samedi 3 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - samedi 3 juillet 2010



Samedi 3 Juillet 2010

Prier…
[1] l’épisode : l’incrédulité et la profession de foi de Thomas. Retrouver les circonstances de sa vocation. Que de miracles accomplis selon la foi de celui qui avance vers Jésus, c’est ici tout le contraire : avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. Un raisonnement ? un commandement ? la probabilité du lien de cause à effet. Thomas exaucé dans sa demande de preuves ? Mon recteur ajoute que Thomas n’a pas touché le Christ et ses plaies : parce que tu m’as vu, tu crois. … Vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint… vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondements les Apôtres et les prophètes. L’incrédulité nous retranche, la foi nous introduit. Confirmation de l’Islam selon lequel la foi est native, originelle, et l’incrédulité un refus explicite, un reniement. Thomas s’était exclu : Thomas n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : ‘Nous avons vu le Seigneur !’. Mais il leur disait : ‘Si je ne vois pas’. Démarche solitaire et inertie. Ceux qui réclament le miracle ne le font qu’en bougeant ou en étant portés par des amis ou proches vers le Christ, et ils ne réclament que parce qu’ils ont la foi. Thomas est coupé de tout, y compris de ses racines, de sa vocation. L’évangile ne dit la souffrance d’un refus de Dieu que dans l’épisode du « jeune homme riche » : il s’en alla tout triste. Thomas au contraire semble royal, on fait cercle, et c’est pourtant vers lui – qui, pour nous, n’en vaudrait plus la peine – que Jésus vient : il était là au milieu d’eux. Il dit : ‘la paix soit avec vous !’. Puis il dit à Thomas… Nous partons de faits, de récits, d’attestations et non d’une philosophie, d’un enseignement, d’une sagesse, et nous y sommes ramenés.

matin

Quand quelque chose fonctionne et satisfait, la règle est qu’il soit modifié pour moins bien, vg. la page d’accueil Orange n’est plus qu’un panneau d’affichage publicitaire, l’accès aux dépêches d’actualité devient un exercice de virtuosité.

La France en hold-up. NS a regardé faire Balladur puis Chirac. Il aurait fait pareil pour n’importe quel pays, dans n’importe quelle profession. C’est un homme de culot et de coup, une sorte de brigand, doué pour le mensonge. Comment peut-on encore croire le moindre mot de ce qu’il dit, son sourire et ses démarches mécaniques de petit mec montrent la défroque et le déguisement. Entrons-nous enfin dans un moment où nous reprenons conscience et retrouvons notre capacité de nous scandaliser ? allonsnous nous éveiller d’un mauvais rêve ? Très frappé par la synthèse que je lisais hier dans Le Monde sur la « réforme » territoriale. Sous le mot réforme, se cache simplement une casse. Et un casse. On détruit et l’on vole, généralement du même coup.

Deux séries de manœuvres. NS en position solaire et centrale pour 2012 par défaut de ses adversaires. Ses propres manœuvres au « centre », en fait à droite : avec une brièveté de vues, François Bayrou revient à la gestion de son avenir personnel, abandonnant les équations qu’il fallait cependant réécrire et réexprimer, en se laissant faire par NS. Morin et Borloo vont servir au premier tour à donner l’illusion du « rassemblement » au second : la droite se fait, chez le moindre de ses électeurs, uniquement inculte et matérialiste, unie dans son mépris pour ce qu’il reste d’idéal, donc selon elle d’irrélisme et d’incompétence, à gauche, mais elle a besoin d’illusion, d’apparences de démocratie et d’idées. On va donc lui en fournir. Chevènement va refaire l’appoint pour enlever au centre ou je ne sais plus où, puisqu’il a tous les arguments du nationalisme, du social, de l’autorité et d’un certaine équilibre. Cela permet un premier tour tellement dispersé que NS pourra être en tête même si c’est à 25% : or, être en tête décidera le second tour. L’autre série de manœuvres, ce sont donc les carrières, Chevènement et Raffarin pour le Sénat avec déjà les projections d’un passage historique à gauche, ou d’un loupé de justesse : des primaires à droite, anti-démocratiques empêcheront Raffarin. Profil des deux, des carrières démarrées à l’extrême gauche pour l’un et droite pour l’autre, quoique seulement en apparence, comme dit aujourd’hui (ou disait cet automne) Jean Sarkozy : la politique me passionne, il ne le dit plus car je le crois dégoûté que cela ne soit pas arrivé plus vite, et probablement à mal gérer ses examens et son couple où seul l’argent le retiendra. Tout cela lamentable, sans débat d’idées, sans alternative pour le pays, sans un véritable cri de dégoût pour la fange dans laquelle nous sommes tombés.

Afghanistan, la bataille – comme pour le Vietnam, comme pour toute guerre coloniale, y compris l’Algérie – se joue dans les pays envahisseurs. Les pertes ne sont pas celles d’antan mais elles sont insupportables parce qu’encore moins justifiées par de véritables enjeux ou des possessions d’état anciennes. Obama se raccroche à Petraeus qui ne convainc personne, et voici qu’en France, de nouveau, des officiers qui disent ce qu’ils pensent : ce qu’ils savent. Un général l’ouvre…

soir

Sur Arte, un film simpliste pour présenter et raconter, juger Marie-Antoinette. On tolère aujourd’hui d’une multi-divorcée, artiste à deux pères, le légal et le biologique, ce qu’on n’a pas pardonné à la reine. Et comment comprendre que le roi, en personne, malgré tous les textes de 1789 à 1791 ait pu passer en jugement, palais saccagé, et être exécuté, tandis que NS, ressassant qu’il prend toutes ses responsabilités, est en fait pénalement inatteignable, politiquement irresponsable et passible en tout et pour tout de non-réélection ?

Commentaire de Fabius et déclaration de Ségolène Royal. Rassurants pour 2012. Il n’y aura pas de guerre entre candidats même pour la primaire et Ségolène Royal s’efface par avance devant Martine Aubry.

[1] - Paul aux Ephésiens II 19 à 22 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Jean XX 24 à 29

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