Samedi 6 Juin 2015
Dénouement du livre de Tobie, après la manière de celui de Job,
mieux qu’une restauration après l’épreuve
(pour nous, mieux que la guérison :
la résurrection qui est notre entrée en vie, la vie éternelle donc),
c’est la révélation à la Lohengrin…
je suis Raphaël, l’un des sept anges qui se tiennent
ou se présentent devant la gloire du Seigneur.
Cela révélé après un enseignement étonnant, un témoignage
sur notre accompagnement à tout instant par nos saints
« anges gardiens »… à la manière dont le Christ assure :
ce que vous avez fait… c’est à moi que vous l’avez fait…
Quand tu priais en même temps que Sarra…
lorsque tu enterrais les morts… quand tu n’as pas hésité à te lever…
Regardez ce qu’il a fait pour vous, conclut le livre après
l’ascension de l’archange (quand ils se redressèrent,
il n’était plus visible. Ils louèrent Dieu par des hymnes).
Recommandation de Raphaël (patron donc des « diaristes »),
qui me touche profondément : le journal intime,
le travail d’action de grâces et aussi sur le temps,
la mémoire immédiate, le temps des émotions et du discernement,
puis la mémoire du souvenir tellement arrangée pour notre peine
ou notre bonheur et qui nous structure, enfin le retour au document
et – combien en compilant ce que j’ai commencé d’écrire bien tard,
relativement, à mes vingt-et-un ans jusqu’à l’instant de ce jour –
je reçois et puis reprendre. D’abord la confirmation de ma continuité
en comportement, en mentalité et plus encore en façon d’aimer
et davantage en gratification du Seigneur, me maintenant
de ma naissance à ce même instant de notre jourd’hui,
dans la foi et l’espérance. La charité, elle, reste à vivre,
elle est toujours à accomplir. Mettez par écrit tout ce qui vous est arrivé
[1]. Livre exceptionnel, romancé mais seulement pour
la partie romanesque par Sylvie GERMAIN
qui situe l’action dans le Marais poitevin,
mais le chien, l’enfant et l’ange y sont. Le commenter puis un jour
le faire lire à notre fille. Hier soir, deux paraboles.
A l’entrée de la médiathèque, la rencontre de ses amies de classe,
Eva et Mélanie, celle-ci en famille recomposée des deux côtés,
une dizaine de demi-frères et sœurs, son père marié trois fois
et sa mère deux, elle déménage, répartition des animaux familiers :
le chat redevenant sauvage va chez le père,
la fillette qui n’évoque pas sa mère avec qui elle vit pourtant
garde le chien, mais les hamsters dont elle voulait la vente au bon coin,
et qu’elle ne nourrissait plus qu’aléatoirement,
ne les prenant plus du tout dans ses bras… sont, tous trois ensemble,
morts de manque d’affection et de chagrin, comme certains nourrissons.
Marguerite s’étant séparée, lassitude et torts réciproques de celle avec
qui pendant cinq ans elle ne faisait qu’éternité commune…
j’énonce le soin, devant les trois filles, qu’on doit garder toujours
pour qui l’on aime ou qu’on a aimé. Elle y est sensible, et mon rappel,
une seconde fois, à table, l’en fait partir un instant.
Puis la question du vernis à ongles, l’odeur incommodant sa mère,
le conflit. Notre trésor a hâte d’être interne pour ne plus voir sa mère
qui est… et qui est… quantité d’observations assez justes qu’elle me fait
en dernier recours tandis que je suis à mon écriture
et qu’elle est descendue exprès de son ensemble dans la mezzanine,
ordinateur et télévision. Exhortation pour ma chère femme, tendresse,
tendresse et calin : notre fille, le permanent procès d’intention,
n’être pas aimée. Recommandation de Tobith, préparant sa mort,
se souvenant d’une créance dont le recouvrement en fait produira
le mariage de son fils, sa descendance et sa guérison.
Il l’appelle donc : honore ta mère, et ne la délaisse en aucun jour de
ta vie. fais ce qui lui plaît et ne lui fournis aucun sujet de tristesse.
Souviens-toi, mon enfant, de tant de dangers qu’elle a courus pour toi
quand tu étais dans son sein [2]. Le faire lire à notre trésor.
Et voici la veuve qui s’avança et mit deux pièces de monnaie.
Jésus appela ses disciples et leur dit…
les actions de Tobith veillées et protégées par l’ange du Seigneur,
l’obole de la pauvreté commentée par le divin Maître.
Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor,
et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Commentaire :
plus que la proportionnalité, le tout, le dépouillement,
signe de confiance et d’amour. La croix, nudité, clous, exposition. …
Et moi, action de grâces. Journée d’écriture, dépouillement du Monde
depuis le 11 Janvier jusqu’à la clôture de ce congrès du parti
au pouvoir :cinq mois d’occasions manquées par tout le monde en
France. Le soutien populaire n’a pas tourné à l’exigence,
comme en Grèce. Si cela continue entre Bruxelles et Athènes,
TSIPRAS va devenir un des pères refondateurs de l’Europe.
POMPIDOU, fumeur s’il en fut, à ses ministres
(il était encore à Matignon, position illustrée particulièrement par lui,
et auparavant par PMF) : messieurs, ne mégotons pas.
Et en fin de journée, la débroussailleuse à ré-apprivoiser.
Notre environnement qui alors répondra.
Aller au bord de la mer d'ici demain soir.
Hier soir
23
heures 17 + Edith un moment pour les photos sur écran. Elle a du mal à s’aimer,
à s’accepter physiquement alors qu’elle est souvent rayonnante de visage et que
sa silhouette est belle, parfois statufiable comme à Beg Meil : silence
vaut acquiescement ? En images, Reniac… donne. Mes moments à Rouen et à
Paris, la chaleur familiale, nos nièces de tous âges, que du charme et de la
présence. – Je suis à Noualchott en Mai 1965 : non… ce fut tout de suite
le choc et l’attirance, Béatrice, et j’ai noté que c’était physique. Comment
n’ai-je pas été initié avec et pour elle ? mon existence aurait tourné
tout autrement, je ne l’aurais pas « gardée », même supposé qu’avec
Hélène, ultime épisode de mon adolescence…
Minuit
douze + Je ne parviens à faire que ma chère femme chouchoute, soit tendre… sa
fille. – Mon journal de Mai 1965 [3].
Tout y est mais je n’en étais pas averti en écrivant alors. La continuité de
mes comportements en profondeur : la peur du succès parce qu’il pervertit
et enivre. BRAIN me voyant immédiatement en rival dans sa stratégie de séduire
Dominique D. [4]
Celle-ci manifestement intéressée sinon séduite par moi, qui n’étais que
naturel et de mon âge et de mon « ignorance » totale de la
« chose ». Dans les trois jours de la réception GARNAUD, ce repas à
trois, l’ambassadeur, (Jean-François D. qui ne se prénomme alors que Jean, ce
qui fait : plus…), elle et moi. Agressivité que je note sans percevoir la
raison, chez l’autre… Cette thèse sur la Mauritanie, pas faite à son
époque : 1965-1972, finalement je la fais aujourd’hui et depuis 2007 (ma
collaboration au Calame pour le cinquantenaire de l’investiture de
MoD). Il en sera de même pour MCM. Quant au « succès », si je
parviens à l’immense…, ce sera un service et une fondation, me dépassant
totalement.
après-midi
Congrès
de Poitiers, scenario habituel annonce triomphale d’une réforme « moderne »
dont personne ne veut ni ne sait la technique de faiabilité et encore moins l’impact
social. Le prélèvement de l’impôt à la source va fonctionner comme l’avis à
tiers détenteur et Pierre Moscovici a averti que ce sera le fait d’un « organisme
indépendant ». Manuel Valls qui veut changer jusqu’au nom du Parti
socialiste, se place en vedette sinon en espoir du PS et contre-attaque à
droite en se mettant au même niveau que Nicolas Sarzkoy, promu « problème
du pays ». Bravo pour le débat et pour la hauteur intellectuelle des
discussions… Mais certainement une erreur stratégique grave de la part du Premier ministre en place et lui-même candidat virtuel à l'Elysée : ne s'en prendre qu'à Sarkozy, c'est considérer par avance qu'il gagnera la primaire et que la justice n'empêchera pas sa candidature, donc lui rendre plusieurs services à la fois et consacrer sa crédibilité...
Dynamique
toute simple. Tout étant à huis clos malgré les médias et la transparence, huis
clos au sens où les décisions et les rapports de force se font dans l’ombre ou
la pénombre. Le peuple et notamment le peuple dit de gauche étant totalement en
dehors du coup, la France devenue émolliente et ne croyant plus à rien ni à
personne ni de moins en moins à elle-même… le pouvoir est au plus culotté. Sous
Chirac en déclin et probablement en état de santé encore plus déplorable et
depuis plus longtemps qu’à l’occasion de son AVC de fin de règne, Sarkozy a été
le plus culotté. Maintenant, c’est le jeu de Valls. Le seul adversaire pour lui
était celle qui pouvait renverser Hollande lui-même : Martine Aubry, son
ralliement à la motion Cambadélis favorable au système en place, était-il forcé ?
était-elle déjà battue alors ? ou bien est-ce ralliement qui la montrant
sans nerf ni volonté d’avenir, l’élimine à présent même dans sa fédération ?
Donc
un congrès pour une annonce du prélèvement à la source qui ne prendra effet que
bien après la fin de l’actuel quinquennat, une stratégie de Valls visant
nommément et exclusivement Nicolas Sarkozy et chacun des thèmes qui lui sont supposés,
la chute de Martine Aubry… c’est beaucoup.
Pendant
ce temps-là, le bras de fer continue entre la Grèce et le reste du monde. Juncker
refuse de (re ?)voir Tsipras, lequel est menacé sur sa gauche à Athènes. C’est
le véritable enjeu de ce jour. Statu quo pour des procédures et une
organisation mondiale calamiteuse, ou début d’évolution, d’imagination, de
prise de conscience.
[1] - Tobie XII 1 à 20 ; cantique Tobie XIII 4 à 8 ; évangile selon
saint Marc XII 38 à 44
[2] - Tobie IV 3.4
Depuis huit jours, je cherche
un moment de calme et de réflexion. Et n’arrive pas à le trouver. Espèce de
tourbillon et de vertige, dans lequel je suis, que je ne veux pas, mais qui
m’enivre tout de même.
Vulnérabilité totale,
à la beauté sous toutes ses
formes,
à la musique : telle
fugue ou morceau de Bach, que j’écoute dans le calme profond, allongé sur mon
lit, telle valse, réécoutée ety retrouvée, depuis que j’ai récupéré mes petits
disques,
au visage, au corps de la
femme,
à Béatrice Moreau, dont –
quoique je m’en défende – j’entretiens en moi le souvenir et le désir, depuis
la nui du samedi au dimanche derniers,
à l’ambassadrice :
Dominique Deniau, que j’ai trouvée éblouissante bronzée, blonde, robe noire
très simple, et légère.
Décor merveilleux chez
Garnaud.
Contact rapide avec le
Président.
Le matin même, Sy Seck m’avait
donné le feu vert pour mon camp en Mauritanie, et j’avais appris que la
circulaire du Président relative à ma thèse, commençait de parvenir dans les
services. Nous avons parlé de cela.
Pris quelques photos de la
soirée, et de la table du Président.
Dansé toute la nuit avec
Madame Moktar, avec Madame Deniau, peu avec Madame Ballèvre dont je n’appréciais
pas la coiffure, et l’ « air vieilli » (alors que Jean-Marie
était rajeuni).
Dansé souvent avec Annie Gadon
(j’étais plus intimidé par les jeunes filles que par les jeunes femmes), et
surtout avec Béatrice Moreau.
Attirance surtout physique, et
slow très serrés. J’ai surpris de temps à autre son sourire donné, et je ne
pouvais m’empêcher de penser, que jamais je n’aurai et n’ai le droit de
faire d’un autre un instrument de mon plaisir.
Le lendemain, Madame Ballèvre
me signalait que Garnaud avait fait cette soirée pour mettre en relations les
uns avec les autres, et voir le résultat. Valmont dans une certaine mesure. Me
dit que Garnaud cherchait à me faire connaître l’amour physique, et qu’elle n’y
voyait aucun mal. En ai reparlé à Jean-Marie mardi soir. Exposé que ce qui
importait, c’était le respect mutuel. Autrement dit, si tous les deux
consentent à l’amour physique, en dehors de tout lien de mariage, pas de
problème ; mais, oubliai : pb. sentimental, pb. enfant. Je ne peux
prendre un corps, sans me donner entièrement à lui, je ne conçois pas de don à
moitié. Il faut que l’amour physique, si complet qu’il soit en lui-même, soit
une manifestation de l’amour tout court, de l’Amour. Néammoins, les tentations
vont se multiplier. « Protège ma faiblesse,
Seigneur. »
« Dieu, qui mets au cœur de tes fidèles un unique désir,
donne à tron
peuple d’aimer ce que tu commandes
et
d’attendre ce que tu promets,
Pour qu’au
milieu des changements de ce monde,
nos cœurs
s’établissent fermement,
là où se trouvent
les vraies joies. »
Oraison . 4ème
Dimanche Pâques
Comme toujours, je suis frappé
de voir des coincidences de la liturgie. Et depuis ce dimanche, ou en dehors de la messe et de la plage, j’ai
surtout dormi, le thème de la mese Os
justi me poursuit.
« Il n’a pas mis sa confiance dans les richesses et les
honneurs »
« Vous ne savez ni le jour ni l’heure »
Comme je sens que le choix est
à faire.
Cmme d’ailleurs, je le fais,
malgré l’ivresse du « succès », qui me fait me dégouter moi-même, et
probablement rendre puant aux yeux des autres. Je ne suis pas fait pour le
succès.
Il ne me comble pas, ne
m’équilibre pas. Me désaxe au contraire.
Objectivement, rien que de
très normal :
– audience par le Président et
« feu vert »
– rendez-vous avec Madame Moktar
et sympathie
– soirée Garnaud où
l’ambassadrice me frappe profondément, prise de conscience du fait que je suis
bien vu d’elle
– déjeuner aujourd’hui en
tête-à-tête avec l’ambassadeur et l’ambassadrice
– hier, long bavardage avec
elle avec Garnaud et Brain (très agressif, je n’arrive pas encore à savoir pour
moi).
Au fond, cette prise de
conscience, peut-être non fondée, que j’ai toute une série de relations à
Nouakchott : ministres et Président, ambassade, et que mes deux
entreprises vont bien. Tout cela me fait prendre partiellement le contrôle de
moi-même, m’inquiète, m’excite. Je suis frappé de la précarité de la chose, de
la chance que j’ai, et je bois le tout à grandes gorgées, comme si cela ne
devait pas durer, et surtout comme si cela ne devait déboucher sur rien.
Et j’en viens à être – c’est
du moins mon impression – raseur chez les Ballèvre : inquiétude après ce
que m’a dit Brain, me traitant d’arriviste aux dents longues, puant chez Lucas
(avec Chappotard et Marchand en couples), à la réunion catholique d’hier soir,
ce soir à dîner. Je me déplais. Et comme il faut s’aimer soi-même, pour aimer
les autres. Le succès (bien relatif, il faut le reconnaître) m’attire et me
repousse. Il me gonfle et ne me gonfle pas.
Mon Dieu, je garde soif
profonde de toi. Je te choisis Toi le seul vivant, Toi le seul à m’aimer, à
être pleinement. Je te choisis, et veux te donner ma vie dès ici-bas.
André m’a écrit une longue
lettre, que j’ai reçue il y a huit jours, dont le leit-motive, relatif à ma
vocation, était SI TU
VEUX.
Et Brain me traitant hier
d’arriviste, me faisait mal. T tous les autres qui pensent peut-être la même
chose. Et je souffre de paraître (et peut-être d’être) ce que je ne veux pas
être.
Accepter. Me simplifier. Comme
je veux être un et simple. Simplicité. Unité. Qsue j’appelle de toute mon âme.
Accepter, et rechercher Dieu à travers tout cela. Il veille sur moi « de qui aurai-je crainte ? »
[4] - note pour un tiers lecteur… Jean-François Deniau, étincelant personnage s’il en
fut, est à trente-cinq ans notre ambassadeur en Mauritanie quand j’y effectue
mon service national en enseignant à la future E.N.A. – sa femme est splendide
– l’attaché culturel la lui piquera et celle-ci restera fidèle à son séducteur
– eus-je avancé que le drame ne serait pas produit, du moins à ce moment-là –
le bonhomme, surtout hableur, mais peut-être délicat et efficient dans
l’intimité, me fut proposé comme adjoint pour mes premiers mois d’ambassadeur à
mon tour ; je refusai pour ne pas revoir la jeune femme qui aurait
« las ! las ! ses beautés laissé choir » … aussi bien
Sylvie C. ma fiancée de 1969 que Béatrice dont il est ici question ont conscience
de cet enjeu de mémoire et refusent notre revoir. Quant à moi, le miroir perd
mon image de maintenant dès que je ne lui fais plus face
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