mardi 16 décembre 2014

Inquiétude & Certitudes - mardi 16 décembre 2014



Mardi 16 Décembre 2014

Rêve étrange et beau, de l’étranger dans une salle d’hôtel avec des ambiances d’enseignements à donner, mais pour lesquels je n’ai pas quant à moi de propositions… retour par le train vers un Versailles imaginaire que figurent quelques frontons à travers des arbres. Nous venions d’un autre ou de sa réplique. A de longs moments, debout, ensemble, moi la main à sa taille et nous regardant, nous aimant : Ghislaine, sans que je parvienne cependant à la décision de l’épouser.
Bien dormi, mais tombé de fatigue hier soir, devant le feu, dormant et sursautant sur ce clavier, les jours, les jours, les mois, les années filent et je produis rien. Que ma vie et l’amour de ma femme et de notre fille. Je ne tiens plus même son journal. Hier soir, ses couettes, comme Eva il y a deux ans, sa conversation skype avec Emma et ses textes de la journée, un peu ridicule, de l’amour éternel et du toujours, qu’elle distingue maintenant de l’amitié. Mais journée et soirée de confiance. Mœurs tribales, le groupe, mais pour l’affection avec les sécessions qu’on empêche, regrette et raccommode. Les garçons simplistes, ils tapent et les filles crient, ils se tapent entre eux et les filles crient sur eux, parfois même tapent. Sociologie tranquillement énoncée par notre fille.

Prier…. lequel des deux a fait la volonté de son père ?  Dans le brouillard de ma vie, de nos vies, de la vie des peuples et de la rotation actuelle de notre planète, à travers ces paysages et ces subjectivités, la simplicité d’une question.[1] Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne – Je ne veux pas, mais ensuite  sétant repenti, il y alla…  Oui, Seigneur, et il n’y alla pas. Sous-jacent une relation affective entre le premier des deux fils et son père, et la distance qu’entretient le second. Jésus et sa génération… après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole, celle de Jean. Littéralement, cet échec d’un ministère entier, après le même échec des prophètes et du Précurseur est-il celui de Dieu devant une liberté – en fait inerte – ou un refus conscient de l’homme, refus de Dieu, refus du salut ? du gibier de potence ? le peuple des boucs et des damnés. Question sans réponse que nos intuitions, celles des générations d’autrefois n’étaient pas les mêmes, plus punitives, plus anxieuses. La psychologie des missions, au-delà ou en deçà de leurs liens avec la « colonisation » et les expansions impériales, était « le salut des âmes ». L’annonce pourtant gratuite, Dieu se donnant par l’annonce que nous en faisons et selon  l’alliance qu’Il renouvelle à toutes époque : vg. les Jésuites en Chine, conjugaison de deux civilisations, mutuellement curieuses l’une de l’autre. Ce n’était pas de l’expansion ni de la colonisation, mais ce fut brouillé par la concurrence envieuse des Franciscains… à ce que j’ai entendu. Lire là-dessus. Le Seigneur rachètera ses serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge. Le châtiment, nous nous l’infligeons constamment à nous-mêmes, les conséquences de nos actes et de nos omissions. Ils ne diront plus de mensonge : dans leur bouche , plus de langage trompeur. Mais ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer.  Qui ? nous, car alors j’extirperai de toi ceux qui se vantent avec insolence, tu cesseras de te pavaner sur ma montagne sainte. Rien jamais d’acquis ni dans la chute et l’échec, ni dans la sainteté, la justice, et même l’Eglise, quand elles ne sont que de nous. Je ne veux pas, mais ensuite s’étant repenti, il y alla… 


10 heures 46 – Nous y sommes. Le CAC 40 au-dessous des 4.000 points. Perdu plus de 10% en six séances. Tout y contribue, la phraséologie des plans de croissance, la logorrhée des réformes et des habillages en réformes, l’absence de leadership financier et militaire en « Occident », les récessions russes et peut-être chinoises, le prix du pétrole et chez nous « l’essence à la pompe » anormalement bas… Y a-t-il eu un événement déclencheur ? à voir. Mais surtout il n’y a pas, depuis longtemps, d’événements cassant la descente, toutes les descentes et toutes les précarités. En fin de semaine, l’énième comédie des stances au climat, soi-disant créatrices d’emplois en France par centaines de milliers… une bande d’Astérix érigeant des éoliennes partout, tandis que la boîte à chapiteaux d’écotaxe se dissout et que 250 emplois sont détruits, Ségolène Royal matamore sur estrade mais dégonflée en chambre occupée par les camionneurs…. Crise financière par manque de pouvoir politique. On va aller loin, depuis 2008 on était en phase d’avertissements et de possibles rémissions si se faisaient un diagnostic, des concertations et de grandes décisions (notamment le moratoire des dettes souveraines, la Grèce pays symbole du martyr infligé par l’indélicatesse des banques et leur courte vue).

après-midi

L’horreur. Le Pakistan, une école à Peschawar, 130 enfants ou adolescents tués un à un d’une balle dans la tête. L’incompréhensible, noté par aucun commentateur : sept heures de carnage et aucune intervention, pas de siège… alors ? Les commentaires et différents récris : d’une banalité affolante, car on laisse l’Etat islamique prospérer, exactement comme a laissé Hitler agir pendant des années et comme on n’a nullement mis en priorité la délivrance des camps de « concentration ». A ce qu’il est dit, redoublement des talibans en Afghanistan à quelques semaines du départ de l’O.T.A.N. et représailles contre l’armée régulière pakistanaise ayant pour la première fois depuis quinze ans mené une véritable expédition dans les « zones tribales ». Irak et Afghanistan, Libye aussi : nos interventions ravagent le pays pour y entrer, le pacifient pas pendant que nous y sommes et dès que nous partons, c’est pire que sous leurs dictatures respectives. Exception, le Mali ? nous, quand nous sommes seuls ? Je ne sais pas, c’est toute une chaîne depuis la « décolonisation » : le partage de la Palestine sous mandat britannique, l’Irak après 1958, l’Iran après 1978 qui lui n’avait pas été sous domination étrangère. Il n’y a donc pas de clé unique. Le « djihad », façon de maintenant, n’est pas non plus le procédé univoque. Alors ?

Le dérèglement mondial dans une nouvelle phase. Les bourses de valeur… Le rouble aurait baissé de 20% aujourd’hui. Retrait des investisseurs ? mais depuis quelque temps, ce doit être acquis. Fuite devant la monnaie ? probablement. Il a dû y avoir une rumeur ou un événement, une menace de fermeture de quelque canal pour le change.

Et nous… Les retraites complémentaires en faillite, sans que l’on analyse pourquoi. Car l’allongement de la durée de vie chez nous – et donc une plus longue durée en moyenne pour le versement des pensions – devrait être compensé et de beaucoup par notre croissance démographique, donc par des arrivées de nouveaux cotisants. Mais il y a chômage de masse et donc moindres cotisations, surtout pour les retraites complémentaires. La question n’est donc pas biologique, mais économique. Xavier Bertrand et Rebsamen à l’unisson pour augmenter la durée des cotisations pour bénéficier du « taux plein », ce qui est un double mensonge. 1° les gens sont licenciés et ne retrouvent rien, ils sont donc (il faudrait des statistiques, mais celles-ci qui existent certainement, seraient de publication meutrière) obligés d’anticiper leur retraite, donc de renoncer à ce taux plein, 2° depuis Lionel Jospin entrant en scène, je ne sais plus à quelle date, mais pas très loin de l’élection présidentielle, suant et soufflant littéralement à l’écran, pitoyable pour annoncer une réforme des retraites, selon un rapport Montalembert ou Join-Lambert (orthographe ?), et ne faisant rien… il y a donc quinze ans. Depuis, ce sont tous les deux ou trois ans la réforme du siècle qui « sauve » les régimes pour l’éternité, cela au moins une fois par mandat présidentiel…  

soir

U.n discours ou un geste fondateur par jour. Hollande a le même rythme de communication que son prédécesseur. Celui-ci s’imposait par le culot, lui il déconcerte par son immuabilité : il ne part pas, il dit constamment et avec le même ton la même plaidoirie : compte tenu de l’échec et des sondages d’opinion, c’est encore plus culotté. Ce matin, la rénovation des urbanismes ratés, « le gouvernement débloque cinq milliards pour dix ans », qui peut comprendre cette expression pourtant courante. Une cassette secrète, un trésor appartenant à qui… on débloque, pourquoi y a-t-il des fonds bloqués. D’autant qu’il faut économiser, que Bruxelles et Berlin, et tous les jours quelques centaines de millions, parfois des milliards. Hier le discours était sur l’immigration. Le Monde a tiré là-dessus mais deux jours auparavant. Aucun commentaire depuis le prononcé ! ni même une citation.

Gouvernance… Valls communique : aucune réforme nouvelle des retraites pendant le quinquennat en cours ! Rebsamen.

L’école de Peschawar. Deux analyses non du fait mais d’une ambiance. Des universitaires, des chercheurs : pour l’un, l’ethnie pachtoun, 10% de la population du Pakistan mais 50% de l’Afghanistan. Pour l’autre, les talibans afghans sont des liaisons avec l’armée régulière du Pakistan tandis que les talibans locaux sont en guerre contre l’Etat pakistanais. Armes et argent arrivent via les Emirats ou des Emirats… Conclusion que je fais, deux Etats ou groupes d’Etats, jouent double jeu : le Qatar et la Turquie… Pakistan : l’armée va-t-elle caler devant la douleur des siens frappés dans leur descendance ? ou passer outre ?




[1] - Sophonie III 1 à 13 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu XXI 28 à 32

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