dimanche 27 février 2022

- nouveau courriel à l'Elysée

 

Le 26/02/2022 à 11:48, Bertrand Fessard de Foucault a écrit au secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler : " la France se tient aux côtés des Ukrainiens " - suite I


Monsieur le Secrétaire général,

pouvez-vous mettre sous les yeux du Président ce message ainsi que celui en annexe qu'une panne de réseau m'a empêché de vous adresser à ses heure et date.

1° le défi des dictatures aux démocraties, patent depuis l'arrivée de Xi Jinping au pouvoir en Chine et le début des annexions de Poutine en Ukraine (l'annexion de la Crimée, république séparatistes auto-proclamées dans l'extrême-est) : 2012 et 2014, tourne aux réveil des peuples, au moins dans l'ancienne Union soviétique.

Quoique en complète inégalité militaire, l'Ukraine résiste à l'envahisseur, Kiev aussi et le président Zellinski devient l'icône de la liberté - mais il y a eu avant lui Imre Nagy, Dubcek, Allende, et d'autres, tous admirables – et l'Arménie, la Géorgie manifestent leur sympathie à l'Ukraine tandis que les Kazakhs, malgré les quelques jours de concours russe au "maintien de l'ordre" en Janvier, refusent d'envoyer un contingent à l'appui des Russes en Ukraine.

Le crescendo des arguments de Poutine pour intervenir depuis quelques jours, fait s'interroger sur la conscience qu'il a de sa position, et peut-être même sur son état de santé à près de 70 ans et de vingt-cinq ans de "règne" : dénazifier, démilitariser des toxicomanes... !!!

2° il nous faut aider l'Ukraine, pas seulement en finances et en livraison d'armes, mais en

* en encourageant des volontaires de l'Europe “occidentale”, notamment en France, à aller augmenter les forces nationales ukrainiennes. Le précédent (puisque ces jours-ci l'Histoire a sa réplique dans tous les détails de ce qui fut vécu entre 1930 et 1945) de la guerre d'Espagne, de la “non-intervention” mais des contingents de volontaires. Et puisque les Russes ont leurs commandos Wagner, pourquoi pas nos troupes mais pas en uniforme ?

* montant une garde politique très rapprochée du président Zelinski : que les chefs d'Etat ou de gouvernement de l'Union s'invitent à tour de rôle à la présidence ukrainienne et y demeurent ostensiblement. Il sera alors impossible de tuer ou d'enlever le président rebelle au dessein de plus en plus fou de Poutine, qui ajoute à sa cynique et sa tragique fresque des feintes, des apparences d'ouverture.

* à l'instar des migrants, payant si souvent de leur vie, le droit moral d'être accueillis chez nous, la liberté de l'Ukraine d'adhérer à l'Alliance atlantique doit être reconnue, et suivie d'effet. Elle paye assez cher l'expression de ses souhaits et ce dont le Kremlin l'a soupçonnée depuis dix ans. Comme vous l'avez excellemment dit, Monsieur le Président : Poutine, par sa folie, crée exactement ce qu'il redoutait jusque là sans raison.

3° cette épreuve de force où le tropisme humain inextinguible vers la liberté en tout s'exprime aussi spectaculairement que les révoltes de 1953, 1956, 1968 et de 1989, cette dernière victorieuse, car Gorbtachev avait saisi la légitimité de cette aspiration y compris dans son empire propre, doit nous amener à nous renouveler résolument :

* faire une nouvelle alliance à partir de l'expérience, en organisation et en texte, de l'Alliance Atlantique, mais désormais ouverte à tous les Etats démocratiques (à peine de suspension s'ils cessent de l'être) de tous les continents

* inventer et bâtir une structure de confiance entre l'Union européenne et la Fédération de Russie

* chez nous, l'élection directe de la tête de l'Union européenne et, en France, à l'occasion du nouveau quinquennat, une pratique sincère de la démocratie à l'échelle nationale. Ce ne peut être des conventions citoyennes ou des "grands débats", mais le découplage des élections présidentielle et législative par le retour au septennat, l'obligation du referendum dans certaines matières qu'énumérera la révision constitutionnelle, la légalisation du vote blanc et le quorum de participation faute de quoi tout scrutin, dans les institutions publiques, sera nul.

J'espère, Monsieur le Président de la République, grâce à l'entremise amicale de votre Secrétaire général, qu'à la lumière terrible de la guerre d'Ukraine et dans l'éventualité d'une confrontation nucléaire, vous saurez assumer ces responsabilités de création et de sincérité.

Croyez en mes sentiments constants – vous les connaissez – et très attentifs.



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