Lundi 6 Juillet 2015
Prier…
le trésor de l’Eglise, ainsi la sainte dont la mémoire est proposée
aujourd’hui. Mais plus encore le martyre des chrétiens d’Orient ou d’Afrique
centrale. Qui prennent au sérieux leur option religieuse, et la culture et la
société qui en est résulté. Jacob aussi à son époque, son « échelle »
et ce qu’elle a inspiré à la peinture, et aussi au Christ saluant ainsi
Nathanaël, mais surtout son « deal » avec Dieu : si Dieu est avec moi, s’il me garde sur le chemin où je
marche, s’il me donne du pain pour manger et des vêtements pour me couvrir, et
si je reviens sain et sauf à la maison de mon père, le Seigneur sera mon Dieu.
Cette pierre dont j’ai fait une stèle sera la maison de Dieu. [1] Abraham, son grand-père, avait eu la même
audace [2] –
parler d’égal à égal avec Dieu, quoique avec des précautions de style et une
grande révérence – pour sauver des villes du châtiment : Sodome et
Gomorrhe, mais le dialogue, quoique répété de texte, était simple. Jacob ose
conditionner sa propre foi ! et nous recevons de lui sans doute la
première prière vraiment développée, elle me semble même anticiper, de très
loin dans le temps et dans les termes, dans la forme aussi, le Notre Père. Comme en Extrême-Orient, l’oreiller très
dur, la pierre. C’est le rehaussement qui compte. Le Christ : le Fils
de l’homme n’a pas une pierre où reposer la tête… sauf au tombeau. Cette prière de Jacob répond à la prédiction de
Yahvé, à la précision d’un accompagnement qui va commencer sur le champ. Il est
parti de chez son père Isaac avec la bénédiction de celui-ci et pour aller se
choisir une femme une cousine dans son ascendance maternelle [3] :
c’est Rébecca qui a pris en grippe leur entourage et veut un retour à ses
seules sources. Personnage de volonté et qui a ses têtes. Tandis qu’Esaü se mariant dans la descendance
d’Ismaël accentue la distance. Ils vont se séparer l’un de l’autre mais en bons
termes. Histoire sainte d’antan [4] et
histoire sainte contemporaine. La lutte de Jacob avec l’ange précèdera les
retrouvailles avec Esaü qui aurait pu être belligène. Histoire plus complexe
que celle des autres patriarches qui l’occultent et dont seule est retenue la
relation de Joseph à son père. [5] La
relation de Dieu aux hommes dans l’Ancien Testament est de promesse, d’alliance
et de dialogue. Formellement, elle semble d’égal à égal. Tandis que du vivant
terrestre du Christ, la relation esty paraadoxalement plus distanciée. Les
dialogues sont des supplications et des interrogations. Supplications des
contemporains quand ils sont de foi, interrogations de Jésus à ceux qui
l’approchent ou à ceux qui le détestent et le perdront. - La fille d’un chef de
synagogue, à la suite de la tempête apaisée et aussi de la catastrophe des
porcs possédés à leur tour des démons du Gérassénien, et après que
l’hémorroïsse ait touché le vêtement de Jésus… ma fille est morte à
l’instant… elle dort… il entra, prit la
main de la fillette et celle-ci se dressa …
Ma petite fille est à toute extrêmité… ta fille est morte… et prenant la main de l’enfant , il lui
dit : « Fillette, je te le dis, lève-toi ! »… Ta fille est morte à présent ; ne
dérange plus le Maître… « Enfant, lève-toi ». L’esprit lui revient et
à l’instant même elle se leva. C’est Luc
qui rapporte la parole décisive du Christ à Jaïre : Ne crains
pas ; un acte de foi seulement, et elle sera sauvée. Matthieu est le plus sobre des synoptiques : Confiance, ma fille
t’a sauvée, à l’hémorroïsse ? Ma fille, t’a foi t’a sauvée, va en paix et
sois guérie de ton infirmité (version de Marc)… Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix
(version de Luc). La résurrection de la fille de Jaïre se fait sans témoin, car
Pierre, Jacques et Jean ont accompagné le Seigneur mais n’entrent pas dans la
chambre de la morte. La guérison de la femme anonyme se frayant un passage dans
la foule, est également sans témoin puisque les disciples font observer à Jésus
qui cherche qu’il est impossible de retrouver qui que ce soit. Jaïre comme
l’aonyme sont allés à Jésus. Cette forme d’égotisme, la prière de supplication
et de demande, est légitime, elle atteste notre foi, exactement comme le
conditionnement que met à Jécob à sa consécration à Dieu. Nous devons nous
donner tout entiers dans ce questionnement à Dieu. Puisqu’il s’attache à
moi, je le délivre ; je le défends, car il connaît mon nom. Il m’appelle,
et moi, je lui réponds ; je suis avec lui dans son épreuve.
Retour
aux « réalités »… la chaleur et la lumière… mon ami Jean-Yves et son
giro-broyeur à piloter…Marguerite posant la question ou faisant la
demande : les tableaux de nus dans la maison, les retirer donc… ce que ne
m’avait pas fait observer sa mùère, ma chère femme… la gestuelle des rencontres
politiques et des « sommets », la mécanique des « marchés »
et à coup sûr aucun contenu, puisqu’aucune solution… celle-ci va s’imposer
comme fortuitement et sans délibération ni volonté d’aucun des partenaires. On
fait des mœurs de l’Inde, dont je ne sais s’ils sont encore en habitude
générale, une véritable parabole – autant que celle des vaches sacrées – les
enfants et petits-enfants travaillant principalement pour payer les dettes de
leurs ascendants. Nous allons vers des budgets nationaux dont le poste
principal est de nourrir la spéculation, tandis qu’après les services publics
nationaux, voici ceux aidés des collectivités locales ou leur appartenant, qui
vont disparaître. A chacun son dieu ?Le nôtre est dévorant. Hier soir,
personne ne le mettait en cause. D’ailleurs, le plaisir de pérorer devant les
objectifs trait le peu de pensée que véhiculent avec eux les anciens et les
modernes, ceux qui nous ont fait expérimenter leur échec mais savent se jouer
de notre mémoire, et ceux qui ambitionnent un portefeuille ou l’Elysée dans
quelques mois ou dans dix ou vingt ans. La technologie avance – dernière
prouesse, le ravitaillement aléatoire par les Russes de la station spatiale
internationale – mais pas l’esprit humain. Jésus,
arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui
s’agitait bruyamment.
Les
Grecs dans un rôle historique comme ils le furent à leur indépendance,
mobilisant l’Europe dans les années 1820-1830, la jeunesse, les peintres
(massacres de l’île de Chio), les littérateurs, Lord Byron… ou quand Papagos battit
les Italiens en Décembre 1940… peuple entier (une femme à sa fenêtre, le film
avec Romy Schneider, d’après l’œuvre de
Drieu la Rochelle, et l’établissement de la dictature : Z avec
Trintignant). Ils tiennent le bon bout… déterminés, un referendum soutenant le
pouvoir, la jeunesse et la bonne forme d’un Premier ministre. Ils n’ont rien à
perdre. Parfaite cohérence du scenario, très conséquente et courageuse
démission du ministre en charge de la négociation avec les créanciers. Très
habile évocation des remises de dettes nazies ou d’avant la Grande Guerre au
bénéfice de l’Allemagne en 1952. Le « couple » franco-allemand est
pour la montre : l’Elysée pour la table, Berlin pour le diktat. A Aulnay,
à Florange, pour Alstom, Hollande n’a jamais fait psychologiquement le poids. Le
pouvoir français est sans prise ni sur l’opinion nationale, ni sur les circonstances,
ni en vis-à-vis de ses détenteurs face aux autres patrons.
En
France, la politique n’existe plus puisqu’aucun clivage de convictions et de
propositions ne légitiment la pluralité des partis monopolisant les urnes et
tétanisant les assemblées constitutionnelles et les congrès de soi-disant
militants. La question est devenue de régime, puisque il n’y a plus rien d’autre
que du formel, donc du carton-pâte en cas de pluie même fine, mais qui serait obstinée.
Ce
ne sont pas les faits, mais les causes qui se répètent en histoire. Ce n’est
pas Hitler ni Staline ni le « péril gauche » qui vont revenir, mais c’est
le mutisme et la tolérance, les soubresauts des années 30, la peur de la guerre
en Septembre 1938 et donc Munich.
Tout
cela à approfondir. L’entreprise européenne et les institutions françaises,
tellement exploitées, travesties, ne sont plus qu’objet de recel, la première
par ses adversaires : Amérique, Chine, spéculation, et les secondes par ses produits de gouvernement qui n’ont que l’ambition de la position mais aucune pensée propre, ni capacité de
réflexion silencieuse et d’empathie avec le peuple.
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