Lundi 20 Juin 2011A tous égards, je suis pauvre, sauf de ce que je reçois de ceux qui m’aiment ou qui ont quelque goût à me rencontrer d’une manière ou d’une autre. Pauvreté : parabole de Dieu. Prier… [1] soixante-troisième mort de chez nous en Afghanistan. Un de mes médecins traitants, allant souvent là-bas et alors à mi-temps entre les arrières et l’avant, me dit sobrement la peur de tout instant puisqu’à tout instant une mine ou une embuscade. J’ai traversé des régions analogues dans le sud de la Kirghizie, les champs de pavot, les défilés, rien qu’arrêter la voiture était – c’était en 1993 – un risque, dans le rétroviseur, j’ai vu arriver… et j’ai eu juste le temps démarrer. Alors, en guerre, dans un pays qui se ressent comme occupé, envahi par l’étranger… Ne jugez pas pour ne pas être jugé… Enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. Sans doute, aux gouvernes, ferais-je ou aurais-je fait d’autres bêtises. Cruauté de notre cécité, pailles et poutres dans les deux yeux… de nous tous. Le discernement, la vue longue d’Abraham, sans doute aiguisés, suscités par sa hantise d’une descendance, mais ne lui étant accordés que par son dialogue avec Dieu. Dialogue qu’il n’a pas ouvert, mais qu’il accepte par sa disponibilité évidente. Pars de ton pays, laisse ta famille, va dans le pays que je te montrerai… Père de notre foi sans doute, mais saint patron des gens du voyage certainement. Abraham avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harrane… Abraham traversa le pays jusqu’à Sichem, au chêne de Moré… de là, il se rendit dans la montagne, à l’est de Béthel… puis de campement en campement, Abraham s’en alla vers le Néguev. Il continue alors même que confirmation lui est donné de son point d’établissement, il vit au futur autant qu’au présent : voilà le pays que je donnerai à ta descendance (littéralement, cela vaut pour les fils d’Ismaël autant que pour ceux d’Isaac, rien à voir avec les Cananéens, qui dans l’affaire ne tiennent pas le rôle des Palestiniens d’aujourd’hui). Abraham balise son chemin : il bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu… à cet endroit, il éleva un autel au Seigneur et il invoqua le nom du Seigneur. Nos messes, notre prière quotidiennes.
matin
« Duel » sur
France-Infos. comme presque chaque matin : Laurent Joffrin et Sylvie Pierre-Brossolette. Révélateur : le nom du candidat-président sortant (censé annoncer « le plus tard possible » sa candidature… en portugais
recandidatar-se) n’est pas prononcé. On ne le voit plus, on ne l’entend plus… se faire oublier. Rester dans la place pour la garder, mais donner aux Français la sensation qu’il n’est plus à leurs crochets, donc passable quand il réapparaîtra… Les deux compères, aux voix chacune bien posées, discutent de la candidature Mélenchon acceptée par les communistes : score pas festif de 60%. Rappel utile de Joffrin : pour la première fois depuis les années 30, les staliniens voteront pour les trotskystes (les lambertistes en France, Jospin en fit partie…). Calcul du PC, sauver les sièges d’élus. Ce qui est certainement maintenant l’attitude de tous dans tous les partis, Sarkozy sera lâché et Fillon plébiscité si les élus de l’UMP sentent leurs sièges donc leur carrière et leurs arrangements locaux en péril. Que Mélenchon soit le meilleur orateur des candidats en lice, qu’il fasse le plein des salles ne le fait pas bouger dans les sondages, autour de 5% . Sylvie Pierre-Brossolette opine qu’il n’est pas sympathique, mais surtout que les Français sont raisonnables et ne croient plus au chambardement par le verbe. Au PS, même chose, Montebourg ne sera pas investi et ce sont les modérés comme D.S.K. naguère ou Hollande qui tiennent la corde. – Je ne crois pas à ce diagnostic. Les Français sont imprévisibles, ils sont capables de grands et inattendus bouleversements, ils sont alors cruels et peu regardants. C’est en cela que nous demeurons un peuple révolutionnaire.
soir
Claude Guéant ne conteste pas la légalité des primaires socialistes, mais se pose beaucoup de questions. Yvan Colonna une troisième fois condamné à la perpétuité mais comme en première instance sans peine de sûreté, il se pourvoit en cassation. Titre du Monde : Sarkozy devrait expliquer l’éviction de Lauvergon d’Areva…
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From: Bertrand Fessard de Foucault
To: Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République ; Franck Robine - Matignon
Sent: Monday, June 20, 2011 10:23 PM
Subject: " votre bel aujourd'hui " ?
Chers amis, chers préfets, pardonnez-moi d'être fréquent, mais que de fausses routes alors que notre pays a tant besoin de repères. Je suis désolé, chaque fois étonné.
1° notre soixante-troisième mort en Afghanistan. Je vous ai, il y a quelques années, avec le concours d'un de mes anciens collaborateurs, général à plusieurs étoiles, dit ce qu'il pouvait être tenté pour que notre engagement en Afghanistan débouche sur de la paix, à défaut de la paix tout court. De sources diverses, ces semaines-ci, il ressort, à mon sens, que la vocation militaire anime assez nos soldats pour que la question de légitimité (qui se pose pour l'opinion publique et pour les décideurs que vous serevez) ne se pose pas pour eux, instruments ils ont voulu être et ils continuent d'accepter de l'être. En revanche, l'exercice de cette profession est plus qu'usant actuellement, il est terrible à l'avant, la peur est de tous les instants. Témoignage d'officiers supérieurs fréquemment à l'avant et ayant par leur rôle, qui n'est pas de commandement, ayant tous les éléments pour juger de cette terrible corrosion.
2° verdict au 3ème procès Colonna. L'instruction est à charge depuis treize ans, du seul fait de la cavale. La matérialité des faits n'est toujours pas examinée. On ne travaille que sur les aveux-rétractation-embrouillaminis d'une équipe aux hiérarchies floues. De pure et personnelle intuition, j'ai tendance à croire qu'il faut aussi chercher du côté du préfet assassiné : il y a eu de sa part une répugnance qui n'était pas manque de courage mais autre chose - à élucider - pour accepter le poste. J'ai tendance à penser que ce n'est pas le préfet qui a été visé, mais l'homme et sans doute quelque chose qui a cloché dans sa vie ou dans son comportement. Enfin, le préfet Bonnet a laissé entendre que le tueur n'est pas Colonna et qu'il avait indiqué, lui-même, d'autres pistes. Ont-elles été battues ?
3° virer Anne Lauvergeon est une faute capitale. Le Président l'avait voulue ministre de l'Industrie et plus. Pas un voyage présidentiel d'importance où il ne lui ait demandé de l'accompagner. Son engagement personnel pour le nucléaire... le poids de l'Etat pour empêcher l'alliance qu'il fallait entre Areva et Siemens nous ouvrant Pékin et Moscou ensemble avec les Allemands... la tournure récente des regards gouvernementaux ailleurs que chez nous sur le nucléaire : Allemagne et Italie, non seulement nous allons perdre des marchés mais également des références. Cela paraît fait du prince, alors qu'il a été tant constitutionnalisé et répété que les grandes nominations seraient sous contrôle du Parlement. Va-t-on rééditer pour un remplacement à justifier, en fin de mandat, ce qu'il s'est passé pour Pérol, et qui restera comme le contre-exemple. Toute une politique et toute une façon d'être fidèle aux gens ou de les estimer sont en cause. Je ne dois rien à Anne Lauvergeon dont j'aurai cependant apprécié d'être le conseiller diplomatique, Scheer ayant largement atteint à l'époque de ma brigue l'âge de ma retraite, et ayant apporté fort peu de résultats. je ne l'ai rencontrée qu'à Baïkonour puis à Almaty, tandis que j'étais ambassadeur, et plus tard à l'Elysée à la fin du pouvoir de François Mitterrand. Elle n'a pas laissé un bon souvenir chez Lazard. Mais elle a au total la connaissance de son sujet et le courage intellectuel de décider : elle aime son entreprise qu'elle a manifestement illustrée comme personne avant elle. Le Président semble en complète contradiction. Sans compter les maladresses à propos des otages capturés au Niger (le cumul avec le dédain des deux journalistes retenus en Afghanistan, est accablant).
4° le ministre de l'Intérieur, doutant du respect de droits fondamentaux en matière de secret du vote, à l'occasion des primaires socialistes, oublie que l'UMP - sauf pour la présidence du RPR s'étant jouée, il y a plus de dix ans entre Delevoye et Alliot-Marie - n'a jamais eu de culture ni de pratique démocratiques en fonctionnement interne. La primaire pour l'investiture de Nicolas Sarkozy s'est jouée à candidature unique, MAM s'étant désistée. Les changements de main entre Xavier Bertrand et Jean-François Copé ont été de décision immédiate. S'il devait y avoir primaire sereine, ouverte et déclarée, elle se jouerait aujourd'hui entre le président sortant, le Premier ministre, et Jean-Louis Borloo, peut-être enfin Alain Juppé. Il est probable que le Président ne serait pas investi, tout simplement parce que l'électorat dit de la droite parlementaire doute fortement qu'il soit le meilleur champion concevable. Selon les sondages si ceux-ci restent très mauvais, il y aura le lâchage des élus craignant pour leur propre sort s'il reste associé au score du président sortant. C'est peu démocratique et surtout c'est peu ragoûtant. - Qu'il y ait à légiférer pour l'organisation de ces primaires avec mobilisation des listes électorales, c'est probable, ce ne peut plus être qu'au début du prochain présidentiel.
Entre mes quinze et mes vingt-cinq ans, avec quelle anxiété et quelle confiance, j'attendais les discours radio-diffusés du Général... ni retape, ni annonce, des décisions entrainantes, 22 Avril 1961, 30 Mai 1968, 24 Novembre 1968 par exemple. Ce n'était pas même la fierté nationale, c'était l'admiration pour la perfection du jeu sur presque tous les sujets. La fierté est venue après coup, quel legs formidable, actualisant et synthétisant un millénaire français. Ensuite, chacun des successeurs a eu sa valeur, Georges Pompidou avec Michel Jobert dans la dernière année, Valéry Giscard d'Estaing malgré des naïvetés et des prétentions qui pouvaient servir de "pense-bête" pour le mandat inauguré en 2007, a ravivé l'entente franco-allemande et a fait putativement l'union monétaire, François Mitterrand, Français au possible, a donné à la France et a joui personnellement à l'étranger d'un prestige dont les vrais diplomates et les vrais observateurs ne peuvent que témoigner aujourd'hui, sans compter l'ancrage de la Cinquième République dans l'esprit de la gauche. Et même Jacques Chirac, malgré sa triste fin, malgré son immunité pénale sur mesure, peut rester ... pas du tout à propos de l'Irak (car si les inspecteurs n'avaient pas eu le courage dedélentir de A à Z les assertions américaines, nous étions acculés au veto, et le Président plus "responsable" que son pusillanime ministre, ne l'aurait pas mis) mais pour son discours de Novembre 2005, Villiers-le-Bel, le seul juste en dix ans d'émeutes banlieusardes.
Je guette depuis quatre ans, j'ai continûment proposé ce qui souvent eût fait la surprise et probablement rendu le Président aux Français, et lui aurait fait prendre date (vg. l'élection du président européen au suffrage direct). Nous avons vécu un pouvoir craignant le plein air, le referendum sur pétition ou pas ; nous avons subi une révision constitutionnelle (dont il est pitoyable que Jack Lang que je n'aime guère, n'ait pas été récompensé ces jours-ci...) dont rien n'était nécessaire ni urgent, dont rien n'a été appliqué. pas même cette faculté du discours devant le Congrès, utilisée une seule fois pour seulement annoncer un emprunt substantiel aux banques que l'on avait renflouées l'année précédente. Je ne discute pas ici notre image, je vous ai entretenu à propos des Roms et des discriminations, des sans-papiers : intense contradiction avec ce que nous prétendons être et ce que le monde croit traditionnellement de nous.
Que comprendre ? Comment soutenir ? C'est désolant.
Ce qu'il reste d'un exercice du pouvoir, c'est la personnalité de celui qui l'a exercé et l'apport qu'il a fait au pays le laissant plus fier de lui-même, plus apte à la démocratie, plus capable de consensus.
Essayez que la prochaine campagne présidentielle soit loyale, c'est le minimum maintenant. Et pas affaire de RG. De Gaulle, selon Peyrefitte et Roger Frey, "la politique des boules puantes" qu'il enjoignit à ses ministres de ne pas entreprendre, spécialement à l'encontre de François Mitterrand.
Le député-maire de Maisons-Laffite continue de communiquer contre l’euro et la monnaie unique, à l’occasion de la faillite grecque.
A/S : l’euro, la Grèce, et les comiques troupiers ! La crise grecque, qui est le résultat direct de l’inadaptation d’une monnaie unique plaquée sur des économies divergentes, suscite de multiples commentaires de la part des thuriféraires de la monnaie unique, qui laissent littéralement pantois !
A les entendre, la situation de la Grèce serait due à l’absence d’intégration économique, budgétaire, et politique de l’Union. Bref, il faudrait aller toujours plus loin dans l’abandon des souverainetés des Etats et dans l’intégration !Il s’agit là d’une fuite en avant. C’est le fondement même d’une monnaie unique dans une zone économique non optimale, avec des économies faibles telles que la Grèce, le Portugal, et l’Espagne d’une part, et des économies fortes telles que l’Allemagne ou dans une moindre mesure la France d’autre part, qui a conduit à un renchérissement de l’euro et à une perte de compétitivité des économies faibles qui ne peuvent être compensés que par un transfert financier permanent des riches vers les pauvres. Une intégration plus poussée, avec des règles plus rigides, qui s’imposerait à tous, ne changerait rien à la force des uns et à la faiblesse des autres, ces donneurs de leçons de l’intégrisme monétaire sont de véritables comiques troupiers !
En tout état de cause, intégration budgétaire ou non, il faut que l’Allemagne et la France transfèrent à la Grèce, l’Espagne, le Portugal, et l’Irlande une part très importante de leur PIB pour que ces Etats puissent demeurer dans la zone euro. Certains calculs ont démontré que le transfert devrait être de l’ordre de 3 à 4% du PIB allemand et français chaque année, une paille !
Or il est évident qu’un tel transfert est politiquement inacceptable car il conduirait à une baisse du pouvoir d’achat en France et en Allemagne, et qu’il n’y a donc pas de solution en dehors d’une dévaluation de la monnaie de ces pays, une fois sortis de l’euro, avec une aide massive du FMI et des Etats européens pour leur permettre de retrouver leur compétitivité.
C’est là la seule chance pour sauver ces Etats d’une faillite certaine. Tous les exemples historiques, le cas de l’Argentine, de la Slovaquie, devraient ouvrir les yeux aux partisans de la monnaie unique. Il est temps qu’ils reconnaissent qu’ils se sont trompés, noyés dans l’ivresse de leur utopie.
Je lui courielle.
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From: Bertrand Fessard de Foucault
To: Jacques Myard
Sent: Monday, June 20, 2011 10:38 PM
Subject: Re: Communiqué : L'euro , la Grèce et les comiques troupiers !
J'ai servi en Grèce quatre ans, les premières années d'appartenance à la Communauté.
Les privatisations exproprieront ce pays de lui-même - Chine et Russie (les détroits pour la Russie, le pied dans l'Union et pour nous saboter/dominer : les Chinois). Ce pays n'est pas le seul à être mal dirigé, alors même qu'il a de réelles élites souvent plus cultivées et plus proches du peuple que les nôtres. On l'a toujours laissé tomber depuis huit siècles. Le problème n'est pas que monétaire, il l'est même peu.
Il y a à réfléchir, sans système.
Quant au maquillage, nous sommes en France en plein dedans.
Bien chaleureusement.
[1] - Genèse XII 1 à 9 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Matthieu VII 1 à 5