Mercredi 29 Juillet 2015
La
nature humaine… cette chasse au lion pour 50.000 euros la tête détachée, le roi
de la réserve kenyane, attiré au dehors, blessé d’une flèche, la baleine au
harpon remorquant ses bourreaux, puis ses quarante heures de fuite et de
désespérance, d’épuisement. Ce qui me fait ne pas « aimer » les
écologies d’en ce moment, c’est qu’elles sont anthropocentriques et
économétriques, l’argent et le confort humain, pas du tout la solidarité
planétaire avec tout le vivant, les végétaux, les arbres et nos frères et sœurs
d’âmes : les animaux. Quand on ne vit pas avec des animaux, on passe côté
de la vie et on n’a de soi-même qu’une conscience tronquée et égoiste, car
l’amour et la reconnaissance, gratuits, fidèles et constants, c’est l’animal,
c’est aussi la plante que l’on soigne et taille, c’est le jardin, le parc, la
forêt entretenus. Nos cathédrales en sont les paraboles, l’ « accusé
de réception » par leur architecture, les colonnades et les arc-boutants,
la statuaire. Nature humaine… mon cher B. recroquevillé dans sa solitude et sa
souffrance, une sensibilité de grand brûlé (j’imagine…) ne sachant sur quel
côté de soi reposer un peu, ses expressions constantes : chacun n’ayant
que soi, chacun dans sa m…, chacun… chacun… comme si personne ne l’avait rencontré,
ne lui avait tendu la main. La mauvaise humeur, le pied trainant, le
bougonnement sans trêve, comment être pour lui et avec lui ce qui
serait… ? Nature humaine, hier, Tony C., le récit de la montée au royaume
inca., son cadeau rapporté pour moi de là-bas, la dédicace qu’il m’y donne et
par sa confiance également intellectuelle notre échange d’histoire et de
géo-stratégie sur la Turquie et ses environnements de passé et de géographie.
Marthe
et Marie, pas la vie facile. Le premier accueil, à la lecture de Luc [1],
n’introduit pas du tout à Marie-Madeleine, à la prostituée ou la grande
pécheresse qui parfume le supplicié et d’avance le ressuscité qu’elle chercha à
étreindre. L’assimilation des deux Marie pour un seul personnage ne m’a jamais
convaincu. Lire là-dessus. Le commentaire sur la vie contemplative, la meilleure part :elle ne lui sera pas retirée, est éthéré. Un monastère, une communauté
vraie travaille autant qu’elle prie et qu’elle dort, les trois huit. La prière
et certaines femmes et certains hommes changent le monde et vainquent tout.
Samuel PISAR et son âme… cette femme ou cette mère de prisonnier des nazis qui
va supplier la mère de HIMMLER, laquelle chaque matin est à la cathédrale de
Munich pour de vraies dévotions (Munich, mais je n’en suis pas sûr, la dévotion
chrétienne en revanche, : oui… la médaille de baptême dont se couvre et se
targue POUTINE… la revendication de son propre baptême par JARUZELSKI… à ma
confidence sur mon projet matrimonial d’alors, la réponse de Jean Paul
II : ah ! elle est communiste, alors elle sera fidèle). C’est Marthe
qui est naturelle et fiable : elle au tombeau de son frère et disant au
Christ, à l’ami, ce qu’elle vit et ce qu’elle pense. Dès la première rencontre,
qui est d’accueil, aussitôt et originel, elle est ainsi. Une femme appelée
Marthe le reçut dans sa maison (d’ordinaire
les accueils sont d’hommes, et généralement de bonne position, de Matthieu aux
si nombreux pharisiens… Nicodème ne reçoit pas mais vient à domicile). Elle est
naturelle comme l’est Paul, l’Apôtre : que votre amour soit sans
hypocrisie… partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin et que votre
maison soit toujours accueillante… Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma
sœur me laisse seule à faire le service. C’est
le mot des disciples quand la barque va couler et que Jésus, après une grosse
journée, dort à l’arrière, sur le coussin… Nous sommes perdus, cela ne te
fait rien ? La réponse de Jésus est
décevante pour Marthe, étonnante pour les disciples (la tempête apaisée, le
vent et la mer aux ordres du Messie), mais définitive quand Marthe est venue à
l’essentiel, l’acte de foi, la résurrection de Lazare son frère. Saints du
Seigneur, adorez-le.
Quoique
« chef » de notre diplomatie depuis trois ans trois mois, Laurent
Fabius n’a aucune idée de la chose. Aller à Téhéran après s’être targué d’avoir
été plus dur que les Etats-Unis sur le nucléaire iranien… est déjà une mission
en contradiction avec tout sentiment et toutes attaches. Y aller en demandeur
est pire. La diplomatie, c’est de savoir attendre d’être demandé et de faire en
sorte de l’être, puis même d’être nécessaire et décisif. Ce n’est pas affaire
parlotte, encore moins d’escortes ppur les « fabuleux contrats ». L’expression
date précisément du début des années 1970, au temps de Reza Pahlavi et il s’agissait
du métro. Nous sommes ridicules et méprisables. Même si quelques « affaires »
se font, nous serons fondamentalement passés à un plan très secondaire alors
que nous fûmes décisifs dans les années 1960.
Jean-Marie
Le Pen ne pourrait mieux servir sa fille qu’en la contestant. Ainsi peut-elle
faire accroire qu’elle en est différente. Le voici gagnant en appel,
indéboulonnable, nécessaire en repoussoir pour l’ensemble de la politique
française dont il est l’axe depuis 1985.
37.000
migrants capturés en tentative de passer de Calais à Douvres depuis le début de
l’année : tableau de chasse. Images de Calais, gros plans sur les
barbelés. Renforts de police comme sous-titres, le Premier ministre
britannique, qui vient de l’échapper belle aux dernières élections, joue les
magnanimes et offre sa coopération aux Français. Hier sous pression de la
Commission européenne pour que circulent les produits plus « compétitifs »
et prisés par nos grandes surfaces, que ceux de nos agriculteurs, et ce soir sous
pression des Britanniques. L’ensemble est la honte la plus stigmatisante pour l’Europe.
Dominée en négociations multilatérales par les Etats-Unis depuis le « Kennedy
round », donc depuis plus de cinquante ans, incapable d’une défense ou d’un
maintien de la légalité internationale sur son propre continent (guerres
yougoslaves, annexions russes), l’Union européenne est-elle de même nature que
la Russie et la Chine ? à mépriser les droits de l’homme parce qu’il ne s’agit
pas de ses ressortissants mais de ses électeurs ? ressortissants ou
migrants ? électeurs extrêmistes ou démocrates ?
La
France qu’enlaidissent ceux qui la gouvernent.
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