lundi 27 septembre 2010

l'honneur du chef - pensées écrites d'époque



L’honneur du chef


Pour le nouveau Président, respectueux par fonction de la séparation des pouvoirs, les actions en justice à propos des emplois fictifs financés par le contribuable parisien ou des marchés publics d des HLM de la ville de Paris de 1977 à 1995, ou pour éclairicir l’ « affaire Clearstream », ou maintenant pour en finir avec le décès suspect en service commandé à Djibouti d’un de nos magistrats, il n’y a que des coincidences : chacune de ces affaires ramènent à son prédécesseur pour lequel écopent deux de ses anciens Premiers ministres – dont les carrières sont brisées ou au moins handicapées – et maintenant son proche collaborateur pour les affaires africaines.

Pour Jacques Chirac, la question est simple. Déjà, il a inauguré la jurisprudence d’un président qui se défausse devant le peuple, une dissolution qui ne lui donne pas la majorité parlementaire sollicitée, un referendum négatif : il élude et se maintient. Pour quoi faire d’ailleurs ? Nicolas Sarkozy n’en paraît que plus actif et entreprenant, par facile contraste.

Va-t-il continuer maintenant qu’il n’y a plus aucun prétexte juridique – celui de sauvegarder la grandeur d’une fonction … que par ailleurs il a tant desservie - pour ne pas comparaître, ou au moins parler ? Le 8 Avril 2001, Valéry Giscard d’Estaing a rappelé, qu’étant lui-même Président de la République, il avait été amené à témoigner à deux reprises. Minimum … le long et pénible entretien radio-télévisé, le 23 Septembre 2000, en réponse aux révélations posthumes de Jean-Claude Méry [1], qualifiées d’ « abracadabrantesques », ne figure pas dans le recueil des discours présidentiels de Jacques Chirac [2].

Faut-il prononcer le mot de lâcheté ?

Le Maréchal, accueilli en Suisse comme chef d’Etat et où il aurait vêcu paisiblement ses dernires années, au lieu de l’horreur du fort de l’île d’Yeu – il suffit d’y aller pour se rendre compte… – rentra en France explicitement pour répondre de tout au nom des siens et de ceux qui lui avaient fait confiance, et à quel point ! L’affaire était immense, le chef avait été grand et le fut encore. Ce qui est reproché à celui que tant de gaullistes ont aidé à monter sur le pavois par haine (finalement bien mal placée) de Valéry Giscard d’Estaing, n’est – au total – que minable. Alors, à petites affaires, peu d’honneur et petit chef ? La France, qui le tolère, n’en grandit pas, et le nouveau Président de la République non plus, car « l’affaire Clearstream » mise à charge unique de Dominique de Villepin pourrait bien être le péché d’origine du régime qu’on prétend instaurer à présent.

BFF . vendredi 13 Juillet 2007



[1] - première de la série, la convocation pour le 4 Avril 2001 par le juge Eric Halphen jusqu’à la plus récente pour le 18 Juin ( !) 2007 – cf. Année politique 1996, pp. 108 & 118.119, 1997, p. 127, 2000, pp. 117 & ss, 2001, pp. 70.71

[2] - Jacques Chirac, Mon combat pour la France (Odile Jacob . Mars 2007 . 644 pages) . Dans quelle rubrique d’ailleurs, eût-il pu figurer ? utilisation des fonds spéciaux, commentée le 14 Juillet 2001, ou encore les emplois fictifs, dans le même genre d’exercice annuel

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