lundi 29 juin 2015

Inquiétude & Certitudes - lundi 29 juin 2015

Lundi 29 Juin 2015

Prier… [1] profession de foi de Pierre, mais profession collective et profession inspirée… Jésus demandait à ses disciples… Jésus leur demanda… Alors Simon-Pierre prit la parole… ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux… Une affirmation n’a de force que dans ces conditions : l’inspiration, parler au nom de plusieurs putativement ou concrètement. Les politiques l’oublient depuis une vingtaine d’années. Conséquence, Pierre est confirmé dans son son nom, dans ses responsabilités ou plutôt dans le fait qu’il est bien le truchement de Dieu. L’Eglise a deux attributs : son immortalité en tant que telle, sa mission pastorale, cette dernière exercée par des personnes physiques, nommées. Rien de plus précis et pratique que cette échange entre le Christ et les siens, solennel, fondateur, prometteur. Qu’y ajoute l’Apôtre des Gentils ? un bilan personnel, un témoignage sur ce qu’il doit à son Maître. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Pouvoir le dire de soi ou le donner à voir à d’autres ! quelle mort ! quelle épitaphe ! Tous m’ont abandonné. Le Seigneur, lui, m’a assisté.  Quant à Pierre, c’est le pur miracle que son évasion juste avant le procès et la peine capitale qui lui étaient promis. Il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision. Et ce retour si simple à la pleine conscience des faits, et qui peut pour moi, pour nous, pour tous être la conscience de ce que Dieu organise. Sans doute, le monde atroce et le lâcher du mal à travers le monde : Charleston, l’Isère, la Tunisie, les actes individuels, toujours pires et surtout tellement difficiles à « expliquer », que des actions de guerre organisée. Vouloir tellement un monde meilleur, qu’il advienne et que l’imagination des moyens à mettre en œuvre pour ce faire nous soit donnée. Prière collective, intercessions : tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Eglise priait Dieu pour lui avec insistance.

La mort de Charles Pasqua, aujourd’hui, 88 ans seulement, et la retape d’Alain Juppé publiée en reportage dans Match de cette semaine : sa présence le 18 Juin à la table de travail du Général, chez ce dernier.  Rapportées à l’intensité de ce que nous vivons : la question d’Europe apparemment posée en termes de finances et de banques par la Grèce, mais en réalité  signifiant un diagnostic aussi évident que terrible. Nous n’avons plus la moindre pratique et encore moins l’idée de la démocratie. La gestion, la gestion et suivant des règles importées, qui ne sont plus d’Etat, qui ne sont consensuelles qu’entre quelques personnes… et la question de déraison humaine, Charleston et l’Isère, le raciste qui faillit pendant quelques minutes renoncer à son projet de massacre parce qu’il avait été gentîment accueilli par ceux-mêmes qu’il visitait pour les tuer… l’embauché par un patron généreux et estimé, lui-même père de trois enfants à la vie ordinaire mais en quête d’emploi et qui décapite son bienfaiteur.

Les registres ne sont pas les mêmes, certes, mais nous semblons au moins en France n’avoir que ces personnages ou leur copie à peine actualisée et certainement pas adaptées, à opposer face à l’irrationnel et à ce qui nous dépasse.

Toujours pas de synthèse sur l’effondrement de l’esprit public, l’amnésie et l’anesthésie des regards sur notre temps et sur notre monde. Pas davantage de réflexion, sinon documentée, du moins par intuition et empathie, sur ces terrorismes et celles et ceux qui s’y éveillent.

Sur Charles Pasqua, certainement quelque temps en concurrence avec Edouard Balladur pour diriger Jacques Chirac. Il est le fondateur de la « pose » ministre de l’Intérieur, la fermeté, « le terrible Monsieur Pasqua ». Ce ne fut pas un organisateur quand les « souverainistes » battirent les « européistes » en 1998, mais ce le fut des SAC et des CDR, et aussi, tandis que j’étais au Kazakhstan, l’homme d’influence pour les marchés et commissions truquées à l’exportation. Que venait faire à l’Elysée en 1994 pour le déjeuner des deux présidents dont j’avais espéré un échange tonique et plus attrayant pour Nazarbaev que ce qu’il rapportait des Etats-Unis ? un ministre de l’Intérieur ? sinon qu’il avait été deux ans auparavant le maître de maison recevant sous la Grande arche, l’Asiate s’initiant à l’Occident et aux… affaires. Il a certainement espéré parvenir à présider le Sénat, et, étant manifeste l’affaiblissement du président Mitterrand, en recevoir l’intérim et faire mieux alors qu’Alain Poher.


[1] - Actes des Apôtres XII 1 à 11 ; psaume XXXIV ; 2ème lettre de Paul à Timothée IV 6 à 18 ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 19

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