« françafrique » et sommet de Kinshasa
Note à la haute attention de Monsieur le Président de la République
Je romprai avec la « Françafrique », en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité.
engagement de candidature présidentielle . n° 58
Nous ne sommes pas n’importe quel pays, nous sommes la France , la paix, la liberté, le respect, la capacité de donner aux peuples de s‘émanciper des dictatures et des règles illégitimes de la corruption.
discours prononcé à Tulle, le soir de l’élection du 6 Mai 207
Situation – l’Afrique subsahélienne est une des frontières les plus sensibles de l’Europe. Terrorisme, immigration, matières premières stratégiques, menée de puissances concurrentes de l’Europe et de la France et maintenant bien implantées : Etats-Unis et Chine. – La corruption joue dans trois domaines, elle est décisive 1° pour les marchés publics (peu distingués sur place des marchés privés) et pour la débudgétisation des redevances pour exploitation des richesses minérales ou halieutiques par l’étranger, 2° pour solidariser de fait les pouvoirs publics français et locaux, 3° pour détourner les aides étrangères bilatérales et multilatérales (achats des représentants de la Banque mondiale et du F.M.I., doubles comptabilités des banques centrales quand elles ne sont que nationales, fraude aux statistiques macro-économiques). Chez nous, elle a impliqué plusieurs ministres de la Coopération , un secréatire général de l’Elysée, et nous rend recéleur de détournements de fonds publics locaux. Dans le cas mauritanien, qui ne doit pas être exceptionnel, elle a acheté notre soutien au coup militaire de 2008. – L’Etat de droit est rare, les institutions constitutionnelles sont souvent réarrangées en fonction des circonstances et des personnes parvenus au pouvoir : date et modalités des élections, pouvoirs des assemblées, règles de succession, et le fonctionnement de la justice est vicié par la pratique de la torture ou par des dénouements sans décisions juridictionnelles par simple grâce présidentielle.
Enjeux – l’Afrique subsahélienne d’expression française peut être une réserve d’espace, de concours militaires (nos deux guerres mondiales), d’influence diplomatique et stratégique. Corrompue, elle pollue deux autres de nos points forts : la francophonie, le concours au développement. – Nous nous portons forts dans la « communauté internationale » au nom d’une expertise que les tiers nous reconnaissent, notamment à Bruxelles, mais que dans les faits nous n’avons plus depuis deux ou trois décennies (cf. la série des coups en Côte d’Ivoire) de régimes qui ne doivent pas être cautionnés par nous, même si les apparences électorales notamment sont sauves. – Nous décourageons les forces d’avenir, les élites africaines qui croient en la maturité de leurs compatriotes pour vivre en démocratie et en Etat de droit. Nous désavouons de fait tout le réseau associatif en humanitaire et en respect des droits de l’homme, toute bonne volonté scandalisé par la découverte des causes précises des retards ou des mésestimes dans lesquels l’Afrique est maintenue. – La moralité de nos acteurs privés et publics français, le discernement de nos représentants sur place sont en question.
Nature d’une rupture – un traitement en adulte, une foi en la possibilité démocratique, exactement la formulation de la proposition 58 en campagne présidentielle – Mutualisation avec nos partenaires de l’Union européenne et avec celle-ci : nous avons été excellents (avec la Belgique et l’Italie en appoints) pour la mise au point du FED et des conventions de Yaoundé et de Lomé, nous n’y perdrons rien de notre influence aujourd’hui comme en 1957-1964 – Accentuation d’un travail ensemble en Afrique avec le Québec, les régions et entités francophones de Belgique et de Suisse, le Luxembourg – Considération et relationnement explicites avec les oppositions et les alternatives démocratiques en exil et plus encore dans l’intérieur de chacun des pays – Aprofondissement de la gémellarité entre l’Union africaine ayant pris notre modèle d’institutions européennes, et l’Union européenne en général, nous en particulier : la confiance est établie déjà par des coopérations militaires et des supervisions ensemble des processus électoraux – Des buts à atteindre ensemble dans l’ordre international : 1° révision des accords de Cotonou en ce qu’ils ont démantelé les systèmes de Yaoundé et de Lomé en préférences dissymétriques et en fonds structurels de soutien, 2° proposition ensemble d’une autre convention de Marrakech, d’une autre O.M.C. et d’une « correction substantielle » de la « mondialisation » (vg. ajustements structurels et accords régionaux de coopération européenne, unanimement décriés par tous les sommets africains depuis 2005), 3° démocratie autant que gouvernance mondiale : les instances actuelles des Nations Unies, Conseil de sécurité élargi et autres, mais représentation des peuples, voire des minorités (selon une culture européenne pas encore au point, vg. les Roms. les apatridies, les nationalités n’ayant pas d’Etat en propre mais contenues dans un Etat unitaire : Espagne, Hongrie, Roumanie, Etats balkaniques)
Moyens – l’influence, l’exemple, l’exploitation immédiate et à fond des occasions de condamnation et d’accompagement : gestion des coups d’Etat, gestion des processus électoraux – Par la ressource produite selon l’établissement chez nous d’un service civique national avec préparation militaire pour les filles autant que pour les garçons, présence intense de notre jeunesse en Afrique : pas seulement dans l’enseignement mais dans les techniques contribuant au développement rural et industriel, à l’appareil sanitaire – Potentats, opinion publique et élites s’accordent pour nous reconnaître, encore aujourd’hui, comme référence morale selon une mémoire historique et une image qui n’ont pas vacillé malgré nos manques ces années-ci ; nos ambassadeurs doivent avoir pour priorité 1° une influence mentale personnelle sur le chef d’Etat local quand celui-ci est critiquable vis-à-vis de l’Etat de droit, de ses relations avec l’opposition, de son système judiciaire 2° une contribution comme conseil en faisabilité et comme intermédiaire entre les opposants, et entre la coordination de ceux-ci et le pouvoir en place qu’il faut amener à transiger – Coopération intime pour 1° l’invention et l’écriture de nouveaux modèles constitutionnels en démocratie locale combinant l’acquis du débat, de l’élection et de la décision dans les collectivités traditionelles, avec l’expérience des cinquante ans d’indépendance et avec les solutions de droit moderne en Europe et en Amérique du nord, et 2° la réécriture des codes électoraux, pénaux et des diverses procédures judiciaires et administratives – Coopération renforcée entre forces de sécurité françaises et africaines, pas seulement pour la sécurité, mais pour 1° réinculquer les valeurs de démocratie et d’éthique données, assez vainement, dans les années 60 par nos écoles qui avaient alors l’exclusivité de la formation professionnelle africaine 2° connaître directement l’état d’esprit et les réseaux internes, propres à envisager des coups militaires ou au contraire à les empêcher – Travailler à l’effectivité plus grande de la Cour pénale internationale
Information sur l’état actuel de la déliquescence – réunir ad hoc et à huis clos autour du président de la République , les ambassadeurs accrédités au sud du Sahara : point de ce qu’ils comprennent et savent du fonctionnement des régimes locaux et des réseaux français de corruption ; point de l’état de droit ; écriture ensemble de nouvelles instructions ; exercice pouvant être précédé d’un questionnaire par circulaire diplomatique … le tout avant leur mutation hors d’Afrique sauf exploit vérifié de leur contribution à la nouvelle lucidité française – Culture des réseaux et clubs divers : Amnesty international, Ligue des droits de l’homme, Transparency, les divers cercles d’évaluation et d’analyse, les jumelages de toutes natures et les coopérations inter-universitaires – Fichier des procès politiques en Afrique et des instances judiciaires en France, notamment avec la mutation introduite par la compétence universelle pour le rspect des droits de l’homme (vg. officier mauritanien ayant torturé, attrait devant la cour de Montpellier mais notre complicité pour le refaire ressortir de France : 1998-2005) – Questionnaire à élaborer pour nos grandes entreprises, notamment au sujet des pratiques de leurs concurrents leur donnant prétexte à « s’aligner »
Suivi – le nouveau ministre délégué au Développement a fait au Parlement européen toutes ses preuves d’indépendance et de maturité de jugement – la diplomate en charge, auprès du conseiller diplomatique du président de la République , combine adéquatement une initiation africaine en débuts (donc marquants) de carrière avec une distance certaine, et une excellente expérience québécoise ; en règle générale, depuis René Journiac, le rôle a été très bien tenu – nos partenaires ont besoin d’identifier leur relation pratique avec vous, personnellement : opposants comme dirigeants, mais ils ont aussi l’orgueil de vouloir ne pas être distingué de l’ensemble des autres Etats et donc d’être traités comme des partenaires de rang ; dialectique familiarité par connaissance mutuelle mais ni paternalisme ni chasse gardée – la lacune est la tutelle sur les ambassadeurs pour les imprégner d’une nouvelle culture et d’avoir à servir et plus encore à inventer le nouveau cours : une réunion périodique, hors conférence des ambassadeurs (exercice qui a dégénéré cette année) – autres modalités à inventer (vg. agenda du Président, un quart d’heure le soir, à la suite du chef d’état-major particulier, ainsi naguère : Jacques Foccart, lequel est très inexactement légendé et était d’une intégrité financière totale).
Nous avons une responsabilité morale envers ceux qui nous ont rendu la grandeur après nos défaites de 1870, qui ont fourni un lourd mqis décisif tribu pour notre victoire finale en 14-18, en 40 (magnifique solidarité de Jean Moulin à Chartres avec nos troupes de l‘Afrique de l’Ouest) et en 44-45 et que nous avons amené à tant de nos convictions et habitudes. Nous nous entr’aimons et nous estimons mutuellement. C’est décisif. Manière du général de Gaulle quand il était directement concerné : « est-il besoin que je le dise ? » /.
Pièces jointes avec coordonnées des avocats saisis
. la justice en Mauritanie : affaire hacen Ould Brahim Ould Hadih
. la justice au Congo-Brazzaville : affaire Marcel Ntsourou
Bertrand Fessard de Foucault
ancien coopérant en Mauritanie 1965-1966
premier ambassadeur de France au Kazakhstan 1992-1995
mardi 9 Octobre 2012
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