lundi 29 octobre 2012

courriel à l'Elysée - compétitivité des entreprises, communication du pouvoir, nominations



----- Original Message -----
Sent: Monday, October 29, 2012 4:43 PM
Subject: points d'actualité


Cher Monsieur le Secrétaire général, cher Préfet, permettez-moi quelques observations :

1° compétitivité des entreprises.

Vingt ans dans nos ambassades, donc sur les marchés étrangers à observer nos entreprises et leurs concurrentes comme conseiller écoomique et commercial, et faisant parfois fonction de conseiller financier, m'ont convaincu, presque dès les premiers mois d'exercice que la question n'est pas le coût de nos productions ou de nos services - dans lequel d'alleurs intégrer le coût des crédits et des garanties à l'exportation, en théorie alignés entre membres de l'Union de Berne, et débattus dans un comité ad hoc du conseil de ministres de l'Union européenne. Il est fondamentalement l'entregent pour la prospection, la qualité de la représentation locale, la connaissance de la demande et la correspondance de nos offres à cette demande et non notre prétention si fréquente que la demande admirative se conforme à notre offre... le suivi de la prospection et de la négociation, le service après-vente. J'ai une collection d'exemples d'échecs réellement voulus par incompétence sur le terrain et dans le dialogue avec nos partenaires potentiels.

Nous politisons à tort le sujet - en France entre nous par le débat sur les charges sociales et la fiscalité, et à l'étranger en "justifiant" les voyages présidentiels ou ministériels par les "fabuleux contrats" à la clé.

Nous avons détruit l'organisation d'accompagnement, de règlement des contentieux t d'évaluation des marchés dont nous disposions jusqu'il y une dizaine d'années. Le Trésor, à Bercy, a absorbé la Direction des relations économiques extérieures. Le Quai s'imaginant que le cmmerce extérieur est la partie noble d'une politique étrangère, la partie concrète voire la source de pantouflage ou d'encore plus "pratique", a annexé localement les missions économiques et commerciale. L'illusion d'optique a été complète avec le thème - exploration et accompagnement des entreprises - donné à la récente conférence des ambassadeurs (esquels doivent être des stratèges, des ouvreurs de porte et surtout des champions du renseignement en fait et en psychologie sur tout le monde et sur tous les sujets là où nous les accréditons. ce qui suppose un rayonnement personnel, de beaucoup recevoir et surtout d'être toujours dehors : couloirs et territoires. La Banque publique d'investissement en absorbant Ubifrance, reste du Centre français du commerce extérieur, et le ministre du Redressement productif, en nommant ses délégués régionaux ont oublié la spécificité des financements du commerce extérieur, de la prospection à l'étranger et de la motivation de nos entreprises chez nous. Les services anciennement commerciaux des ambassades grattent du papier comme les journalistes de magazines et de journaux économiques ; ils ne prospectent plus, n'assurent plus, ne recouvrent plus.

Réorganisation du dispositif de l'Etat. Education des entreprises. Typique, le rapport Gallois confié à un animateur hors de pair pour de grandes équipes pluridisciplinaires et multinationales, mais n'ayant aucune expérience de la vente.

2° communication

C'est une guerre. L'opposition qui pendant dix ans a montré - technique ou pas - qu'elle avait désarmé l'Etat et la France, divisé les Français, qui n'a pas de chef, qui n'a plus de références ni historiques (Fillon croyant que PMF a été au Parti socialiste !) ni doctrinales, parvient à faire la rumeur et à en choisir les sujets : la fiscalité alors que l'effort qu'aurait demandé le prédecesseur s'il était "repassé" est supérieur à ce que demande le gouvernement, maintenant la compétence (le murmure de Sarkozy pendant le face à face à propos des sommets européens : incompétence, incompétence, ce n'est pas du tout comme cela se passe).

Guerre psychologique pour avoir la peau du Premier ministre et en lasser le Président, alors que le fort et le nouveau de l'exercice actuel du pouvoir est l'entente, la complicité, la communauté de langage des deux personnalités.

La réplique est une communication qui ne tienne pas compte de l'adversaire mais s'adresse au peuple. Qui ne soit pas de gestion et donc catégorielle, mais erga omnes. Enfin, une communication qui - de la part du président de la République - soit rare. Il avait été dit en campagne que le Président reprendrait la forme et le rythme des conférences de presse gaullienne ; deux fois par an et à l'Elysée. Nous en sommes à un communiqué publié par jour sinon deux par l'Elysée, sans compter les communiqués officieux pour démentir ou suggérer en cours de traitement d'un dossier.

Un ministre porte-parole est un (une) ministre de trop. De communication exécutive que celle du Premier ministre, technique aussi du "livre blanc" à la suisse ou à la britannique (gratuit dans les bureaux de poste et de tabac, imprimé au J.O. pour la Documentation française et pas par et pour Odile Jacob, mêm si celle-ci est intéressante). De discours, seul à l'écran, sans le truchement d'un interrogateur menant le débat ! que le président de la République, quelques minutes sur toutes les chaînes à la fois : discours d'ambiance ou d'annonce, mais grande et nationale.

Il est excellent qu'il y ait pluralisme à gauche et courants au PS : ce n'est un défi qu'à la bêtise, mais pas à l'autorité. Tant qu'une décision n'est pas prise, le débat est ouvert et le soutien devant l'opinion doit être payé de retour par une écoute de ce qu'il y a de plus prospectif dans la remontée des opinions par les mouvements politiques et par les élus. C'est possible.

3° nominations

deux étonnements pour ma femme - ayant fondé et dirigé une société de gestion de fonds (éthique et solidaire, ne facturant les clients qu'en cas de gestion bénéficiaire !) qui a été assassinée par des connexions de "ripou", à la COB-future AMF - et moi : la nomination de Rameix, compagnon de Bouton au cabinet de Juppé, Premier ministre et complice aussi bien de notre assassinat que de l'affaire Kerviel pour laquelle les homologues allemand et américain de notre autorité boursière avaient lancé tous les avertissements (ma femme ayant fait de la salle des marchés, précisément à la Société générale à Paris et à Luxembourg, sait qu'il est impossible que la hiérarchie sauf ignorance complète des métiers, ait pu ne pas être instigatrice...), bref, Rameix qu'il ne fallait pas extraire de la Cour des comptes
et deuxième étonnement de l'Alsacienne et de la citoyenne ayant suivi Guéant là où vous êtes, successivement dans l'affaire mauritanienne et dans le traitement de tout ce qui concerne l'immigration ou la migration : la nomination de son lieutenant comme préfet de région à Strasbourg. Pour moi, souvenir de Jean-Maurice Ripert, alors conseiller diplomatique de Lionel Jospin, Premier ministre, que j'entretenais de l'arrêt - révolutionnaire - du Conseil d'Etat annulant le décret m'ayant rappelé du Kazakhstan, et qui me répondait pas l'urgence de trouver un point de chute à Henri Guaino. Ripert ainsi lancé vers les rebonds de carrière l'ayant amené aux Nations Unies et qui s'émerveillait que Jacques Chirac traverse un salon à l'Elysée pour le saluer pendant la cohabitation d'alors.

Ces nominations sont - pour tous ceux, dans leur domaine, que cela concerne - une contre-manifestation de l'autorité présidentielle et gouvernementale.

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Sans préciser de façon indélicate, tout ce qui fait couple entre le Président et la président de Poitou-Charentes, vg. les deux inreventions de Ségolène Royal, dans Le Monde puis au congrès du PS, répond - bien plus encore qu'à l'intérêt des deux partenaires - au souhait de beaucoup de Français et à la meilleure tenue de route du mandat que nous avons voulu. C'est alors de la très bonne communication et de l'intelligence humaine. Plus un zeste d'esthétique et de "rêve" qui ne fait pas de mal.

Bien entendu, tenir bon, y compris en paris et en méthode, même si - pour ma part - je persiste à souhaiter la radicalité d'une démocratie directe en Europe, zélée par la France avec un Parlement à compétence constituante, la radicalité de nationalisations ad hoc et ratione temporis, la radicalité d'un moratoire des dettes souveraines et de l'emprunt citoyen.

Très chaleureusement avec vous et avec le Président - si je puis me permettre cette expression.

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