décédés, soit dans l’incapacité d’en parler.
Robert Boulin était devenu l’homme à abattre – celui qui en savait trop ? – dans un contexte politique tendu. Passé notamment par les ministères stratégiques du budget et des finances, l’homme était au courant des financements plus ou moins licites des partis politiques. « Envoyé Spécial » revient à ce propos sur les affaires de corruption liées à de gros contrats de la Françafrique sur le nucléaire, l’armement ou encore le pétrole. Robert Boulin devait avoir eu connaissance de cet argent sale. Il aurait même, dit-on, conservé des dossiers à propos de ces contrats ; dossiers restés bien évidemment introuvables.
Les circonstances de sa mort et surtout l’identité de ses
probables responsables restent, eux, opaques, malgré les nombreux éclairages
apportés par le documentaire. En 2015, une nouvelle information judiciaire
a été ouverte pour arrestation, enlèvement et séquestration suivie de mort ou
d’assassinat. L’instruction est en cours et « il faudra quand même que
la France se regarde dans les yeux », conclue sa fille, Fabienne
Boulin-Burgeat.
Vos réactions (34) Réagir
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luce prima 27/10/2017 - 07h28
@PIERRE DUMONT Il faut observer que l' O.A.S., et sa puissance
internationale grandissante, n'est pas citée à propos des dossiers incombant à
ROBERT BOULIN. C'est pourquoi on pourrait peut-être bien découvrir l'effarante
réalité avant 2025, cfr dernière page de CONTRE-ENQUETE SUR L'AFFAIRE DE
BROGLIE, de Christian CHATILLON, novembre 2015, www.lartilleur.fr.
Pop 27/10/2017 - 05h09
Instruction toujours en cours 38 ans après les faits : « on est dans les
temps», aurait dit le défunt.
Jacques Legros 26/10/2017 - 23h22
Dans Emission spéciale,ce soir,le documentaire,remarquable et d'une logique
implacable,dit tout.On comprend que les coupables ne seront jamais convoqués au
tribunal...
Pascal ANDREOLLI 26/10/2017 - 20h21
Gregory....Boulin... je suppose que Ravaillac court toujours ? Sérieusement
l'actualité, même judiciaire est assez riche pour ne pas enquêter sur Salengro
et autres. Et Trump ouvre des dossier sur JFK...
SJ 26/10/2017 - 20h03
Il faut arrêter le délire : Boulin a envoyé une dizaine de lettres de
suicide à des personnalités politiques, toutes portaient sa signature,
certaines portaient des mentions manuscrites. Il a été vu en train de les
poster. Il aurait donc posté dix lettres qui, toutes, auraient été subtilisées
après leur dépôt à la poste; puis remplacées par des fausses lettres de suicide
tapées sur sa propre machine et imitant son écriture? Il y a des gens qui
cherchent midi à 14 heures.
Bouche Bée 26/10/2017 - 22h26
Entre autres : Boulin avait plus une tête de boxeur que noyé. Entaille au
poignet. Autopsie : pas du crâne ! ... - sur ordre du Procureur. ! 1983
2eautopsie: traumas facial. Un témoin attendait toujours d'etre entendu (en
2010). Normal ...faut pas chipoter. Lire Benoît Collombat journaliste à France
Inter « Un homme à abattre, Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin » (2007
!!)
Philibert Delorme 27/10/2017 - 00h12
Bouche Bée, je ne suis pas souvent d'accord avec vous, mais cette fois, je
pense comme vous. Aprés sa mort, on a vu Chaban Delmas chercher frénétiquement
"quelque chose" dans le bureau de Boulin, ce n'était surement pas la
recette du gâteau de Pâques.....
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