vendredi 17 septembre 2010

post-scriptum à ma lettre au Président de la République

Post scriptum

Deux précédents à un conflit entre la France et l’Union européenne.

Le général de Gaulle et Maurice Couve de Murville faisant la « chaise vide » à Bruxelles à partir de Juin 1965 pour que l’on aboutisse au « compromis de Luxembourg » en Janvier 1966, qui fait loi depuis, et a été confirmé par celui de Ioannina. Michel Jobert, sur instructions de Georges Pompidou, reprochant à ses pairs européens leur ralliement au projet américain d’Agence internationale pour l’énergie en Février 1974.

Ces deux précédents ont construit l’Europe.

Le premier en faisant dégager le financement du Marché commun agricole, le second en prenant date pour une politique d’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, notamment dans les circonstances de conflits israëlo-arabes. Le premier nous opposait certes à nos cinq partenaires de l’époque d’une ‘Europe à six’ et surtout à la Commission Hallstein, le second n’impliquait pas la Commission, la matière ne relevant pas des traités.

Aujourd’hui, le conflit porte sur le respect de notre propre signature et sur les valeurs fondamentales de l’Union européenne. Il porte sur le droit d’un Etat à mener unilatéralement une politique de circonstance contraire aux législations européennes, non transposées ou incomplètement transposées. Vous n’avez consulté quelques Etats membres (publiquement : un seul, la Roumanie) que les choses engagées. Une réunion ad hoc – comme celle semblant envisagée – qui ne peut d’ailleurs porter sur les valeurs elles-mêmes mais seulement sur les moyens financiers propres à éradiquer les circonstances les faisant méconnaître, aurait dû être depuis que le problème des camps illégaux s’est posé, notre perspective et être réclamée par vous en préalable à toute action nationale. Celle-ci n’eût trouvé quelque motif d’être expédient qu’en cas de refus de la Commission et de nos partenaires de se réunir et d’aboutir en finances et en coopération.

Ce n’est pas le processus de votre discours à Grenoble.

Etre européen est aujourd’hui vital. Etre fidèle à nos valeurs est aujourd’hui, comme toujours, français. Faire une surenchère nationaliste mettant en cause l’élan européen, devenu si faible depuis des années, et nos valeurs n’est digne d’aucun responsable. C’est être destructeur.

Puissiez-vous ne plus l’être en ce domaine emblématique, comme en tant d’autres, d’ailleurs analogues. /.

Croyez, Monsieur le Président de la République, en mes sentiments d’espérance, malgré tout.

Bertrand Fessard de Foucault

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