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Diplomatie
«Morts pour la France», start-up et grande mosquée, Macron poursuit sa visite en Algérie
Arrivé la veille, le président français continue ce vendredi une visite de trois jours en Algérie, destinée à «bâtir l’avenir» sans rien occulter du passé colonial. Il se rendra notamment à Oran.
Emmanuel Macron (à gauche), Abdelmadjid Tebboune (centre) et Bruno Le Maire (droite) participaient à un banquet au palais présidentiel algérien, ce jeudi. (Ludovic Marin/AFP)
par LIBERATION et AFP
publié le 26 août 2022 à 8h21
Après s’être recueilli ce jeudi, au premier jour de sa visite, au mémorial des martyrs algériens de la guerre d’indépendance (1954-62), Emmanuel Macron rendra ce vendredi matin un hommage aux soldats «morts pour la France». Il doit aller ce vendredi matin au cimetière européen Saint-Eugène, principal de la capitale du temps de la colonisation française de l’Algérie.
Autre temps fort de la journée, placée sous le signe de la relance du partenariat bilatéral, il rencontrera de jeunes entrepreneurs avec l’ambition de créer un incubateur franco-algérien de start-up numériques. Emmanuel Macron visitera aussi la Grande mosquée d’Alger, avec son minaret monumental, avant de rejoindre Oran (ouest), deuxième ville du pays réputée pour son ouverture d’esprit et sa créativité.
«Perspectives prometteuses»
Le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont scellé ce jeudi leur réconciliation après des mois de brouille diplomatique. A l’issue d’un entretien de plus de deux heures, dans la soirée, les deux dirigeants ont fait montre de courtoisie et d’optimisme. Tebboune, qui était allé à l’aéroport pour accueillir son invité, s’est félicité de «résultats encourageants» qui permettent de «tracer des perspectives prometteuses dans le partenariat spécial qui nous lie». France et Algérie vont relancer plusieurs comités intergouvernementaux notamment dans les domaines économique et stratégique, a-t-il annoncé.
La visite coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l’indépendance de l’Algérie en 1962. Le président français a souligné la volonté des deux pays de regarder vers l’avenir et «travailler ensemble sur ce «passé commun […] complexe, douloureux». Alger et Paris vont créer «une commission mixte d’historiens» afin de «regarder l’ensemble de cette période historique», «du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté […] d’accès complet à nos archives», a dit Emmanuel Macron.
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Les deux dirigeants ont aussi abordé la situation du Mali, d’où l’armée française vient de se retirer, du reste du Sahel, de la Libye et du Sahara occidental qui «requièrent des efforts conjugués pour consolider la stabilité dans la région», a relevé Abdelmadjid Tebboune. Le Sahara occidental, revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, exacerbe la rivalité régionale entre l’Algérie et le Maroc, qui revendique la «marocanité» de ce territoire.
Les livraisons de gaz algérien à l’Europe sont aussi dans tous les esprits, même si l’Elysée assure que ce n’est «pas l’objet de la visite». Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Algérie, premier producteur de gaz en Afrique et l’un des dix premiers au monde, est très sollicitée par des Européens pressés de réduire leur dépendance à l’égard du gaz russe.
Autre question délicate entre les deux pays : celle des visas attribués par la France, dont le nombre a été divisé par deux. Emmanuel Macron y a fait allusion jeudi en évoquant des décisions prises pour «une mobilité choisie» en faveur des sportifs, entrepreneurs ou universitaires afin de «bâtir davantage de projets communs».
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