jeudi 30 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 30 juin 2011

Jeudi 30 Juin 2011



Prier… [1] enseignement sur la foi, notion et pratique communes à tous « les fils d’Abraham ». Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : ‘ Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés ’ (ce qui, en passant, remet en place quantité de lectures et interprétations sur le fond et la manière du sacrement catholique dit de pénitence ou de réconciliation – tout est intercession et prière les uns pour les autres, cf. Abraham et les habitants de Sodome et de Gomorrhe…). Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés… Lève-toi, prends ta civière, et rentre chez toi. Le miracle opéré pour les tiers et leur obtenir la foi. La remise sur pied de l’handicapé comme secondaire pour celui-ci et son thaumaturge. La foi décisive. Insistance sur l’humanité du Christ, se présentant toujours comme le Fils de l’homme et reconnu comme tel par les témoins et contemporains, même quand il accomplit des prodiges (le refus de croire à la Résurrection est d’ailleurs un témoignage de ce que Jésus est bien tenu pour un homme, ce qu’Il est) : en voyant cela, la foule fut saisie de crainte, et elle rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes. Origine historique du processus, la foi d’Abraham : ‘ Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils ’ Et ils s’en allaient tous deux ensemble. Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué… ‘ Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton fils unique ’. Crainte de Dieu, révérence, foi, piété : sens à creuser. Dieu guidant pas à pas Abraham et, tout autant, sensible à son souhait de descendance. Ordre du monde signifié, comme après le déluge, ou comme à l’Ascension du Christ et à chacune des apparitions de Celui-ci après la Résurrection : paix, concorde, alliance… toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance. La réponse humaine ne peut être la guerre de religion, l’intégrisme de part et d’autre, le prosélytisme déplacé parce qu’haineux ou empreint de supériorité. Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il lui dit : ‘ Abraham ! ’ Celui-ci répondit : ‘ Me voici ! ’.

après-midi

En boucle, le retour des deux journalistes de France-Télévision ce matin à Villacoublay. Façon de nos médias de privilégier énormément tel événement en écrasant tout le reste, puis en l’oubliant (vg. DSK). Ordre de l’Elysée de ne pas filmer la descente d’avion : enfreint par TF1

Sarkozy en visite dans le sud-ouest, pris par l’épaule puis le revers du veston, tandis qu’il serrait des mains, devant une mairie. Habitude d’aller à la foule, est-il dit. Mais souci de sa propre sécurité et dispositif toujours impressionnant, est-il également rappelé. On nous fera le coup du canif de Damien. VGE le tenta en fin de règne et par mauvais sondages, je crois que c’était en Corse.

Manifestations de fonctionnaires en Gfrande-Bretagne : retraite à 66 ans. Sarkozy doit se gargariser, d’y être arrivé : lui.

Le Bundestag vote la suppression de toute centrale nucléaire d’ici 2022 : majorité et opposition réunies. Je suis convaincu qu’il y a des moratoires…

Le Parlement grec a tout adopté de ce qui lui était demandé, l’argent arrive. Det l’on se retrouvera dans la même situation dans un an. Expérience hier de l’article 1854 du Code civil (chez nous) : les remboursements ne diminuent pas le capital dû, et sont d’abord affectés aux intérêts… chacun gagne sa vie !


soir

Le Monde donne son éditorial à Lagarde, avec la question : s’affranchir de lElysée. C’est la bonne. Sarkozy – c’est le trait du dictateur ? – annihile la pezrsonnalité, le tempérament des autres gratidiés par l’ascension qu’il leur procure, et c’est tout. Mais il y a aussi ces personnalités qui se développement étrangement, légitimées par le cynique, son aplomb, son « énergie vitale ». Guéant et Copé. Moindre dynamique : Estrosi et Hortefeux. Comme les dictateurs, il faut à Sarzkoy le reflet d’autrui, la preuve qu’il domine il ne peut la trouver que dans les autres. Mais contrairement aux dictateurs des deux derniers siècles, il n’est pas orateur, il a horreur du plein air et de l’innombrable, il ne sait pas provoquer l’orgonie (la notion d’orgasme collectif, si bien mise en évidence par Wilhelm Reich). – Lagarde, elle-même, dans son apostrophe des Grecs qu’elle appelle à l’union nationale, est hors de ses compétences. Signe qu’elle est insuffisante pour celles qu’elle devrait avoir dans ses nouvelles fonctions ?

[1] - XXII 1 à 19 passim ; psaume CXIV ; évangile selon saint Matthieu IX 1 à 8

mercredi 29 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 29 juin 2011

Mercredi 29 Juin 2011

Geneviève Bujold (policier avec Clint Eastwood il y a près de trente ans, La corde raide)… comme Bernard Pivot, flottant dans son visage et cheveux blancsla vieillesse n’est pas de vieillir soi-même, mais de voir combien mes contemporains ou des aînés qui faisaient structures (vg. à la télévision, au cinéma) et que soudain l’on « revoit », ont vieilli,, simple évocation de ce qu’ils furent à une apogée qui fut celle de mon premier ou de mes premiers regards (La guerre est finie, d’Alain Resnais, il y a près de cinquante ans… le nu si pudique de l'adolescence parfaite et tremblante). Restent la, les voix. Les autres, notre miroir bien plus qu'optique, les autres sont nous... Le vieillissement des autres nous touche, nous blesse bien plus que le nôtre, je suis si immergé dans ce que je fus (apparemment).


Prier… [1] délivrance miraculeuse de Pierre emprisonné : ce qu’il lui arrivait grâce à l’ange, il ne se rendait pas compte que c’était vrai, il s’imaginait que c’était une vision. Scenario pour Cocteau et Orphée, noir et blanc, années 30. Les chaînes tombèrent de ses mains… ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville, elle s’ouvrit toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue puis, brusquement, l’ange le quitta. Alors Pierre revint à lui et il dit : ‘ Maintenant je me rends compte que c’est vrai…’ … L’ange du Seigneur campe alentour pour libérer ceux qui le craignent. … Le Seigneur, lui, m’a assisté. Chorus de Pierre, du psalmiste, de Paul… J’ai échappé à la gueule du lion (une condamnation au cirque ? – les Actes des Apôtres, le récit des fondations de l’Eglise et des voyages de Paul jusqu’à Rome… se termine en queue de poisson, le procès, la mort, quel motif ?) le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. Humanité de Paul du croyant, de l’homme de foi, comme de tout homme, vulnérabilité, peur et foi. L’Eglise elle-même, l’humanité donc : la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. Réponse à la mort, notre acte qui n’est pas d’espérance, qui est à peine de foi, qui est d’être agi et inspiré par Dieu : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! – Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. La foi reçue est, d’elle-même, le signe le plus fort de notre habitation personnelle par Dieu et de sa sollicitude pour nous et pour tous.

L’élection de 2012 par défaut. Les chances qui pleuvent ces jours et semaines-ci sur Sarkozy lui arrivent trop tôt : la déconfiture de D.S.K., son remplacement par la ministre du président-régnant, la libération de nos deux journalistes retenus cinq cent jours en Afghanistan… mais la campagne des primaires socialistes va le servir. Quant aux socialistes, quel que soit leur candidat, ils n’ont de chance que si Sarkozy…

[1] - Actes des Apôtres XII 1 à 11 ; psaume XXXIV ; 2ème lettre de Paul à Timothée IV 6 à 18 passim ; évangile selon Matthieu XVI 13 à 19

dimanche 26 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 26 juin 2011


Dimanche 26 Juin 2011

Prier dans ma pauvreté, notre pauvreté.
[1] Discours de Jésus dit du pain de vie. Jésus ne répond pas à la question des Juifs : Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? les Juifs qu’il vient de nourrir en multipliant pains et poissons, sans que cela ait posé de questions. Le salut était énoncé en termes de foi, il l’est ici selon une alimentation exceptionnelle : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Le texte est très dense, avec des passages du mode affirmatif présent, au futur, au conditionnel. La comparaison est avec le pain, mais la réalité est bien la chair et le sang du Sauveur. Une assimilation par chacun de nous. Je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Curieusement, la difficulté générale des agnostiques est dans leur représentation d’un Dieu tel qu’à l’évidence, il ne « peut » exister, celle des Musulmans est la Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, reçue comme un polythéisme, celle des Juifs tient à la personne du Christ, mais l’objection la plus forte devrait venir de ce mystère qui se « décline » de trois manières : Jésus pain de vie par sa chair et son sang, donnés en nourriture – Jésus mort et ressuscité – Jésus administrateur de la vie, qui n’est que vie éternelle. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Or, rien de cela n’est à raisonner, tout est à accepter, comme on entre dans un pays nouveau, une expérience nouvelle, l’existence toute différente avec un partenaire totalement exceptionnel dont l’exigence est simplissime : l’accepter. Te faire découvrir que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. Moïse à son peuple, Jésus au Tentateur. Domaine de l’instruction religieuse que je n’ai jamais eu (pris) le temps d’étudier : l’histoire du dogme. Sans doute, dans le temps, mais le cheminement est surtout dans notre esprit à chacun, car tout est affirmé, dit et cru dès l’instant où commence l’Eglise. Saint Paul, le converti de la route de Damas, observe : la coupe d’action de grâce que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Chemin… à parcourir, vivre.

soir

Minuscule France… Bernadette Chirac, conseiller général de la Corrèze, à quel titre, par infortune conjugale depuis trente ou quarante ans, invalidée pour une voix de trop dans une urne, sans compter sans doute beaucoup d’autres. Jacques Chirac, toutes les palinodies qu’il accepte ou qu’on lui impose à propos de son vote pour Hollande. Contre-feu qui occupe Sarkozy autant que d’empêcher Borloo de se présenter. Certitude donc, il veut lui-même se représenter et s’incruster. Il eût été habile de sa part de faire « planer le doute » pour que se dévoilent les appétits dans sa majorité, à vrai dire tout est transparent, l’U.M.P. n’est que luttes locales et « nationales ». Sans compter celle pour la mairie de Paris. Et tout ce qui ne peut se lire que circonscription par circonscription pour les sénatoriales, à mon sens, l’sélection décisive parmi les trois à venir, puisque le couplage présidentielle-législative réduit à un seul scrutin la composition de la majorité, et que ce scrutin, cette fois-ci dans la hantise d’ « un 21 Avril à l’envers » se joue au premier tour.

Minuscule gouvernement… Chatel et les copies en calcul des probabilités et sans doute pour arbitrer l’épreuve de ke ne sais quoi en BTS relations clientèle à Arcueil. Bertrand à Bordeaux au chevet des hospitalisés, victime de la bactérie (le nom m’échappe, comme la fièvre aviaire ou bovine, la chose spongiforme ou la grippe H 1 N 1) tandis qu’on a failli autoriser la remise sur le marché d’animaux nourris aux « farines animales » (le film de science-fiction, il y a quarante ans : Soleil vert).



L’amnésie y est pour beaucoup, c’est à Epinay-sur- Seine que Jean-Louis Borloo fonde son Alliance du centre, groupant lui-même, Hervé de Charrette et Hervé Morin. Il présente ce nouveau parti comme l’anti-FN, sans oser dire ce que beaucoup pense : UMP-FN bonnet blanc, blanc bonnet. Sarkozy vient à nouveau de le recevoir. Eloquence et gestuelle désuète, pas même celle d’un professeur de lettres dans le secondaire devant trente élèves… Epinay, la re-fondation du PS et donc l’apparition d’une opposition – crédible et de gauche…

International… on négocie donc avec les talibans, mais quoi ? puisque si les Occidentaux se retirent, Karzaï, qui est corrompu jusqu’à la moëlle (une élection présidentielle à candidature unique) est balayé par les talibans : ceux-ci, plus que sympathiques, ils donnent à une fillette de huit ans un sac rempli d’explosifs à remettre (en leur nom ?) à des policiers. Avec Khadafi, mais quoi ? car si on ne peut le déloger par la force, comment le déloger par des arguments : la fortune familiale s’il est déconfit ? Quant à l’Irak, un attentat avec trente morts, presque tous des femmes. Irak, Afghanistan, Libye, trois fiascos et trois retraits après des dépenses énormes. Quant à la Syrie, on préfère Bacar à l’inconnu qui fortiferait l’Iran et précariserait Israël.

Primaires socialistes. Qui sait si « tout le monde » peut opiner ? quel lien entre cette bataille de candidatures et un programme dit socialiste déjà adopté ?


nuit

Débat passionnant et fondamental : Claude Hagège avec Bernard Pivot, entre autres. La langue et l’identité. Nous ny pensons pas assez : on fait de notre identité aujourd’hui la race, toute la proposition UMP-FN tandis que la langue f… le camp. L’institut Pasteur publiant bi-lingue pour commencer ses bulletins et diverses communications, cela il y a une trentaine d’année. Descoings et les références anglo-saxonnes pour Sciences-Po. et sa proposition-volonté d’un enseignement en France de très haut niveau mais en anglais. Luc Chatel et le « process » des examens sanctionnant le secondaire ou les BTS. La remarque que les langues dans les empires austro-hongrois et ottoman furent la survie des peuples et nations, et que ceux-ci se sont dotés d’un Etat par la langue. De quelque manière qu’on le prenne, le Québec est un lamentable échec, dans une époque où chacun, même très petit, « prend son indépendance », il n’en aura pas été capable. Hagège dominant le débat, quoique sans doute mal-entendant – contemporain et camarade de Normale avec un de mes cousins – souligne que la France dans toute la francophonie est le pays qui aime le moins le français. – Choc, Pivot, qui était immuable, visage plein et cheveu noir, est un vieillard.

Jean-Louis Borloo, vieillot, étriqué, insupportable à supporter comme type de soi-disant éloquence pendant cinq ans. Comment un type pareil a-t-il pu émerger dans les sondages et faire carrière. J’ai déjà fait remarquer qu’il était à la disposition de Jospin à la veille de l’élection présidentielle de 2002. Visage qu’on croirait un masque de caoutchouc.

L’actualité sportive, ce n’est pas du sport, c’est du « people ». Maure Manaudou réintégrant la compétition, corps affreux ni masculin ni féminin, tête en parallélépipède, à la future princesse de Monaco, elle aussi armoire à glace. Ce besoin d’icône nous révèle. Juin 1940, c’était déjà cela, plus nous sommes médiocres plus il nous faut ces unanimités dans la vénération sans qu’on détaille s’il n’y a pas un peu de caducité. Simone Veil, et donc le Maréchal à l’époque.

On n’en a parlé qu’une fois à France-Infos… un intime du Premier ministre britannique, retrouvé mort cette nuit dans les toilettes amovibles de la grande fête de la musique en Angleterre, quelques heures après la parution d’un article de lui ou inspiré de lui sur la difficulté actuelle pour les Tories de recruter, tellement ils paraissent grossiers, voraces, etc… On assure que les deux choses ne sont pas liés. Communiqué étrangement intimiste, plus que bouleversé, de Cameron. En politique, on ne sait pas tout…

[1] - Deutéronome VIII 2 à 16 passim ; psaume CXLVII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens X 16.17 ; Lauda Sion ; évangile selon saint Jean VI 51 à 58

vendredi 24 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 24 juin 2011


Vendredi 24 Juin 2011

Prier…[1] Au moment d’achever sa route, Jean disait : ‘ Celui auquel vous pensez, ce n’est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales ’ .Pas plus grand destin au temporel et au spirituel, que d’être ainsi plébiscité par l’espoir et le discernement de tout un peuple, de dénier ce témoignage populaire et de tout renvoyer à celu que par inspiration divine, il a su reconnaître dès le sein de sa propre mère, et qu’il désigne désormais. De la plus grande notoriété à la plus grande humilité et à l’effacement… et de se ranger dans l’ensemble du peuple, discrètement : c’est à nous tous que ce message de salut a été envoyé. Quoique son emprisonnement et son martyre – notoires à l’époque et tant cékébrés ensuite par les artistes et par les romanciers – aient été un événement politique et aient initié le ministère public du Christ. Dès l’enfance Jean Baptiste est ainsi. ‘ Que sera donc cet enfant ? ’ …. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël. Etre instrument de Dieu, c’est l’être de l’histoire, mais c’est aussi être humble, seul, caché le plus souvent. Etonnantes sont tes oeuvres, toute mon âme le sait.

La mort de « Colombo », altzheimer et folie, mis sous curatelle. Près de 85 ans.

Près de 1500 morts officiellement en Syrie : jeu de mot sinistre, la traduction en français… l’Union européenne juge révoltante la répression quotidienne ordonnée par Bachar El Assad. Terrorisme ( ?) en Birmanie. Chiffrage du deuxième plan grec ; près de 120 milliards d’euros, même chiffre que l’an dernier. Sarkozy assure que d’ici huit jours tout sera en place et que assurances et banques françaises vont contribuer : nous y sommes déjà jusqu’au cou, elles sont « décotées » par les agences de notation. Une quinzaine de banques italiennes sont également dépréciées. On va tranquillement dans le mur, on occulte la vraie discussion sur une politique de la zone euro. et sur les capacités de ceux qui y sont. Le Japon : dette publique valant 200% le PNB annuel, mais elle est financée à près de 100% par l’épargne nationale. Coût de la catastrope nucléaire : inconnu. Rien que les dégâts dans le voisinage, plus de 150 milliards de dollars.

Xavier Bertrand détaille les diarrhées sanglantes des victimes de la bactérie mystérieuse : dix-neuf hospitalisés autour de Bordeaux. Luc Chatel détaille en boucle comment seront répartis les points attribuables à l’épreuve de mathématiques en section S du bac. (les probabilités) sur la correction des trois autres exercices : contestation par les élèves (pétition signée par 15.000) et par les correcteurs. Un médecin inspecteur général des affaires sociales louange le même Bertrand sur une réforme provoquée par le scandale du Médiator ; les médecins pratiquants le contestent…


35 euros de ticket modérateur pour saisir la justice : il faut trouver de quoi financer le coût suplémentaire de la garde-à-vue telle que réformée par la présence immédiate des avocats. On va donc vers la justice payante. 85 euros par candidat, coût matériel du bac : on va donc probablement rendre les examens payants, comme le sont les entretiens d’évaluation pour l’admission à Sciences-Po. Magnifique société.


Quatre mille personnes pour « rendre hommage » à Marie-Jeanne la jeune joggeuse, retrouvée morte et le corps calciné : Tournon en Ardèche. Qui a pu faire le coup ? Mais aussi ces courses à travers campagnes ou forêts de jeunes filles ou très jeunes femmes, en solitaires. – Le violeur innocenté par rétractation de son accusatrice : de quatorze ans, à l’époque des faits prétendus. Il dit avoir été paisible tout le temps de sa détention (sept ans) et surtout soulagé pour son accusatrice. Pourvu pour lui, plus encore que pour l’ex-accusatrice, et toute la procédure, que soudainement il ne soit effectivement dans les mois ou années qui viennent le violeur qu’il n’était pas. Fait, paraît-il exceptionnel, l’arrêt de révision a spécifié que ce n’était pas au bénéfice du doute mais pour absence totale de charges…

[1] - Isaïe XLIX 1 à 6 ; psaume CXXXIX ; Actes des Apôtres XIII 22 à 26 ; évangile selon saint Luc I 57 à 80

jeudi 23 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 23 juin 2011


Jeudi 23 Juin 2011

Prier …
[1] C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Pas de témoignage, pas d’enseignement, pas de « transmission » sans la sincétrité d’une vie, d’un comportement. Humanité du Christ qui me prend de plues en plus : contemplation autant qu’étude de textes : qui était-il ? ce qu’Il a dit être, plus d’ailleurs selon une mission, selon ce qui avait été prophétisé, selon sa relation au Père, mais aussi par son comportement d’homme. Ce que note Jean l’évangéliste. Mais un homme parfait. Parfait en quoi ? Réponse du Christ dans sa recommandation aux apôtres : soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait… Tout arbre bon donne de beaux fruits. Est-ce la logique du dicton d’ancien régime : bon sang ne peut mentir… Non, je crois que la comparaison végétale agricole éclaire davantage, quoique nous soyons bons par destination : vous, la race d’Abraham son serviteur, les fils de Jacob, qu’il a choisis. Bons, féconds parce que choisis. Dieu a choisi de nous créer, Il nous a choisis morceau par morceau, pièce à pièce, instant de notre vie, de nos dénégations et de nos élans vers Lui et vers nos frères et sœurs, nos aimés et nos ennemis. Choisis à notre rythme, petit à petit. Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux s’empara d’Abraham, une sombre et profonde frayeur le saisit. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les quartiers d’animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abraham. Apparemment, c’est une alliance où l’un demande à l’autre une disponibilité totale, et celui-là en est gratifié par une descendance de son sang et un pays attitré. Les fruits que nous donnons, nous viennent de Dieu. Alliance de prédilection. Dieu se plaît à nous gratifier, Il nous donne ce dont nous avons à être féconds. Abraham ne demande qu’à transmettre… ce n’est ni détaillé ni explicité, c’est seulement mais tellement naturel, un enfant de son sang. Qu’est-ce que tu vas me donner ? Je suis sans enfant… Tu ne m’a pas donné de descendance. Réponse… regarde le ciel et compte les étoiles, si tu le peux… Vois quelle descendance tu auras ! Re-question ? comment vais-je savoir ? Elle porte sur le pays pour lequel Abraham s’était mis en route sur ordre. Celle de la descendance est affaire de foi jusqu’au bûcher même d’Isaac, couteau brandi : Abraham eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. La foi, œuvre et fruit, alors que nous la « concevons » comme un mouvement intime. Œuvre de Dieu, fruit qu’il nous est donné d’avoir. Cherchez sans trêve sa face. Commandement-recommandation pour la suite de ma vie… pas seulement faire ou être, mais chercher. Dieu se laissant voir, donc … un brasier fumant et une torche enflammée passèrent…

matin

A la remorque, les Américains partant, nous partons : l’Afghanistan. Soixante-trois morts pour rien, évocation des otages qui feraient partie de la négociation de retrait : j’en doute. Je doute surtout que les talibans acceptent de donner quoi que ce soit en échange de l’évacuation de leur pays. On va au contraire vers une évacuation de toute la région, qu’on ne tiendra plus que pour Israël et en Israël, comme les croisés retranchés à Saint Jean d’Acre. Irak et Pakistan vont vomir les « Occidentaux », et en fait les Américains. Que d’erreurs. Bien évidemment, il faut que ce soit Sarkozy qui communique…

soir

D’une chaîne l’autre. Marine Le Pen, Louis Ferdinand Céline. Point commun, thème pas traité : le simplisme français qu’induit la haine. Le massacre de Maillé, en Indre-et-Loire, l’habituelle pudeur : les soldats nazis et non l’armée allemande. Sur trois sujets dont on a organisé le pouvoir sur les esprits et qui ont fait mettre au point la méthode des tabous, des assimilations et des dogmes, on a perdu toute souplesse, tout libre examen et l’on s’est interdit durablement toute connaissance et reconnaissance publique de la réalité actuelle ou historique – forcément nuancée et admettant le complexe. Donc Marine Le Pen est extrêmiste par son projet, mais Sarkozy qui applique son projet pour lui piquer ses électeurs ne l’est pas, parce qu’il est au poivoir. Donc Céline est d’abord antisémite et, seulement très accessoirement, l’un des plus grands écrivains (français et pas seulement) du XXème siècle.


[1] - Genèse XV 1 à 18 passim ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu VII 15 à 20

mercredi 22 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 22 juin 2011

Mercredi 22 Juin 2011

Prier … C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Pas de témoignage, pas d’enseignement, pas de « transmission » sans la sincérité d’une vie, d’un comportement. Humanité du Christ qui me prend de plues en plus : contemplation autant qu’étude de textes : qui était-il ? ce qu’Il a dit être, plus d’ailleurs selon une mission, selon ce qui avait été prophétisé, selon sa relation au Père, mais aussi par son comportement d’homme. Ce que note Jean l’évangéliste. Mais un homme parfait. Parfait en quoi ? Réponse du Christ dans sa recommandation aux apôtres : soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait… Tout arbre bon donne de beaux fruits. Est-ce la logique du dicton d’ancien régime : bon sang ne peut mentir… Non, je crois que la comparaison végétale agricole éclaire davantage, quoique nous soyons bons par destination : vous, la race d’Abraham son serviteur, les fils de Jacob, qu’il a choisis. Bons, féconds parce que choisis. Dieu a choisi de nous créer, Il nous a choisis morceau par morceau, pièce à pièce, instant de notre vie, de nos dénégations et de nos élans vers Lui et vers nos frères et sœurs, nos aimés et nos ennemis. Choisis à notre rythme, petit à petit. Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux s’empara d’Abraham, une sombre et profonde frayeur le saisit. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les quartiers d’animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abraham. Apparemment, c’est une alliance où l’un demande à l’autre une disponibilité totale, et celui-là en est gratifié par une descendance de son sang et un pays attitré. Les fruits que nous donnons, nous viennent de Dieu. Alliance de prédilection. Dieu se plaît à nous gratifier, Il nous donne ce dont nous avons à être féconds. Abraham ne demande qu’à transmettre… ce n’est ni détaillé ni explicité, c’est seulement mais tellement naturel, un enfant de son sang. Qu’est-ce que tu vas me donner ? Je suis sans enfant… Tu ne m’a pas donné de descendance. Réponse… regarde le ciel et compte les étoiles, si tu le peux… Vois quelle descendance tu auras ! Re-question ? comment vais-je savoir ? Elle porte sur le pays pour lequel Abraham s’était mis en route sur ordre. Celle de la descendance est affaire de foi jusqu’au bûcher même d’Isaac, couteau brandi : Abraham eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. La foi, œuvre et fruit, alors que nous la « concevons » comme un mouvement intime. Œuvre de Dieu, fruit qu’il nous est donné d’avoir. Cherchez sans trêve sa face. Commandement-recommandation pour la suite de ma vie… pas seulement faire ou être, mais chercher. Dieu se laissant voir, donc … un brasier fumant et une torche enflammée passèrent…

Des retournements de perspectives, ces jours et heures-ci, qui changent énormément de choses mais pas les gens.

D’abord, il est clair (sommaire du tome II des mémoires de Chirac) que l’ancien président de la République veut l’échec de son successeur, et qu’il est bien placé pour y contribuer. Le « je te tiens par la barbichette » - dans les affaires d’emplois fictifs de la ville de Paris et dans Clearstream -, ne tournera pas à son désavantage, il a enfin la main sur Sarkozy, il est populAire, à tort ou à raison, l’autre ne l’est pas. Cette volonté de nuire peut être déterminante. Le sortant ne peut pas faire davantage vers le Front national, ou plutôt les électeurs de ce parti, que depuis un an, car Marine Le Pen au contraire ne lui fera aucun cadeau, sauf à demander des portefeuilles contre un soutien mortfière au second tour, si elle n’y ait pas. La partie se joue au centre, qu’il y ait un seul candidat : Borloo, ou qu’il y en ait trois : Villepin, Morin et Borloo, en sus évidemment du centriste d’origine, Bayrou. Il vaut même mieux pour les opposants de gauche et pour Le Pen, qu’il y en ait beaucoup, de manière à ce que Sarkozy ne puisse en décourager ou en acheter qu’un ou deux, mais pas tous, les restant profitant du départ des dégonflés. Une qui ne le sera pas, est Christine Boutin.

Secondement, la campagne présidentielle américaine, sur fond d’échec d’Obama, sans leadership mondial (ce qui n’est jamais arrivé aux Etats-Unis depuis Carter) va se jouer en bonne partie sur les engagements à l’étranger. Comme je le prévoyais pour McCain que j’aurais préféré comme président parce qu’ancien combattant ai Vietnam, il avait l’autorité sur lui-même et sur son parti pour faire revenir les « boys », le candidat républicain – étudier celui qui est en train d’émerger – va s’y employer. Ce qui ridiculise notre débat du 12 Juillet sur l’intervention libyenne.

Le débat entre les Allemands et les autres membres de la zone euro. pratiquement représentés par la BCE et singulièrement le Français Trichet, est productif s’il aboutit à une gouvernance politique de la Banque centrale – pourquoi pas une dévaluation de l’euro. qui est de la compétence des chefs d’Etat et de gouvernement ? – et à une réflexion sur l’éligibilité à la zone euro.

Le G 20 sur l’agriculture présente surtout le trait d’être « déconnecté » des autres sommets thématiques, or tout se tient du commerce à la monnaie, notamment en matière agricole, en comprenant même dans la chaîne de ces solidarités, les engagements climatiques.

mardi 21 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 21 juin 2011



Mardi 21 Juin 2011

[1] Je viens juste de découvrir que nos chiens, plus enfermés depuis quelques nuits, ont attaqués notre vidéo thèque, et je lis… Ce qui est sacré, ne le donnez pas aux chiens ; vos perles, ne les jetez pas aux cochons, pour éviter qu’ils les piétinent puis se retournent pour vous déchirer. Je reçois un courriel, comme assez fréquemment et de diverses origines, toujours amicales d’ailleurs, sur le financement saoudien de mosquées en Norvège… la passion, la phobie anti-communistes pendant cinquante ou soixante-dix ans… puis la même chose, par substitution chronologique, la haine ani-islamique… comme naguère en France l’anti-germanisme. Nous sommes l’année du centenaire de Joseph Caillaux, chef de gouvernement (le « coup d’Agadir ») et de la première politique pacifiste sinon européenne, conséquente : résultat, trois ans de taule pour un ancien président du Conseil des ministres et une certaine manière de lire la Grande Guerre. Ce qui n’interdit évidemment pas la prudence sur quoi que ce soit. Il est resserré le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. La haine et la guerre proches d’éclater entre Loth et Abraham : ‘ surtout qu’il n’y ait pas de querelle entre toi et moi, entre tes bergers et les miens, car nous sommes frères ! N’as-tu pas tout le pays devant toi ? Séparons-nous donc. Si tu vas à gauche, j’irai à droite et si tu vas à droite, j’irai à gauche ’…. Après le départ de Lth, le Seigneur dit à Abraham : ‘ Lève les yeux et regarde, de l’endroit où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident. Tout le pays que tu vois, je te le donnerai ’. Et Abraham élève un énième autel, il alla s’installer aux chênes de Mambré, près d’Hébron. Là va lui apparaître la figure de la Trinité. Sans Dieu que je suis complexe, déprimé et combien me manque le discernement, sans Dieu que le monde est complexe et ne sait que se détruire, mouvement brownien. Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?

matin

Journée où je réfléchis en mettant en questions et en perspectives.

Le parcours des présidents de la République précédant l’actuel. Les modes de préparation et de présentation de candidatures. Comment a-t-on fait surgir D.S.K. dès 2007 alors que son bilan gouvernemental était si mince, etque l’expérience s’était interrompue avec l’affaire de la M.N.EF. ? Parcours et fabrication de Ségolène Royal ? alors qu’Hollande et Aubry ont été ou sont secrétaire général du Parti, Ségolène avait tenté de l’être : querelle sur ce scrutin il y a trois ans.

Le Figaro ? comment un tel unisson entre les journalistes, quel que soit le sujet et sans même évoquer le pouvoir qu’il est censé soutenir sur instructions de son propriétaire ? Une pensée commune sans réunion de rédaction, non dite et sans discussion entre les journalistes, puisque par construction, il s’agit toujours de débattre de la nouveauté. Ainsi sur le procès Colonna, Triard assure qu’il s’agit de mafieux et de menteurs et que l’assassinat du plus haut représentant de l’Etat ne peut rester impuni. Procès politique donc, sans le qualifier ainsi.

Libye et Syrie. Le 12 Juillet débat et vote, dont l’issue ne fait pas de doute, à l’Assemblée nationale. Pourquoi la différence ? ici et pas là ? Il ne s’agit pas que de B.H.L. ni du pétrole dont la Syrie n’est que peu productrice. La manière d’étouffer et de réprimer est partout la même, la levée tardive des manifestants favorable au dictateur. Nature et sociologie des armées dans le monde arabe, des conflits : des répressions internes, ou des hostilités entre Etats.

L’affaire de l’adolescente tabassée pour rivalité d’amour avec une condisciple lui adressant son frère. Chorus sur l’horreur mais personne ne met en cause le personnel enseignant ou assaimilable qui n’était pas présent ou qui n’est pas intervenu à la sortie de l’école. Luc Châtel y va, tout en laïussant sur les politiques sécuritaires à long terme, inaugurées par des états-généraux de la sécurité au collège. On fait global quand des mesures très ponctuelles et pratiques sont requises, et l’on fait du texte au petit point quand – la énième réforme judiciaire, et notaamment la justice pour enfants, devenant celle des mineurs et pratiquement analogue à celle des adultes – il faudrait réfléchir et beaucoup concerter. Opposition sur les adolescents délinquants et criminels entre les commentateurs dont un excellent Christophe Daddouche, et l’avocat général près la cour d'appel : Philippe Bilger, très desservi par sa voix. L’enfant en danger ne deviendra pas forcément dangereux ou criminel, mais le jeune criminel est un enfant danger. Unanimité du milieu judiciaire contre cette réforme qui ne sera pas efficace et qui n’est qu’affichage comme en 2007, celle du ministre de l’Intérieur.

Ces confusions qui m’exaspèrent. Axa-banque et Crédit agricole : banque et assurance.

soir

La loi de démagogie. Barack Obama, qui s’est encore plus engagé que son prédécesseur, en Afghanistan, fait publier maintenant qu’il est en pourparlers avec les talibans. Donc, pour partir avant le scrutin présidentiel prochain… de même qu’il se dégage, pour le peu qu’il y était, de la campagne libyenne. La loi américaine d’unilatéralité dans le militaire et dans le politique est une fois de plus confirmée. Il a fallu de Gaulle, depuis son communiqué de l’été de 1963, à propos de l’engagement américain au Laos puis dans toute notre ancienne Indochine, pour que les Etats-Unis aient quelque considération envers leurs alliés. Il y a quinze jours, nous étions traités de minables et de pingres.

A la loi évoquée ci-dessus, Nicolas Sarkozy, expert jusqu’au ridicule ne manque pas. Souvent commissaire de police dans des quartiers cependant bien expurgés avant sa visite, le voici inspecteur d’académie pour « décréter » en Lozère qu’à la rentrée de 2012 on ne fermera plus aucune classe primaire. Des sénateurs sortants lui avaient fait part publiquement que sa politique scolaire leur coûtera leur réélection. Ce qui est fantastique, c’est non seulement l’attribution de compétences, mais le dessaisissement plus seulement des ministres et de toutes autorités dans l’Etat au « profit » du seul président de la République, mais de l’électeur lui-même, puisqu’à la rentrée de 2012, il y a de bonnes chances que Sarkozy soit PDG quelque part dans du juteux et en difficulté de couple avec sa troisième épouse…


Ségolène Royal comparant les 66.000 emplois sucrés dans l’éducation nationale en quatre ans à une gestion d’entreprise ayant licencié à ce point, conclut : je créerai ou rétablirai. Fort bien, mais c’eût été mieux (et plus réaliste) qu’elle dise : nous. – Je commence de m’inquiéter, ce « je » présidentiel, ce mêle-tout quotidien, ne risque-t-il pas de rester la norme pour le successeur, homme ou femme ? Marquer, marquer ! Il va falloir de l’intelligence à l’Elysée, pas seulement de l’esprit d’équipe ou la mémoire des promesses (promesses pour le moment éparpillées et peu saillantes, sur les retraites, le retour au statu quo ante pour l’âge et les annuités, n’est dit que du bout des lèvres).


[1] - Genèse XIII 2 à 18 ; psaume XV ; évangile selon saint Matthieu VII 6 à 14 passim


lundi 20 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - lundi 20 juin 2011

Lundi 20 Juin 2011

A tous égards, je suis pauvre, sauf de ce que je reçois de ceux qui m’aiment ou qui ont quelque goût à me rencontrer d’une manière ou d’une autre. Pauvreté : parabole de Dieu. Prier… [1] soixante-troisième mort de chez nous en Afghanistan. Un de mes médecins traitants, allant souvent là-bas et alors à mi-temps entre les arrières et l’avant, me dit sobrement la peur de tout instant puisqu’à tout instant une mine ou une embuscade. J’ai traversé des régions analogues dans le sud de la Kirghizie, les champs de pavot, les défilés, rien qu’arrêter la voiture était – c’était en 1993 – un risque, dans le rétroviseur, j’ai vu arriver… et j’ai eu juste le temps démarrer. Alors, en guerre, dans un pays qui se ressent comme occupé, envahi par l’étranger… Ne jugez pas pour ne pas être jugé… Enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. Sans doute, aux gouvernes, ferais-je ou aurais-je fait d’autres bêtises. Cruauté de notre cécité, pailles et poutres dans les deux yeux… de nous tous. Le discernement, la vue longue d’Abraham, sans doute aiguisés, suscités par sa hantise d’une descendance, mais ne lui étant accordés que par son dialogue avec Dieu. Dialogue qu’il n’a pas ouvert, mais qu’il accepte par sa disponibilité évidente. Pars de ton pays, laisse ta famille, va dans le pays que je te montrerai… Père de notre foi sans doute, mais saint patron des gens du voyage certainement. Abraham avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harrane… Abraham traversa le pays jusqu’à Sichem, au chêne de Moré… de là, il se rendit dans la montagne, à l’est de Béthel… puis de campement en campement, Abraham s’en alla vers le Néguev. Il continue alors même que confirmation lui est donné de son point d’établissement, il vit au futur autant qu’au présent : voilà le pays que je donnerai à ta descendance (littéralement, cela vaut pour les fils d’Ismaël autant que pour ceux d’Isaac, rien à voir avec les Cananéens, qui dans l’affaire ne tiennent pas le rôle des Palestiniens d’aujourd’hui). Abraham balise son chemin : il bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu… à cet endroit, il éleva un autel au Seigneur et il invoqua le nom du Seigneur. Nos messes, notre prière quotidiennes.

matin

« Duel » sur France-Infos. comme presque chaque matin : Laurent Joffrin et Sylvie Pierre-Brossolette. Révélateur : le nom du candidat-président sortant (censé annoncer « le plus tard possible » sa candidature… en portugais recandidatar-se) n’est pas prononcé. On ne le voit plus, on ne l’entend plus… se faire oublier. Rester dans la place pour la garder, mais donner aux Français la sensation qu’il n’est plus à leurs crochets, donc passable quand il réapparaîtra… Les deux compères, aux voix chacune bien posées, discutent de la candidature Mélenchon acceptée par les communistes : score pas festif de 60%. Rappel utile de Joffrin : pour la première fois depuis les années 30, les staliniens voteront pour les trotskystes (les lambertistes en France, Jospin en fit partie…). Calcul du PC, sauver les sièges d’élus. Ce qui est certainement maintenant l’attitude de tous dans tous les partis, Sarkozy sera lâché et Fillon plébiscité si les élus de l’UMP sentent leurs sièges donc leur carrière et leurs arrangements locaux en péril. Que Mélenchon soit le meilleur orateur des candidats en lice, qu’il fasse le plein des salles ne le fait pas bouger dans les sondages, autour de 5% . Sylvie Pierre-Brossolette opine qu’il n’est pas sympathique, mais surtout que les Français sont raisonnables et ne croient plus au chambardement par le verbe. Au PS, même chose, Montebourg ne sera pas investi et ce sont les modérés comme D.S.K. naguère ou Hollande qui tiennent la corde. – Je ne crois pas à ce diagnostic. Les Français sont imprévisibles, ils sont capables de grands et inattendus bouleversements, ils sont alors cruels et peu regardants. C’est en cela que nous demeurons un peuple révolutionnaire.


soir

Claude Guéant ne conteste pas la légalité des primaires socialistes, mais se pose beaucoup de questions. Yvan Colonna une troisième fois condamné à la perpétuité mais comme en première instance sans peine de sûreté, il se pourvoit en cassation. Titre du Monde : Sarkozy devrait expliquer l’éviction de Lauvergon d’Areva…

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République ; Franck Robine - Matignon
Sent: Monday, June 20, 2011 10:23 PM
Subject
: " votre bel aujourd'hui " ?

Chers amis, chers préfets, pardonnez-moi d'être fréquent, mais que de fausses routes alors que notre pays a tant besoin de repères. Je suis désolé, chaque fois étonné.

1° notre soixante-troisième mort en Afghanistan. Je vous ai, il y a quelques années, avec le concours d'un de mes anciens collaborateurs, général à plusieurs étoiles, dit ce qu'il pouvait être tenté pour que notre engagement en Afghanistan débouche sur de la paix, à défaut de la paix tout court. De sources diverses, ces semaines-ci, il ressort, à mon sens, que la vocation militaire anime assez nos soldats pour que la question de légitimité (qui se pose pour l'opinion publique et pour les décideurs que vous serevez) ne se pose pas pour eux, instruments ils ont voulu être et ils continuent d'accepter de l'être. En revanche, l'exercice de cette profession est plus qu'usant actuellement, il est terrible à l'avant, la peur est de tous les instants. Témoignage d'officiers supérieurs fréquemment à l'avant et ayant par leur rôle, qui n'est pas de commandement, ayant tous les éléments pour juger de cette terrible corrosion.

2° verdict au 3ème procès Colonna. L'instruction est à charge depuis treize ans, du seul fait de la cavale. La matérialité des faits n'est toujours pas examinée. On ne travaille que sur les aveux-rétractation-embrouillaminis d'une équipe aux hiérarchies floues. De pure et personnelle intuition, j'ai tendance à croire qu'il faut aussi chercher du côté du préfet assassiné : il y a eu de sa part une répugnance qui n'était pas manque de courage mais autre chose - à élucider - pour accepter le poste. J'ai tendance à penser que ce n'est pas le préfet qui a été visé, mais l'homme et sans doute quelque chose qui a cloché dans sa vie ou dans son comportement. Enfin, le préfet Bonnet a laissé entendre que le tueur n'est pas Colonna et qu'il avait indiqué, lui-même, d'autres pistes. Ont-elles été battues ?

3° virer Anne Lauvergeon est une faute capitale. Le Président l'avait voulue ministre de l'Industrie et plus. Pas un voyage présidentiel d'importance où il ne lui ait demandé de l'accompagner. Son engagement personnel pour le nucléaire... le poids de l'Etat pour empêcher l'alliance qu'il fallait entre Areva et Siemens nous ouvrant Pékin et Moscou ensemble avec les Allemands... la tournure récente des regards gouvernementaux ailleurs que chez nous sur le nucléaire : Allemagne et Italie, non seulement nous allons perdre des marchés mais également des références. Cela paraît fait du prince, alors qu'il a été tant constitutionnalisé et répété que les grandes nominations seraient sous contrôle du Parlement. Va-t-on rééditer pour un remplacement à justifier, en fin de mandat, ce qu'il s'est passé pour Pérol, et qui restera comme le contre-exemple. Toute une politique et toute une façon d'être fidèle aux gens ou de les estimer sont en cause. Je ne dois rien à Anne Lauvergeon dont j'aurai cependant apprécié d'être le conseiller diplomatique, Scheer ayant largement atteint à l'époque de ma brigue l'âge de ma retraite, et ayant apporté fort peu de résultats. je ne l'ai rencontrée qu'à Baïkonour puis à Almaty, tandis que j'étais ambassadeur, et plus tard à l'Elysée à la fin du pouvoir de François Mitterrand. Elle n'a pas laissé un bon souvenir chez Lazard. Mais elle a au total la connaissance de son sujet et le courage intellectuel de décider : elle aime son entreprise qu'elle a manifestement illustrée comme personne avant elle. Le Président semble en complète contradiction. Sans compter les maladresses à propos des otages capturés au Niger (le cumul avec le dédain des deux journalistes retenus en Afghanistan, est accablant).

4° le ministre de l'Intérieur, doutant du respect de droits fondamentaux en matière de secret du vote, à l'occasion des primaires socialistes, oublie que l'UMP - sauf pour la présidence du RPR s'étant jouée, il y a plus de dix ans entre Delevoye et Alliot-Marie - n'a jamais eu de culture ni de pratique démocratiques en fonctionnement interne. La primaire pour l'investiture de Nicolas Sarkozy s'est jouée à candidature unique, MAM s'étant désistée. Les changements de main entre Xavier Bertrand et Jean-François Copé ont été de décision immédiate. S'il devait y avoir primaire sereine, ouverte et déclarée, elle se jouerait aujourd'hui entre le président sortant, le Premier ministre, et Jean-Louis Borloo, peut-être enfin Alain Juppé. Il est probable que le Président ne serait pas investi, tout simplement parce que l'électorat dit de la droite parlementaire doute fortement qu'il soit le meilleur champion concevable. Selon les sondages si ceux-ci restent très mauvais, il y aura le lâchage des élus craignant pour leur propre sort s'il reste associé au score du président sortant. C'est peu démocratique et surtout c'est peu ragoûtant. - Qu'il y ait à légiférer pour l'organisation de ces primaires avec mobilisation des listes électorales, c'est probable, ce ne peut plus être qu'au début du prochain présidentiel.

Entre mes quinze et mes vingt-cinq ans, avec quelle anxiété et quelle confiance, j'attendais les discours radio-diffusés du Général... ni retape, ni annonce, des décisions entrainantes, 22 Avril 1961, 30 Mai 1968, 24 Novembre 1968 par exemple. Ce n'était pas même la fierté nationale, c'était l'admiration pour la perfection du jeu sur presque tous les sujets. La fierté est venue après coup, quel legs formidable, actualisant et synthétisant un millénaire français. Ensuite, chacun des successeurs a eu sa valeur, Georges Pompidou avec Michel Jobert dans la dernière année, Valéry Giscard d'Estaing malgré des naïvetés et des prétentions qui pouvaient servir de "pense-bête" pour le mandat inauguré en 2007, a ravivé l'entente franco-allemande et a fait putativement l'union monétaire, François Mitterrand, Français au possible, a donné à la France et a joui personnellement à l'étranger d'un prestige dont les vrais diplomates et les vrais observateurs ne peuvent que témoigner aujourd'hui, sans compter l'ancrage de la Cinquième République dans l'esprit de la gauche. Et même Jacques Chirac, malgré sa triste fin, malgré son immunité pénale sur mesure, peut rester ... pas du tout à propos de l'Irak (car si les inspecteurs n'avaient pas eu le courage dedélentir de A à Z les assertions américaines, nous étions acculés au veto, et le Président plus "responsable" que son pusillanime ministre, ne l'aurait pas mis) mais pour son discours de Novembre 2005, Villiers-le-Bel, le seul juste en dix ans d'émeutes banlieusardes.

Je guette depuis quatre ans, j'ai continûment proposé ce qui souvent eût fait la surprise et probablement rendu le Président aux Français, et lui aurait fait prendre date (vg. l'élection du président européen au suffrage direct). Nous avons vécu un pouvoir craignant le plein air, le referendum sur pétition ou pas ; nous avons subi une révision constitutionnelle (dont il est pitoyable que Jack Lang que je n'aime guère, n'ait pas été récompensé ces jours-ci...) dont rien n'était nécessaire ni urgent, dont rien n'a été appliqué. pas même cette faculté du discours devant le Congrès, utilisée une seule fois pour seulement annoncer un emprunt substantiel aux banques que l'on avait renflouées l'année précédente. Je ne discute pas ici notre image, je vous ai entretenu à propos des Roms et des discriminations, des sans-papiers : intense contradiction avec ce que nous prétendons être et ce que le monde croit traditionnellement de nous.

Que comprendre ? Comment soutenir ? C'est désolant.

Ce qu'il reste d'un exercice du pouvoir, c'est la personnalité de celui qui l'a exercé et l'apport qu'il a fait au pays le laissant plus fier de lui-même, plus apte à la démocratie, plus capable de consensus.

Essayez que la prochaine campagne présidentielle soit loyale, c'est le minimum maintenant. Et pas affaire de RG. De Gaulle, selon Peyrefitte et Roger Frey, "la politique des boules puantes" qu'il enjoignit à ses ministres de ne pas entreprendre, spécialement à l'encontre de François Mitterrand.

Le député-maire de Maisons-Laffite continue de communiquer contre l’euro et la monnaie unique, à l’occasion de la faillite grecque.

A/S : l’euro, la Grèce, et les comiques troupiers ! La crise grecque, qui est le résultat direct de l’inadaptation d’une monnaie unique plaquée sur des économies divergentes, suscite de multiples commentaires de la part des thuriféraires de la monnaie unique, qui laissent littéralement pantois !
A les entendre, la situation de la Grèce serait due à l’absence d’intégration économique, budgétaire, et politique de l’Union. Bref, il faudrait aller toujours plus loin dans l’abandon des souverainetés des Etats et dans l’intégration !Il s’agit là d’une fuite en avant. C’est le fondement même d’une monnaie unique dans une zone économique non optimale, avec des économies faibles telles que la Grèce, le Portugal, et l’Espagne d’une part, et des économies fortes telles que l’Allemagne ou dans une moindre mesure la France d’autre part, qui a conduit à un renchérissement de l’euro et à une perte de compétitivité des économies faibles qui ne peuvent être compensés que par un transfert financier permanent des riches vers les pauvres. Une intégration plus poussée, avec des règles plus rigides, qui s’imposerait à tous, ne changerait rien à la force des uns et à la faiblesse des autres, ces donneurs de leçons de l’intégrisme monétaire sont de véritables comiques troupiers !
En tout état de cause, intégration budgétaire ou non, il faut que l’Allemagne et la France transfèrent à la Grèce, l’Espagne, le Portugal, et l’Irlande une part très importante de leur PIB pour que ces Etats puissent demeurer dans la zone euro. Certains calculs ont démontré que le transfert devrait être de l’ordre de 3 à 4% du PIB allemand et français chaque année, une paille !
Or il est évident qu’un tel transfert est politiquement inacceptable car il conduirait à une baisse du pouvoir d’achat en France et en Allemagne, et qu’il n’y a donc pas de solution en dehors d’une dévaluation de la monnaie de ces pays, une fois sortis de l’euro, avec une aide massive du FMI et des Etats européens pour leur permettre de retrouver leur compétitivité.
C’est là la seule chance pour sauver ces Etats d’une faillite certaine. Tous les exemples historiques, le cas de l’Argentine, de la Slovaquie, devraient ouvrir les yeux aux partisans de la monnaie unique. Il est temps qu’ils reconnaissent qu’ils se sont trompés, noyés dans l’ivresse de leur utopie.


Je lui courielle.

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Jacques Myard
Sent: Monday, June 20, 2011 10:38 PM
Subject:
Re: Communiqué : L'euro , la Grèce et les comiques troupiers !

J'ai servi en Grèce quatre ans, les premières années d'appartenance à la Communauté.
Les privatisations exproprieront ce pays de lui-même - Chine et Russie (les détroits pour la Russie, le pied dans l'Union et pour nous saboter/dominer : les Chinois). Ce pays n'est pas le seul à être mal dirigé, alors même qu'il a de réelles élites souvent plus cultivées et plus proches du peuple que les nôtres. On l'a toujours laissé tomber depuis huit siècles. Le problème n'est pas que monétaire, il l'est même peu.
Il y a à réfléchir, sans système.
Quant au maquillage, nous sommes en France en plein dedans.
Bien chaleureusement.


[1] - Genèse XII 1 à 9 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Matthieu VII 1 à 5


dimanche 19 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 19 juin 2011


Dimanche 19 Juin 2011

Courriels reçus, chacun dans la dépression – identifiée ou pas – et qu’il croit sa dépression. Notre condition humaine. Dieu seul me réconcilie avec moi-même, me sauve de me séparer de moi-même, de la vie et de Lui. La Rédemption – majuscule ou pas – n’est pas un conte, mais un besoin de chaque instant. Il y va de tout, de la vie personnelle, des équilibres de chacun, de la fécondité d’une société et d’une génération où personne ne se défaussera plus sur la responsbailité ou la médiocrité ou le non-sens des autres, mais à sa place fera et sera tout ce qu’il sait bien qu’il peut être et faire, mais n’ose que si rarement. On n’ose pas seul, mais avec autrui, et quel Autre plus autre et plus proche que Dieu ? Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. Comme presque chaque jour, le bilan de mes états d’âme ou la communion avec ceux qui me rencontrent ou avec ceux que j’aime (les mêmes, mais de visages différents, de strates différentes, de proxmité différente) se fait en forme de débarras, de décapage avant de monter à l’autel intime de la liturgie universelle, accès et place intimes, mais textes et Dieu universels. Et chaque fois, cette préparation – qui est demande implicite ou explicite – trouve écho, réalisation, elle est exaucée dès que la Parole de Dieu, donnée par les textes et assimilée, comprise, appropriée par la prière, ma prière à répandre et à recevoiur d’autres… Tous les fidèles vous disent leur amitié [1] Pourquoi et comment ? Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Le musulman, notre frère, fils d’Abraham, ne peut se confier qu’en la miséricorde de Dieu, miséricorde qui est vraiment l’identité divine. Le juif, notre frère, notre compagnon d’Exode et d’écoute des prophètes Isaïe, Jérémie, et de tant, ne peut qu’espérer, attendre. Le chrétien que je suis, a reçu inetsimablement le gage de cette miséricorde et la certitude que l’attente et l’espérance sont fondées, ne sont pas vaines : Dieu a tant aimé le monde son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas mais il obtiendra la vie éternelle. Mais nous tous avons entendu qu’il proclama lui-même son nom ; il passa devant Moïse et proclama : ‘Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité.¨’ Aussitôt, Moïse se prosterna jusqu’à terre et il dit : ‘S’il est vrai, Seigneur, que j’ai triuvé grâce devant toi, daigne marcher au milieu de nous ? Oui, c’est un peuple à la tête dure ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous un peuple qui t’appartienne’.


matin

L’ambition n’est pas une école, pas une formation non plus. Je ne verrai pas La conquête parce que je l’ai trop vue et vécue, et que si Sarkozy est le paroxysme – actuel – du parcours arriviste, inspiré en partie par sa fréquentation de Chirac et de Balladur, et inspirant maintenant Jean-François Copé, il est probablement encore davantage le simple reflet des façons de parvenir au culot. Ses prédécesseurs ne sont devenus ambitieux – sauf sans doute François Mitterrand que par situation. Proximité du pouvoir suprême pour Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac ce qui donne l’idée de le conquérir, les deux premiers se croyant, à des degrés divers, supérieurs à leur prédécesseur. Pour de Gaulle, l’ambition, guère discernable dans la partie militaire de profession de sa carrière, n’est venue que pour défendre et illustrer ce dont les circonstances lui avaient donné la responsabilité. Il en était serviteur, ce qui ne veut pas dire que Pompidou, V.G.E. et Mitterrand n’aient pas eu, chacun, de la conscience professionnelle (la remarque très fine de Giscard d’Estaing sur le Général) et le sens de la France, mais ils ont été chacun marqué par leur ambition, celle de Mitterrand m’a particulièrement touché parce qu’elle s’est confondu avec quelque chose dépassant le personnage : faire gagner une certaine moitié de la France qui avait de moins en moins la parole politique au train où la Cinquième République continuait après de Gaulle.

Le capitalisme a raison du social pas seulement à propos des hiérarchies entre économie et politique, entre patronat et travailleurs, mais parce qu’il « marchandise » ce qui ne devrait pas l’être : la sécurité, l’éducation, la santé. C’est frappant avec le « soutien scolaire » privé et couteux, c’est évident avec la part de plus en plus grande des mutuelles et des assurances payées en complément du système de répartitition. Le cœur du système de solidarité et de la technique de répartition n’est pas tant l’impôt que le service public, et en somme l’Etat (financés par l’impôt). On y renonce manifestement sauf improbable revirement si la gauche prend en charge la volonté d’Etat et de service public qui reste au cœur des Français.

Les auto-didactes et les sans éducation. J’entends ma fille avec des logiques imparables et des réparties génialement justes. Les autodidactes aussi, mais ils ne progressent et ne font pas progresser. Les enfants, si ! Les parvenus… leur manque d’aisance et d’éducation : la manière de se courber devant un hôte ou une personnalité aussi bien d’un grand type comme Obama que d’un homme de petite taille comme Sarkozy est celle de Hitler faisant le baise-main. La courbette est beaucoup trop accentuée, elle n’est pas un don, elle est un empressement, qui révèle l’arrivisme se faufilant, étonné d’être où il se trouve. La combinaison est fréquente du manque de « branche » et de l’inculture. Cela n’a rien à voir avec le milieu social ou même l’origine culturelle et ethnique. Il y a beaucoup de seigneurs à revenus et habitat modestes.

fin d’après-midi

Paroxysme de la crise grecque. Il faut cent milliards pour éviter la faillite mais avec les notations et le système actuel, les besoins croissent de façon logarythmique. Il faut casser les thermomètres, ne plus donner satisfaction aux faiseurs de diagnostic, et travailler directement. La Grèce ne peut donner ce qu’on lui demande de donner sauf à se détruire elle-même, privatiser et vendre du bien public à tour de bras, qui sera acquis par qui ? c’est détruire un Etat plutôt moins structuré et doté que la plupart des Etats européens, c’est spolier un peuple dont le nationalisme a des motifs tant il a été peu accompagné par l’Europe occidentale notamment depuis … un millénaire. Avoir chiffré ce que produirait la casse qu’elle s’infligerait à elle-même : quelques soixante milliards est d’un cynisme inouï. – Je ne suis pas à jour sur ce pays ni sur les procédures du F.M.I. qui ne sont plus seules en cause depuis l’adhésion à l’Union il y a trente ans et à l’euro. dès l’adoption de la monnaie unique, mais j’y ai servi à l’arrivée du Pasok au pouvoir : deux ans et demi. Ce pays peut être sérieux, ce pays n’ est pas directement responsable de certaines de ses acune structurelles, et il a en revanche un rôle décisif pour l’ensemble de l’Union vis-à-vis du Proche et du Moyen Orient, dont les Grecs sont experts (depuis Alexandre…). Deux partenaires stratégiques de l’Union : l’Egypte et la Turquie leur sont familialement connus depuis toujours.

La Syrie boucle ses frontières, la Turquie ouvre les siennes et va même chercher les candidats au refuge.


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Alain Juppé abs Quai d'Orsay ; Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Cc:
Franck Robine - Matignon
Sent: Sunday, June 19, 2011 7:39 PM
Subject:
Syrie et adéquation de la Turquie

A l'évidence, nous avons manqué les deux-trois jours où Kadhafi était abattable, surtout moralement - cela s'est daté - et nous sommes "enlisés". Et nous en tirons prétexte pour ne rien faire à propos de la Syrie : honteuse collusion de la Russie et de la Chine pour un statu quoi soi-disant anti-inconnu de ce qu'il adviendrait à la place des Assad et de ceux qui les manipulent. Peur de l'Iran, calculs d'Israël qui a abattu la carte décisive : le refus d'un Etat palestinien à l'ONU montre bien qu'il n'y a effectivement plus de processus de paix... depuis des années.

Les Syriens, la France les connaît depuis des siècles. Puisque nous ne faisons rien pour eux, et que personne ne semble vouloir faire quelque chose, aidons à fond la Turquie. Couvrons-la si nécessaire, complétons sa logistique s'il le faut pour qu'elle accueille au maximum les réfugiés et éventuellement ceux qui - à l'abri chez elle - déstabiliseront le pouvoir syrien jusqu'à ce que l'armée soit placée devant le choix tunisien ou égyptien.

La Turquie n'a qu'une tache, le Kurdistan. La libération d'Oçalan est un test, nous l'obtiendrons en étant habiles. La Syrie nous en donne l'occasion. L'adhésion ensuite règlera la question kurde, même en termes d'identité : la maison commune européenne inventera les combinaisons fédératives.

L'avenir vient à nous, la question de Proche-Orient n'est pas que la question sécuritaire israëlienne telle qu'elle a été posée depuis 1967. Elle est celles de plusieurs peuples, qui sont maintenus sans Etat : Palestiniens et Kurdes, principalement. L'initiative humanitaire turque nous permet une intervention politique en grand pour regarder l'ensemble des questions dans cette région - sans tabou, puisque nous y prétendons. Nous ne pouvons - à la fois - nous ruiner et faire tuer nos soldats en Afghanistan et en Libye (cela va arriver), ne rien faire en Syrie, tout comprendre et admettre d'Israël, ne rien comprendre ni admettre de l'Iran au point de motiver ses armements et ses alliances occultes. Nous avons ces jours-ci une "fenêtre de tir" politique.

Erdogan réélu aussi bien qu'il l'est, a une longévité politique prévisible très supérieure à celle de tous les dirigeants "occidentaux". Il serait temps de cesser d'avoir peur de la Turquie parce qu'elle est trop grosse tout en considérant son principal dirigeant comme un minus.

[1] - Exode XXXIV 4 à 9 ; cantique Dt III 52 à 56 ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XIII 11 à 13 ; évangile selon saint Jean III 16 à 18

vendredi 17 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 17 juin 2011


Vendredi 17 Juin 2011

Cafard qui se dissipe rien qu’à l’énoncé de ce qui me pèse et m’attriste. Je le réserve pour mon blog. politique. Gestion des ressources humaines si pitoyable y compris dans l’Eglise – je devrais dire sans majuscule : église locale – que l’on comprend l’individualisme du sauve-qui-peut et tous ces dirigeants politiques ou économiques : sachant l’impuissance totale de leur imagination, l’évanescence de leur propre éthique, ils trouvent plus rentable et d’effet immédiat sur leur existence personnelle de renoncement à tout dévouement pour le bien commun (s’ils en ont même la notion) pour se consacrer en totalité de vie à la satisfaction de leur libido, pouvoir, argent… et mépris pour ceux qui n’ont pas compris, comme eux, la manière de s’en tirer et de jouir… apathie désespérée ou désolée du grand nombre, voracité et cynisme de quelques-uns se croyant du bon côté du manche… mais tandis que je quitte mon recteur, deux pigeons au plus haut d’un figuier s’embrassent (on dit bien que les amoureux se becquottent) et sur ma table de travail, hier soir, y replaçant mon clavier, je trouvai, posé sans que je me sois aperçu de son geste, un joli cœur de papier collé : notre fille. Cela ne s’apprend ni ne se commande, le cœur… Cafard, amour, espérance ne son pas en vases communicants, on passe de l’un à l’autre ou selon des mécanismes et des physiologie de notre être spirituel, nous y sommes contraints, conviés. Seule la prière opère la synthèse et fait « le jeu gagnant », celui de la vie, car il n’est d’espérance qu’au présent et que du présent.






Prier… [1] si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres y aura-t-il ! L’enseignement, la « morale » de Jésus sont ceux d’une responsabilité personnelle, laquelle consiste à choisir, certainement pas à lutter constamment et dans la solitude, mais à choisir un cap, un protecteur, Dieu. Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et la rouille les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. L’évangile est une totalité, certes ces aphorismes, ces paraboles, ces raisonnements, cette sagesse, mais cela me laisserait indifférent s’il n’y avait la personne-même de Dieu, atteignable, avec une histoire qui est la nôtre, qui se raconte et qui est celle de notre salut, avec des événements marquants, une naissance, une mort, un supplice, une résurrection et des fulgurances de témoignages, soit de la foi des Apôtres, soit du Père authentifiant le Fils. Je ne me détourne pas des auto-gestions, des emm… et des projets d’écriture ou de travail en contemplant le grand dessein, d’autant que je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre. Paul plaidant ses titres et se racontant de façon aussi détaillée qu’émouvante, une vie très difficile et très éprouvée, une vie de communion avec les siens, ceux qu’il a convertis : si quelqu’un faiblit, je partage sa faiblesse ; si quelqu’un vient à tomber, cela me brûle. Il nous fait conclure nos vies et nos bilans intimes : s’il faut des motifs d’orgueil, c’est dans les signes de ma faiblesse que je mettrai mon orgueil. Prier, communier à ceux qui souffrent, désespèrent, tâchent d’espérer, de croire, d’aimer, d’être aimés. Universelle compassion. Seigneur, prends pitié. Ô Christ, prends pitié… Au contraire de tant de nous, à un moment ou à l’autre de notre vie, Dieu n’est pas imposteur.

matin

Cafard…

Cette milliardaire et cet ancien président de la République, donnant en spectacle la déchéance de leur vieillesse. Notre pays donnant aux immigrants, aux idéalistes, aux gens du rêve bien plus que du voyage, la contre-image de ce qu’il fut, voulut être et pourrait être… L’interrogation : le sarkozysme est-il un avatar du chiraquisme et les deux s’éteindront avec leurs fondateurs respectifs ? ou bien est-ce la nouvelle politique, la nouvelle société, l’économie de main qu’ils reflètent et secrètent autant qu’ils en sont le produit ? Sarkozy, premier président à n’avoir personnellement rien vécu des grandes heures et affres du pays de la défaite à la décolonisation, de l’humiliation au prestige retrouvé ? l’immaturité des dirigeants, produisant leur égoisme et leur cécité, est-elle le fait d’une génération aux marges de la mienne ou est-elle la norme à venir ? Je ne sais plus l’étranger et ne peux donc apprécier notre exceptionnalité dans la dégénérescence ? ou si nous ne sommes, hélas ! nullement singuliers.

Programme socialiste inaudible. J’aimerais entendre
- service public ;
- discussion et transparence de l’ensemble des finances publiques et des régimes sociaux ; politique de la natalité et de la famille pour abolir la récente réforme des retraites et la tendance aux régimes de capitalisation
- restauration de la démocratie par la collégialité dans l’exécutif et la réalité du contrôle parlementaire, assorties des sanctions aux grands manquements des dirigeants de la politique et de l’entreprise au lieu des impunités actuelles, d’une pratique de l’initiative populaire du referendum ;
- initiatives françaises pour que l’Europe existe dans le monde et vis-à-vis de ses citoyens (élection directe du président de l’Union et prérogative référendaire), que sa finalité ne soit plus la mondialisation et la soumission, mais la solidarité et le bien commun ;
- initiatives françaises et européennes pour la suppression des agences de notation, le règlement des endettements publics par l’emprunt direct auprès des citoyens, la nationalisation des banques le temps d’un changement des mentalités financières
- sortie de l’OTAN et mise au débat des alliances « occidentales » pour y substituer une organisation des Nations Unies efficace, au plan militaire et de la sécurité ;
- solidarité humaine avec l’Afrique méditerranéenne et au sud du Sahara au lieu de la chasse aux immigrés et de la corruption entre dirigeants et gens d’affaires…





- attention particulière à nos liens de sang et de langue avec le Québec et la Wallonie









midi

Je lis et médite Le Monde.





Politique… Cas de Daniel Vaillant, peu importe qu’il entretienne le débat sur le cannabis ou autre chose, mais le véritable « vivier » politique français, ce sont les anciens ministres, vg. lui, Michel Sapin, qui font partager leur expérience et gardent leur indépendance, consacrant suite et fin d’une carrière à autre chose que ce qui fait courir les amateurs. Evidemment Lionel Jospin… Pourquoi Alain Juppé ne s‘est-il pas consacré à devenir autorité morale ? Comment Guéant, ayant une expérience de la préfectorale, peut-il être constamment extrêmiste et surtout péremptoire. La vie locale, c’est la discussion et la conciliation, sur des points concrets, généralement pas sur des épithètes ou sur des points de droit. Ce n’est certainement pas la tactique du bouc émissaire, puisque sur place on ne déménage pas, on vit. Donc ensemble. – erreur dans laquelle se fourvoie le Parti socialiste, faire de la réforme de la société un élément de programme, et une réforme non dans le sens des prérogatives publiques, c’est-à-dire les solidarités, l’éduc ation, la culture, la santé à réorganiser et à refonder, mais une réforme des mœurs qui devrait rester hors du champ politique, et n’être que déduite des politiques régaliennes ou de solidarité : s’engager sur la drogue, sur le mariage des homosexuels, etc… c’est d’une part donner temps et énergie qui seraient utiles ailleurs (tout le sarkozysme de gouvernement a péché par là, traiter autre chose que l’essentiel et qui soit de la compétence légitime de l’Etat), et d’autre négliger d’être positifs, c’est-à-dire de redonner structures et repères, surtout aux jeunes générations. Ils sont simples, ils ont déjà été pratiqués, ils ne sont plus à l’honneur : le service, l’honneur précisément, la générosité, la patrie au sens d’un devoir et d’une dette vis-à-vis du pays et vis-à-vis de nos « pères ». L’attitude de fond des Français appelle ce balisage et les montre prêt à cette remise en valeur des valeurs : leur défiance pas seulement envers les politiques de toutes étiquettes, mais – sondage – envers les chercheurs et experts, vg. pour le nucléaire et pour les O.G.M.

Vers quelle civilisation allons-nous ? Etudes montrant que Berlusconi, affaire d’âge, n’a pas su comprendre internet, twitter, etc… continuant de tout miser sur la télévision : il aurait été battu parce que la communication, y compris gouvernementale, est maintenant ailleurs, et qu’elle est par nature (la « toile ») contradictoire. Ce serait également la seule force mais la vraie des opposants chinois. Les euphémismes japonais – ou avatar des traductions ? – incidents de Mandchourie puis de Chine, sont repris « incidents de masse », pour émeutes et révoltes. Leçon vieille comme le monde, il n’y a de répression possible des esclaves que par d’autres esclaves. Le tournant – tunisien, égyptien – est le moment où ceux qui sont chargés de tirer, le refusent. Les journaux-papiers, tous en crise, mûe du Monde en gouvernement avec une capitalisation extérieure, faillite de la Tribune, montée en puissance (en ligne) des « journaux-sites », vg. Rue 89 ou Mediapart. Seul, semble invulnérable… Le Canard. Papier… Les lettres-papier… La poste britannique se privatise, diminution drastique des ingfrastructures, au prétexte qu’il n’y a plus de courrier (moins 20% en cinq ans). Soit… nous allons vers une société de communication, certes, de contradiction et d’information, certes, pas toujours fiables, évidemment, mais certainement sans mémoire. Et sans mémoire, il n’y a pas de socle, donc rien de solide. Nous sommes la première génération qui n’aura pas d’archives. S’adapter, s’organiser ? c’est possible mais c’est une innovation pas vraiment commencée. Comme il s’agit des personnes physiques, de la culture et du regard de chacun sur le monde, les limites pratiques sont vite atteintes. Je le vois pour l’organisation de mon propre temps, alors que je n’ai plus d’exercice professionnel…

Le nucléaire. Evidemment en sortir mais à la condition sine qua non d’une solution de remplacement maintenant ou augmentant notre indépendance. Donc l’effort de recherche, donc les tarifs encourageant la promotion privée des énergies renouvelables : on a fait le contraire depuis dix-huit mois. Mais sortir du nucléaire pour se réenfoncer dans le pétrole venant d’ailleurs et archi-polluant, spéculatif en plus et stratégiquement nuisible pour nous, non !

Débat depuis quelques jours. La Libye sans résultat. Et tout donne à penser surtout si on communique à qui mieux mieux sur l’essouffement financier des uns (Anglais et Français) et le désengagement des autres (les Américains) que nous n’avons pas à faire à un nouveau-né des bras de fer : Kadhafi est le doyen des dictateurs et il garde une grosse tirelire même s’il s’est fait voler par les banques. Le temps travaille désormais pour lui, il ne sera vaincu que par l’âge et la maladie, ou Brutus… La Syrie où en revanche personne ne veut intervenir. L’armée ne bascule pas, la tactique est de contrôler les frrontières, le changement ne pourra être qu’un assassinat physique ou politique d’Assad junior, mais la probabilité est qu’il n’est qu’apparence, les bourreaux et le système ont beaucoup de têtes.

Rien de cela n’est réjouissant, mais tout incite à l’effort d’une pensée indépendante ou sachant ses sources et ses débouchés, donc sa contingence. L’auto-critique marxiste a de la vérité méthodologique.




soir







Pardonnez-moi de rejoindre certainement votre réflexe, celui de tout Français, de tout Européen.
Il est en effet inconcevable que
1° Air-France achète Boeing alors qu'après des années de procédure le Pentagone ait éludé et discriminé l'offre d'Airbus pour les ravitailleurs
(avec en sus Robert Gates se plaignant que l'Europe n'est ni à jour ni en capacité logistiques et budgétaires)
2° soit président de la Banque centrale européenne un banquier, quelles que soient sa valeur ou sa technicité, qui ait passé trois ans chez Goldman & Sachs (2002-2005 pour le candidat italien).
Dans les deux cas, au regard du bien commun européen, ce serait une forfaiture.
Bien chaleureusement à chacun de vous, à la veille d'un énième 18 Juin.



... rejoindre certainement votre réflexe - et votre réflexion.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XI 18 à 30 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu VI 19 à 23

jeudi 16 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 16 juin 2011

Jeudi 16 Juin 2011


Prier… [1] ne rabachez pas… votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. Jésus enseigne la prière personnelle, la dévotion discrète mais il s’adresse à ses disciples en groupe et tandis que la salutation de l’ange à Marie, et celle d’Elisabeth à sa cousine, chacune à première personne du singulier que nous pouvons être à notre notre tour, la prière filiale est collective. Les souhaits pour nous-mêmes – nos besoins donc – sont matériels et spirituels, mais ils sont seconds : l’homme, la créature sont sollicités de souhaiter explicitement le règne de Dieu. Que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive… Paradoxe… Dieu est connu et atteint par les hommes, à commencer par son Fils incarné, nos comportements nous font réfléchir sur ceux de Dieu : si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus, votre Père ne pardonnera pas vos fautes. Si le Christ affectionne l’image de la paternité et de la filiation, de l’adoption pour nous faire ressentir la sollicitude divine, son apôtre préfère celui du couple – il est vrai que Jésus souvent a comparé la relation de ses disciples à Lui-même, comme celle d’amis avec l’Epoux, le roi et le centre de la fête, du festin. Paul caractérise l’Eglise : je vous ai fait rencontrer le seul Epoux. Vous êtes l’épouse vierge et sainte que j’ai présentée au Christ. Intuitions de Paul que nous développerons ensuite de dévotion en concile et ainsi de suite : l’offrande à Dieu qui est aussi bien celle du Christ que de son Eglise. – Quelles que soient les images, comparaisons ou invites, nous sommes en relation intime avec Dieu. Nous Le connaissons (le Christ répondant à Philippe) et Paul de faire remarquer : je ne vaux peut-être pas grand-chose pour les discours, mais pour la connaissance de Dieu, c’est différent : nous vous l’avons manifesté en toute occasion devant tout le monde.

matin

A l’évidence, Sarkozy a manqué l’exercice – toujours difficile – du changement ou du maintien du Premier ministre, dans la dernière période de mandat présidentiel. François Fillon remercié, ne l’aurait pas gêné pour 2012, ne se préparant que pour 2017 via une mairie de Paris, qu’à tort ce dernier juge un « tremplin », tandis qu’avoir déçu Jean-Louis Borloo risque de lui coûter l’éligibilité au second tour : une fille comme Rama Yade, que je trouve souvent légère et peu conséquente, mais qui a de la popularité et donc du poids politique, sera certainement pour Borloo une mise en garde constante contre un ralliement de dernière minute au président sortant.

La seule chance de ce dernier réside dans la pratique démocratique des partis d’opposition. Des primaires trop « sanglantes » décrédibilisent autant le parti que le candidat finalement investi : la querelle entre Hulot et Joly, tous deux bien inférieurs pour faire des voix à une élection présidentielle à Cohn-Bendit, est certainement mortelle pour l’ensemble des Verts. Pour l’heure, les choses sont décentes entre Aubry et Hollande. Il est dit qu’Aubry pourrait ne pas se présenter, ce serait ouvrir une énigme (ces reculs du père puis de la fille devant une élection probable…), mais ce serait une grande sagesse devant les électeurs. Le parti socialiste serait alors structurellement uni derrière son champion, Aubry formerait le gouvernement. Royal aura l’Assemblée. Un test se fera à l’automne pas tant de popularité de chacun des camps droite/gauche, que de la marge de manœuvre institutionnelle (notamment pour des révisions constitutionnelles) dont disposera enfin la gauche si elle conquiert la majorité au Sénat, qu’elle n’a jamais eue.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XI 1 à 11 ; psaume CXI ; évangile selon saint MatthieuVI 7 à 15

mercredi 15 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 15 juin 2011

Mercredi 15 Juin 2011

En couple comme en toute société… miséreux et misérables, nous entr’aimer, nous entr’aider, nous regarder avec estime les uns les autres, l’un l’autre dans le dialogue des corps ou des intelligences, et puis nous agenouiller ensemble devant Dieu, notre recours, bondir vers cette unique et lumineuse espérance. Prier… les anniversaires à souhaiter et nos fêtes liturgiques, celles des autres religions, en Dieu, en foi, en morale… Dieu aime celui qui donne joyeusement, et Dieu est assez puissant pour vous donner toute grâce en surabondance, afin que vous ayez en toute chose et toujours tout ce qu’il vous faut, et que vous ayez encore du superflu pour faire toute sorte de bien. Leçon de foi, d’espérance, de charité et plus encore d’économie politique… Il vous enrichira en tout pour que vous soyez généreux. Préceptes de Paul, prêtre-ouvrier avant la lettre (son rappel fréquent de n’avoir été à la charge de personne, sans doute métier de tisseur de tentes), mais rappel du Christ : quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret.. quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu comme ceux qui se donnent en spectacle… évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Les sorties de Jésus avant l’aube pour prier, ces retraits en un endroit désert, un homme public si secret. Ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret. [1]

matin

C’est inexorable. D’un côté, la mécanique à laquelle consentent les dirigeants politiques parce qu’ils s’estiment – en corporation – impuissants et subordonnés face à la finance qui s’est autoorganisée à mesure que la politique, c’est-à-dire le domaine unique où jusqu’à présent peut s’exercer l’élection par tous, la démocratie, a reculé par la faute de ceux qui en faisaient métier et carrière. Pour accéder à la politique, les politiciens de ces générations-ci ont accepté de démissionner sur le fond pour régner sur la forme, et encore puisque maintenant c’est à qui se fera traiter par le domaine économique et financier. Cette mécanique décote les dettes souveraines, par voie de conséquence les banques prêteuses, tout simplement parce que la révolte populaire peut empêcher la rentabilité des pays au sens de ceux qui spéculent sur eux. Plus un gouvernement paraît susceptible de reculer devant la foule secouant les grilles du château, plus ses emprunts seront onéreux. Je redis – sans détaille parce que je ne prétends pas en avoir la compétence technique, mais c’est le rôle du politique que de donner instructions aux experts, à eux de trouver les moyens pour atteindre les fins – je redis donc que les dettes publiques doivent se traiter entre Etats, se financer par recours aux emprunts directs auprès des citoyens : on y gagnera même en frais bancaires de placements des papiers d’Etat ou de grandes entreprises, cela peut se placer dans les bureaux de poste et dans les bureaux de tabac comme on achète les timbres-poste et les timbres fiscaux ou amendes. Les agences de notation – qui ont relayé les marchés pour en imposer aux politiques – pourront publier ce qu’elles voudront. Les banques seront nationalisées tant qu’il y aura à assainir l’ensemble des endettements publics et des grandes entreprises.

Les peuples – quels qu’ils soient, cf. les révoltes dont la nouvelle et les étendues malgré les précautions de la dictature communiste chinoise, percent en dehors de l’immense et immoral empire – veulent reprendre le pouvoir, le contrôler. C’est d’ailleurs du simple droit naturel que le contrbuable ait accès aux comptes et en contrôlent l’usage. Où est passé l’argent, puisque ces endettements – au moins en France – étaient négligeables il n’y a pas vingt ans comparé à aujourd’hui ? La réforme des circuits de spéculation monétaires et commerciaux supposent des Etats décidés à s’imposer pas seulement pour que les titulaires à titre précaire et électif du pouvoir dans chacun d’eux, le conservent à peine de révolutions violentes, mais parce que c’est – au bout du compte – la manière la plus adéquate de gérer. Le consentement populaire éclairé, au lieu de la dissimulation et de la contrainte, avec sa variante de démagogie et de « people ».

Application à la France. Il est atterrant que les « politiques » les plus populaires soient Jacques Chirac qui a inauguré en grand et en spectaculaire le système de l’impunité juridictionnelle des politiques, qui a mis sur le trône, moyennant le « couac » de Clearstream, le président le moins structuré mentalement, le moins charismatique, le plus pathologique de tous nos souverains électifs ou héréditaires, mettant l’Etat à la casse et s’appropriant tous les rôles constitutionnels… et un Nicolas Hulot, sans doute bon vulgarisateur de l’écologie – discipline hasardeuse puisqu’on nous a bassiné sur le réchauffement climatique deouis vingt ans et que maintenant nous entrerions dans une période très froide sinon glaciaire car le soleil entreraient en hibernation… comme à la fin du règne du Roi-Soleil – mais évidemment hors de toute carrure pour exercer les prérogatives présidentielles chez nous.

Remèdes ? aucun, si l’ambiance – selon des règles mystérieuses (« Indignez-vous ! ») – ne change pas. A l’évidence, il faut un autre exercice de la politique par ceux qui en « font » et se cooptent sans le suffrage universel, lequel a sa responsabilité puisqu’il continue de privilégier les partis comme caution des candidats : qui voterait pour un sans-étiquette, isolé ? il est vrai que ne pas être capable de s’insérer dans un groupe par soi-même n’est pas un indice favorable pour une représentativité à venir.

Quelques conditions pratiques cependant : le scrutin de liste met en place des gens d’appareil, Benoît Hamon au Parti socialiste l’illustre, pas capable de se faire élire député dans une circonscription même avec son étiquette, il est casé comme député européen et tellement médiatisé qu’il constitue l’un des « courants » de son parti et en est le porte-parole… l’épouse Balkany, balayée aux cantonales, complice et bénéficiaires de tous les sans-gênes du maire de Levallois, va être sénateur à l’automne prochain.

A l’Assemblée nationale, le vote de conscience. D’autant que de plus en plus le législateur et le politique traitent de problèmes sans doute de société, mais relevant davantage du droit naturel que du législateur démagogue ou de circonstances. Il est dangereux que les relations de force ou les familles politiques dans le pays aient leur représentation parlementaire figée pour toute la durée du mandat présidentiel : le pays n’est plus représenté autrement que selon des sondages, forcément critiquables, d’autant plus dangereux que sauf débandade quand le président ne paraît plus la locomotive de la réélection de ses députés (hypothèse qui commence de se vérifier ces semaines-ci), les élus votent sur ordre, que les lois sont anticipées avant même d’être projetées…

Bien sûr, les élus doivent avoir un comportement « irréprochable ». A proportion de la tolérance des Français pour un régime confondant à peu près tous les sujets, l’essentiel et l’accessoire, et faisant subir à tous, collaborateurs, sujets, contribuables le fait du prince, l’immoralité, l’indélicatesse et la corruption se révèlent presque partout. Evidemment, le lamentable reste très exceptionnel, mais l’immaturité et la pauvreté spirituelle, le défaut de réflexion et d’imagination dès que la question cesse d’être ponctuelle et sujette seulement à réaction, semblent caractériser le personnel politique, tandis que les directions d’entreprises, de grandes banques et des groupes qu’on ne sait pas ou plus qualifier, d’autant que les raisons sociales sont – à dessein ? – très fluctuantes, se montrent de plus en plus soucieuses des rémunérations, notoriétés et libidos diverses de leurs chefs et de moins en moins des salariés, et même des actionnaires. On aboutit à des prétentions dogmatiques de compétence et à des erreurs, des aboulies, des concussions dans l’ élaboration et l’exécution des stratégies.

Certainement la possibilité réelle de mettre en cause des politiques et des élus. Le retour devant les électeurs des parlementaires un temps ministre : c’était l’une des réformes les plus décisives pratiquement du général de Gaulle en 1958, c’est un cadeau aux professionnels qu’a fait Sarkozy prévoyant que sa révision constitutionnelle de 2008 passerait d’extrême justesse. Ces temps-ci, des ministres en passe de correctionnelle ont démissionné dans la honte mais se sont rassis comme s’ils étaient élus en connaissancede ce qui avait été révélé d’eux. Aucun scrutin dans aucune instance publique à commencer par les chambres du Parlement, mais aussi en cas de référendum ou d’élections générales ne peut valoir s’il n’y a un minimum de participation. Une assemblée bien trop nombreuse comme la nôtre : 577 députés, vote à trente ou quarante présents des textes importants en pleine nuit. Le droit des sociétés impose un quorum à l’organe délibérant. Il doit en être de même en droit constitutionnel. Et cette participation doit tenir compte du vote blanc – à distinguer du vote nul – car il est volontaire et pour être efficace doit se combiner avec le quorum. Une réforme décisive comme le quinquennat n’a été adoptée que par 20% des électeurs inscrits.

La crise actuelle – mondiale – est un déni de compétence, de compassion et de valeur des élites et des dirigeants. Il en faut certainement le changement. Mais il faut aussi que la succession ne se fasse pas à l’identique. Je crois solidaires le manque d’imagination des grandes alternatives politiques, économiques, financières, diplomatiques et le régime de cooptation et d’intéressement individuel des dirigeants.

Depuis le début des « révoltes arabes » ou de la « révolution de jasmin » qui en fut la première, je compte écrire une note assez étendue, comme j’en rédigeai en 2001 et en 2003 (le 11-Septembre et l’agression en Irak). Il semble qu’un cycle qui pouvait au départ se considérer comme un certain pluralisme de théâtre et de sujets du pourtour méditerranéen à la catastrophe nucléaire au Japon, avec une interrogation : pourquoi la revendication d’une démocratie réelle et non formelle ne gagnerait-elle pas l’Europe ? trouve maintenant à peu près sa formulation. Je compte le relier à l’absence – totale – de médication internationale et, dans le cas français, nationale appliquée à la crise financière révélée par la faillite de Lehman brothers, et l’inscrire dans le défi du début de ce siècle : la liberté de circulation et d’établissement des personnes (elle n’existe pas, elle est férocement combattue, elle est désignée comme la cause de la décadence économique et de la baisse du niveau de vie, notaamment en Europe occidentale, la peur qui en est éprouvée nourrit un racisme aussi général que le fut l’antisémitisme des années 30) et en revanche le crible des échanges de marchandises et des sorties de capitaux aux frontières. L’Europe victime – avec ses proches partenaires et anciens sujets africains et maghrébins – de la mondialisation mais dont l’émergence pourrait rééquilibrer le monde pas seulement stratégiquement mais moralement. Ce qui est l’intérêt des Américains autant que celui des Européens. Emergence supposant – tout se tient – une révolution institutionnelle (un pouvoir présidentiel européen, une démocratie européenne directe).

Je compte aussi faire le point de notre pays maintenant que la campagne présidentielle est engagée. Je l’ai fait périodiquement à partir de Novembre 2006 pour la précédente jusqu’en Novembre 2007, quand il s’est avéré que le mouvement social allait être inopérant pendant tout le mandat de Nicolas Sarkozy ce que la question des retraites pendant le second semestre de 2010 a confirmée. Je pensais tenter un essai sur la relation entre le mouvement social (le peuple de Michelet et de Lénine plus que de Karl Marx, le peuple acteur et conscient) et le pouvoir politique : ils n’ont fait bon ménage qu’à la Libération et probablement sous de Gaulle. La peur du referendum a caractérisé ses successeurs, sauf François Mitterrand, mais ce dernier a été pour l’essentiel (l’élargissement aux libertés publiques du champ d’application du referendum) empêché par ceux-mêmes qui auraient dû le soutenir : les soi-disant gaullistes. Pour n’avoir pas, jusqu’à présent, su accompagner le mouvement social (grève générale plus encore que manifestations de rues et d’avenues), les socialistes, en dépit de leur nom, ont gâché leur quinquennat obtenu par surprise quand l’Assemblée de 1993 fut dissoute un an avant sa date.

Le traiter peut sans doute se faire en même temps qu’une étude de la psychologie régnante en France du fait du président de la République, celui-ci reflet du temps ou acteur principal de ce qui fait une époque ? donc un portrait circonstancié de chacun des six présidents de la Cinquième République. Je vais m’y essayer dans les prochaines semaines. Quinze ans en 1958, je suis contemporain de chacun des règnes, ce qui n’est déjà plus le cas de la majorité des Français. L’absence de culture historique, la caricaturisation des personnes, l’oubli des situations, la perte du sens des proportions et des degrés de gravité des questions à résoudre déforment le jugement et, plus encore, le comportement des générations plus jeunes. Nicolas Sarkozy, né en 1953, le démontre involontairement. Il est né à la politique selon le système du défi au prince régnant et de la maîtrise d’une machine électorale par tous les moyens de thèmes et d’argent : Jacques Chirac en 1974-1977… de tout ce qui précèda et notamment de la dialectique des années 30 à 60 dont est sortie la légitimité française contempraine, il n’a pas la moindre idée vécue. Et – pis – n’e ressent pas même la lacune.

Ambition de ce genre d’écrit : contribuer à l’esprit public. Michelet enfanta sans doute tout le système mental qui fit le redressement moral, et donc politique et économique, de la France après 1870. Taine, Guizot, Thiers l’entouraient ou le précédaient de peu. L’Ecole libre des Sciences politiques, ces minoritaires qu’étaient les protestants à l’instar des républicains, fut une école de cadres civiques autant que les instituteurs remuèrent la base.

Je suis convaincu que mémoire et imagination sont une même et décisive faculté de l’esprit humain, l’aliment d’une volonté. Je suis convaincu que ces deux mouvements mentaux sont la dynamique-même de la liberté intellectuelle. Elles sont latentes dans les jeunes générations que j’ai rencontrées ou rencontre, en diverses occasions. Elles existent chez beaucoup d’adultes et de dirigeants, elles irriguent le journalisme français bien moins défaillant ou critiquable qu’il est dit à l’étranger ou chez nous par le pouvoir qu’il met sur la sellette et en contradiction avec ses propres masques.

Je ne tiens pas pour certain que la prochaine élection présidentielle soit le triomphe de l’abstention ou mette au concours les candidats à qui d’entre eux sera le plus hostile à l’Europe et à l’immigration. Je crois à notre maturité dès maintenant, à notre renouveau possible, la reconstitution du patrimoine français difficile mais pas impossible (après trente ans de dilapidation, d’absence de vigilance et de solidarité, d’erreurs stratégiques), l’émergence européenne bénéfique mais totalement à inventer en objectifs et en moyens. Il y a des signes aussi que la campagne présidentielle des opposants au cours actuel soit positive et fondatrice. Même si le décalage entre deux séries de sondages rend perplexe : le président sortant, depuis les premiers mois de 2008, n’a plus jamais eu une cote de confiance égale ou supérieure à 50%, elle est au mieux entre 35 et 40% et selon les instituts elle est tombée aux alentours de 25% d’une manière tellement irréversible que Nicolas Sarkozy ne serait pas présent au second tour. En regard, seulement 54% des Français souhaitent la victoire de la gauche et cette proportion aurait baissé de deux points de Mai à Juin.

Du lamentable et du honteux au renouveau et au solidaire.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens IX 6 à 11 ; psaume CXII ; évangile selon saint Matthieu VI 1 à 18 passim