Le Monde.fr avec AFP Le 19.11.2017 à 11h47
Mis à jour le 19.11.2017 à 19h24
Zimbabwe : exclu de son parti, Robert Mugabe a jusqu’à lundi pour quitter la présidence
Alors
qu’une procédure de destitution devait être engagée à son encontre s’il ne
démissionnait pas avant lundi, le président a décidé de partir, selon son
entourage.
Les
manœuvres pour contraindre le président zimbabwéen Robert Mugabe, 93 ans, à
quitter la présidence du pays s’accélèrent. Dimanche 19 novembre, celui
qui règne sur le pays depuis 1980
a été démis de ses fonctions à la tête de la Zanu-PF, le
parti au pouvoir, et exclu de ce même parti. Sa femme, la première dame Grace
Mugabe a, elle aussi, été expulsée du parti lors d’une réunion d’urgence.
Sous
pression, et au lendemain d’une manifestation massive à Harare, Robert Mugabe
doit s’exprimer dimanche soir à la télévision, depuis le palais présidentiel, a
annoncé le groupe audiovisuel public ZBC. Des sources proches des discussions
et son entourage indiquent qu’il va annoncer sa démission, selon plusieurs
agences de presse.
Robert
Mugabe a été remplacé, à la tête de la Zanu-PF par l’ex-vice-président Emmerson
Mnangagwa, dont le limogeage, la semaine dernière, avait précipité
l’intervention de l’armée. « Il a été exclu. Mnangagwa est notre
chef », a déclaré, à l’agence de presse Reuters, un des délégués
présents à une réunion extraordinaire du comité central de la Zanu-PF.
Le
ministre chargé de la cybersécurité, Patrick Chinamasa, a ajouté qu’Emmerson
Mnangagwa allait être désigné comme candidat de la Zanu-PF à la présidence du
Zimbabwe.
La menace d’une
procédure de destitution enclenchée lundi
Le
parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF, a annoncé dimanche qu’il
enclencherait au Parlement la procédure de destitution du président Robert
Mugabe s’il ne démissionnait pas avant lundi. « Le camarade Robert
Mugabe doit démissionner de la présidence du Zimbabwe et s’il ne l’a pas fait
d’ici lundi midi (…) le président du Parlement » enclenchera la
procédure de destitution, a déclaré, sous les vivats, le porte-parole de la
Zanu-PF, Simon Khaye Moyo.
Le
Zimbabwe avait connu, samedi, l’une des plus grandes manifestations jamais
organisées depuis l’indépendance et l’arrivée au pouvoir de Mugabe. Des
dizaines de milliers de Zimbabwéens se sont rassemblés, dans une ambiance
festive, pour exiger son départ de la présidence. « Un jour
historique », a résumé samedi soir, avec une voix émue, la
présentatrice du journal de la ZBC, la télévision d’Etat.
Pressions de toutes
parts
Au
lendemain de cette mobilisation exceptionnelle, les pressions se sont
intensifiées pour que M. Mugabe, déposé mercredi 15 novembre par
l’armée, accepte de lui-même de quitter le pouvoir.
Le
chef de la puissante association des vétérans de la guerre d’indépendance a
ainsi exigé que Mugabe quitte le pouvoir dimanche. « Il ferait mieux de
renoncer (…). S’il ne le fait pas, l’armée doit en finir avec lui
aujourd’hui », a déclaré Chris Mutsvangwa à la presse.
« Nous
irons jusqu’au bout », a-t-il assuré, estimant que Robert Mugabe
n’avait plus qu’à démissionner et à quitter le pays. « Il essaye de
marchander pour s’en tirer dignement, mais il devra s’y faire »,
a-t-il ajouté auprès de Reuters.
La
ligue des jeunes du parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF, a également
appelé, dimanche, le président à « démissionner ». L’influente
ligue a aussi demandé « l’expulsion » de son épouse Grace du
mouvement.
« Nous
exigeons l’expulsion à tout jamais de Mme Mugabe de la Zanu-PF et
exigeons du président Mugabe qu’il démissionne de son poste de président et
premier secrétaire du parti et du poste de président de la République du
Zimbabwe », a déclaré la ligue dans un communiqué.
Nouvel entretien avec
l’état-major de l’armée
M. Mugabe,
qui est le plus vieux chef d’Etat en exercice de la planète, est de plus en
plus isolé. Après l’armée et les anciens combattants, neuf des dix sections
régionales de la Zanu-PF l’ont à leur tour lâché, vendredi 17 novembre au
soir, et ont demandé son départ.
Dimanche,
le comité central du parti était réuni en réunion extraordinaire « pour
endosser les décisions des neuf provinces » du pays, avait déclaré à
l’AFP, avant ce rendez-vous, un haut responsable du parti sous couvert
d’anonymat.
Par
ailleurs, M. Mugabe a accepté de rencontrer, dimanche, l’état-major de
l’armée, pour la deuxième fois depuis le début du coup de force militaire.
Vos
réactions (11) Réagir
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vb
19/11/2017 - 18h21
J'espère
qu'il restera. L'Afrique a besoin de lui
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JEAN-PIERRE
WELEMANE 19/11/2017 - 18h02
Des
incapables qui nous accusent ensuite de les avoir colonisés.
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tom
19/11/2017 - 18h25
vous
pouvez dire ce que vous voulez, nous les avons colonisé. que les gouvernements
en place soient mauvais ça n'a rien à voir.
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L'observateur
19/11/2017 - 17h48
Le
pouvoir, ce mal endémique qui ronge et rend fou tous ces petits roitelets
africains qui se croient eternels ...
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