jeudi 29 août 2013

Inquiétude & Certitudes - jeudi 29 août 2013




Jeudi 29 Août 2013 

Prier… non dans la perplexité pour ce qu’il va se passer, si lourdement et si lentement, alors que dans l’affaire il eût fallu la surprise, et il faut quasi-immédiatement (vingt-quatre heures…) un résultat décisif, à peine d’un chari-vari international et d’erreurs cumulatives de communication (et pour cela il y le cynisme britannique, le mensonge américain et la gaucherie naïve et suppliante de ton, très malheureusement, de notre président face au savoir-faire absolu du système soviétique, étiquettes à peine changées)… non, tristesse car l’innocence va continuer d’être massacrée… Qui sera précurseur d’une lucidité, d’une conscience « universelle » nouvelle ? Ne tremble pas devant eux, sinon, c’est moi qui te ferai trembler devant eux. [1] Décapitation de Jean le Baptiste sur ordre d’un faible qui a cependant tous pouvoirs. Bien l’image de la plupart des dirigeants en « Occident » : le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment fait devant les convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Et ce qui a mû Hérode, exactement nos libido et addictions d’aujourd’hui. Le désir, le vin, l’entrainement des ambiances. Une surexcitation totale à perdre le sens. La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives… Demande-moi tout ce que tu veux et je te le donnerai… Tout ce que tu me demanderas, je le te donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. L’adolescente a son âge, la fraicheur et elle n’a aucun souhait, quant à elle, au plus elle a pris plaisir à danser, peut-être à s’exhiber. Et il y aura mort d’homme, révélation aussi d’un beau-père (de la main gauche) lamentable. Jean a révélé non seulement le Messie mais aussi ce dont Celui-ci vient nous sauver : de nous-mêmes. Ma bouche annonce tout le jour tes actes de justice et de salut. Et au prophète, au juste, à l’envoyé, il est dit : ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Parole du Seigneur. Mais Jean n’est pas délivré, Jésus en croix n’est pas délivré et Jeanne au bûcher crie d’épouvante car les flammes qui devaient ne pas la toucher… Tu as résolu de me sauver. Oui, mais notre monde, moi, nous continuons, de dériver, sanglants de péché, de misère, d’ignorance, d’addictions terribles et sclérosantes.

matin


La Syrie, suite de mes interrogations, ou plutôt celle des réponses à mes sondages et questions.



Je relis un Match de Septembre 1966, un autre de Mai 1992 et je commence à réfléchir selon une esquisse donnée par l’amiral Dufourcq dans la dernière livraison de la Revue Défense Nationale : le paradoxe militaire européen d’une grande simplicité d’écriture et d’une belle netteté intellectuelle. De Gaulle ne parle ni ne réfléchit sur lui-même dans les médias, le peu que captent à Phnom-Penh les journalistes est toujours en termes de dialogue avec l’opinion locale (représentative de celle de toute l’Asie du sud-est) et avec son homologue, en l’occurrence Sihanouk qui le salue d’un saint-Georges des temps modernes. Mitterrand parle admirablement de la relation avec l’opinion publique, la nôtre et dit très bien les institutions, le bilan de ses douze ans déjà.



début d’après-midi



La Bourse « retombée » à 3.975 points. Elle ouvre en légère baisse : attente de statistiques américaines, demandeurs d’emploi, PIB au second trimestre et surtout expectative l’arrêt des soutiens de la FED, l’économie des Etats-Unis peut-elle s’en passer ? Commentaire : l’imminence d’une intervention en Syrie n’est pas évidente… France Infos. à 14 heures 30 et à 14 heures 45 ouvre : et d’abord le foot, l’équipe de Didier Deschamps et tel joueur français de tennis allant aux Etats-Unis rencontrer Richard Gasquet, content d’être là, mais oppressé par Manhattan, trop de circulation… Puis, préparer l’avenir politique de la Syrie : entretien de deux heures entre le Président, le nôtre, et celui du conseil, etc… des opposants syriens. Avant-hier, il ne s’agissait pas de renverser Bachar et maintenant il faudrait prévoir l’après-Bachar… Nous sommes donc dans l’entreprise préposés à la réflexion… Débat maintenant aux Communes sur l’intervention, alors que chez nous le débat est programmé pour le 4 Septembre…


minuit
 
C’est pire que je pouvais l’imaginer. Ainsi les trois « Occidentaux » que François Hollande recevant le président ou le chef de la coalition d’opposition syrienne, s’obstine à appeler la « communauté internationale » n’avaient donc rien préparé ni politiquement ni diplomatiquement ni même militairement, quand ils ont fait croire à un compte-à-rebours en début de semaine… il n’y a pas eu la moindre concertation franco-allemande, ce sont maintenant des téléphones de Merkel à Paris et à Poutine, pour adjurer de faire de la politique et même proposer au Russe le débat en Conseil de sécurité. Obama fait savoir qu’il n’avait encore rien décidé hier. Aux Communes, cela « merdoie », le Labour est catégoriquement hostile à l’intervention et Cameron n’est certainement pas populaire au point de prendre des risques vrais. L’opinion allemande désapprouve totalement. Je n’ai pas lu de sondages sur notre propre opinion. On en est maintenant à attendre le rapport des experts qui quittent la Syrie samedi. Scenario déjà joué pour 2003 : attendre en Conseil de sécurité ledit rapport. On va donc avoir l’inqualifiable. Ces experts qui n’ont évidemment pas la surface politique qu’avaient ce Sudédois dont le nom m’échappe et le directeur général de l’AIEA qu’était El Baradeï, ces experts sans institution de support et probablement au mandat très flou, vont probablement conclure au doute… alors que ces quinze cent gazés du mercredi 21 août 2013… ne se sont pas chacun suicidés dans leur cuisine respective avec une bonbonne et un raccord défectueux. Les Américains font savoir qu’un cinquième destroyer lance-missiles de croisière arrive devant la Syrie, les Anglais qu’ils déploient ( !) six avions de chasse sur lur base chypriote, les Français : « l’armée française » est prête à s’engager. Quel ridicule pour nous. Le Charles-de-Gaulle qui devrait être à pied d’œuvre n’est équipé pour rien des conflits de maintenant et c’est, comme bateau, un bateau raté (les histoires d’hélice, la longueur du pont, etc..) et nous n’avons aucune base terrestre dans ce secteur. Poutine de son côté poste deux navires lance-missiles et une flotille de lutte anti-sous-marine. Une guerre, comme une partie d’échecs, entre missiles américains et missiles russes dans le ciel syrien ? techniquement, ce serait intéressant. Stratégiquement, si l’un surclasse l’autre, ce sera important pour les conflits suivants. Notre président joue alors la seule partition qu’il semble en mesure de jouer tel qu’il est et tel que nous sommes : de la politique, les opposants doivent être crédibles pour la relève et la « communauté internationale » leur doit de les mettre en situation et la France fera jouer alliances et influences dans les Etats arabes de la région pour aider cette opposition. Toujours pas question de lui livrer des armes. Donc, attente de plusieurs jours et chaque jour sans que rien ne soit déclenché diminue la probabilité d’une intervention. Comment alors être en position de « négocier » quoi que ce soit après un tel aveu de manque de nerf... Car ne pas intervenir ne sera pas avoir suivi le parti de la sagesse recommandé par tous les hostiles, dont je ne suis pas : ce serait diplomatiquement convenable et la base de quelque chose… ce sera tout simplement avoir eu peur, avoir été intimidé par quelque chose qui est le pire ennemi en politique et je pense en stratégie : la peur de l’inconnu. Celle-ci signifie qu’on ne connaît ni le terrain, ni le sujet, ni l’adversaire. Nous sommes donc aussi brillants que lors de nos plus fortes erreurs… vg. Suez à l’automne de 1956. – Je ne comprends pas qu’en trente mois, nous ne soyons pas parvenus, Américains ou autres, à nous faire Bachar en individuel… 






[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29

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