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«Discours séparatistes»: en passe d’être expulsé, l’imam Iquioussen introuvable à son domicile dans le Nord
Le Conseil d’Etat avait autorisé mardi l’expulsion de l’imam marocain dont Gérald Darmanin avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les «discours séparatistes».
par LIBERATION et AFP
publié le 31 août 2022 à 9h44
«Il sera expulsé du territoire national. Dès son interpellation, il sera placé en centre de rétention administratif.» Depuis le perron de son ministère, Gérald Darmanin se félicitait mardi en début de soirée de la décision quelques heures plus tôt du Conseil d’Etat, de donner son feu vert à l’expulsion du pays de l’imam Hassan Iquioussen, ce prédicateur du Nord fiché S par la DGSI «depuis dix-huit mois», en raison de discours prosélytes jugés «contraires aux valeurs de la République».
Mais les policiers venus l’interpeller à son domicile, à Lourches, près de Valenciennes (Nord) ne l’ont pas trouvé, selon une source proche du dossier. Considéré comme en fuite, le voilà désormais inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a-t-on ajouté de même source en évoquant l’hypothèse que le prédicateur soit en Belgique. Ce mercredi, il demeure introuvable malgré un important dispositif policier dans la commune et les alentours. Ni sa famille, ni son avocate n’ont évoqué le moindre détail à propos de sa localisation.
«Etat de droit affaibli»
Désavouant le tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu en urgence le 5 août l’expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans, la plus haute juridiction administrative française avait estimé que la décision d’expulser l’imam vers le Maroc ne constituait pas «une atteinte grave et manifestement illégale à (sa) vie privée et familiale».
Sur Twitter, l’avocate de l’imam, Me Lucie Simon, a rétorqué que la décision du Conseil d’Etat symbolisait «un Etat de droit affaibli» et a déploré «un contexte alarmant de pression de l’exécutif sur le judiciaire». Puis ajouté : «Le combat judiciaire continue, le tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la CEDH.»
Auprès de France Bleu Nord, la maire PS de la commune, Anne-Lise Dufour-Tonini, craint les conséquences de cette affaire. «Ça fait de la publicité et j’espère que chaque fois qu’on cite son nom, il n’y a pas de nouveaux gamins qui se retrouvent devant ses vidéos, à l’écouter !»
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