mercredi 14 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 14 juillet 2010

Mercredi 14 Juillet 2010


Prier… l’homme et Dieu, son règne sur terre et la grâce de la foi, nos deux dimensions vêcues, vitales. Le Seigneur ne délaisse pas son peuple, il n’abandonne pas son domaine : on jugera de nouveau selon la justice ; tous les hommes droits applaudiront… et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Ces deux magnifiques chemins, celui du droit dans l’esprit et le désir des hommes et petit à petit, entre catastrophes, crises et crimes, l’humanité progresse vers des consensus et des conventions, celui de l’Eglise, surtout quand va se nouer la gerbe de toutes les religions et que se découvrira notre capacité de chercher et de prier ensemble : Dieu, mais déjà depuis vingt siècles, son explicitation de ce à quoi nous croyons et de ce par quoi nous sommes sauvés. Sur ces deux chemins, qu’il y ait les plus graves accidents et qu’il y ait, à chaque génération, à nous ajuster, ne change rien au fond : optimiste. Les apparences ne peuvent tenir quand elles sont fausses. Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le morceau de bois qui soulevait l’homme… Insensés, comprendrez-vous un jour ? Lui qui forma l’oreille, il n’entendrait pas ? Il a façonné l’œil, et il ne verrait pas ? Il connaît les pensées de l’homme, et qu’elles sont du vent. Alors de ce néant tranquillement reconnu et qui n’a rien de désespérant, qui n’est que réalité vue avec réalisme et vérité, Jésus constate qu’en émerge une science inouïe et un mode de connaissance non qualifié : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. L’abord immédiat par accueil et qui produit la communion. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Clé de tout.
[1] Bonté et miséricorde donnant au réalisme et à la lucidité leur vrai cachet.

petit matin

Woerth, le coup de grâce. Les éloges si appuyées, appuyées sans précédent en République irréprochable – plus c’est noir, plus c’est blanc – vont maintenant le faire descendre bien plus vite. L’affaire de l’hippodrome, avec en sus un club de golf, à Chantilly, va le faire lâcher par ses amis politiques. Les cigares symbole de luxe, richesse et dédain pour les basses classes… mais les chevaux, les écuries (sa femme qui en a une, « petite », et son salaire de 180.000 euros pour d’ailleurs faire perdre de l’argent à son employeuse…). Et Sarkozy a vu clair : Woerth en cause et congédié, c’est la réforme des retraites discréditée ou désormais gérée directement par le Premier ministre (la dialectique entre les deux hommes m’échappe, sauf à supposer François Fillon diabolique de machiavélisme et de patience organisée). Quant au président lui-même, il va y avoir Karachi. Dans les deux cas, la gestion de la ville de Chantilly et ce qui fut fait à la mairie de Neuilly puis au ministère du Budget quand Sarkozy en était le patron, vont être explorés. Fortes pistes. Il y aura aussi le cabinet d’avocats de l’avenue Mac Mahon.

La gauche, si elle gagne, gagnera par défaut, c’est-à-dire parce que la droite aura abandonné Sarkozy. Exactement comme Giscard – V.G.E. – fut abandonné par la droite et pas seulement du fait de Chirac.

matin

Les cérémonies. Le ridicule dans lequel nous a fait – accessoirement – tombé le système Sarkozy, a contrario. Il faut justifier les petits-fours… Gourdaud-Montagne, ambassadeur à Londres après l’avoir été à Tokyo (il fut surtout le directeur du cabinet d’Alain Juppé, Premier ministre, et particulièrement cynique en faisant étudier les manières dont avaient été palliés les effets d’une grève quasi générale en 1953 au temps de Joseph Laniel, pour trouver quelques solutions aux paralysies de Novembre-Décembre 1995) explique que 70% de sa garden-party sont financés par des mécènes et le reste par des exportateurs agro-alimentaires français. Hervé Morin justifie les 70.000 euros de régalade hier soir rue Saint-Dominique. Tout cela est ridicule. – La foule, selon le commentateur, « médusée, sans qu’il l’explique par la descente des Champs-Elysée que fait Sarkozy : silence, sauf au premier étage du Fouquet’s, ce qui devient drôle. A Paris comme en Bretagne o ù nous vivons, le temps menace. Le Bénin – le Dahomey réputé comme l’un de nos territoires les plus « évolués » à notre époque – fait défiler pour ses troupes, les amazones du royaume d’Abomé, succès certainement garanti…

Incidemment, on indique que c’est le 31 Juillet que prendra effet la démission du trésorier de l’U.M.P.

après-midi

Il est possible qu’à la veille de cette date ce soit la dernière fonction qui lui reste. L’affaire de Chantilly dément la présomption de grande rigueur et d’honnêteté. Quant à sa femme, elle candidatait à un emploi dans deux banques suisses, au moment où son mari négociait un accord pour en percer le secret dogmatique… Je ne pensais pas qu’il y avait tant à dire et que tant sortirait. Cela tient du record. Les trois quarts du gouvernement doivent désormais souhaiter le départ d’Eric Woerth pour ne plus être compromis avec lui.


soir

Une évidence toute simple. Pour la première fois depuis l’élection présidentielle de 2007, l’ensemble du régime-système de Nicolas Sarkozy est présenté à l’opinion – par les circonstances et non pas seulement par le discours du pouvoir en place. Cette opinion commence de juger. La presse n’a pas été défavorable aux dires présidentiels, l’opinion au contraire a tendance à l’être. Paradoxalement, pour le sérieux ou "l’essentiel", selon le président régnant, la réforme des retraites est la seule question sur laquelle les téléspectateurs l’ont plutôt (62%) jugé convaincant. C’est dire que soumise à un véritable et sincère débat, avec des modifications tenant compte de ce débat, elle passerait. De ce point de vue, Villepin a tort de s’en désolidariser.


nuit

Fest Noz sur la plage entre Ambon et Billiers, le vent, la mer à fortes vagues, un paysage du Pacifique, selon ma chère femme. Danses au son de la bombarde. Feu d’artifice. La pluie mais pas les trombes d’ailleurs ou semble-t-il à Paris-même. J’évoque Sarkozy pour entendre deux ou trois onomatopées. Danses collectives plus propices peut-être aux histoires d’amour, d’envie et autres que les danses en couple trop visibles : rien que du regard, on peut tout faire et toiut donner, et dans le plein air, le vent, sur la lande, il y a tout de suite quelque chose d’excité et de sauvage qui ne doit rien à la promiscuité ou au corps-à-corps, musique et groupe s’accompagnent et s’appellent mutuellement.

Les voix et quelques images. Liliane Bettencourt, ses 87 ans, elle porte encore belle, elle donne tout à fait l’impression d’avoir sa tête. Basnier marchant tête haute et droite, dans une forêt de perches et de micros, fait la plus mauvaise impression de suffisance : avoir empoché selon l’accusation un milliard d’euros…Woerth, ce soir, répondant au Canard : du n’importe quoi, réplique-type de notre fille de pas six ans : il n’a donc toujours pas changé de ton. C’est si effrayant d’inconscience que rien que cet autisme devrait l’écarter des gestions publiques. Regard sur la Cinquième : commentaires d’Halimi, Lefranc, Lacouture, Jean-Louis Debré et Jean-Marcel Jeanneney, le plus âgé est le meilleur et le plus informatif, même seul à l’être.

[1] - Isaïe X 5 à 16 ; psaume XCIV ; évangile selon saint Matthieu XI 25 à 27

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