Dimanche 22 Mai 2011
Prier…[1] bonté, humilité, silence. Pas même un regard. Discrétion de la vie quand elle est vraie. Redite du discours après la Cène. Tranquillité du Christ alors que… les deux questions décisives, celle de Thomas : comment pourrions-nous savoir le chemin ? et celle de Philippe : montre-nous le Père et cela nous suffit. Il y a au moins le discernement de l’essentiel chez ces gens qui se sont attachés à ce maître. Les réponses de Jésus sont sans hésitation et nous libèrent de toute hésitation : je suis la Voie, la Vérité, la vie… Celui qui m’a vu a vu le Père. Et conclusion qui aurait dû éclairer pour les disciples toute la Passion et le Golgotha : ne soyez donc pas bouleversés, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ? La fondation pratique de l’Eglise, l’institution des diacres, l’organisation sont tout aussi sereines : la proposition plut à tout le monde, alors même que la tendance au « communautarisme » allait diviser les premiers chrétiens : les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, et c’était à propos du quotidien : ils trouvaient que, dans les secours distribués quotidiennement, les veuves de leur groupe étaient désavantagées. Sensation de mouvement, le Christ va à sa Passion, donc à sa glorification finale et à la nôtre, l’Eglise a – à l’époque – bien démarré., à telle enseigne que la hiérarchie juive passe de son côté… la parole du Seigneur gagnait du terrain, le nombre des disciples augmentait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs accueillaient la foi.
début de matinée
après-midi
Au château de Kerguehennec, fin d’une exposition, celle d’un enfant du pays Pierre Tal Coat (1905 + 1985). Dialogues et commentaires filmés, le peintre disant sa manière et son chemin, mettant surtout devant le fait que l’art quand il inspire l’œuvre échappe au créateur, qui est serviteur. Certaines affirmations me paraissent applicables à notre vie ou à certains acteurs de notre vie politique. Mais l’évidence est surtout que les artistes – tout autant à vie et immergés dans leur recherche et leur travail que les politiques dans ce qui est une profession et un métier – sont, un par un, encore plus qu’ensemble un apport à qui s’arrête auprès du moindre d’entre eux. Il est possible qu’individuellement les politiques – j’en connais certains – aient leur charme et leur vérité humaine, mais ex cathedra ou dans leur état ils sont pitoyables stériles et non communicatifs. En très grande majorité.
Martine Aubry, parfaite. Les Français me connaissent, j’ai fixé un cap qui a été tenu, pas de précipitation, décence. Elle a surtout ce qui m’importe le plus : l’évocation de la collégialité, être plusieurs pas seulement à candidater pour l’investiture mais aussi pour continuer ensuite. Ce ne sera ni un prix de beauté ni un personnage orateur ou charismatique, mais ce sera du sérieux, de l’examen, et probablement – d’autant qu’elle est une femme – de la collégialité.
Les avocats de D.S.K. parlent trop. Le premier – pas Taylor qui a enlevé le morceau jeudi – convie à Aaretz, le quotidien de Tel Aviv que son client sera acquitté… Le pire serait que ce soit en achetant la présumée victime à coup de millions. Il faut une fin de procédure claire et sans bavure, pour l’homme, pour la gauche, pour la France et pour moucher les journaux de tous les pays autres que le nôtre, sans compter la mise en exergue d’une enquête et de précautions trop hâtives. Ma femme avec d’autres assure que pour Strrauss-Kahn, ces pulsions ou ce penchant se soignent comme l’alccolisme ou la drogue, que plusieurs acteurs connus sont passés par là. Je suis étonné…
Les manifestations anti-sexistes à Paris (la trousserie ou le troussage domestique, selon Jean-François Kahn, ou pas mort d’homme, selon Jack Lang), j’en écoute les raisonnements. Ils sont acceptables. Cette façon latente d’insinuer que les 75.000 viols déclarés en France chaque année (c’est beaucoup, mais la tentation est partout si l’on ouvre les yeux ou selon les lieux et surtout selon qui l’on est soi-même) tiennent au physique ou au vêtement des victimes, culpabilise les femmes : elles ont attiré ce qui leur arrive, c’est donc leur faute. Je reconnais que c’est une tournure, pis encore cette insinuation très masculine et simpliste, qu’elles « y prennent quand même du plaisir »…
soir
Ordure qu’est Claude Guéant. Personnage vicieux, intelligent, calculé, qui n’a pas encore roulé pour lui-même, indépendamment de Sarkozy. Je n’ai toujours pas le détail de leur rencontre puis de leur mutuelle entente, dont je ne suis pas spur qu’elle soit de mutuelle estime : elle est de complicité, d’analogie mentale non dans l’arrivisme, mais dans la manière de jugfer le monde, de le penser. Bref, d’une part, l’offre à D.S.K. de l’accueillir en France pour purger sa peine si… il est condamné… et d’autre part, l’affirmation que notre pays n’a pas besoin de maçon ou de serveur venus d’ailleurs. Toutes ces horreurs, cette hauteur, au fond ce mépris complet du jugement moral qu’émettrait autrui – personne, pays, institution – avec en plus une usurpation de compétences, celle du ministre de la Justice et celle du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Et comble, il reprend le mot de Jean-François Kahn sur le trousserie domestique…
Réédition probable de la catastrophe du printemps dernier : nouvelle éruption volcanique en Islande. Par chance qui peut ne pas durer : pas de vent, cela part en hauteur au lieu d’aller s’étaler sur toute l’Europe.
Elections en Espagne et en Allemagne. Débâcle attendue par les socialistes dans les régionales et locales. Les Verts passent devant la C.D.U. à Brême.
Lagarde tient la corde, sauf veto américain, pour la place de D.S.K. au F.M.I. nonobstant l’affaire Tapie (abus d’autorité et illégalités diverses) et sa prise d’intérêt dans une société dont elle a la tutelle, même indirecte. Problème pour Sarkozy – une fois la satisfaction d’amour-propre, garder le siège à la France dans des conditions fort difficiles – qui mettre à la place rue de Bercy : la promotion sur place de Baroin serait très excessive.
Sondages : Sarkozy recule d’un ou deux points. Selon les sondages c’est un peu au-dessus de 30% ou nettement vers 20% de cote de confiance. Aubry et Hollande, chacun en grande hausse, chacun jugé capable de battre Sarkozy. On ne parle plus de Marine Le Pen.
Prier…[1] bonté, humilité, silence. Pas même un regard. Discrétion de la vie quand elle est vraie. Redite du discours après la Cène. Tranquillité du Christ alors que… les deux questions décisives, celle de Thomas : comment pourrions-nous savoir le chemin ? et celle de Philippe : montre-nous le Père et cela nous suffit. Il y a au moins le discernement de l’essentiel chez ces gens qui se sont attachés à ce maître. Les réponses de Jésus sont sans hésitation et nous libèrent de toute hésitation : je suis la Voie, la Vérité, la vie… Celui qui m’a vu a vu le Père. Et conclusion qui aurait dû éclairer pour les disciples toute la Passion et le Golgotha : ne soyez donc pas bouleversés, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ? La fondation pratique de l’Eglise, l’institution des diacres, l’organisation sont tout aussi sereines : la proposition plut à tout le monde, alors même que la tendance au « communautarisme » allait diviser les premiers chrétiens : les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, et c’était à propos du quotidien : ils trouvaient que, dans les secours distribués quotidiennement, les veuves de leur groupe étaient désavantagées. Sensation de mouvement, le Christ va à sa Passion, donc à sa glorification finale et à la nôtre, l’Eglise a – à l’époque – bien démarré., à telle enseigne que la hiérarchie juive passe de son côté… la parole du Seigneur gagnait du terrain, le nombre des disciples augmentait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs accueillaient la foi.
début de matinée
après-midi
Au château de Kerguehennec, fin d’une exposition, celle d’un enfant du pays Pierre Tal Coat (1905 + 1985). Dialogues et commentaires filmés, le peintre disant sa manière et son chemin, mettant surtout devant le fait que l’art quand il inspire l’œuvre échappe au créateur, qui est serviteur. Certaines affirmations me paraissent applicables à notre vie ou à certains acteurs de notre vie politique. Mais l’évidence est surtout que les artistes – tout autant à vie et immergés dans leur recherche et leur travail que les politiques dans ce qui est une profession et un métier – sont, un par un, encore plus qu’ensemble un apport à qui s’arrête auprès du moindre d’entre eux. Il est possible qu’individuellement les politiques – j’en connais certains – aient leur charme et leur vérité humaine, mais ex cathedra ou dans leur état ils sont pitoyables stériles et non communicatifs. En très grande majorité.
Martine Aubry, parfaite. Les Français me connaissent, j’ai fixé un cap qui a été tenu, pas de précipitation, décence. Elle a surtout ce qui m’importe le plus : l’évocation de la collégialité, être plusieurs pas seulement à candidater pour l’investiture mais aussi pour continuer ensuite. Ce ne sera ni un prix de beauté ni un personnage orateur ou charismatique, mais ce sera du sérieux, de l’examen, et probablement – d’autant qu’elle est une femme – de la collégialité.
Les avocats de D.S.K. parlent trop. Le premier – pas Taylor qui a enlevé le morceau jeudi – convie à Aaretz, le quotidien de Tel Aviv que son client sera acquitté… Le pire serait que ce soit en achetant la présumée victime à coup de millions. Il faut une fin de procédure claire et sans bavure, pour l’homme, pour la gauche, pour la France et pour moucher les journaux de tous les pays autres que le nôtre, sans compter la mise en exergue d’une enquête et de précautions trop hâtives. Ma femme avec d’autres assure que pour Strrauss-Kahn, ces pulsions ou ce penchant se soignent comme l’alccolisme ou la drogue, que plusieurs acteurs connus sont passés par là. Je suis étonné…
Les manifestations anti-sexistes à Paris (la trousserie ou le troussage domestique, selon Jean-François Kahn, ou pas mort d’homme, selon Jack Lang), j’en écoute les raisonnements. Ils sont acceptables. Cette façon latente d’insinuer que les 75.000 viols déclarés en France chaque année (c’est beaucoup, mais la tentation est partout si l’on ouvre les yeux ou selon les lieux et surtout selon qui l’on est soi-même) tiennent au physique ou au vêtement des victimes, culpabilise les femmes : elles ont attiré ce qui leur arrive, c’est donc leur faute. Je reconnais que c’est une tournure, pis encore cette insinuation très masculine et simpliste, qu’elles « y prennent quand même du plaisir »…
soir
Ordure qu’est Claude Guéant. Personnage vicieux, intelligent, calculé, qui n’a pas encore roulé pour lui-même, indépendamment de Sarkozy. Je n’ai toujours pas le détail de leur rencontre puis de leur mutuelle entente, dont je ne suis pas spur qu’elle soit de mutuelle estime : elle est de complicité, d’analogie mentale non dans l’arrivisme, mais dans la manière de jugfer le monde, de le penser. Bref, d’une part, l’offre à D.S.K. de l’accueillir en France pour purger sa peine si… il est condamné… et d’autre part, l’affirmation que notre pays n’a pas besoin de maçon ou de serveur venus d’ailleurs. Toutes ces horreurs, cette hauteur, au fond ce mépris complet du jugement moral qu’émettrait autrui – personne, pays, institution – avec en plus une usurpation de compétences, celle du ministre de la Justice et celle du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Et comble, il reprend le mot de Jean-François Kahn sur le trousserie domestique…
Réédition probable de la catastrophe du printemps dernier : nouvelle éruption volcanique en Islande. Par chance qui peut ne pas durer : pas de vent, cela part en hauteur au lieu d’aller s’étaler sur toute l’Europe.
Elections en Espagne et en Allemagne. Débâcle attendue par les socialistes dans les régionales et locales. Les Verts passent devant la C.D.U. à Brême.
Lagarde tient la corde, sauf veto américain, pour la place de D.S.K. au F.M.I. nonobstant l’affaire Tapie (abus d’autorité et illégalités diverses) et sa prise d’intérêt dans une société dont elle a la tutelle, même indirecte. Problème pour Sarkozy – une fois la satisfaction d’amour-propre, garder le siège à la France dans des conditions fort difficiles – qui mettre à la place rue de Bercy : la promotion sur place de Baroin serait très excessive.
Sondages : Sarkozy recule d’un ou deux points. Selon les sondages c’est un peu au-dessus de 30% ou nettement vers 20% de cote de confiance. Aubry et Hollande, chacun en grande hausse, chacun jugé capable de battre Sarkozy. On ne parle plus de Marine Le Pen.
[1] - Actes des Apôtres VI 1 à 7 ; psaume XXXIII ; 1ère lettre de Pierre II 4 à 9 ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 12
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