mardi 2 octobre 2012

début de rédaction de mon examen périodique de la politique française

version aboutie - sera en ligne d'ici mercredi matin

Démarrage ...

constatations & attente

IV



22  Juin au 2 Octobre 2012  

Une intelligente politique de droite ? mais trop tardive
ou la peur d’être ?




La période « chrysalide » du nouveau quinquennat s’est terminée en trois jours : réponse populaire avec la manifestation parisienne organisée par la « gauche de la gauche », Front de gauche et Parti communiste notamment, dimanche 30 septembre … notification par Arcelor-Mittal de la décision prise de fermer les deux hauts-fourneaux de Florange à ses salariés, et au gouvernement du délai que lui impartit la multinationale étrangère, lundi 1er octobre… le gouvernement soumet au vote de sa majorité un traité européen qui n’a pas été re-négocié, contrairement aux engagements et promesses très développées du candidat socialiste, et qui ne sera pas soumis au referendum ; il compte sur le vote de l’opposition pour s’assurer d’assez de voix en autorisation de ratification  et surtout en adoption de la loi organique, ce mardi 2 octobre…

Depuis le début de la campagne présidentielle de 2007, c’est-à-dire l’automne de 2006, j’essaie périodiquement de voir et de comprendre. Dans l’instant, l’exercice est de lucidité, de libre examen, d’aveu car rien n’est manichéen ni dans l’exercice du pouvoir ni dans l’appréciation citoyenne quand ne domine pas l’urgence. Il est vrai que l’erreur principale en politique est de ne pas discerner l’urgence, ce qui revient le plus souvent à ne pas voir les causes, simplement parce qu’on ne les cherche pas, qu’on traite mais qu’on n’approfondit pas. Notre pensée politique est très peu prospective et plus du tout historique, au contraire de celle des générations précédentes. Pour être vraiment fécond, mon exercice périodique devrait porter davantage sur la demande des citoyens, les exigences des circonstances plutôt que sur la geste gouvernementale et celle de ses opposants. Ce devrait être l’examen politique de notre pays relativement à ses gouvernants et à ses problèmes, non aux leurs. Difficile exercice. Michelet sut faire de l’histoire de France, celle des Français et non celle de leurs princes. Les combats sont ceux du peuple. Les gouvernants ne sont que des mandataires plus ou moins éphémères. L’idéal – plus aisé à réaliser dans l’épreuve : cas-type, 1940-1944 quand Londres et Vichy répondaient chacun à sa manière à d’évidentes attentes et questions populaires – serait que le peuple appelle ses gouvernants à l’action, et que ces derniers suscitent au besoin les questions, les mouvements, la pression.

La trajectoire, en ce moment suivie par le pouvoir élu le 6 Mai 2012, semble séparer les gouvernants du peuple (des électeurs ?) et surtout – je le crois – de la mise en œuvre des remèdes à la conjoncture et des moyens pour notre relèvement.

. . . chronologie 

Selon C.S.A., 41% seulement d’opinions favorables au président régnant et selon BVA-Orange 46% [1], le 17 Septembre. En quatre mois de mandat, l’élu du 6 Mai 2012 a perdu plus qu’en neuf mois, l’élu du 6 Mai 2007. Nicolas Sarkozy fut vite « désaimé » parce qu’il agaçait : excès de présence, de gesticulation, de vie privée, d’abus des institutions et de la communication publique bien davantage que fut jamais censurée sa politique économique et sociale, « désaimé » pour son image, ce qu’il comprenait périodiquement puisqu’il prétendait en changer… c’était subjectif, d’ordre psychotique de sa part et de celle des Français, ses propres électeurs compris. Au contraire, c’est objectivement que François Hollande est jugé sur les faits qu’il ne change pas, plus encore que sur une politique et une manière qui donnent raison rétrospectivement à son prédécesseur.

Il n’existerait donc pas d’alternative à ce que décida ou développa le précédent quinquennat. La moitié des effectifs français restera en Afghanistan à la fin de cette année et le traité d’amitié avec ce pays, négocié et signé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, a été ratifié par François Hollande. Celui-ci avait censuré notre réintégration de l’O.T.A.N. il lui faut l’expertise d’Hubert Védrine sur les avantages et les inconvénients que nous en avons retirés pour éventuellement décider de nous reprendre à nouveau. Le traité de discipline budgétaire, négocié et signé par Nicolas Sarkozy, est imposé par François Hollande à son parti et à sa majorité parlementaire, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault en faisant (paradoxalement) une question de confiance et de participation au gouvernement pour les Verts. Le risque d’un referendum négatif à propos du traité de Lisbonne n’avait pas été pris par Nicolas Sarkozy, il ne l’est pas davantage par François Hollande à propos du nouveau texte européen.

64% des sondés estiment que le quinquennat est déjà joué et le juge négativement. La surprise ne peut plus venir que d’un changement total de cap. Cela de la part du gouvernement, Président et Premier ministre considérés ensemble et tels qu’ils témoignent à l’envie de leur unisson. Elle peut également venir du peuple se manifestant comme il ne l’a plus fait depuis le « mouvement de Novembre-Décembre 1995 », appellation significatif si elle est rapportée à celle des « événements de Mai » 1968, dont de Gaulle voulait d’ailleurs qu’elle s’étendit à Juin. En ce sens, le nouveau quinquennat produit – malgré le flegme de ses deux principaux acteurs – un vrai suspense. Qui est aujourd’hui la norme européenne sauf en Allemagne : les gouvernements tiendront-ils en imposant aux peuples des contraintes douloureuses dont ceux-ci savent surtout qu’elles ne sont pas efficaces mais au contraire les punissent de fautes qu’ils n’ont pas commises et dont bénéficient des entités et des personnes toujours pas mises au pas dans l’intérêt commun. L’interrogation plus générale porte sur l’avenir européen, dont celui de l’euro. n’est qu’un des « marqueurs ». Les Européens continueront-ils d’être les victimes de la mûe mondiale ? politiquement initiée par la chute du mur de Berlin et économiquement organisée par la déréglementation des activités commerciales et financières, et surtout par le démantèlement des puissances publiques, seules à être électives.


I – Les erreurs

Chacune paraît indépendante des autres, parce qu’elle s’inscrit dans un registre différent. Mais elles semblent toutes venir du même fond.

I I – Les circonstances

I I I – La nature des contraintes
  
I V – Le changement de trajectoire

sur demande b.fdef@wanadoo.fr, les deux jeux de notes sur l’élection présidentielle :
seize pour celle de 2007 et autant pour celle de 2012
à la manière des observation & réflexions (17 notes rédigées en 2007.2008 et 2009)
– avant la tenue d’un blog. Voir & Entendre http://bff-voirentendre.blogspot.com

nouvelle série maintenant en cours : constatations & attente

001 - 9 . 14 Mai 2012 - L’avent

002 - 16 Mai . 9 Juin 2012 - L’entre-deux

003 - 9 au 21 Juin 2012 - Choisir n’est pas décider 




[1] - BVA Orange 17 Septembre 2012
1) Chute de la popularité de l'exécutif pendant l'été. Hollande devient impopulaire pour la première foisHollande devient impopulaire en tant que Président pour la première fois depuis son élection. Avec 46% de bonnes opinions contre 53% de mauvaises. En tout, durant toute la période estivale (depuis fin juin - début juillet) il a chuté de 15 points. La cote d'alerte est dépassée auprès des plus de 65 ans (60% de mauvaises opinions), mais aussi des quadras (55% auprès des 35-49 ans). Outre les inactifs et les travailleurs indépendants, les deux extrémités du monde du salariat sont aujourd'hui majoritairement hostiles : 52% de mauvaises opinions auprès des cadres et 54% auprès des ouvriers. Les professions intermédiaires et les employés tout comme les salariés du secteur public (auquel ces professions appartiennent souvent) restent majoritairement des catégories acquises à Hollande : respectivement 52%, 55% et 58% de bonnes opinions. Si la comparaison avec la popularité de Nicolas Sarkozy en début de quinquennat est cruelle (57% de bonnes opinions), elle est un peu consolatrice avec François Mitterrand en septembre1981 et Jacques Chirac en 1995 (respectivement 49% et 44% de bonnes opinions). Ayrault, lui, subit une chute encore plus nette (-20 points) mais reste à l'équilibre avec 49% de bonnes comme de mauvaises opinions. On constate chez le Premier ministre les mêmes zones de force et de fragilité que chez le Président.
2) La politique menée est perçue comme étant à la fois pas efficace et injuste ... et les Français ne croient pas au cap de redressement du pays en deux ans.
La sanction est encore plus lourde sur notre nouvelle double question barométrique mensuelle portant sur l'efficacité et le caractère « juste » (critère présenté comme clé par Hollande lui-même) de la politique menée.
Non seulement, plus des deux-tiers des Français (67%) jugent que la politique menée n'est pas efficace ... Mais en plus, une nette majorité (53% contre 45%) ne la juge même plus « juste ». Sarkozy aussi a longtemps pâtit du même reproche ... mais uniquement après un an d'exercice du pouvoir.

Aucun commentaire: