Je reçois les
communiqués ci-dessous.
Voilà
des personnalités ou des mouvements – dont le très sympathique Nicolas
Dupont-Aignan – se réclamant du général de Gaulle et de l’indépendance de la
France, qui sont hostiles à toute intervention en Syrie. Deux prétextes :
c’est s’aligner sur les Etats-Unis, c’est se mettre hors du droit international
puisqu’il est certain que le Conseil de sécurité enregistrera les vetos russe
et chinois. Accessoirement, ce serait soutenir les islamistes. La question n’est
donc pas traitée au fond. Quant aux liens franco-syriens, ils sont anciens mais
ils n’ont plus été entretenus depuis la fin des années 1950. L’hymne officieux
du Second Empire était « Partant pour la Syrie ».
J’ai été
hostile à l’intervention pour le Kosovo mais j’étais partisan de l’indépendance
de la Slovénie et de la
Croatie. Je connaissais le sujet pour avoir
« crapahuté » sans mandat dans la Yougoslavie du lendemain de la mort
de Tito en Juillet
1982, puis dans toutes les capitales fédérées en 1991 et au début de 1992. J’ai
été hostile aux deux guerres contre l’Irak. Mais je suis archi-partisan de
l’intervention en Syrie, et s’il le faut en mettant pied à terre, car les
« frappes aériennes » vont déclencher d’horribles représailles sur
les populations civiles. Légalité internationale ? il faut inventer. Au
début du XXIème siècle, il est intolérable qu’un gouvernement tue des femmes et
des enfants aux gaz asphyxiants dans d’horribles souffrances. Une guerre civile
atroce depuis maintenant trente mois. Il n’y a pas besoin d’experts pour le
constater, toutes les preuves sont là. Sans doute, le risque des islamistes,
sans doute les soutiens russe, iranien et en fait israëlien au régime syrien et
sans doute la probable chaîne de conséquences dans tout le Proche-Orient.
Mais
regardons la stabilité actuelle, qu’est-ce que c’est ? du baratin. Le Liban
est déjà partagé, le sud est au hezbollah, il n’y a plus d’Etat sans doute
depuis laguerre civile. Le processus de paix israëlo-palestinien ? c’est
se moquer, au mieux ce serait pour aboutir à la concession d’un Etat en deux
trois tronçons, désarmé, économiquement dépendant, un semblant d’Etat et en
réalité une population parquée dans la frustration, la misère et les contrôles.
La sécurité israëlienne ne peut se fonder indéfiniment sur la haine que
nourrissent des exactions, et des fusillades. Qu’y aura-t-il en réponse aux
« frappes aériennes » : quelques msisiles syriens, quelques
missiles iraniens, mais l’Iran a sa propre cause et ne mourra pour Bachar El
Assad. La Russie non plus. Si elle risquait le bras de fer, elle le perdrait. Sans
doute l’opnion américaine ne veut pas d’engagement terrestre, l’Irak et
l’Afghanistan (la mémoire du Vietnam semble perdue) servent de leçon, mais elle
soutiendra Obama s’il est défié par Poutine. Le régime de celui-ci ressemble
trop à celui de la guerre froide pour une opinion peu avertie :
nationalisme, irrespect des droits de l’homme plus la corruption.
Le
Proche-Orient se porte si mal qu’un rebattage des cartes sans que ce soit une
négociation internationale, mais les réactions des peuples et de ceux qui
souffrent ou se battent sur place, fera – à mon sens – la vérité qu’on a
tellement perdu de vue depuis vingt ans que plus personne n’en a l’idée, et
évidemment l’énoncé. C’était le secret du général de Gaulle que d’avoir les
deux dons de mémoire et de prophétie. Les gaullistes d’aujourd’hui – qui sont
donc neutralistes à les lire, qui appellent à la négociation, y compris avec la
Russie, comme si cela n’avait pas été tenté depuis deux ans – devraient se
souvenir que l’homme du 18-Juin était partisan de l’intervention en
Espagne : « nos rois ne s’y seraient pas trompés », écrit-il
dans les premières pages de ses mémoires de guerre.
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Original Message -----
Sent: Monday, August 26, 2013 5:16 PM
Subject: Communiqué : Syrie : Frappes
aériennes, et après ?
COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN
des députés Jacques MYARD, Alain MARSAUD, Lionnel LUCA, Thierry MARIANI, Philippe MEUNIER
des députés Jacques MYARD, Alain MARSAUD, Lionnel LUCA, Thierry MARIANI, Philippe MEUNIER
Le 26 août 2013
A/S : Syrie : Frappes aériennes, et après ?
Les bruits de bottes et les déclarations va-t’en guerre des gouvernements américains, français, et anglais sont inquiétants.
Le recours à des armes chimiques constitue une ligne rouge pour la communauté internationale : à juste titre. Aussi convient-il à cet instant d’établir les réelles responsabilités de tous les intervenants dans un conflit aux implications multiples.
Les gouvernements déclarent avoir des preuves de l’utilisation par l’armée de Bachar El Assad d’armes chimiques, ils doivent les rendre publiques afin que chacun ait conscience des violations commises.
Il existe à ce jour, de nombreuses imprécisions et nul ne peut fonder une intervention militaire dans un tel contexte, l’affaire irakienne nous le rappelle. Une autre intervention récente en Lybie a occasionné un désordre stratégique dont nul ne voit la fin. Rappelons pour mémoire qu’après avoir été les « libérateurs » de Bengazi, nous avons dû évacuer, au début de l’année, cette ville sous la menace des groupes djihadistes. Beau résultat !
Nous demandons la convocation de la Commission des affaires étrangères afin d’entendre le Ministre Laurent FABIUS.
Les frappes aériennes risquent de mettre le feu au Proche-Orient, et surtout d’entrainer la disparition programmée d’un Etat ami de la France : le Liban.
Gardons-nous de l’irréparable ; il n’y a pas de solution militaire, seule, une solution politique permettra de résoudre la crise, avec le concours de toutes les parties, y compris de la Russie.
Les bruits de bottes et les déclarations va-t’en guerre des gouvernements américains, français, et anglais sont inquiétants.
Le recours à des armes chimiques constitue une ligne rouge pour la communauté internationale : à juste titre. Aussi convient-il à cet instant d’établir les réelles responsabilités de tous les intervenants dans un conflit aux implications multiples.
Les gouvernements déclarent avoir des preuves de l’utilisation par l’armée de Bachar El Assad d’armes chimiques, ils doivent les rendre publiques afin que chacun ait conscience des violations commises.
Il existe à ce jour, de nombreuses imprécisions et nul ne peut fonder une intervention militaire dans un tel contexte, l’affaire irakienne nous le rappelle. Une autre intervention récente en Lybie a occasionné un désordre stratégique dont nul ne voit la fin. Rappelons pour mémoire qu’après avoir été les « libérateurs » de Bengazi, nous avons dû évacuer, au début de l’année, cette ville sous la menace des groupes djihadistes. Beau résultat !
Nous demandons la convocation de la Commission des affaires étrangères afin d’entendre le Ministre Laurent FABIUS.
Les frappes aériennes risquent de mettre le feu au Proche-Orient, et surtout d’entrainer la disparition programmée d’un Etat ami de la France : le Liban.
Gardons-nous de l’irréparable ; il n’y a pas de solution militaire, seule, une solution politique permettra de résoudre la crise, avec le concours de toutes les parties, y compris de la Russie.
----- Original Message -----
Sent: Tuesday, August 27, 2013 8:24 PM
Subject: [reseaudlr] Fwd: Syrie : La France
doit faire entendre une voix indépendante et raisonnable
Chère Amie, Cher Compagnon,
Il est des instants où
l'Histoire s’accélère de façon vertigineuse. Depuis quelques heures, tout porte
à croire qu'une intervention occidentale dans la guerre civile en Syrie est
imminente. François Hollande est sur le point d'engager notre pays dans une
aventure des plus hasardeuses.
Le soutien à des forces islamistes, l'engagement dans un bourbier
sans précédent, les risques de chaos dans la région, les menaces sur la
communauté locale chrétienne... Autant de raisons qui demandent la plus grande
prudence. Mais surtout, cet alignement de la France sur la position des
États-Unis est une grave remise en cause de l'indépendance de notre politique
étrangère.
Alors que l'équilibre du monde vacille, la France doit être la France. Elle a un
rôle historique à jouer comme elle l'a fait avec sagesse au moment de la guerre
en Irak avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Si la France porte une
voix forte, raisonnable et indépendante, elle est en mesure d'éviter ce chaos.
Pour que l'Histoire bascule du
bon côté, nous avons tous un rôle à jouer. En tant que membre de la Commission
des Affaires étrangères, j'ai demandé à ce que l'Assemblée nationale soit réunie de
toute urgence pour un débat extraordinaire. J'ai également publié, ce jour,
un communiqué pour expliquer ma position. Si vous croyez en
une certaine idée de la France, je vous invite à relayer à vos contacts le
communiqué en question (à retrouver en cliquant ici). Sur les réseaux sociaux, que ce soit sur Twitter ou
Facebook, je compte aussi sur vous.
Avec les gaullistes de DLR, j'entends montrer que la France
est toujours la France : libre, indépendante avec une voix différente à
l'adresse du monde.
Très sincèrement,
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la République
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