samedi 27 décembre 2014

Inquiétude & Certitudes - samedi 27 décembre 2014



Samedi 27 Décembre 2014

Prier… un des principaux trésors de l’Eglise, ses enseignants, les évangélistes, dont le plus grand que nous fêtons aujourd’hui, mais cette manière de travailler et de creuser ensuite… d’Augustin à Benoît XVI par exemple, ou ce bénédictin irlandais du IXème siècle, les mêmes outils, les mêmes textes, la même foi, la même inspiration mais les talents, les esprits, les plumes, les personnalités si différentes, que de joyaux. Et cette complémentarité exceptionnelle dont notre époque bénéficie en ce moment, sans assez le savoir ni le vivre (je suis objectif et ne crois pas, ainsi, tomber dans la papolâtrie simpliste et censée nous exonérer de toute réflexion, donc de toute prière personnelle…) : le théologien, le spirituel, l’affectif, le majestueux qu’est Benoît XVI, le pasteur, l’intuitif, le pratique, le sévère et exigeant, habillé de bonté et science du geste qu’est François… un scientifique, un priant du donné et du révélé, un pasteuir précis et perspicace ô combien.
Prier… il vit et il crut [1]. Le seul, sans doute de toute l’Ecriture qui soit ainsi présenté à notre prière pour le suivre… se laisser entrainer par son témoignage. L’antithèse apparente de Thomas, un autre des Apôtres : ne sois plus incrédule, sois croyant. … Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.  L’Eglise, Pierre, Jean, Thomas. Nous suivons, nous entrons et il nous est donné – de naissance, de conversion, de visitation ou sans que nous en prenions totalement conscience mi-rêve, mi-espérance, mi-intuition qu’un trésor, le trésor est quelque part en nous – et il nous est donné de nous agenouiller de chair et d’âme, et de murmurer : mon Seigneur et mon Dieu. Il vit et il crut. Noël. Nous écrivons cela afin que votre joie soit parfaite…  Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée… Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Merci à nos pères et mères dans la foi, merci à mes adorables parents et à mon vénéré aîné de m’avoir agenouillé au pied de mon lit en toute petite enfance pour la prière, tous quatre ensemble, chaque soir. Merci à notre fille de consentir avant son sommeil ou quelque reprise de jeux de tablette, et après avoir réorganisé trésors, carnet intime fermant à clé, peluches nombreuses à ses oreillers, de consentir à notre récitation-memento. Puisse le Seigneur de la crèche et du tombeau l’enrichir et la solidifier quand elle sera « plus grande » de ce que nous semons ensemble ces années-ci, ma chère femme revenue à la messe dominicale pour l’y accompagner et venant si souvent à mon épaule pour cette prière du soir : soixante-dix ans, dix ans, les époques de la foi. Rendez grâce en rappelant son nom très saint… pour que vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or, nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ.

Hier
17 heures 15 + L’objurgation du bonheur, Rebecca ce film tiré par HITCHCOK d’un roman de DAPHNE du MAURIER que je n’ai pas lu, et je n’ai commencé de me rappeler l’intrigue qu’au dernier tiers, mais la photographie, noir et blanc, style portraits d’HARCOURT dans les années 1950 (ma chère Maman) plus encore que de NATKIN… est superbe, les gros plans de visage, les mains (sauf le pouce) de Joan FONTAINE sont parfaites, sa beauté un peu simple, de visage symétrique et enfantin, blonde aux yeux bruns est surtout celle d’une actrice remarquable. Laurence OLIVIER en bellâtre à moustache fine est plus convenu, le rôle diabolique de la gouvernante est lui aussi exceptionnellement tenu. Objurgation du bonheur qui tombe aussi bien pour notre couple – dont je n’ai jamais douté depuis notre mariage mais dont ma chère femme ne croit pas assez qu’il soit possible et a déjà tout le terreau et toute la taille – que pour le temps de Noël, exhortation tout autant au bonheur, à la joie, à cultiver bonheur et joie. Je ne suis pas connaisseur en matière de bonheur, dit Maxime (Laurence OLIVIER), moi : si : en vécu, en ambition, en résolution et en goutte-à-goutte. Nos liturgies chrétiennes en sont quotidiennement la prosopopée

23 heures 31 + Qu’est-ce que je vais faire de ma vie pour racheter sa disparition ? … Au bout d’une heure, on ne pouvait plus les reconnaître, on les reconnaissait à des objets… Désormais on pouvait localiser les corps à l’odeur. Les dix ans du tsunami. Ce qu’il se passe en Grèce : avéré et public, ce qu’il se passe chez nous et qu’on cache : peut-être dix millions de personnes au seuil de pauvreté, la probable faillite du régime des retraites complémentaires en secteur libéral tandis que les logorrhées politique et médiatique continuent de moudre comme la mélodie d’un ménage avec la musique d’un ordre de barbarie, sans plus aucun rapport avec la réalité. Ce dixième anniversaire du tsunami décrit très exactement notre cécité mondiale, la lèpre commence de nous recouvrir. Il va se passer de plus en plus de choses horribles. Pis qu’un terrorisme qu’on n’éradique évidemment pas, la disparition des solidarités, des Etats, plus aucun outil, que des débris. – De LATTRE : ne pas subir.

La « crise » et plus encore l’impotence de nos dirigeants politiques, et la trahison de tant de responsables de notre économie, y compris en esprit ceux qui dans l’Etat ont la charge de ce domaine, va peut-être de proche en proche nous faire inventeurs d’un nouveau « modèle »… donc fralib (orthographe et sigle ?) se constitue en SCOP, a trouvé vingt millions et redémarre en début d’année (site de Marseille) la production de thé Lipton, etc… Lip réussirait donc aujourd’hui…

Hommage, paraît-il, de Manuel Valls au « monde ouvrier », discours à Liévins, anniversaire de la catastrophe minière. Anthologie ou conviction ? A l’évidence, plus aucun discours gouvernemental, ne peut porter, même en simple « hommage » : il n’y a plus de parole publique en France.


[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8

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