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Mardi 13 Juillet 2010
Prier [1] ferveur et effort d’attention me semblent inutiles. Le Seigneur me les donne ou pas, c’est superficiel. Entourement de ceux que j’aime et qui sont déjà morts, souvent des religieux, mais aussi ceux qui m’ont donné le jour, en fait tous ceux à qui je dois la vie d’une manière ou d’une autre, je les emmène avec moi dans cet agenouillement silencieux et contemplatif du matin, fond d’église ou regard vague depuis des sommets ou ces murets en bord de mer d’où assis o, voit tout sans se fixer et ce sont les paysages, l’action de grâce et la disponibilité qui me pénètrent et m’insufflent un accès ou un retour à ce qui doit être notre nature, notre état d’origine et d’aboutissement. Corazine, Bethsaïde, Tyr, Sidon, Capharnaüm : les actualités et les repères du Christ, dans l’histoire des hommes, l’histoire sans Dieu, l’histoire distraite. Imprécations et avertissements du Messie. Pas facile à prier. Liste des villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles. Jésus y attache l’importance de son échec : pas de conversion. L’Ancien Testament relativise : le chef de Damas, ce n’est que Raçône… et le chef de Samarie, ce n’est que Pékah. Catastrophe annoncée mais Isaïe donne déjà à Yahvé la voix de Jésus, reprenant ses disciples : si vous ne tenez pas à moi, vous ne pouvez pas tenir. L’essentiel dans des circonstances habituelles et familières : va trouver Acaz, au bout du canal du réservoir supérieur, sur la route Champ-du-Foulon. Tu lui diras : ‘ garde ton calme, ce crains pas, ne va pas perdre cœur devant ces deux bouts de tison fumants ’. Ephémérides de nos vies, de nos difficultés si impérieuses souvent et rappel tranquille de Dieu sur notre relation à lui. Textuellement, le bâti de la Bible à tant de mains, de plumes et selon tant de générations et même de lieux du Nil à l’Euphrate et parfois en Méditerranée orientale : le psalmiste, le prophète, le Christ se font écho à des siècles de distance car la proximité, le centre, l’attraction sont simples et constants, l’expérience et l’appel spirituels les mêmes, le même. Et nous y sommes aujourd’hui, et y serons demain. Communion de tout le créé. Omnes quod spirat…
matin
Je reste sensible à cette rigidité de visage, cette monotonie du ton chez Sarkozy hier soir. Cette façon de vouloir prouver, raisonner, convaincre, la gestuelle même des mains énumérant et plaquant, exposant le bon sens et donc l’unicité impérative de la solution (la sienne) sont celles des responsables communistes des années 50 : la pédagogie parce que la liberté, respectée et prônée en parole, est considérée comme folle et irresponsable en comportement individuel, la critique et la contestation sont ou bien ridicules ou un complôt criminel, dégoûtant, honteux, victimisant les chefs, les pauvres chefs passionnés et illuminés par le service à rendre au pays. Manifestations-défoulement puéril d’autant plus toléré qu’il n’a aucun effet, aucun sens que ludique. Votations parlementaires et vie des institutions, rites sans conséquence ne faisant en rien partie du processus de décision, lequel est solitaire moyennant des précautions de langage pour associer un Premier ministre et un ou deux ministres selon le sujet. Il s’agit d’inspirer à celui qui est pris à témoin – le journaliste faire-valoir et le public de la télévision – que la raison, le bon sens sont incarnés, autant que le sens du devoir, par celui qui parle et que le temps est suspendu, le temps de son pouvoir est absolu. Il n’y a ni passé ni avenir, au mieux qu’un regard rétrospectif sur autant de circonstances que de difficultés mettant en relief le calme et la sérénité de celui qui a su les traverser, et les traversera encore.
Mardi 13 Juillet 2010
Prier [1] ferveur et effort d’attention me semblent inutiles. Le Seigneur me les donne ou pas, c’est superficiel. Entourement de ceux que j’aime et qui sont déjà morts, souvent des religieux, mais aussi ceux qui m’ont donné le jour, en fait tous ceux à qui je dois la vie d’une manière ou d’une autre, je les emmène avec moi dans cet agenouillement silencieux et contemplatif du matin, fond d’église ou regard vague depuis des sommets ou ces murets en bord de mer d’où assis o, voit tout sans se fixer et ce sont les paysages, l’action de grâce et la disponibilité qui me pénètrent et m’insufflent un accès ou un retour à ce qui doit être notre nature, notre état d’origine et d’aboutissement. Corazine, Bethsaïde, Tyr, Sidon, Capharnaüm : les actualités et les repères du Christ, dans l’histoire des hommes, l’histoire sans Dieu, l’histoire distraite. Imprécations et avertissements du Messie. Pas facile à prier. Liste des villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles. Jésus y attache l’importance de son échec : pas de conversion. L’Ancien Testament relativise : le chef de Damas, ce n’est que Raçône… et le chef de Samarie, ce n’est que Pékah. Catastrophe annoncée mais Isaïe donne déjà à Yahvé la voix de Jésus, reprenant ses disciples : si vous ne tenez pas à moi, vous ne pouvez pas tenir. L’essentiel dans des circonstances habituelles et familières : va trouver Acaz, au bout du canal du réservoir supérieur, sur la route Champ-du-Foulon. Tu lui diras : ‘ garde ton calme, ce crains pas, ne va pas perdre cœur devant ces deux bouts de tison fumants ’. Ephémérides de nos vies, de nos difficultés si impérieuses souvent et rappel tranquille de Dieu sur notre relation à lui. Textuellement, le bâti de la Bible à tant de mains, de plumes et selon tant de générations et même de lieux du Nil à l’Euphrate et parfois en Méditerranée orientale : le psalmiste, le prophète, le Christ se font écho à des siècles de distance car la proximité, le centre, l’attraction sont simples et constants, l’expérience et l’appel spirituels les mêmes, le même. Et nous y sommes aujourd’hui, et y serons demain. Communion de tout le créé. Omnes quod spirat…
matin
Je reste sensible à cette rigidité de visage, cette monotonie du ton chez Sarkozy hier soir. Cette façon de vouloir prouver, raisonner, convaincre, la gestuelle même des mains énumérant et plaquant, exposant le bon sens et donc l’unicité impérative de la solution (la sienne) sont celles des responsables communistes des années 50 : la pédagogie parce que la liberté, respectée et prônée en parole, est considérée comme folle et irresponsable en comportement individuel, la critique et la contestation sont ou bien ridicules ou un complôt criminel, dégoûtant, honteux, victimisant les chefs, les pauvres chefs passionnés et illuminés par le service à rendre au pays. Manifestations-défoulement puéril d’autant plus toléré qu’il n’a aucun effet, aucun sens que ludique. Votations parlementaires et vie des institutions, rites sans conséquence ne faisant en rien partie du processus de décision, lequel est solitaire moyennant des précautions de langage pour associer un Premier ministre et un ou deux ministres selon le sujet. Il s’agit d’inspirer à celui qui est pris à témoin – le journaliste faire-valoir et le public de la télévision – que la raison, le bon sens sont incarnés, autant que le sens du devoir, par celui qui parle et que le temps est suspendu, le temps de son pouvoir est absolu. Il n’y a ni passé ni avenir, au mieux qu’un regard rétrospectif sur autant de circonstances que de difficultés mettant en relief le calme et la sérénité de celui qui a su les traverser, et les traversera encore.
Cette impassibilité apparente, cette rigidité, cette monotonie sont l’image du régime que nous subissons, qui s’est installé en quelques mois de bons sondages et d’étonnement des médias et des élites – sur fond de discours tutoyant le premier rang de l'assistance énamourée d'être gratifiée et de divorce-remariage. Démonstration d’une solidarité - au sens physique du terme – entre lui, le parti, la majorité parlementaire et même un type d'électorat. Tout cela est rigide, ne peut se dissocier. Le bloc l’emporte en 2012 ou disparaît. De 2012 va dépendre que ce nous vivons ait été un avatar, un excès rendu possible par nos institutions vêcues sans aucun de leurs dispositifs de contrôle et d’arbitrage, qui – il est vrai – sont à la discrétion du président de la République : la conscience du roi… ou bien ce régime présidentialiste sans contrepoids avec une apathie populaire, celle d’un pays qui a perdu son avenir et tout enthousiasme d’exister sera fondé par la réélection, laquelle sera ensuite ressassée comme un plébiscite.
L’adversaire est faible car Aubry sérieuse et mesurée, laborieuse est sans charisme, et son originalité consiste à n’en avoir personnellement aucune dans une France et une classe politique où chacun cherche sans succès à attirer par son brio. Aubry ne gagnera que portée par un mouvement populaire, une vague de fond. Celle-ci, celui-ci n’aura pas lieu – je crois. La perte de Sarkozy va tenir à son système-même : il y a trop de réseaux, de compromissions pour que de nouvelles « affaires » n’éclatent pas, et comme le système est rigide, centré sur lui et qu’il le veut explicitement ainsi, ces affaires remontent toujours à lui. En deux ans, ce serait le diable si l’une ne l’atteignait pas irrémédiablement. La gauche ne sera supérieure en voix que si la droite déserte en partie son champion de 2007, en partie retrouvé hier soir – c’était le but. Tout se joue donc sur la combinaison des affaires et d’une réaction d’un électorat modéré ayant soudain assez du style et des remugles. Un écart de Carla serait également fatal à Sarkozy.
Réflexion de notre fille de cinq ans et demi, devant mon agacement hier soir : Papa, respecte la télévision ! Photos du mariage d’Halliday naguère, le sosie de Villepin.
midi
Plus les accusés d’hier = les innocents d’aujourd’hui, parlent, plus l’on en apprend. Ainsi, qu’il reste concevable que le trésorier de l’U.M.P. soit un membre du gouvernement, étant acquis d’ailleurs qu’un membre de gouvernement est généralement un élu. Tout cela qualifié de République transparente. Sans l’histoire Bettencourt, qui aurait su que le ministre du Budget était en même temps trésorier de l’U.M.P. et sa femme gestionnaire de fortune ?
Je lis les commentaires selon les dépêches de l’A.F.P. ou sous elles. L’opinion est très clivées. Les favorables récitent l’argumentaire mot à mot de Sarkozy, les défavorables s’éparpillent en jugements divers, mais tous très sévères et non susceptibles de retour. La France est divisée sur Sarkozy et la division n’est pas mouvante. Tous les autres présidents de la République faisaient se mouvoir les lignes, volontairement ou non. De Gaulle particulièrement.
Les socialistes et les commentateurs font la faute – majeure – se laisser entraîner sur le terrain et selon l’ordre du jour de Sarkozy. Ces dernières semaines avaient montré au contraire qu’il ne perd pied et n’est vulnérable que quand on l’en sort et que lui est imposé un agenda ou que surviennent des événements qui ne tiennent pas à son initiative mais le concernent cependant. Le tournant a été le dire de la comptable et sa rétractation. L’avocat de celle-ci montre bien qu’il est étrange que les journaux aient une version des auditions de sa clientèle dans l’heure qui les suit, et que bien entendu les versions soient tronquées. Plutôt que de critiquer les réponses de Sarkozy, il faut le contraindre à répondre aux questions que l’on veut lui poser. Son salaire ? Karachi ? l’âge de la retraite théorique pour la plupart, puisque l’on perd son travail bien avant l’âge légal et a fortiori bien avant les annuités permettant de la percevoir à taux plein.
Les retraites ? la réforme ne sera pas un remède durable. Le remède c’est une politique nataliste. La croissance est fonction d’un protectionnisme européen, les produits de grande consommation ne sont plus fabriqués chez nous. Questions sur les entreprises et les grandes fortunes : où est l’argent ? Total gère-t-il ses finances et ses bénéfices en France ? probablement pas. Génère-t-il des emplois en France ? non, puisqu’il ferme des sites.
soir
A lire Le Canard de la semaine dernière, Sarkozy, il y a huit jours, était perdu, et en réunion il montrait un vrai désarroi. Woerth avait son sort gouvernemental scellé. Où en était-on cet après-midi ? Woerth démissionne à date éloignée de son poste de trésorier et les ministres adoptant le projet de réforme des retraites sont priés d’enregistrer le caractère historique du moment. Orage passé… avec vingt-quatre de recul, les questions qu’il eût fallu poser et auxquelles les réponses seront décisives apparaissent : y- a-t-il eu financement illégal du part présidentiel et de la campagne de Sarkozy ? les 150.000 euros restent avérés, n’ont été évacuées pour le moment que les enveloppes directement au maire de Neuilly. Et le recrutement de la femme du ministre du Budget ? Voici que des réponses, ce soir, commencent d’être données. La juge compétente dans l’affaire d’abus de faiblesse peut enquêter sur l’ensemble de l’affaire Bettencourt, et l’Observateur publie la preuve d’une relation directe entre Maistre, M. Bettencourt et Woerth en 2006, il est vrai avant qu’il soit ministre du Budget. – Vrai rebond dans ce qui va être désormais distinct de l’affaire Bettencourt et être à proprement parler l’affaire Woerth, Le Canard révèle que juste avant de quitter Bercy, le ministre du Budget-maire de Chantilly avait bradé hors de toutes procédures l’hippodrome à des amis (sa femme ayant une petite écurie de « galopeurs »).
Un silence non remarqué jusqu’à présent, celui de Strauss-Kahn. Evidemment, en tant que directeur général du F.M.I., mais en tant que candidat virtuel ? protéger Sarkozy, ne pas le charger ?
Deux événements ce soir. Le premier, tout à l’honneur (pour une fois) du prince régnant : l’alignement des pensions d’anciens combattants qu’ils soient étrangers ou Français et où qu’ils résident. Les chefs d’Etat africains venus faire la claque pour notre 14-Juillet seront/sont contents et encensent leur hôte.Le second : le Portugal « dégradé » par une agence de notation. L’euro baisse et les belles tirades sur lesdites agences montrent qu’elles n’ont été suivies d’aucun commencement d’exécution.
Débat et texte confus sur la mise en conformité de notre droit pénal avec les compétences de la Cour pénale internationale.
Capacité de manifestation : des centaines de gens seulement mais un peu partout en France contre le projet sur les retraites tel qu’adopté en conseil des ministre, pas plus de 2.000 pour contester à Paris certains des chefs d’Etat africains.
[1] - Isaïe VII 1 à 9 ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Matthieu XI 20 à 24
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