lundi 31 décembre 2018
dimanche 30 décembre 2018
samedi 29 décembre 2018
vendredi 28 décembre 2018
jeudi 27 décembre 2018
mercredi 26 décembre 2018
mardi 25 décembre 2018
lundi 24 décembre 2018
dimanche 23 décembre 2018
samedi 22 décembre 2018
ne nous faites pas manquer cette chance historique pour notre République
Couriellé à
l’Elysée et à Matignon
chère Madame,
ne nous faites pas manquer cette chance historique pour notre République - qui, faussement sous le n° 5 qu'elle a en pratique perdu depuis l'instauration du quinquennat, est de moins en moins comprise, puisqu'il en est abusé, et de moins en moins aimée... Ce " grand débat national ", oui ! pas seulement les cahiers de doléance d'antan, mais l'imagination collective, la dialectique des échanges (tout ce qui devrait naturellement être déjà la manière en conseil des ministres) et entre gens se connaissant. Le volontariat pour des réunions en mairie. Sans doute une proposition gouvernementale de points à traiter obligatoirement et au minimum, mais "le gros" à la discrétion des participants. Seul "cadrage", la date de remise des copies. Dans l'intervalle, aucun projet de loi concernant nos institutions ou les grandes structures de nos acquis nationaux (fiscalité, retraites... comprises). Un arrêt sur image - national, sérieux - pour qu'une autre désastreuse mais criant le déclin de notre démocratie : les Champs-Elysées en feu, l'Arc-de-Triomphe profané, se voit substituer celle de notre concorde.
L'exploitation des contributions se fera ensuite, elle aussi organisée d'une manière ouverte.
Or, il a été dit hier après-midi que ce ne serait que des réunions, au seul niveau régional, de cent personnes par région, et tirées au sort.
Il est temps, pendant cette trêve des confiseurs, de faire mentir l'adage : chassez le naturel, il revient au galop.
Le Président et le gouvernement ont un intérêt vital à faire confiance au pays et à réapprendre la sincérité de la démocratie.
Voeux chaleureux et déférents en ce sens.
vendredi 21 décembre 2018
jeudi 20 décembre 2018
mercredi 19 décembre 2018
la Chine : couriellé au conseiller diplomatique du président de la République
Avez-vous, cher Philippe, regardé sur Arte hier soir ce documentaire sur Xi Jin Ping ? Avez-vous lu les mémoires de Claude Martin (moi pas encore...) ? Témoignages d'anciens ambassadeurs américain et britannique en Chine. Nos diplomates absents. Résumé que je ne me faisais pas malgré mes inquiétudes : module sur la face cachée de la Lune, Djibouti et 7.000 hommes, les "sommets" sino-africains et l'exportation d'un modèle de développement économique par un régime non-démocratique. Merkel, à son avènement, la première à dénoncer Guantanamo, et à ma connaissance seule à avoir dénoncé, face à face, à Pékin, en Mai dernier, le système du "crédit social". Xavier Musca, quand à la fin de 2006, j'avais cherché à retrouver une place et un emploi, une utilité dans nos administration dont celle de mon origine (D.R.E.E. et Finances), m'avait dit n'avoir aucune idée sur la Chine. Il était alors directeur du Trésor et deviendrait n° 2 à l'Elysée avec NS. Vous et vos adjoints suivez-vous les investissements chinois chez nous et dans le monde ? Le Président en délibère-t-il ? "Evidemment", toujours pas la médecine radicale pour l'Europe et remettant tout le monde, Anglais compris, à la table d'écriture de nouveaux textes : l'élection directe d'un président ou d'une présidente de l'Union. Je suis angoissé.
mardi 18 décembre 2018
lundi 17 décembre 2018
crise nationale - suite
Couriellé à l’Elysée, lundi 17 décembre 2018 à 06 heures 51 : sincérité Cher Monsieur le Secrétaire général, un gage décisif de sincérité sera donné - après les promesses d'ajustements fiscaux et autres pour le niveau de vie - en retirant tout projet de loi de révision constitutionnelle ainsi que de lois organiques touchant l'organisation des pouvoirs publics, en sorte que "le grand débat national" soit - entre autres le début d'une vraie compréhension par nous tous de la Cinquième République (telle que voulue et pratiquée par le général de Gaulle) et donc d'une nouvelle adoption par les Français de leur Constitution, rendue à elle-même. Ce retrait signifiera que ce sont les Français qui vont avoir, sur le fond et dans la forme, l'initiative de la prochaine révision. Celle-ci à l'évidence de toutes les réclamations - notamment des gilets jaunes à qui nous devons la reconnaissance qu'une question sociale ne se tranche que par la politique - aura pour pièce maîtresse l'initiative populaire (nous disons maintenant : citoyenne) du referendum. Son inscription dans la révision de 2008 a été mensongère : aucun texte d'application, et surtout esquive possible par une auto-saisine du Parlement. Le vote blanc et donc un quorum de participation pour que tout scrutin dans toute instance publique soit valable, est du même tonneau. Ce qui se vit maintenant est un retour à beaucoup de vérités. Le jeu de masques depuis des années - accentué par la manière d'exercer le pouvoir depuis le printemps de 2017 - aura été la responsabilité de tous, pas seulement des acteurs politiques, mais des médias, des commentateurs et des "corps intermédiaires" encadrant de fait une tolérance populaire qui n'a pas de précédent chez nous. Ce retour la vérité s'il est, de coeur et d'esprit, totalement assumé et garanti par le Président de la République, donnera à M. Emmanuel Macron une stature et une place dans notre Histoire qu'il avait cherchées autrement et par un chemin qui s'est avéré une dangereuse impasse. Viendra ensuite la nécessaire cause européenne qui attend d'urgence notre initiative. Je me permets par un prochain courrier postal de vous confier une lettre pour le Président, et vous remercie par avance pour votre amical truchement. Chaleureusement. N B D'un ami d'enfance, je viens de recevoir ceci :
Le 15/12/2018 à 17:38, Jean-Claude Caillaux a écrit :
Un homme providentiel : non seulement une utopie mais une illusion. davantage même : un mensonge.
Toute la tradition juive (dont nous sommes les hôtes, ne l'oublions pas) nous enseigne le refus des idoles. Jésus, lui-même, s'est présenté comme celui-là qui s'efface, laissant vide la place du pouvoir qu'il aurait pu prendre (cf. Ph 2, 7, et aussi les récits de la Nativité et de La Croix).
Il est urgent de dire à tous qu'il n'y a personne à attendre comme le messie..., sinon certains mettront, à la place qui devrait rester vide (occupée cependant certes pour la nécessité de gouverner, mais occupée d'une manière telle qu'elle est libre de toute idolâtrie), des non-serviteurs qui nous conduiront vers des terres sans droits de l'homme et sans liberté, sans égalité ni fraternité. Le règne de l'idole en place du service.
La seule légitimité de celui qui gouverne, qui qu'il soit, c'est de rendre possible au plus faible de vivre dans la dignité humaine. Si cela était réalisé nous aurions à la tête des pays des serviteurs, ne cherchant rien d'autre que la vie pour tous dans la justice. "Justice et paix s'embrasse", dit magnifiquement le psaume, et même un gouvernement mondial deviendrait possible. (Je rêve et ne suis pas raisonnable, bien sûr je sais...).
Notre démocratie (dont l'origine est l'Evangile et non pas la cité grecque, comme on le dit sans trop réfléchir...) nous enseigne le service, c'est-à-dire la place laissée aux plus pauvres, comme centre et coeur du monde commun.
Comment pouvons-nous imaginer un seul instant une société vivant dans la liberté et la justice si nous ne consentons pas, enfin !, à donner leur place à ceux qui ne sont pas habilités à penser ni à construire l'avenir et le présent ?
Le père Joseph Wresinski écrivait que "les instruits finissent toujours pas penser à a Pace des autres" !
Amicalement.
Jean-Claude
dimanche 16 décembre 2018
samedi 15 décembre 2018
vendredi 14 décembre 2018
jeudi 13 décembre 2018
mercredi 12 décembre 2018
mardi 11 décembre 2018
lundi 10 décembre 2018
dernières suggestions pour l'allocution présidentielle de ce soir
Couriellé
à l’Elysée - lundi 10 décembre 2018, à 08 heures 35 : pour
ce soir - la politique est affaire de sentiment
Cher Monsieur le Secrétaire général,
ce qui suit pour le Président si vous voulez bien le lui donner. Merci. sentiments et voeux chaleureux. L'essentiel, est cette immersion en lui-même du Président d'ici ce soir
citation -
Monsieur le Président de la République,
vous et les Français, vous devez retrouver votre liberté, nous devons nous retrouver. Ce n'est ni fidélité à un programme, le vôtre, ni fidélité aux revendications ponctuelles qui sont connues et exprimées, nous le savons, ni fidélité aux intérêts, ils sont criants et pas toujours bien placés. Fidélité à nous-mêmes et à ce que nous sommes dans le fond, qui fait que tant d'hommes et de femmes ces années-ci ou à toutes époques, choisissent la France non pour une carrière ni pour de l'argent ni - pas principalement - pour la sécurité ou le mieux vivre, mais par dilection pour la personne morale si existante : la France dont nous avons hérité et que nous faisons.
Que l'on apprécie ou pas votre manière depuis dix-huit mois,vos décisions et changements par la contrainte la plus subtile, une sorte de désarmement des volontés et une disparition des "corps intermédiaires", vous êtes - vous seul et par l'onction de votre élection, même si elle a été circonstancielle, presque par défaut - vous êtes le seul, tel que vous êtes placé dans les institutions et dans le moment - à pouvoir rétablir unisson et communion. C'est bien davantage que des " mesures concrètes... au plus près du terrain ". Il s'agit d'une nouvelle dialectique psychologique, chacun, à commencer par vous-même, ré-aimant et apprenant la démocratie, la confiance dans la lucidité de chacun, encore plus que que dans la seule sincérité de l'expression des besoins.
Je n'ai aucun mot, aucune recette à vous suggérer. Comme je me suis permis de vous l'écrire hier soir, c'est de répondre à une attente générale, faite d'attentes disparates et contradictoires selon les situations, les parcours, les intérêts, les groupements et associations de chacun : sexe, classe d'âge, etc. et c'est à vous de lier ces attentes disparates en une attente générale. Un appel de vous qui sera la réponse à une attente. En ce sens, e au fond de lui-même, chacun souhaite et attend que vous réussissiez ce soir. Si vous manquez, nous entrons ans l'inconnu et la longueur, l'amplitude d'une crise dont nous savons peu car elle est mentale, car elle est défiance.
J'ajoute que si vous réussissez, vous donnez aux autres démocraties un signal : chacune est malade parce qu'elle n'est plus aimée en tant que telle, quelle que soit la diversité et la qualité ou les défauts de gouvernance de nos homologues. Le danger planétaire est là. Il est probant que l'Arc de Triomphe ait été profané. Nous savons que nous avons à nous reprendre. La suite et le reste sera gestion, le Premier ministre en a la capacité, un gouvernement d'une dizaine de membres et d'union nationale offert à tous les partis et mouvements, mêmes dits extrêmes ou excessifs. La dissolution, un peu plus tard, selon ce qui aura été obtenu par cette union. L'élection au Parlement européen, seulement d'objet européen, et que ce Parlement soit constituant.
J'espère. Hier soir, nos télévisions. Le dialogue Anny Duperey / Cohn-Bendit, la capacité d'Alain Duhamel pour caractérise notre moment et vos tâches du fait de l'âge (qui voisine le mien) et donc d'un demi-siècle d'observation vécue de nos personnages et paysages politiques. Ce qui a suscité en moi ce réflexe : nous n'avons nationalement pas le choix, il faut que vous réussissiez. Pas en programme, mais en personnalité.
Mektoub, comme l'on dit en arabe.
Si ! une annonce choc, disant la confiance en notre avenir, notre jeunesse : abaisser à seize ans la majorité électorale.
fin de citation.
Je sais, Monsieur le Secrétaire général, que - bien davantage que mes lettres et précédents messages pour le Président par votre aimable truchement - ce que je vous ai confié hier et vous confie maintenant, est inusuel de ton et de fond. C'est pourtant ce registre de l'affectif et du transversal, oui : du transcendant en politique, qu'il faut rouvrir. Maurice Couve de Murville me disait que la politique est affaire de sentiment, tout simplement parce qu'il s'agit d'humain et non de choses.
dimanche 9 décembre 2018
suggéré à l'Eysée
Courriel
à Alexis Kohler, dimanche 9 décembre 2018, 21 heures 54 :
d’ici demain soir
Monsieur le Secrétaire
général,
pouvez-vous donner ce
message au Président, aussi tôt que cela sera possible.
citation
Monsieur le Président de la
République,
les Français ne savent rien
de vous, malgré dix-huit mois d'images, de phrases, de décisions.
Ce qui a cristallisé avec les "gilets jaunes", mais aurait
pu l'être avec les agriculteurs et les élèves, mais le "tout
venant" des gilets est le plus éloquent, c'est la rencontre
avec vous, refusée de part et d'autre. L'impossible compréhension
entre vous et eux, alors que votre conception de l'exercice du
pouvoir en direct sur tous les sujets et avec tous, suppose cette
compréhension mutuelle (synonyme d'estime).
C'est cela qu'il faut
établir et qui s'est de plus en plus manqué depuis votre élection.
Solution pour la vie des
années à venir, et pour ce que vous allez donner de vous-même
demain soir. Ne consultez plus personne, pensez par vous-même, pas
en fonction de ce qui est commenté : recul, votre projet initial à
sauvegarder, que lâcher ? tout est hors sujet, c'est technique,
c'est politique, c'est crise avec des issues très pratiques, la
dissolution de l'Assemblée nationale, votre démission car bien
d'autres avenirs vous sont possibles. La question est psychologique.
Que commence quelque chose entre vous et les Français.
Faire ressentir aux
Français, nous faire ressentir qui vous êtes, ce que vous voulez
faire et vivre avec nous qui vous avons confié le pouvoir, et en ce
moment-ci de l'évolution mondiale, notre destin pour peut-être
longtemps, en conséquence de votre exercice du pouvoir, rien à voir
avec votre longévité politique. Faire ressentir ce que vous vivez,
comprenez de la France en tant que telle, oui : votre idée de la
France. Le bien commun, notre bien commun, notre ambition à tous, le
faire sentir vous-même.
Demain, ne lisez plus, ne
consultez plus, laissez-vous envahir par ce moment où il vous faut
nous rencontrer. La haine comme l'amour en politique, et il y a
beaucoup de haine envers vous, ces jours-ci, bâtit une réelle
intimité entre "ennemis". Que cette intimité devienne
positive. Le général de Gaulle : le début de ses mémoires, une
certaine idée de la France. Sa manière parfois d'une halte en
silence, sans audiences, sans papier, immobile à sa table, le bureau
devenant obscur avec la nuit venant à l'Elysée.
Dites et écrivez brièvement
ce qui vous viendra. L'envie, l'ambition d'être et de faire avec
nous. En conclusion accessoire, laissez au Premier ministre l'annonce
détaillée de mesures immédiates qui alourdirait votre moment avec
nous, mais que vous lui aurez demandé de prendre, ce qui est et
devrait être le processus de vous à lui. L'âme, demain soir.
L'exécution ensuite, toutes délibérations à quelques niveaux que
ce soient ou dans quelques formes que ce soient, ne sera possible que
si - demain soir - enfin nous commençons de vous connaître et
comprendre. En bien, en humain.
fin de citation
Chaleureuses pensées à
vous, cher Monsieur le Secrétaire général, et voeux pour le
Président. Organisez sa paix, sa solitude demain : ce seront son
inspiration.
samedi 8 décembre 2018
vendredi 7 décembre 2018
courriel au secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler – vendredi 7 décembre 2018 à 15 heures : après-demain et ensuite … ce sera trop tard
Cher Monsieur le Secrétaire général,
tous ces derniers jours ne sont donnés - par le gouvernement et indirectement selon des propos dits par le Président - que des signaux de peur.
Il est maintenant indiqué que le Président s'adressera aux Français au début de la semaine prochaine, comme si ce qu'il doit nous dire dépend de " l'acte IV ", c'est à dire de ce qui se sera passé demain.
Je souhaite que le président de la République s'adresse à nous dès ce soir, quelques minutes, à la de Gaulle - la référence vaut en méthode et en succès. Pour simplement affirmer ce qui doit être : l'ordre est une responsabilité de l'Etat, le Président est chef de l'Etat. La responsabilité du maintien de l'ordre ne se délègue pas aux manifestants, à leur sagesse, et encore moins aux "casseurs". Cela affirmé clairement et en justifiant ainsi les moyens et les précautions mis en oeuvre par l'Etat partout et par les collectivités territoriales, le Président - sans rien aborder du fonde des revendications et des réponses déjà données ou allant être données, peut affirmer son voeu chaleureux et ardent de la réconciliation entre Français et tous habitants de France, spécialement entre les Français et leurs dirigeants, dont il est le seul élu nationalement. Voeux de compréhension et écoûte mutuelle, et pour la réalisation, il sait ce qui lui incombe et va désormais tout faire pour incarner cette attente, y contribuer par lui-même et très personnellement.
" Surtout quand les temps sont difficiles et pressants, le pouvoir s'apprend et se réapprend - je le comprend plus fortement maintenant que jamais quand vous me souteniez bien davantage - et la paix, l'élan civils se veulent et se structurent. Je dissous donc l'Assemblée nationale pour que fond et forme soient librement discutés et exposés, à l'épreuve et à l'expérience de ces dix-huit mois, et que s'adoptent ou se ré-adoptent par nous tous nos ambitions et nos moyens de les atteindre. A premier rang, notre jeunesse - je n'en suis pas encore très éloigné, moi-même ... - doit elle surtout contribuer à la décision, au débat pour que nos perspectives ainsi choisies soient d'abord les leurs. Elle aura, pour cette élection et toutes celles à venir, désormais le droit de voter dès seize ans. Il était anormal qu'à seize ans on soit pénalement responsable, mais pas politiquement.
Je suis à votre écoute, à votre disposition. Les médias d'aujourd'hui nous permettent de nous regarder mutuellement, d'échanger : continuons de ne pas nous en priver ".
Voilà ce que pourra dire le Président, d'ici quelques heures, ce soir. Et l'acte IV sera une heureuse tombée du rideau.
Voeux et pensées, le Président, vous-même qui en êtes si proche et voulez bien lui communiquer cela.
jeudi 6 décembre 2018
discours radioffusé le 30 mai 1968 . image fixe : la cour de l'Elysée - le général de Gaulle Charles de Gaulle
Françaises, Français,
Étant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine j’ai envisagé depuis vingt-quatre heures toutes les éventualités sans exception qui me permettraient de la maintenir. J’ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. J’ai un mandat du peuple, je le remplirai.
Je ne changerai pas le premier ministre dont la valeur, la solidité, la capacité méritent l’hommage de tous. Il me proposera les changements qui lui paraîtront utiles dans la composition du gouvernement. Je dissous aujourd’hui l’assemblée nationale. J’ai proposé au pays un référendum qui donnait aux citoyens l’occasion de prescrire une réforme profonde de notre économie et de notre université et en même temps de dire s’ils me gardaient leur confiance ou non par la seule voie acceptable, celle de la démocratie. Je constate que la situation actuelle empêche matériellement qu’il y soit procédé. C’est pourquoi j’en diffère la date.
Quant aux élections législatives, elles auront lieu dans les délais prévus par la Constitution, à moins qu’on entende bâillonner le peuple français tout entier en l’empêchant de s’exprimer en même temps qu’on l’empêche de vivre par les mêmes moyens qu’on empêche les étudiants d’étudier, les enseignants d’enseigner, les travailleurs de travailler. Ces moyens, ce sont l’intimidation, l’intoxication et la tyrannie exercées par des groupes organisés de longue main en conséquence, et par un parti qui est une entreprise totalitaire même s’il a déjà des rivaux à cet égard.
Si donc cette situation de force se maintient, je devrai, pour maintenir la République, prendre, conformément à la Constitution, d’autres voies que le scrutin immédiat du pays. En tout cas, partout et tout de suite, il faut que s’organise l’action civique. Cela doit se faire pour aider le gouvernement d’abord, puis localement les préfets devenus ou redevenus Commissaires de la République, dans leur tâche qui consiste à assurer autant que possible l’existence de la population et à empêcher la subversion à tout moment et en tout lieu.
La France en effet est menacée de dictature. On veut la contraindre à se résigner à un pouvoir qui s’imposerait dans le désespoir national, lequel pouvoir serait alors évidemment essentiellement celui du vainqueur, c’est-à-dire celui du communisme totalitaire.
Naturellement, on le colorerait pour commencer d’une apparence trompeuse en utilisant l’ambition et la haine de politiciens au rancart. Après quoi ces personnages ne pèseraient pas plus que leur poids, qui ne serait pas lourd. Eh bien non, la République n’abdiquera pas, le peuple se ressaisira, le progrès, l’indépendance et la paix l’emporteront avec la liberté.
Vive la République.
Vive la France!
de Gaulle, le 30 Mai 1968 et le début du dénouement d'événements et de complexités ayant leur analogie avec ce que nous vivons en ce moment
Cher Monsieur le Secrétaire général,
permettez-moi d'insister : la dissolution. Une décision de tous les Français en connaissance de cause : ces dix-huit mois en fond et en forme, ainsi que la manière par le Président d'exercer le pouvoir. C'est ce que lui-même sent bien : nous ne détricoterons pas ce que nous avons fait pendant ces dix-huit mois.
Communication...
1° le maintien de l'ordre et la sécurité des personnes comme des biens est la responsabilité de l'Etat, du gouvernement. Une responsabilité qui ne se délègue pas aux fauteurs de troubles, aux casseurs, ni surtout à ceux qui manifestent, dans la certitude qu'ils ne sont pas écoutés autrement
2° l'Etat et le gouvernement n'ont à afficher ni peur ni satisfaction : ils font leur devoir
3° évoquer une prime (de risque ?) pour les fonctionnaires du maintien de l'ordre samedi, serait les traiter en mercenaires et non en citoyens des plus exemplaires
4° le Président de son élection à son retour dimanche de Buenos-Aires avait habitué les Français à une communication très fréquente et directe. Depuis dimanche, sont distillées des phrases ou des indications attribuées au Président et dont sont attributaires tel média ou tel organe de presse, comme si le Président redoutait maintenant la "scène", les projecteurs, le regard
5° quand le Premier ministre mardi a annoncé ce que le gouvernement lâchait en lest, la rumeur a été dite que le Président aurait voulu davantage : donner le moindre sentiment d'une divergence, en ce moment, serait catastrophique. Il sera temps pour l'Histoire et après le dénouement quel qu'il soit, de les dire ou commenter
L'épreuve...
le Président a su discerner le champ libre de l'élection présidentielle. Il n'a pas su dire (encore) aux Françaises et aux Français les perspectives qu'ouvraient les réformes de ces dix-huit mois ni celles à venir immédiatement, et de tous ordres. Il a su rendre désert le champ politique français en fascinant les médias et commentateurs, ses soutiens sans s'interroger si ce serait ou bénéfique à terme. Il est maintenant - seul - en question devant l'opinion publique française et devant l'étranger. Le vrai savoir-faire politique : dénouer une crise et en faire un rebond, est maintenant à démontrer.
Il y a plus de points communs que de différences entre les "événements de Mai" et ceux que nous vivons à présent. Et il y a l'exemple - la jurisprudence du général de Gaulle. En pièce jointe, son discours du 30 Mai 1968 : abattu de tristesse depuis trois semaines, "mon" grand homme vaincu, je suis allé place de la Concorde, dès que s'est achevé le discours radiodiffusé improviste atour de 14 heures. Je n'habitai pas loin. L'"amphi-corps" pour la sortie de ma promotion de l'E.N.A. avait lieu le lendemain. J'ai choisi de redoubler la dernière année, n'obtenant pas ce que je souhaitais. Joie, bonheur, profondeur qui m'ont déterminé jusqu'à ce jour. Scenario se répétant pour la non-dévaluation le 25 Novembre 1968. Savez-vous ? qu'il est facile de faire comme de Gaulle : répondre à ce que l'on ressent des Français.
Françaises, Français,
Étant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine j’ai envisagé depuis vingt-quatre heures toutes les éventualités sans exception qui me permettraient de la maintenir. J’ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. J’ai un mandat du peuple, je le remplirai. Je ne changerai pas le premier ministre ... Je dissous aujourd’hui l’assemblée nationale... aux citoyens l’occasion de prescrire une réforme profonde de notre économie et de notre université et en même temps de dire s’ils me gardaient leur confiance ou non par la seule voie acceptable, celle de la démocratie...
N'ayez pas peur, ne prêchez pas la peur, risquez une tout autre suite pour le mandat décerné, trop circonstanciellement en Mai 2017.
Sentiments attentifs et déférents. Surtout très reconnaissant que vous mettiez ce message comme les trois précédents que je vous redonne, sous les yeux du président de la République.
permettez-moi d'insister : la dissolution. Une décision de tous les Français en connaissance de cause : ces dix-huit mois en fond et en forme, ainsi que la manière par le Président d'exercer le pouvoir. C'est ce que lui-même sent bien : nous ne détricoterons pas ce que nous avons fait pendant ces dix-huit mois.
Communication...
1° le maintien de l'ordre et la sécurité des personnes comme des biens est la responsabilité de l'Etat, du gouvernement. Une responsabilité qui ne se délègue pas aux fauteurs de troubles, aux casseurs, ni surtout à ceux qui manifestent, dans la certitude qu'ils ne sont pas écoutés autrement
2° l'Etat et le gouvernement n'ont à afficher ni peur ni satisfaction : ils font leur devoir
3° évoquer une prime (de risque ?) pour les fonctionnaires du maintien de l'ordre samedi, serait les traiter en mercenaires et non en citoyens des plus exemplaires
4° le Président de son élection à son retour dimanche de Buenos-Aires avait habitué les Français à une communication très fréquente et directe. Depuis dimanche, sont distillées des phrases ou des indications attribuées au Président et dont sont attributaires tel média ou tel organe de presse, comme si le Président redoutait maintenant la "scène", les projecteurs, le regard
5° quand le Premier ministre mardi a annoncé ce que le gouvernement lâchait en lest, la rumeur a été dite que le Président aurait voulu davantage : donner le moindre sentiment d'une divergence, en ce moment, serait catastrophique. Il sera temps pour l'Histoire et après le dénouement quel qu'il soit, de les dire ou commenter
L'épreuve...
le Président a su discerner le champ libre de l'élection présidentielle. Il n'a pas su dire (encore) aux Françaises et aux Français les perspectives qu'ouvraient les réformes de ces dix-huit mois ni celles à venir immédiatement, et de tous ordres. Il a su rendre désert le champ politique français en fascinant les médias et commentateurs, ses soutiens sans s'interroger si ce serait ou bénéfique à terme. Il est maintenant - seul - en question devant l'opinion publique française et devant l'étranger. Le vrai savoir-faire politique : dénouer une crise et en faire un rebond, est maintenant à démontrer.
Il y a plus de points communs que de différences entre les "événements de Mai" et ceux que nous vivons à présent. Et il y a l'exemple - la jurisprudence du général de Gaulle. En pièce jointe, son discours du 30 Mai 1968 : abattu de tristesse depuis trois semaines, "mon" grand homme vaincu, je suis allé place de la Concorde, dès que s'est achevé le discours radiodiffusé improviste atour de 14 heures. Je n'habitai pas loin. L'"amphi-corps" pour la sortie de ma promotion de l'E.N.A. avait lieu le lendemain. J'ai choisi de redoubler la dernière année, n'obtenant pas ce que je souhaitais. Joie, bonheur, profondeur qui m'ont déterminé jusqu'à ce jour. Scenario se répétant pour la non-dévaluation le 25 Novembre 1968. Savez-vous ? qu'il est facile de faire comme de Gaulle : répondre à ce que l'on ressent des Français.
Françaises, Français,
Étant le détenteur de la légitimité nationale et républicaine j’ai envisagé depuis vingt-quatre heures toutes les éventualités sans exception qui me permettraient de la maintenir. J’ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. J’ai un mandat du peuple, je le remplirai. Je ne changerai pas le premier ministre ... Je dissous aujourd’hui l’assemblée nationale... aux citoyens l’occasion de prescrire une réforme profonde de notre économie et de notre université et en même temps de dire s’ils me gardaient leur confiance ou non par la seule voie acceptable, celle de la démocratie...
N'ayez pas peur, ne prêchez pas la peur, risquez une tout autre suite pour le mandat décerné, trop circonstanciellement en Mai 2017.
Sentiments attentifs et déférents. Surtout très reconnaissant que vous mettiez ce message comme les trois précédents que je vous redonne, sous les yeux du président de la République.
mercredi 5 décembre 2018
mardi 4 décembre 2018
lundi 3 décembre 2018
nouveau courriel de suggestions à l'Elysée et à Matignon
Bertrand Fessard de
Foucault a écrit à Alexis Kohler à 16 heures, le lundi 3 Décembre
2018 :
de Gaulle et le
peuple
Juillet 1789, Louis XVI : " Mais c'est une révolte ! " - " Non ! Sire. C'est une révolution ". Monsieur le Secrétaire général, le Président, dès son retour parmi nous, a constaté les faits - scandaleux et sans précédent - autour de la place Charles-de-Gaulle Etoile : l'Arc lui-même, l'avenue Kléber, pour le moins à Paris. Mais il n'a pas répondu sur le fond, il ne répond pas aux manifestants : les gilets jaunes qui sont ce qu'ils sont par procuration de presque tous les Français, maintenant les élèves et étudiants chargés à Thionville (ville calme et "bourgeoise" où j'ai failli être candidat en 1980) et à Hayange et qui font grève en Loire Atlantique. Effets : Donges, déjà un temps... Vous êtes plus informé que moi de ce qui bouge, se projette. Il est acquis, le pays le comprend, que le Président ne changera pas de cap ! Soit ! mais pour que réussissent et "prennent" les recettes, les réformes ... il faut que les Français y adhèrent. Donc, le décident plus clairement et positivement que lors de l'élection présidentielle, si circonstancielle. Donc :la dissolution. Elle est moins risquée qu'il n'y paraît. La majorité constituée avec tellement d'abstentions il y a dix-huit mois va en devenir adulte. Chacun des élus de la République en marche ne sera plus "robotisé" en tous votes à l'Assemblée ou pour "choisir" les instances dirigeant le mouvement, mais devra défendre lui-même et sur ses lieux-propres le bilan des dix-huit mois de gouvernement. Le Président lui-même s'engagera personnellement et à fond pour expliquer bien mieux ce qu'il fait, ce qu'il va faire, et surtout... surtout... ce à quoi cela nous mène. La dissolution au plus vite, la nouvelle assemblée élue en Janvier et au travail en Février. Les élections européennes n'ont de sens que si une forte initiative du Président de la République propose une novation de l'Union. Celle-ci, je la suggère depuis dix-huit mois. /La dissolution, comme en Novembre 1962 pour répondre à une motion de censure : l'actuelle est populaire. La dissolution, comme le 30 Mai 1968, qui sortit le pays - déjà d'un chaos - et le général de Gaulle s'engagea à fond. Et gagna. Ce fut le Premier ministre qui fit plus que le lui suggérer : Georges Pompidou. Et nous nous retrouverons dans la Cinquième République d'origine, donc en démocratie : tout scrutin national engageant le président de la République et pouvant - éventuellement - le sanctionner. Fin des automatismes, déterminant notre vie publique depuis 2002... De Gaulle : et que serait le président de la République, s'il vous plaît, s'il ne voyait grand dans cette grande affaire. Faites, s'il vous plaît, le Président et vous. Sentiments déférents et d'espérance.
dimanche 2 décembre 2018
violences à Paris . Google – interrogé dimanche 2 décembre 2018 à 10 heures
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«Gilets jaunes» : à Paris, les forces de l'ordre débordées par des ...
Violences à Paris: la majorité choquée, l'opposition accuse
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« Gilets jaunes » : une troisième journée de mobilisation marquée par ...
Gilets jaunes»: une mobilisation encore en baisse, scènes de violence ...
Après les heurts à Paris : "je n'accepterai jamais la violence", dit Macron
Gilets jaunes: scènes de violence à Paris - L'Express
Il y a 1 jour - À l'aube de la
troisième semaine de mobilisation des gilets jaunes, la capitale est
le théâtre de scènes de guerilla urbaine.
samedi 1 décembre 2018
couriellé à l’Elysée et à Matignon, à 23 heures 16 : couper court
Monsieur le Secrétaire général, chère Madame,
je me permets de vous courieller à tous deux ensemble, par exception.
Le génie de la Cinquième République est qu'il y ait un président avec toutes prérogatives pour s'imposer non aux autres acteurs et institutions publiques, mais face aux circonstances. Il ne doit pas gouverner. Il est un recours et un garant. Le génie de notre République est qu'il y ait un Premier ministre, chef d'une majorité parlementaire, responsable devant l'Assemblée nationale et ayant la nécessité de la confiance présidentielle. Ils sont absolument distincts.
Dans la crise multiforme que nous affrontons en clair - mais qui se vivait depuis l'élection présidentielle - cette distinction des deux fonctions et des deux personnes, car Edouard Philippe a de l'autorité certes, de la conviction certes, mais c'est surtout un pacifiant. Il ne doit pas être un exécutant. Premier élément de souplesse, immédiatement disponible, car la crise dont les violences et les scandales nous surprennent, ne sont que la conséquence d'une rigidité totale, sans appel. Alors même que le pays ne se connaît plus depuis plusieurs années et que les élus qu'il s'est choisis pour l'Elysée et pour le Palais-Bourbon, ne l'ont été que par défaut. La vérité n'a pas été leur élection mais la table rase dont ils ont été le produit. Dans les débats sur petit écran, ce soir, quelqu'un a eu le mot juste : fulgurance. Celle de la montée en puissance puis de l'élection du Président. Celle des gilets jaunes et de ce que nous vivons scandaleusement mais significativement, car la rigidité ne produit que de la casse.
Rigidité et autoritarisme : les dernières lois sociales sous François Hollande, la procédure des ordonnances (défiance s'il en est vis-à-vis de tout débat, même au sein d'une majorité nouvelle et archi-dévouée au Président encore ce soir), puis la "réforme" de la S.N.C.F. et ce qui nous est promis à venir, voté au forceps. Des acquis, de la propriété nationale dans la psychologie de tous les Français sont démantelés sans que soit indiqués la perspective, le bien commun qui en seront le produit. De continuité qu'une méthode autoritaire avec des velléités, selon la rumeur et parfois de mots du Président : "encadrer" le droit d'amendement des parlementaires. Cette rigidité est encore le fait de ce soir : le "pouvoir" ne peut reculer, pas de concession, de la pédagogie (la supériorité de quel droit et selon quelle science ? de quelques-uns sur le grand nombre qui subit..). Or, il faut dénouer. Ces événements de maintenant doivent opérer une prise de conscience, nous n'étions plus en démocratie alors que notre République - celle voulue, fondée et pratiquée par le général de Gaulle - en est le cadre rêvé : solidité des autorités, mais participation de tous, sanction populaire de l'exercice de l'autorité présidentielle.
Voici le chemin que je suggère - tout en regrettant que l'habitude se soit prise que le Président, de l'étranger sans égard pour ses hôtes ni pour le sujet de son déplacement (ils étaient et sont gravissimes ces trois derniers jours) apprécie et commente une situation intérieure française. Et cela sans la vivre et par principe.
1° interdiction de toute manifestation sur la voie publique urbaine, pendant le temps qu'il faudra pour repérer, coffrer et punir les "casseurs", et en regard réponses significatives et aussi immédiates à certaines des revendications des "gilets jaunes", concernant le pouvoir d'achat, le minimum vital.
2° démission du gouvernement actuel et constitution d'une nouvelle équipe, d'union nationale que formera l'actuel Premier ministre, dont les qualités, etc... et dont le parcours couvre aussi bien la majorité actuelle que la partie responsable de la droite d'opposition actuelle. Ce gouvernement d'union nationale auquel il sera proposé de participer à toutes les formations politiques actuelles, "extrêmes" comprises... ainsi qu'aux gilets jaunes, y compris à des personnalités incontestables des lettres et des sciences françaises, administrera le pays mais aussi traitera consensuellement les sujets brûlants pour les ajourner ou les reprendre à zéro s'ils étaient au programme et pour étudier ce qui est réclamé et passera avant : l'imposition de la fortune, la taxation des dividendes, les pensions de réversion, les retraites. Il débattra les objectifs et moyens de la transition énergétique : la confusion entre le tout pétrolier (fonctionnement des véhicules particuliers et des transports routiers) auquel nous avons échappé à partir de 1973 et du choix du tout nucléaire, doit cesser, l'enjeu étant comment produire l'énergie dont nous avons besoin, multiples pistes en pensée depuis vingt ans, à peine débattues et n'ayant donné lieu à aucune politique de production industrielle et d'innovation technologique correspondante.
3° le pays dans son ensemble, sans que soit encore mis en cause le Président comme il l'est déjà par les "gilets jaunes" et une partie de l'opinion publique, sera consulté par la dissolution de l'Assemblée nationale. Tout sera fait par le nouveau gouvernement multi-partis et d'union nationale pour que la participation à l'élection des députés soit un record - positif. Il y a dix-huit mois, le record était honteux : 52% d'abstention au premier tour, et 54 au second.
Cette remise en route doit être un retour à la démocratie. Il sera alors temps de redonner à notre Constitution les traits dont on aurait jamais du la priver, sous le prétexte mensonger que le quinquennat ne changeait rien. On l'a vu ! Elle doit aussi permettre au Président, au gouvernement et au Parlement - ensemble - de proposer aux opinions de tous les Etats-membres, à leurs institutions ainsi qu'à celles de l'Union européenne les novations urgentes pour que notre Vieux monde se donne visage et voix, et ainsi devenir le môle autour duquel bâtir un nouvel "ordre" international qu'ont achevé de détruire ces derniers mois deux énormes et cyniques dictatures (Chine et Russie) et un géant du simplisme révélant ? ou défigurant les Etats-Unis . Cohésion sociale : je milite pour... depuis vingt ans : service national garçons et filles, un an militaire et un an dédié au développement, instauration exemplaire proposée à tous nos partenaires.
Tout cela, je vous le propose comme de simple bon sens en homme attaché à personne mais qui a soixante-quinze ans de respiration française de Stalingrad à aujourd'hui et dont l'adolescence et la sortie de l'E.N.A. furent dans la lumière et la sérénité du général de Gaulle.
Quant aux événements et aux scandales d'aujourd'hui dont les images ont été données à nous et au monde entier, propos de bon sens. 65.000 personnes pour l'ordre ? mais 4.500 seulement à Paris ? une vue générale et dynamique de la capitale absente, les vides consentis par nos forces de l'ordre exploités par des déploiements autres et ailleurs (de simples méditations sur les croquis de batailles de Napoléon ou sur les combats des Versaillais avec la Commune inspireraient d'autres préparations et mises en oeuvre). Evidentes lacunes non seulement en stratégie, mais plus encore en commandement sur le terrain : les hommes trop groupés, puis trop détachés, des isolés ce qui est une faute majeure, les hommes ayant manifestement peur... Les photographes au milieu des mêlées et des combats : interdiction absolue pour la suite, de films et d'images. Ceux-là opérés par les professionnels de la police et aux seules fins du gouvernement et des identifications, et des analyses nécessaires. Mai 68 à Paris : un préfet de police d'exception, le maintien de tout en un périmètres précis exclusif de tous autres théâtres. Propos de non spécialiste mais à la portée de tout téléspectateur : la critique de nos dispositifs, de la stratégie et des commandements aura été faite par beaucoup. Et à la charge du gouvernement.
Expression politique générale : le chemin que je vous suggère, dessiné par le Président, mais pas aussitôt revenu... vingt-quatre heures au moins de latence, d'attente publique (et de consultations), et dix minutes au plus de parole publique pour l'annonce sans commentaire ni justification.
Ce matin, le Premier ministre a manqué la belle occasion de se recueillir et de parler au sein des militants et cadres de la République en marche. En toute souplesse pouvait enfin être donnée à entrevoir une possibilité d'évolution sereine et non rigide, cassante de l'exercice du pouvoir dans les semaines et mois à venir. Car le mouvement n'est pas sectoriel, il n'est pas même revendicatif, il est constat que tout se décide sans les Français et sans qu'ils soient considérés... et c'est cela qui ne doit pas continuer.
Je vous donne une parole confiante et libre. Inquiète si le Président et le Premier ministre s'en tiennent à de la pédagogie et à des invitations que quelques-uns viennent les voir... mais certaine de la qualité de notre pays et de sa capacité à susciter, d'âme et de corps celles-ceux qu'il lui faut.
Pensées déférentes. La confiance peut se rétablir, et nous faire tous revenir de la seule légalité à la légitimité : aucun pouvoir n'a de prise sur les événements et les consciences si sa légitimité n'est pas reconnue. Cela ne se décrète ni ne s'écrit.
vendredi 30 novembre 2018
jeudi 29 novembre 2018
mercredi 28 novembre 2018
mardi 27 novembre 2018
lundi 26 novembre 2018
adressé à l'Elysée - le temps presse, il peut encore être organisé
Le 26/11/2018 à 21:09, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cher Monsieur le Secrétaire général,
1° pourquoi ne réinstituez-vous pas la " planification souple à la
française " (1945-1997) : l'outil de mise en commun entre tous les
acteurs politiques, économiques et sociaux des projets, des prévisions
autant que l'examen ensemble des ressources publiques et "privées". Ses
diverses commissions permanentes ou ad hoc ont été l'outil des
rencontres sociales et de tout un climat patronat/syndicats veillé par
la puissance publique. Plus rien n'est qu'une fois, tout est périodique
ou du long terme : un plan quadriennal pour un mandat quinquennal, le
débattre et voter en début de mandat. Evidemment le long terme, notre
production d'énergie passage du presque-tout-nucléaire au
presque-tout-renouvelable, cela se programme (rien n'a été sérieux à ce
propos depuis dix ans, que des échanges en "primaire" des partis...) et
croire que le changement s'opérera par la modification du comportement
des usagers et des habitudes par une fiscalité encourageant des
investissements ou dissuadant de la voiture, est une utopie. Mais
étapes, perspectives,décidées et vues par tous.
2° " un pacte social pour calmer les gilets jaunes ". Pacte social ne dirait pas bien
la novation du politique sur laquelle a été élu le Président :
c'est usé et manque de contenu. Les gilets jaunes, ce sont tous les
Français, manifestant ou pas qui souhaitent que les gouvernants les
consultent - avant - et les fassent participer à la prise des décisions.
Vous ne les discréditerez pas par ce qu'il s'est passé aux
Champs-Elysées ou les mêlant à Marine Le Pen ou à Jean-Luc Mélenchon.
Aux divers blocages, on parle beaucoup : celles et ceux de tous âges qui
sont dans le froid, et celles et ceux en voiture, et qui très souvent
ont le gilet jaune sur le tableau de bord. Les préfets, qui les
reçoivent spontanément ou sur ordre, je ne sais... attesteront de leur
civisme pour la très grande majorité d'entre eux, mais aussi de leur
rejet d'une manière, pas seulement de les taxer mais de les gouverner.
3° Brexit et Ukraine. La mission historique du Président, c'est de
pallier ces risques et erreurs. Esprit de défense par un service
national universel - pas le mensonge des quinze jours - mais deux ans,
garçons et filles, une année militaire et une année développement. La
démocratie pour l'Europe : l'élection directe de sa présidente ou de son
président, et à elle ou lui, archi-légitime alors, la dissuasion nucléaire
qu'Angleterre et France mettent à sa disposition sans cesser d'en garder
la possession nationale. Ecrire une nouvelle loi fondamentale à tous, donc avec
les Britanniques. Depuis son élection, j'en supplie le Président : vous
en êtes témoin puisque vous voulez bien placer mes lettres sous ses yeux.
Chaleureusement, et pensées pour vous et pour notre Président.
dimanche 25 novembre 2018
samedi 24 novembre 2018
vendredi 23 novembre 2018
jeudi 22 novembre 2018
mercredi 21 novembre 2018
mardi 20 novembre 2018
lundi 19 novembre 2018
suggestions d'actualité couriellées à l'Elysée
Le 19/11/2018 à
07:31, Bertrand Fessard de Foucault a écrit : actualité
Monsieur le Secrétaire général,
très brièvement, mais postant vers vous aujourd'hui, une lettre pour le Président à vos bons soins.
1° le Président ne peut pas ne pas aller au congrès des Maires. Mais simplement, assis au premier rang, écouter. Ne pas opiner, serrer des mains sans doute. Répondre tranquillement : je suis là.
2° transition écologique. Il n'y a pas depuis 1972, le premier "choc pétrolier" et le rapport Montjoie, de tout pétrolier, mais au contraire et pour notre indépendance énergétique à tout prix (refus de la conférence de Washington par Michel Jobert sur ordre de Georges Pompidou), le tout nucléaire. La transition écologique n'est pas une pédagogie du comportement des usagers, mais une industrialisation à marches forcées, comme nous sûmes - en dépit d'immenses retards - faire le téléphone, les autoroutes : la fabrication française des éoliennes. Et le rachat par EDF des productions individuelles ou collectives d'électricité solaire, à un prix qui motive.
3° Brexit... pas de défense européenne sans dissuasion nucléaire et celle-ci tient à une mise à la disposition d'une autorité supérieure européenne (que seul donnera le suffrage de tous les Européens) des forces stratégiques françaises et britanniques... évidemment aussi, civisme, cohésion sociale, brassage des jeunes en Europe : le service militaire universel deux ans garçons et filles : militaire un an, développement un an.
4° Trump est une maïeutique : la séduction personnelle n'est efficace qu'avec du fond et de la confiance, elle n'est pas un outil exclusif.
La communication doit avoir un contenu, elle donne des perspectives et de l'espérance. Elle n'est pas une explication, elle est un partage.
Pensées chaleureuses, vous et le Président.
dimanche 18 novembre 2018
samedi 17 novembre 2018
vendredi 16 novembre 2018
jeudi 15 novembre 2018
mercredi 14 novembre 2018
suites du Centenare de l'Armistice et allocutions du Président
Le
14/11/2018 à 08:52, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à
Alexis Kohler, secrétaire général de la présidence de la
République : politique "extérieure" : faire l'Europe sans
autre évocation qu'elle - politique intérieure : considérer les
Français à égalité de leurs dirigeants en intelligence et en
information
Cher Monsieur le Secrétaire général,
ces trois jours, j'ai interrogé autour de moi, une trentaine de personnes : autant dire qu'aucune n'a suivi le "film" de la journée de dimanche, sauf mon pharmacien, ses enfants de pas dix ans, attendaient et ont suivi.
Je n'ai encore connaissance de l'allocution du Président que par quelques extraits le dimanche soir, et notamment le parallèle patriotisme/nationalisme. Très juste dans son fond, mais circonstanciellement approprié ?
Pour cette journée, j'eusse préféré - rétrospectivement, mais dès dimanche soir - Rethondes et Angela Merkel particulièrement en vedette. Car Rethondes, c'est le "match nul" franco-allemand, d'un armistice, le 11 Novembre 1918, à l'autre le 26 Juin 1940, jusqu'au wagon, le même, tout est pareil, sauf la danse de joie de Hitler et sa présence devant le général Huntziger, aux côtés de de Maizières. Même les noms sont parlants pour cette symétrie, une inversion parfaite des rôles.... et le décor immédiat plus la forêt de Compiègne et le château favori de Napoléon III pour les agapes, auraient été bien plus beau que le tunnel translucide prolongeant la voûte de notre Arc de Triomphe et la séquence des fourgons noirs remontant nos Champs-Elysées?
Prise de parole. J'ai aimé celle des adolescents de partout. Les chefs d'Etat ou de gouvernement apprécient d'être invités, mais certainement pas d'être présidés. Le Président comme tous ses homologues, donc au silence. Et puisque la leçon d'époque et celle d'aujourd'hui sont le multilatéralisme (déjà mis à mal par le Congrès américain en 1919, refusant de ratifier un traité de Versailles dont beaucoup d'éléments nous avaient été imposés par Wilson), la parole aurait été donnée au secrétaire général des Nations Unies, Gutteres qui par fonction symbolise ce multilatéralisme, et que je trouve mieux que la moyenne de ses prédécesseurs. Il n'y aurait donc pas eu de propos dont Trump ne pouvait pas ne pas s'irriter, ni de twitts en salves de riposte.
Je suis en train de relire Mein Kampf - la traduction de 1933 par les Editions latines qu'interdisait Hitler au moins en français - dont le maréchal Lyautey recommanda la lecture aux Français... c'est bien écrit, fort intelligent, une géostratégie très conséquente : le concept d'Etat ethnique est bien exposé, c'est la source explicite ou implicite de tous les simplismes depuis vingt ans en Europe et qui triomphe maintenant avec le défi autant pratique qu'éthique des migrants. Hitler était intelligent, Trump l'est. Ses twitts vengeurs sont très ajustés. Notre propre intelligence nous dissuade absolument d'y répondre. Le mépris par le silence. On ne discute pas avec un autodidacte ou un autiste, c'est d'expérience commune. La réponse, notre réponse, c'est l'Europe, la reprise de son élan. Le Président ne doit pas prendre parti dans les rivalités chez nous pour des sièges (y compris de la République en marche) au prochain Parlement européen, mais au contraire à tous les Européens, en concertation initiale et discrète avec Angela Merkel, proposer les remèdes : l'élection au suffrage direct d'eux tous de la présidente ou du président de l'Union européenne (et pourquoi Merkel en commençant), avec des prérogatives référendaires, donc une réécriture de la loi fondamentale (appellation faisant plaisir aux Allemands) et une réécriture à tous, donc avec les Anglais ce qui périme le brexit. Vous le reconnaissez, que de fois je l'ai déjà suggéré au Président.
Politique intérieure : la rencontre des Français est mentale, elle se ressent par les Français. Ce qui suppose non de la pédagogie, impliquant quelqu'un qui sait et quelqu'un qui ne sait pas, ce qui est paternaliste et pas forcément fondé, mais de la considération. Et même le regret que la plaine soit rase de nos structures d'expression et de manifestations : partis et syndicats si faibles. La tâche du Président n'est pas de gouverner, encore moins d'incarner l'exécutif. Elle est d'établir, selon nos besoins criants, une démocratie pratique et sincère, une participation dont nous éloigne, s'il en était encore besoin, aussi bien les projets de révision constitutionnelle que "le tout numérique".
Du Charles-de-Gaulle - que d'ailleurs notre direction des constructions navales a raté - le Président parlera Europe, incarnée et nécessaire, l'Europe de la défense que raille Trump et qui, pour le nucléaire et la marine, précisément les porte-avions, a un "noyau dur" ou un coeur : le franco-britannique. Et il dira que les prochaines manifestations - dont chacun sait qu'elle n'aurait d'impact qu'en réunissant 1° un vrai blocus de nos autoroutes par les chauffeurs-routiers, 2° le blocage des raffineries et 3° la jeunesse dans la rue (possiblement rejointe par des éléments de la police, cf. ce significatif suicide) - sont une légitime prise de parole des Français. Qu'un cours nouveau s'ouvre dans le quinquennat. L'examen de tout, non à huis clos, mais par les instances et institutions qui nous portèrent pendant les "glorieuses" : planification souple à la française (les entreprises, les syndicats, les gouvernants projetant ensemble et décidant l' "ardente obligation du plan") et l'aménagement du territoire (nos collectivités, vraiment dotées en moyens propres, se donnant les compétences propres à chacune selon son histoire et sa géographie en les contractant avec l'Etat).
Quant à répondre à Trump, c'est la constatation qu'il n'est pas, selon notre expérience remontant à la guerre d'Indépendance, les Etats-Unis de toujours. C'est aussi les égards à sa venue en France que nous devons réserver à Michelle Obama, à l'évidence la candidate démocrate à la prochaine élection présidentielle américaine.
Chaleureusement, en vous priant de donner à lire ces suggestions au Président.
mardi 13 novembre 2018
lundi 12 novembre 2018
dimanche 11 novembre 2018
discours prononcé par Emmanuel Macron, à l'Arc-de-Triomphe devant les chefs d'Etat et de grouvermenent réunis à l'occasion du centenaire de l'Armistice
Publié le 12 Novembre 2018
LE PRESIDENT : Le 7 novembre 1918, lorsque le caporal clairon Pierre
SELLIER sonna le premier cessez-le-feu, vers 10 heures du matin, bien
des hommes ne purent y croire, puis sortirent lentement de leurs
positions, pendant que, de loin en loin, sur les lignes, les mêmes
clairons répétaient le cessez-le-feu puis faisaient entendre les notes
de la sonnerie aux morts, avant que les cloches ne répandent la
nouvelle, à la volée, dans tout le pays.
Le 11 novembre 1918, à 11 heures du matin, il y a cent ans, jour pour jour, heure pour heure, à Paris comme dans toute la France, les clairons ont retenti et les cloches de toutes les églises ont sonné.
C’était l’armistice.
C’était la fin de quatre longues et terribles années de combats meurtriers. L’armistice pourtant n’était pas la paix. Et à l’Est, pendant plusieurs années, d’effroyables guerres se poursuivirent.
Ici, ce même jour, les Français et leurs Alliés ont célébré leur victoire. Ils s’étaient battus pour leur patrie et pour la liberté. Ils avaient consenti, pour cela, tous les sacrifices et toutes les souffrances. Ils avaient connu un enfer que nul ne peut se représenter.
Nous devrions prendre un instant pour faire revenir à nous cet immense cortège des combattants où défilent des soldats de la métropole et de l’empire, des légionnaires et des garibaldiens avec des étrangers venus du monde entier, parce que la France représentait, pour eux, tout ce qu’il y avait de beau dans le monde.
Avec les ombres de PEUGEOT, premier tombé, et de TREBUCHON, dernier mort pour la France dix minutes avant l’armistice, voici l’instituteur Kléber DUPUY, défenseur de Douaumont, APOLLINAIRE, Blaise CENDRARS au régiment de marche de la légion étrangère, les soldats des régiments basques, bretons ou marseillais, le capitaine de GAULLE que personne alors ne connaissait, Julien GREEN, l’Américain, à la porte de son ambulance, MONTHERLANT et GIONO, Charles PEGUY et Alain FOURNIER tombés dans les premières semaines, Joseph KESSEL venu d’Orenbourg en Russie.
Et tous les autres, tous les autres qui sont les nôtres, auxquels plutôt nous appartenons, et dont on peut lire les noms sur chaque monument, des hauteurs solaires de la Corse aux vallées des Alpes, de la Sologne aux Vosges, de la pointe du Raz à la frontière espagnole. Oui, une seule France, rurale et urbaine, bourgeoise, aristocratique et populaire, de toutes les couleurs où le curé et l’anticlérical ont souffert côte à côte et dont l’héroïsme et la douleur nous ont faits.
Durant ces quatre années, l’Europe manqua de se suicider. L’humanité s’était enfoncée dans le labyrinthe hideux d’affrontements sans merci, dans un enfer qui engloutit tous les combattants, de quelque côté qu’ils soient, de quelque nationalité qu’ils soient.
Dès le lendemain, dès le lendemain de l’armistice, commença le funèbre décompte des morts, des blessés, des mutilés, des disparus. Ici en France, mais aussi dans chaque pays, les familles pendant des mois attendirent en vain le retour d’un père, d’un frère, d’un mari, d’un fiancé, et parmi ces absents, il y eut aussi ces femmes admirables engagées auprès des combattants.
10 millions de morts.
6 millions de blessés et mutilés.
3 millions de veuves.
6 millions d’orphelins.
Des millions de victimes civiles.
1 milliard d’obus tirés sur le seul sol de France.
Le monde découvrit l’ampleur de blessures que l’ardeur combattante avait occultée. Aux larmes des mourants, succédèrent celles des survivants. Car sur ce sol de France, le monde entier était venu combattre. Des jeunes hommes de toutes les provinces et de l’Outre-mer, des jeunes hommes venus d’Afrique, du Pacifique, des Amériques et d’Asie sont venus mourir loin de leur famille dans des villages dont ils ne connaissaient pas même le nom.
Les millions de témoins de toutes les nations racontèrent l’horreur des combats, la puanteur des tranchées, la désolation des champs de bataille, les cris des blessés dans la nuit, la destruction de campagnes florissantes où ne subsistait plus que la silhouette calcinée des arbres. Beaucoup de ceux qui sont rentrés avaient perdu leur jeunesse, leurs idéaux, le goût de vivre. Beaucoup étaient défigurés, aveugles, amputés. Vainqueurs et vaincus furent alors plongés pour longtemps dans le même deuil.
1918, c’était il y cent ans. Cela semble loin. Et pourtant, c’était hier !
J’ai arpenté les terres de France où se sont déroulés les combats les plus rudes. J’ai vu dans ces campagnes de mon pays la terre encore grise et toujours stérile des champs de bataille ! J’ai vu les villages détruits qui n’avaient plus d’habitants pour les reconstruire et qui ne sont aujourd’hui encore que le témoignage, pierre sur pierre, de la folie des hommes !
J’ai vu sur nos monuments la litanie des noms de Français côtoyant les noms des étrangers morts sous le soleil de France ; j’ai vu les corps de nos soldats ensevelis sous une nature redevenue innocente, comme j’avais vu, dans les fosses communes, se mêler les ossements des soldats allemands et des soldats français côte à côte qui, par un hiver glacial, s’étaient entretués pour quelques mètres de terrain…
Les traces de cette guerre ne se sont jamais effacées ni sur les terres de France, ni sur celles de l’Europe et du Moyen-Orient, ni dans la mémoire des hommes partout dans le monde.
Souvenons-nous ! N’oublions pas ! Car le souvenir de ces sacrifices nous exhorte à être dignes de ceux qui sont morts pour nous, pour que nous puissions vivre libres !
Souvenons-nous : ne retranchons rien de ce qu’il y avait de pureté, d’idéal, de principes supérieurs dans le patriotisme de nos aînés. Cette vision de la France comme Nation généreuse, de la France comme projet, de la France porteuse de valeurs universelles, a été dans ces heures sombres exactement le contraire de l’égoïsme d’un peuple qui ne regarde que ses intérêts. Car le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme : le nationalisme en est la trahison. En disant « nos intérêts d’abord et qu’importent les autres ! », on gomme ce qu’une Nation a de plus précieux, ce qui la fait vivre, ce qui la porte à être grande, ce qui est le plus important : ses valeurs morales.
Souvenons-nous, nous autres Français, de ce que CLEMENCEAU a proclamé le jour de la victoire, il y a cent ans jour pour jour, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, avant qu’en un chœur sans pareil n’éclate la Marseillaise : combattante du droit, combattante de la Liberté, la France serait toujours et à jamais le soldat de l’idéal.
Ce sont ces valeurs et ces vertus qui ont soutenu ceux que nous honorons aujourd’hui, ceux qui se sont sacrifiés dans les combats où la Nation et la démocratie les avaient engagés. Ce sont ces valeurs, ce sont ces vertus qui firent leur force parce qu’elles guidaient leur cœur.
La leçon de la Grande Guerre ne peut être celle de la rancœur d’un peuple contre d’autres, pas plus que celle de l’oubli du passé. Elle est un enracinement qui oblige à penser à l’avenir et à penser à l’essentiel.
Dès 1918, nos prédécesseurs ont tenté de bâtir la paix, ils ont imaginé les premières coopérations internationales, ils ont démantelé les empires, reconnu nombre de Nations et redessiné les frontières ; ils ont même rêvé alors d’une Europe politique.
Mais l’humiliation, l’esprit de revanche, la crise économique et morale ont nourri la montée des nationalismes et des totalitarismes. La guerre de nouveau, vingt ans plus tard, est venue ravager les chemins de la paix.
Ici, aujourd’hui, peuples du monde entier, sur cette dalle sacrée, sépulture de notre Soldat Inconnu, ce « Poilu » anonyme symbole de tous ceux qui meurent pour la patrie, voyez tant de vos dirigeants rassemblés !
Chacun d’eux mène à sa suite sa longue cohorte des combattants et des martyrs issus de son peuple. Chacun d’eux est le visage de cette espérance pour laquelle toute une jeunesse accepta de mourir, celle d’un monde enfin rendu à la paix, d’un monde où l’amitié entre les peuples l’emporte sur les passions guerrières, d’un monde où la parole des hommes doit parler plus fort que le fracas des armes, où l’esprit de conciliation l’emporte sur la tentation du cynisme, où des instances et des forums permettent aux ennemis d’hier d’engager le dialogue et d’en faire le ciment de l’entente, le gage d’une harmonie enfin possible.
Cela s’appelle, sur notre continent, l’amitié forgée entre l’Allemagne et la France et cette volonté de bâtir un socle d’ambitions communes. Cela s’appelle l’Union européenne, une union librement consentie, jamais vue dans l’Histoire, et nous délivrant de nos guerres civiles. Cela s’appelle l’Organisation des Nations unies, garante d’un esprit de coopération pour défendre les biens communs d’un monde dont le destin est indissolublement lié et qui a tiré les leçons des échecs douloureux de la Société des Nations comme du Traité de Versailles.
C’est cette certitude que le pire n’est jamais sûr tant qu’existent des hommes et de femmes de bonne volonté. Soyons sans relâche, sans honte, sans crainte ces femmes et ces hommes de bonne volonté !
Je le sais, les démons anciens resurgissent, prêts à accomplir leur œuvre de chaos et de mort. Des idéologies nouvelles manipulent des religions, prônent un obscurantisme contagieux. L’Histoire menace parfois de reprendre son cours tragique et de compromettre notre héritage de paix, que nous croyions avoir définitivement scellé du sang de nos ancêtres.
Que ce jour anniversaire soit donc celui où se renouvelle l’éternelle fidélité à nos morts ! Faisons, une fois de plus, ce serment des Nations de placer la paix plus haut que tout, car nous en connaissons le prix, nous en savons le poids, nous en savons les exigences !
Nous tous ici, dirigeants politiques, nous devons, en ce 11 novembre 2018, réaffirmer devant nos peuples notre véritable, notre immense responsabilité, celle de transmettre à nos enfants le monde dont les générations d’avant ont rêvé.
Additionnons nos espoirs au lieu d’opposer nos peurs ! Ensemble, nous pouvons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffement climatique, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités, l’ignorance. Nous avons engagé ce combat et nous pouvons le gagner : poursuivons-le, car la victoire est possible !
Ensemble, nous pouvons rompre avec la nouvelle « trahison des clercs » qui est à l’œuvre, celle qui alimente les contre-vérités, accepte les injustices qui minent nos peuples, nourrit les extrêmes et l’obscurantisme contemporain.
Ensemble, nous pouvons faire surgir l’extraordinaire floraison des sciences, des arts, des échanges, de l’éducation, de la médecine que, partout dans le monde, je vois poindre car notre monde est, si nous le voulons, à l’aube d’une époque nouvelle, d’une civilisation portant au plus haut les ambitions et les facultés de l’homme.
Ruiner cet espoir par fascination pour le repli, la violence et la domination serait une erreur dont les générations futures nous feraient, à juste titre, porter la responsabilité historique. Ici, aujourd’hui, affrontons dignement le jugement de l’avenir !
La France sait ce qu’elle doit à ses combattants et à tous les combattants venus du monde entier. Elle s’incline devant leur grandeur.
La France salue avec respect et gravité les morts des autres nations que, jadis, elle a combattues. Elle se tient à côté d’elles.
« Nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts » écrivait Guillaume APOLLINAIRE.
Que sur les tombes où ils reposent, fleurisse la certitude qu’un monde meilleur est possible si nous le voulons, si nous le décidons, si nous le construisons, si nous l’exigeons de toute notre âme.
En ce 11 novembre 2018, cent ans après un massacre dont la cicatrice est encore visible sur la face du monde, je vous remercie pour ce rassemblement de la fraternité retrouvée du 11 novembre 1918.
Puisse ce rassemblement ne pas être seulement celui d’un jour. Cette fraternité, mes amis, nous invite, en effet, à mener ensemble le seul combat qui vaille : le combat de la paix, le combat d’un monde meilleur.
Vive la paix entre les peuples et entre les Etats !
Vive les nations libres du monde !
Vive l’amitié entre les peuples !
Vive la France !
Paris – Dimanche 11 novembre 2018
Le 11 novembre 1918, à 11 heures du matin, il y a cent ans, jour pour jour, heure pour heure, à Paris comme dans toute la France, les clairons ont retenti et les cloches de toutes les églises ont sonné.
C’était l’armistice.
C’était la fin de quatre longues et terribles années de combats meurtriers. L’armistice pourtant n’était pas la paix. Et à l’Est, pendant plusieurs années, d’effroyables guerres se poursuivirent.
Ici, ce même jour, les Français et leurs Alliés ont célébré leur victoire. Ils s’étaient battus pour leur patrie et pour la liberté. Ils avaient consenti, pour cela, tous les sacrifices et toutes les souffrances. Ils avaient connu un enfer que nul ne peut se représenter.
Nous devrions prendre un instant pour faire revenir à nous cet immense cortège des combattants où défilent des soldats de la métropole et de l’empire, des légionnaires et des garibaldiens avec des étrangers venus du monde entier, parce que la France représentait, pour eux, tout ce qu’il y avait de beau dans le monde.
Avec les ombres de PEUGEOT, premier tombé, et de TREBUCHON, dernier mort pour la France dix minutes avant l’armistice, voici l’instituteur Kléber DUPUY, défenseur de Douaumont, APOLLINAIRE, Blaise CENDRARS au régiment de marche de la légion étrangère, les soldats des régiments basques, bretons ou marseillais, le capitaine de GAULLE que personne alors ne connaissait, Julien GREEN, l’Américain, à la porte de son ambulance, MONTHERLANT et GIONO, Charles PEGUY et Alain FOURNIER tombés dans les premières semaines, Joseph KESSEL venu d’Orenbourg en Russie.
Et tous les autres, tous les autres qui sont les nôtres, auxquels plutôt nous appartenons, et dont on peut lire les noms sur chaque monument, des hauteurs solaires de la Corse aux vallées des Alpes, de la Sologne aux Vosges, de la pointe du Raz à la frontière espagnole. Oui, une seule France, rurale et urbaine, bourgeoise, aristocratique et populaire, de toutes les couleurs où le curé et l’anticlérical ont souffert côte à côte et dont l’héroïsme et la douleur nous ont faits.
Durant ces quatre années, l’Europe manqua de se suicider. L’humanité s’était enfoncée dans le labyrinthe hideux d’affrontements sans merci, dans un enfer qui engloutit tous les combattants, de quelque côté qu’ils soient, de quelque nationalité qu’ils soient.
Dès le lendemain, dès le lendemain de l’armistice, commença le funèbre décompte des morts, des blessés, des mutilés, des disparus. Ici en France, mais aussi dans chaque pays, les familles pendant des mois attendirent en vain le retour d’un père, d’un frère, d’un mari, d’un fiancé, et parmi ces absents, il y eut aussi ces femmes admirables engagées auprès des combattants.
10 millions de morts.
6 millions de blessés et mutilés.
3 millions de veuves.
6 millions d’orphelins.
Des millions de victimes civiles.
1 milliard d’obus tirés sur le seul sol de France.
Le monde découvrit l’ampleur de blessures que l’ardeur combattante avait occultée. Aux larmes des mourants, succédèrent celles des survivants. Car sur ce sol de France, le monde entier était venu combattre. Des jeunes hommes de toutes les provinces et de l’Outre-mer, des jeunes hommes venus d’Afrique, du Pacifique, des Amériques et d’Asie sont venus mourir loin de leur famille dans des villages dont ils ne connaissaient pas même le nom.
Les millions de témoins de toutes les nations racontèrent l’horreur des combats, la puanteur des tranchées, la désolation des champs de bataille, les cris des blessés dans la nuit, la destruction de campagnes florissantes où ne subsistait plus que la silhouette calcinée des arbres. Beaucoup de ceux qui sont rentrés avaient perdu leur jeunesse, leurs idéaux, le goût de vivre. Beaucoup étaient défigurés, aveugles, amputés. Vainqueurs et vaincus furent alors plongés pour longtemps dans le même deuil.
1918, c’était il y cent ans. Cela semble loin. Et pourtant, c’était hier !
J’ai arpenté les terres de France où se sont déroulés les combats les plus rudes. J’ai vu dans ces campagnes de mon pays la terre encore grise et toujours stérile des champs de bataille ! J’ai vu les villages détruits qui n’avaient plus d’habitants pour les reconstruire et qui ne sont aujourd’hui encore que le témoignage, pierre sur pierre, de la folie des hommes !
J’ai vu sur nos monuments la litanie des noms de Français côtoyant les noms des étrangers morts sous le soleil de France ; j’ai vu les corps de nos soldats ensevelis sous une nature redevenue innocente, comme j’avais vu, dans les fosses communes, se mêler les ossements des soldats allemands et des soldats français côte à côte qui, par un hiver glacial, s’étaient entretués pour quelques mètres de terrain…
Les traces de cette guerre ne se sont jamais effacées ni sur les terres de France, ni sur celles de l’Europe et du Moyen-Orient, ni dans la mémoire des hommes partout dans le monde.
Souvenons-nous ! N’oublions pas ! Car le souvenir de ces sacrifices nous exhorte à être dignes de ceux qui sont morts pour nous, pour que nous puissions vivre libres !
Souvenons-nous : ne retranchons rien de ce qu’il y avait de pureté, d’idéal, de principes supérieurs dans le patriotisme de nos aînés. Cette vision de la France comme Nation généreuse, de la France comme projet, de la France porteuse de valeurs universelles, a été dans ces heures sombres exactement le contraire de l’égoïsme d’un peuple qui ne regarde que ses intérêts. Car le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme : le nationalisme en est la trahison. En disant « nos intérêts d’abord et qu’importent les autres ! », on gomme ce qu’une Nation a de plus précieux, ce qui la fait vivre, ce qui la porte à être grande, ce qui est le plus important : ses valeurs morales.
Souvenons-nous, nous autres Français, de ce que CLEMENCEAU a proclamé le jour de la victoire, il y a cent ans jour pour jour, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, avant qu’en un chœur sans pareil n’éclate la Marseillaise : combattante du droit, combattante de la Liberté, la France serait toujours et à jamais le soldat de l’idéal.
Ce sont ces valeurs et ces vertus qui ont soutenu ceux que nous honorons aujourd’hui, ceux qui se sont sacrifiés dans les combats où la Nation et la démocratie les avaient engagés. Ce sont ces valeurs, ce sont ces vertus qui firent leur force parce qu’elles guidaient leur cœur.
La leçon de la Grande Guerre ne peut être celle de la rancœur d’un peuple contre d’autres, pas plus que celle de l’oubli du passé. Elle est un enracinement qui oblige à penser à l’avenir et à penser à l’essentiel.
Dès 1918, nos prédécesseurs ont tenté de bâtir la paix, ils ont imaginé les premières coopérations internationales, ils ont démantelé les empires, reconnu nombre de Nations et redessiné les frontières ; ils ont même rêvé alors d’une Europe politique.
Mais l’humiliation, l’esprit de revanche, la crise économique et morale ont nourri la montée des nationalismes et des totalitarismes. La guerre de nouveau, vingt ans plus tard, est venue ravager les chemins de la paix.
Ici, aujourd’hui, peuples du monde entier, sur cette dalle sacrée, sépulture de notre Soldat Inconnu, ce « Poilu » anonyme symbole de tous ceux qui meurent pour la patrie, voyez tant de vos dirigeants rassemblés !
Chacun d’eux mène à sa suite sa longue cohorte des combattants et des martyrs issus de son peuple. Chacun d’eux est le visage de cette espérance pour laquelle toute une jeunesse accepta de mourir, celle d’un monde enfin rendu à la paix, d’un monde où l’amitié entre les peuples l’emporte sur les passions guerrières, d’un monde où la parole des hommes doit parler plus fort que le fracas des armes, où l’esprit de conciliation l’emporte sur la tentation du cynisme, où des instances et des forums permettent aux ennemis d’hier d’engager le dialogue et d’en faire le ciment de l’entente, le gage d’une harmonie enfin possible.
Cela s’appelle, sur notre continent, l’amitié forgée entre l’Allemagne et la France et cette volonté de bâtir un socle d’ambitions communes. Cela s’appelle l’Union européenne, une union librement consentie, jamais vue dans l’Histoire, et nous délivrant de nos guerres civiles. Cela s’appelle l’Organisation des Nations unies, garante d’un esprit de coopération pour défendre les biens communs d’un monde dont le destin est indissolublement lié et qui a tiré les leçons des échecs douloureux de la Société des Nations comme du Traité de Versailles.
C’est cette certitude que le pire n’est jamais sûr tant qu’existent des hommes et de femmes de bonne volonté. Soyons sans relâche, sans honte, sans crainte ces femmes et ces hommes de bonne volonté !
Je le sais, les démons anciens resurgissent, prêts à accomplir leur œuvre de chaos et de mort. Des idéologies nouvelles manipulent des religions, prônent un obscurantisme contagieux. L’Histoire menace parfois de reprendre son cours tragique et de compromettre notre héritage de paix, que nous croyions avoir définitivement scellé du sang de nos ancêtres.
Que ce jour anniversaire soit donc celui où se renouvelle l’éternelle fidélité à nos morts ! Faisons, une fois de plus, ce serment des Nations de placer la paix plus haut que tout, car nous en connaissons le prix, nous en savons le poids, nous en savons les exigences !
Nous tous ici, dirigeants politiques, nous devons, en ce 11 novembre 2018, réaffirmer devant nos peuples notre véritable, notre immense responsabilité, celle de transmettre à nos enfants le monde dont les générations d’avant ont rêvé.
Additionnons nos espoirs au lieu d’opposer nos peurs ! Ensemble, nous pouvons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffement climatique, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités, l’ignorance. Nous avons engagé ce combat et nous pouvons le gagner : poursuivons-le, car la victoire est possible !
Ensemble, nous pouvons rompre avec la nouvelle « trahison des clercs » qui est à l’œuvre, celle qui alimente les contre-vérités, accepte les injustices qui minent nos peuples, nourrit les extrêmes et l’obscurantisme contemporain.
Ensemble, nous pouvons faire surgir l’extraordinaire floraison des sciences, des arts, des échanges, de l’éducation, de la médecine que, partout dans le monde, je vois poindre car notre monde est, si nous le voulons, à l’aube d’une époque nouvelle, d’une civilisation portant au plus haut les ambitions et les facultés de l’homme.
Ruiner cet espoir par fascination pour le repli, la violence et la domination serait une erreur dont les générations futures nous feraient, à juste titre, porter la responsabilité historique. Ici, aujourd’hui, affrontons dignement le jugement de l’avenir !
La France sait ce qu’elle doit à ses combattants et à tous les combattants venus du monde entier. Elle s’incline devant leur grandeur.
La France salue avec respect et gravité les morts des autres nations que, jadis, elle a combattues. Elle se tient à côté d’elles.
« Nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts » écrivait Guillaume APOLLINAIRE.
Que sur les tombes où ils reposent, fleurisse la certitude qu’un monde meilleur est possible si nous le voulons, si nous le décidons, si nous le construisons, si nous l’exigeons de toute notre âme.
En ce 11 novembre 2018, cent ans après un massacre dont la cicatrice est encore visible sur la face du monde, je vous remercie pour ce rassemblement de la fraternité retrouvée du 11 novembre 1918.
Puisse ce rassemblement ne pas être seulement celui d’un jour. Cette fraternité, mes amis, nous invite, en effet, à mener ensemble le seul combat qui vaille : le combat de la paix, le combat d’un monde meilleur.
Vive la paix entre les peuples et entre les Etats !
Vive les nations libres du monde !
Vive l’amitié entre les peuples !
Vive la France !
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