Mercredi 4 Mai 2011
Prier… [1] dialectique de belle écriture qu’a Jean pour synthétiser ce qui n’est ni un combat ni une alternative, mais un constat : les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière… mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu. Le tropisme vers Dieu et vers la lumière serait la conséquence de nos œuvres, selon qu’elles sont bonnes ou mauvaises : tout homme qui fait le mal déteste la lumière ; il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées. Pourquoi fait-il le mal ? Jean ne répond pas, ne se pose pas la question, puisque Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Presqu’accessoirement, c’est le Christ mis en croix qui a répondu : Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. La perspective johannique, la nôtre depuis la Genèse, est la vie éternelle par le Christ. Heureux qui trouve en lui son refuge ! Les Apôtres emprisonnés sont libérés miraculeusement : Partez d’ici, tenez-vous dans le Temple, et là, annoncez au peuple toutes les paroles de vie. La question du mal, la question de fait est secondaire : Nous avons trouvé la prison parfaitement verrouillée, et les gardiens en faction devant les portes ; mais, quand nous avons ouvert, nous n’avons trouvé personne à l’intérieur.
matin
Je ne « prends » pas les nouvelles. Réflexion encore sur la mort – annoncée – d’Oussama Ben Laden. Le système n’était pas organisé, Oussama lui avait donné l’avantage, considérable, d’un drapeau, d’une référence et d’une unité mentale ou morale, image et force que ses cibles et ses adversaires, justement, entretenaient. Dans ce sorte de couple, chacun – le terroriste, le justicier ou le défendeur – a intérêt à grandir l’autre, à le culpabiliser. C’était parfait et distrayant au sens que cela empêchait l’analyse de l’autre. On va maintenant vers une période de terrorisme nu, d’autant plus dangereux et aux passages à l’acte imprévisibles, que les kamikazes ou les réseaux et donneurs d’ordre seront par eux-mêmes déterminés, et non plus selon une référence. Il est certain que si les Etats-Unis continuent de parler vengeance (le maire Giulani de New-York) et si leurs alliés continuent de parler de lutte, de détermination, en fait de manichéisme, on n’avancera en rien. Le couplage « révoltes arabes » et terrorisme – par la peur inspirée aux Occidentaux, laquelle ne peut que flatter les Orientaux, guillemets partout – finira par se faire en termes de révolte non plus contre des dirigeants faillis, mais contre un Occident, déjà détesté et défié pendant la période de décolonisation, et désormais sans l’osmose humaine qui exista tant pendant la guerre d’Algérie (Cette haine qui ressemble à l’amour). L’osmose précisément est refusée en Europe, qui s’organise pour se détruire elle-même (les accords de Schengen) à seule fin de n’accueillir personne venant du sud : c’est vraiment fou de notre part et contraire à tous nos intérêts humains, culturels et stratégiques (et même, étant ce que nous sommes démographiquement, contraire à notre unité nationale).
Les Etats-Unis, une fois de plus auréolés par la technique – les drones contre Kadhafi, les « services » contre Ben Laden – eux, ont au contraire intérêt à faire oublier leur dépendance monétaire vis-à-vis de la Chine et tout autant du Japon, ce qui est peu dit, par cette capacité, cette technicité de pointe…
[1] - Actes des Apôtres V 17 à 26 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean III 16 à 21
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