jeudi 16 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 16 juin 2011

Jeudi 16 Juin 2011


Prier… [1] ne rabachez pas… votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. Jésus enseigne la prière personnelle, la dévotion discrète mais il s’adresse à ses disciples en groupe et tandis que la salutation de l’ange à Marie, et celle d’Elisabeth à sa cousine, chacune à première personne du singulier que nous pouvons être à notre notre tour, la prière filiale est collective. Les souhaits pour nous-mêmes – nos besoins donc – sont matériels et spirituels, mais ils sont seconds : l’homme, la créature sont sollicités de souhaiter explicitement le règne de Dieu. Que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive… Paradoxe… Dieu est connu et atteint par les hommes, à commencer par son Fils incarné, nos comportements nous font réfléchir sur ceux de Dieu : si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus, votre Père ne pardonnera pas vos fautes. Si le Christ affectionne l’image de la paternité et de la filiation, de l’adoption pour nous faire ressentir la sollicitude divine, son apôtre préfère celui du couple – il est vrai que Jésus souvent a comparé la relation de ses disciples à Lui-même, comme celle d’amis avec l’Epoux, le roi et le centre de la fête, du festin. Paul caractérise l’Eglise : je vous ai fait rencontrer le seul Epoux. Vous êtes l’épouse vierge et sainte que j’ai présentée au Christ. Intuitions de Paul que nous développerons ensuite de dévotion en concile et ainsi de suite : l’offrande à Dieu qui est aussi bien celle du Christ que de son Eglise. – Quelles que soient les images, comparaisons ou invites, nous sommes en relation intime avec Dieu. Nous Le connaissons (le Christ répondant à Philippe) et Paul de faire remarquer : je ne vaux peut-être pas grand-chose pour les discours, mais pour la connaissance de Dieu, c’est différent : nous vous l’avons manifesté en toute occasion devant tout le monde.

matin

A l’évidence, Sarkozy a manqué l’exercice – toujours difficile – du changement ou du maintien du Premier ministre, dans la dernière période de mandat présidentiel. François Fillon remercié, ne l’aurait pas gêné pour 2012, ne se préparant que pour 2017 via une mairie de Paris, qu’à tort ce dernier juge un « tremplin », tandis qu’avoir déçu Jean-Louis Borloo risque de lui coûter l’éligibilité au second tour : une fille comme Rama Yade, que je trouve souvent légère et peu conséquente, mais qui a de la popularité et donc du poids politique, sera certainement pour Borloo une mise en garde constante contre un ralliement de dernière minute au président sortant.

La seule chance de ce dernier réside dans la pratique démocratique des partis d’opposition. Des primaires trop « sanglantes » décrédibilisent autant le parti que le candidat finalement investi : la querelle entre Hulot et Joly, tous deux bien inférieurs pour faire des voix à une élection présidentielle à Cohn-Bendit, est certainement mortelle pour l’ensemble des Verts. Pour l’heure, les choses sont décentes entre Aubry et Hollande. Il est dit qu’Aubry pourrait ne pas se présenter, ce serait ouvrir une énigme (ces reculs du père puis de la fille devant une élection probable…), mais ce serait une grande sagesse devant les électeurs. Le parti socialiste serait alors structurellement uni derrière son champion, Aubry formerait le gouvernement. Royal aura l’Assemblée. Un test se fera à l’automne pas tant de popularité de chacun des camps droite/gauche, que de la marge de manœuvre institutionnelle (notamment pour des révisions constitutionnelles) dont disposera enfin la gauche si elle conquiert la majorité au Sénat, qu’elle n’a jamais eue.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XI 1 à 11 ; psaume CXI ; évangile selon saint MatthieuVI 7 à 15

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