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Disparition
Mikhaïl Gorbatchev, la dernière mort de l’URSS
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Mort à 91 ans, le dernier leader soviétique aura, avec sa politique de perestroïka, tenté de moderniser un pays paralysé. Coqueluche des Occidentaux, prix Nobel de la paix en 1990, il n’a pu qu’assister, après la chute du Mur, au délitement et à la chute du système communiste.
Mikhaïl Gorbatchev en 1991. (Fred Hartung/SZ. Bridgeman)
par Veronika Dorman
publié le 30 août 2022 à 22h50
Nul n’est prophète en son pays. Et certainement pas le dernier leader de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, décédé à 91 ans ce mardi 30 août. En Occident, le prix Nobel de la Paix est célébré pour avoir mis fin à la guerre froide et, bien que sans en avoir eu l’intention, au régime communiste. En Russie, il est détesté pour les mêmes raisons. Le «fossoyeur de l’URSS» est accusé d’avoir «vendu la patrie aux Américains» pendant que les Soviétiques passaient leur vie dans d’interminables files pour se procurer des denrées de première nécessité.
Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev est né le 2 mars 1931 dans la région méridionale de Stavropol, dans une famille de kolkhoziens. L’histoire familiale est celle de millions de Russes : l’un de ses grands-pères a été dékoulakisé et envoyé dans un camp en Sibérie. Il en revient au bout de deux ans, mais entre-temps, trois de ses fils ont été emportés par la famine qui a ravagé l’URSS au moment de la collectivisation forcée. Son autre grand-père a été arrêté en 1937 pour «activités antisoviétiques» et condamné à la peine capitale, à laquelle il échappe de justesse. Gorbatchev se dira marqué par ces drames. Son père, Sergueï, un kolkhozien ordinaire, a combattu pendant la Seconde guerre mondiale. Bon élève à l’école et travailleur exemplaire aux côtés de son père sur les moissonneuses-batte…
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