L’agence de notation américaine a ramené sa
perspective sur l’action du groupe de télécoms et de médias de stable à
négative. Le groupe de Patrick Drahi envisagerait de vendre sa filiale en
République dominicaine.
LE MONDE | 23.11.2017 à 18h14 • Mis à jour le
23.11.2017 à 21h10
Pour justifier sa décision, l’agence américaine souligne en particulier la situation des activités d’Altice en France, où l’opérateur SFR a perdu des centaines de milliers de clients depuis son acquisition en 2014 par Altice-Numericable. « Nous pourrions abaisser la note d’un cran [en 2018], si la direction ne parvient pas à redresser la barre en France, avec notamment une meilleure fidélisation des clients », prévient S&P. L’agence met en avant également la nécessité d’« une baisse du turn-over parmi les dirigeants », après le départ du directeur général, Michel Combes, et des inquiétudes sur la capacité du groupe à réduire sa dette, qui s’élève à 50 milliards d’euros.
Réduire la dette
Cet avis rendu par S&P pourrait-il davantage déséquilibrer Altice ? Difficile de le dire. Patrick Drahi, le propriétaire d’Altice, semble en tout cas avoir anticipé cette échéance. Dans un message adressé aux salariés de SFR, mi-novembre, il tentait déjà de les rassurer. « Sachez que, malgré la chute du cours de Bourse, nous bénéficions d’une véritable stabilité financière. Notre dette est sécurisée à 85 % à taux fixe, et le premier remboursement majeur n’arrivera qu’en 2022. Par conséquent, clairement, si les taux remontaient ou si les agences revoyaient la notation de notre dette, cela n’aurait strictement aucun impact pour l’entreprise dans les cinq prochaines années », écrivait-il.
Lire aussi : Après
le plongeon, Altice se reprend en Bourse
Pour faire face à la tourmente actuelle, Altice a, d’ores et déjà, annoncé
sa volonté de réduire sa dette, en effectuant notamment des cessions d’actifs
non stratégiques. Selon le Financial Times, Altice envisagerait
notamment de se défaire de sa filiale Altice Dominican Republic, en République
dominicaine, rachetée à Orange, en 2013, pour 1,1 milliard d’euros.Un actif rentable qui pèse actuellement pour 4 % du chiffre d’affaires du groupe. Même si le quotidien britannique souligne qu’il ne s’agit aujourd’hui que d’une piste étudiée parmi d’autres – aucun repreneur n’a été identifié –, l’hypothèse est d’autant plus crédible qu’elle a été évoquée auprès d’investisseurs lors de la Morgan Stanley TMT Conference de Barcelone, il y a à peine une semaine. D’autres cessions possibles ont déjà été évoquées, comme la revente des tours de téléphonie mobile.
Lire aussi : L’édification
de l’« empire » Drahi, en 5 dates clés
Jeudi, l’action Altice connaissait un léger sursaut (+ 3,85 %), au
lendemain d’une journée qui avait vu l’action chuter encore de presque
9 %. Le même jour, on apprenait qu’Altice était visé par une
plainte d’une cinquantaine d’actionnaires pour diffusion d’informations
fausses ou trompeuses. Les plaignants soutiennent que le groupe de Patrick
Drahi a « sur la période 2015-2017 minoré sa dette » et
affirmé à tort « avoir un contrôle absolu sur cette dernière ».
Des accusations rejetées par Altice qui, dénonçant dans une communication
officielle « une tentative de déstabilisation médiatique »,
indique qu’elle « publie, sous le contrôle des régulateurs et
autorités compétentes, tous les trois mois, toutes ses informations financières
dans la plus grande transparence ».
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Vos réactions (5) Réagir
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Maxime Cochet 24/11/2017 - 00h59
Ok, on commence à comprendre que SFR passe un mauvais moment mais pourquoi
tant d’articles sur le sujet? L’entreprise vit un vrai coup de semonce boursier
(que d’autres sociétés également surévaluées devraient se préparer à vivre)
mais sa situation ne peut pas s’améliorer en quelques semaines. En voyant les
déboires de Drahi s’étaler dans tous les journaux on se demande quand même où
est passée son pouvoir d’influence sur la sphère médiatique qui aurait
contribué à faire élire Macron...
Ah Bon? 23/11/2017 - 20h07
Drahi sent il le vent tourner pour ses magouilles et son affairisme. En tout
cas sa situation personnelle est largement sécurisée en Israël. Pas
d'inquiétude à avoir.
chaplin 24/11/2017 - 01h21
De quelles magouilles s'agit-il? Sans preuve, sous couvert d'anonymat, c'est
de la diffamation. Quant à "sa situation personnelle est largement
sécurisée en Israël", pourquoi se priver d'une petite pique antisémite?
JM LUSTUKRU 23/11/2017 - 18h21
50 milliards de dettes, combien de CA, combien de benef, merci au
journaliste de faire son boulot.
Matt 23/11/2017 - 20h20
Si cela vous intéresse, Altice est un groupe coté à Amsterdam. Il publie
donc des comptes consolidés chaque année pour ses actionnaires.
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