lundi 28 février 2011

Inquiétude & Certitudes - lundi 28 février 2011


Lundi 28 Février 2011

Qu’est-ce que l’homme laissé à lui-même ? pas même une personne. Aimer et travailler, créer dépendent-ils de lui ? même les moyens et les façons de son accomplissement, il ne les possède pas en propre.
Prier…[1] qu’elle est grande, la miséricorde du Seigneur, qu’il est grand, son pardon pour ceux qui se convertissent à lui ! … Tu es un refuge pour moi, mon abri dans la détresse ; de chants de délivrance, tu m’as entouré. … Ainsi chacun des tiens te priera aux heures décsives ; même les eaux qui débordent ne peuvent l’atteindre. L’évangile, dit celui du « jeune homme riche » (dont les commentateurs répètent que l’on ne sait s’il était jeune, car ce n’est pas dit, mais cette analyse commune montre qu’a été saisie la parabole, la disponibilité qu’incarne la jeunesse parce qu’elle est, par situation biologique et mentale, commençante, consciemment commençante), cet évangile est décisif pour resituer la « perfection », objet de recherche fréquent ou recommandé en éducation… ou objet d’estime de soi, s’il se peut, et pour la démontrer comme radicalement insuffisante, stérile et au fond attristante, non contagieuse et non gratifiante. Non contagieuse vis-à-vis des autres, non gratifiante pour soi. Maître, j’ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. Peut-être, au contraire de l’habitude que nous avons de le considérer (et au fond de ne pas l’aimer… au contraire du Christ ! – posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer), cet homme n’est pas si jeune, peut-être même est-il au soir de sa vie, resent-il qu’il a des « comptes à rendre », en tout cas qu’il lui faut faire plus, aller plus loin : Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? Vocation unique dans les évangiles, il est choisi par dilection, selon ses réponses, selon même – peut-être – son apparence de corps, son apparence d’âme, selon une certaine perfection. Il est appelé pour lui-même, pour être pleinement accompli selon son propre vœu, pour avoir cet héritage qu’il demande, qu’il est venu demander. Sa faute ou son manque n’est son attachement à ses biens : une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres… elle est son manque de discernement : tu auras un trésor au ciel, elle est surtout qu’il ne se situe que relativement à des commandements et à un Dieu non personnel, administrant des préceptes, sans doute maître de cette fameuse vie éternelle (qu’était-elle conceptuellement pour les contemporains du Christ, qu’est-elle d’ailleurs pour moi ?). Il ne voit pas Dieu dans le Christ, il n’obéit ni à son appel ni à son attraction. Je comprends – intensément – qu’il devint sombre et s’en alla tout triste. Suite évidente de l’évangile d’hier : le monde ne tourne pas « rond » parce qu’il reste, y compris dans un enseignement trop tolérant de l’Eglise en matière économique et sociale, partagé entre Dieu et Mammon, les personne se perdent à cause de leurs biens. De tous ordres. Moi, le premier, je sais qui – de tout son amour – sait me le rappeler et qui me vaincra peut-être pour notre salut et notre bonheur, quoiqu’aussitôt se débattent les moyens, et je retombe… la louange est enlevée aux morts, puisqu’il n’existe plus ; c’est le vivant, le bien-portant qui célèbrera le Seigneur. Le christianisme ne dit rien sur la mort, l’au-delà ? tout simplement parce qu’il nous invite à ne pas y croire et à ne considérer que le réel, que ce qui nous est promis et garanti, la vie éternelle sur demande. Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? C’est parce qu’il a « tout bon » en réponse aux questions du Christ, qu’il est appelé et aimé. Il est docile : pourquoi m’appelles-tu bon ? A sa seconde demande, il ne donne plus le qualificatif. Il est face à face, il est face à Dieu. Tout est possible à Dieu. En somme, le défaillant de la « dernière ligne droite », lui aussi, lui surtout, est sauvé. Dans sa tristesse et ses larmes, il ne le voit pas. Jésus l’a suivi, et pas seulement de ce regard d’amour.

début de matinée

Courriels… le remaniement ministériel, la tentative d’un homme – certes élu mais qui s’est montré « impulsif et amateur » pour les grands sujets (et sans doute les petits) cf. tribune des diplomates dans Le Monde de mardi dernier (que je n’ai pas encore lue directement… échos et passages seulement : honnêteté intellectuelle). Je n’ai pas relevé – évanbgile du jeune homme riche – la compulsion des gens de gouvernement et de politique : Alliot-Marie qui en démissionnant il y a six semaines, restait grande et retrouvait toutes possibilités pour une nouvelle suite selon un autre cours, Gérard Longuet qui bavait d’attente et n’apportera rien au ministère de la Défense sinon de nous maintenir en Afghanistan jusqu’à ce que mort s’ensuive : cinquante deux ou cinquante-trois des nôtres, déjà…

----- Original Message -----
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Olivier Brisson
To:
Undisclosed-Recipient:;
Sent: Monday, February 28, 2011 7:52 AM
Subject:
POM( suite) billets Olivier

Elle part. Lui reste.
MAM et POM frités?

Le 27/02/2011

Sarko marque un point contre la délinquance:
Il vire un récidiviste du gouvernement.

Le 28/02/2011



----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Olivier Brisson
Sent: Monday, February 28, 2011 8:43 AM
Subject:
Re: POM( suite) billets Olivier

Remaniement très mystérieux. Car s'il s'imposait pour MAM, POM est nul et à charge dans une fonction relationnelle qui sera de plus en plus délicate. Guéant était décisif pour la quotidienneté et l'effectivité de NS, pour le fonctionnement. Là où il sera, il sera loin. On ne fait plus des élections par le ministère de l'Intérieur, alors ? Hortefeux si l'on court après l'Islam et les immigrés et il le faut pour arriver devant Marine, est bien mieux : en sarkozysme, on ne pouvait faire davantage. Il rejoint les fidèles frustrés : Estrosi, Devedjian, etc... son départ n'est pas logique. Juppé, certes, n'est pas un malade comme NS et a un poids propre, est-ce lui qui opère une révolution de palais et fait abdiquer NS en le forçant à se séparer d'Hortefeux et de Guéant ? il est évidemment pour les entourages et pour les médias le rival de Fillon, ce qui va compliquer s'il était besoin la relation président/Premier ministre. Lequel a une nouvelle affaire sur les bras, faisant l'affiche des journaux locaux à Sablé, où j'étais vendredi. Je connais un peu Xavier Muscat, chaleureux et attentif humainement, a priori pas un interventionniste ni un homme ayant la libido du pouvoir. S'il devait avoir le même comportement que Guéant, c'est qu'il aurait été poussé à adopter ce comportement, révélant donc NS encore davantage dans une détestable conception de la présidence.

Ou bien tout cela prépare-t-il une abdication en forme : ne pas se présenter pour une partie perdue, et avoir mis en piste Juppé, ce qui ferait renouer avec un scenario... de 1995.

Rien de tout cela ne dégage ni une capacité de perspective, sinon de prohétisme, en tout cas de grand angle pour regarder le monde et y revenir de façon constructive, attrayante et efficace (à la de Gaulle par exemple), ni une probabilité de révolution intérieure avec une reprise de ce qu'attendent les Français, le service public, la réduction spectaculaire des ingéalités, l'emploi : c'est-à-dire non plus de la pédagogie-mensonge-contrainte morale mais des égards et de l'écoûte.

Si l'on avait voulu faire, sinon du vrai, du moins du très visible pour les semaines à venir, réduire de moitié le nombre des ministres et sous-ministres, il y avait quantité de personnages dont j'ai cessé d'apprendre les noms à faire partir et un certain nombre - surtout parmi les femmes - qui n'apportent que du commentaire et de la prétention, et aussi de l'éparpillement des organigrammes et des intitulés ministériels, dont l'économie peut être faite. Vg. Michel Mercier, transparent au mauvais sens du terme, ou Nathalie Kosciusko-Morizet qui n'est qu'ambition et à qui, des années après, j'en veux d'avoir volé "sa" circonscription à l'excellent Wiltzer (que je ne connais que d'estime, ne l'ayant jamais rencontré).

Chaleureusement.

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Cc:
M° Olivier Brisson
Sent: Monday, February 28, 2011 9:01 AM
Subject:
remaniement - un commentaire non engagé en réponse à un billetiste

Cher Préfet, je suis arrivé en retard devant "l'étrange lucarne" pour suivre le Président. Le remaniement, sauf le départ de Michèle Alliot-Marie, m'est difficile à comprendre.

J'ai pensé que ce que je viens de courieller à un ami avocat - chef d'entreprise, très courageusement et ingénieusement reconverti à la robe noire où il est particulièrement vigilant pour la misère humaine - pourrait, quoique critique selon le ton que vous me connaissez, vous intéresser. - Je laisse en clair les coordonnées de cet ami car recevoir son billet tous les jours ou tous les deux jours, est particulièrement savoureux. Je compte sur votre fair-play pour qu'il ne soit pas ennuyé par des plombiers de l'électronique ou autres, comme je l'ai été au printemps de 2009.

En fait, le seul électrochoc - qui surprendrait en très bien les Français et qui serait vraiment en vue du bien commun - serait l'anticipation de l'élection présidentielle, un an avant le terme. Le Président serait libre de se représenter, mais l'intérim déterminerait un "gouvernement de service" à la grecque, peut-être de consensus, avec un Premier ministre de simple administration. La France gagnerait un an, nous allons nous trainer en tentatives électorales sans plus et manquer au monde et à nous-mêmes, piur arriver tous "crevés" à Mai 2012, et le Président retrouverait sa seule chance de montrer, qu'en dépit des apparences, il n'a pas la libido du pouvoir (ce que je crois d'ailleurs et qui est paradoxal chez lui, au regard si souvent pathétique de tristesse, comme quelqu'un sans repères) mais qu'à armes égales, sur la cendrée de la course à l'Elysée, il peut être bon.

Voilà, pour la bonne cause, qui est celle de notre pays.

P S Pour l'avoir rencontré un peu au début de 2007, j'ai de l'estime pour Xavier Muscat. Je vais lui adresser le papier tiré de Burin des Roziers, sans doute le modèle pour un secrétaire général de la présidence de la République.


soir

Pas de radio dans la voiture de ma femme et je n’ai pas regardé la télévision, je ne sais donc rien de ce qu’il se passe. Mais, généralité et détails.

J’ai conscience depuis une quinzaine de jours que ma génération est en train de vivre – après 1968 et pour la France, le départ du général de Gaulle – des événements changeant le monde comme la fin de la Seconde guerre mondiale ou la chute de l’Union soviétique. Changements géosgtratégiques dont les pays arabes ont donné le signal, et surtout la tonalité : la pétition démocratique de gens affamés de justice sociale et de pain quotidien, les trois éléments vont ensemble et se commandent les uns les autres. La « crise » rend les pays à la périphérie occidentale ou méridionale de l’Union européenne vulnérables : agitation et émeutes surtout en Grèce, mais il semble que la Chine frémit malgré les couvercles vissés et la révérence des « Occidentaux » envers la dictature de ce communisme d’argent, et il y a des phénomènes étranges aux Etats-Unis : car la crise foinancière outre-Atlantique est également sociale, les gens à la rue parce qu’ils ne peuvent plus payer les traites de leur leur habitation. L’ensemble de cette propagation et de cet ébranlement, les thématiques qui se cherchent, les événements proprement dits m’ont accaparé ces semaines-ci et me pasionnent : 1789-1815, 1830, 1848, les deux guerres mondiales, 1968, 1989 et maintenant.

Evidence que ma génération qui n’est pas encore quittée par le pouvoir : Claude Guéant a soixante-six ans, à peine un an de moins que moi… ne comprend pas ces événements. D’abord parce qu’elle les voit peu et mal, qu’elle ne les regarde que un par un, sans les mettre ensemble, sans discerner leur dialectique. Ensuite, parce qu’elle ne se sent pas vcraiment concernée quoiqu’elle en ait peur. Les dirigés et les gouvernés depuis des années redoutent les conséquences de ce cours qu’ils n’ont pas choisi : la « mondialisation », les dirigeants et les gouvernants depuis le début de la crise tunisienne ont peur, non du tout (en quoi ils ont tort) de subir le sort des chefs d’Etat arabes qu’on déboulonne, mais d’être dépassés et périmés dans leur qualité de dirigeants, d’être mis à nu dans leur incompétence, leur imprévoyance, leur défaut de prévision et plus encore précisément leur faiblesse d’analyse.

Détails… je ne m’explique toujours pas la chute de Hortefeux. Un scandale, le mettant en cause personnellement, allait-il survenir ? Et comment Sarkozy va-t-il fonctionner sans Guéant ?

Je classe mes journaux – Le Monde principalement – et ce sont quelques photos qui me frappent : Obama et Hu Jin Tao, chacun sur leur chaise d’estrade et de majesté, le Chinois est détendu certes mais surtout hiératique, impénétrable tandis que l’Américain, le métis, le parvenu est hilare, non à la Nixon (précisément reçu par Mao Tse Toung en 1972 ou 1973 ?), mais comme le parvenu : c’est lui qui au nom des Etats-Unis, au nom du monde, accueille la grande Chine. Une sorte de rêve du rôle pour carton-pâte. Du Télégramme, une autre photo. : Villepin sort de son entretien avec Sarkozy, il serre longuement la main d’un huissier, sans doute un familier de son temps (n’est-il pas resté en maître de ce palais sept ans ? durée que peut ne pas atteindre l’actuel président). Sarkozy l’a quitté, est passé derrière une colonne, et très penché, solitude manifeste, va vers l’escalier menant à l’étage et à son bureau. Guéant figure derrière le couple Villepin-huissier et regarde Sarkozy, donc de dos, comme s’il l’évaluait sans perdre cependant des yeux ce que fait Villepin…

nuit


Commencé de lire Stéphane Hessel (Indignez-vous !). Pour se faire entendre, quel que soit le contenu, ce n’est pas d’abord ce contenu – aujourd’hui – qui compte (il en était tout autrement quand j’envoyai mes premiers papiers au journal Le Monde, initiant un procès en fidélité à Georges Pompidou, devenu président de la République), mais l’auteur ou la fonction. Stéphane Hessel avait tout, a tout : le passé multiforme, l’engagement à répétition, le courtage physique et le courage moral, toujours de grandes causes, de la Résistance aux sans-papiers. Je l’ai rencontré il y a quinze ans pour « l’affaire Garaudy » ; entre autres points, qui n’étaient qu’adjacents, il analysait très négativement l’abstention du Parti socialiste et notamment de Lionel Jospin à propos des sans-papiers et des évacuations d’églises – musclées – en Avril précédent. L’Abbé Pierre s’était exposé alors, pas tant en soutenant son collègue communiste des assemblées de la Libération et des débuts de la Quatrième République, qu’en affirmant, carrément, que le Premier ministre, à propos des sans-papiers et des mal-logés, lui avait menti lors d’un entretien qu’il venait d’avoir à l’hôtel de Matignon : Premier ministre, Alain Juppé… Donc le texte de Stéphane Hessel. Je suis aussitôt surpris par une référence – pour moi décisive (Edgard Pisani dans ses livres récents commence aussi par ces époques-creuset qui n’auraient jamais dû cesser de façonner la France contemporaine et notre esprit public) – référence au programme du Conseil national de la résistance. J’ai continué, bien entendu la déclaration de Décembre 1948, mais surtout les citations et le compagnonnage de Jean-Paul Sartre. Notre chute ne tient pas qu’aux politiques, et notamment à Jacques Chirac enfantant Nicolas Sarkozy, elle tient à nos écrivains et soi-disant intellectuels… ce ne sont plus des autorités morales.

Si le président avant-hier soir s’était interrogé sur les deux personnes qui actuellement, en tour de France, font salle comble et suscitent les vivats de la jeunesse : Hessel et Lonsdale, et si, s’interrogeant donc publiquement, il avait répondu en termes d’échelle de valeurs, de retour aux sources de ce qui fait notre pays depuis des siècles et qu’avait actualisée la Résistance du général de Gaulle, de Jean Moulin et de tant d’autres illustres ou non, alors il aurait commencé de traiter le problème de son impopularité qui devient son illégitimité, au regard de ce que notre situation nationale requiert matériellement et spirituellement.


[1] - Ben Sirac XVII 24 à 29 ; psaume XXXII ; éangile selon saint Marc X 17 à 27

samedi 26 février 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 26 février 2011

Samedi 26 Février 2011
Prier… [1] lumière de l’autre quand l’amitié, l’amour, la commune conscience de la précarité de notre condition humaine et de la toute puissance de la sollicitude divine nous rendent intensément perméables l’un à l’autre ? expérience si lumineuse d’hier avec « mon moine », de notre première rencontre en Avril 1963 à ces jours de maintenant et à venir, qui sont, humainement et selon toute apparence, très comptés. Intention de prière et expérience que je livre au partage. Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. L’enfant regarde, questionne, comprend, suit une logique, celle des évidences, vue plus pénétrante et à bien plus longue et profonde perspective que nos sens adultes et vieillis par surcharge de réalisme et de compromissions. L’enfant n’est pas distrait puisqu’il est entier dans le moment vécu, même si le moemnt est selon nous, un moment de distraction. On présentait à Jésus des enfants pour le lui faire toucher… Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. Pas de guérison à opérer, pas de profession de foi qui serait la communication des adultes. Le toucher, la présence, l’incarnation. Le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Jésus ne développe pas tant l’enfant doit être évident pour les adultes, mais l’est-il ? Les disciples les écartèrent vivement. Pourquoi ? le texte ne le dit pas. Le Siracide fait peut-être le portrait de ces enfants : il a mis dans leur cœur son propre regard pour leur faire voir la grandeur de ses œuvres…leurs chemins sont toujours à découvert devant lui, ils n’échappent jamais à ses regards. Une sorte de pureté fondamentale, plutôt mieux écrire : une transparence fondamentale et fondatrice (puisque la pureté est aujorud’hui comprise si mal par nous tous… franchise, dévouement, pureté, maximes d’adolescence) , l’état de l’homme à la création, l’état de l’homme tel que Dieu le veut et le souhaite, et le fait : finalement, par l’incarnation de son Fils. L’intelligence, flèche de l’homme vers Dieu, le regard divin sur l’homme en réponse et en appel, constants : il a donné aux hommes du jugement, une langue, des yeux, des oreilles, et un cœur pour réfléchir. Il les a remplis de savoir et d’intelligence, il leur a fait connaître le bien et le mal…. Et à chacun il a donné des commandements au sujet du prochain. Dieu et l’homme, empathie mutuelle, vie éternelle.

Je n’ai pas « pris les nouvelles » de la journée. Quels que soient les événements, la question me paraît aujourd’hui la suivante : jusqu’où va aller la logique de révolte, la logique de mise en cause des formes d’exercice du pouvoir par quelques-uns ou selon des simulcacres démocratiques qui ont perdu leur vérité ?

Depuis le début des révoltes arabes – la Tunisie du 14 Janvier – on est allé de semaine en semaine en crescendo, des forteresses sont tombées, certes politiques et stratégiques, mais surtout intellectuelles, exactement comme en 1989-1990, des immuabilités se sont révélées en quelques jours, vulnérables, précaires, obsolètes et se sont effondrées. Un nouveau seuil s’atteint. Le mondialisme ressassé – présenté comme des chances par les dirigeants européens, type Chirac des années 2000, alors qu’il était d’emblée apparu comme catastrohiques sauf pour quelques dirigeants avides de « croissance externe – va-t-il demeurer seulement économique et financier ? pourquoi ne serait-il pas politique et social ? pourquoi la révolte ne gagnerait-elle pas les Européens, grands perdants du mondialisme, de la montée de la Chine, de la faiblesse morale de lers propres dirigeants ? Pourquoi les Français – appelés à l’indignation, cf. Stéphane Hessel, ou à une réflexion en profondeur sur le sens de Dieu, commun aux chrétiens et aux musulmans, cf. Des hommes et des dieux, la « cérémonie des Césars » – ne se révolteraient-ils pas ? attendre quinze mois encore, avec encore plus de destructions ? pourquoi les entourages et les tolérances ne se renverseraient-ils pas, déjà e France et en Italie, comme en Tunisie et en Egypte, devant des maniaques de l’égocentrisme dans l’exercice du pouvoir d’Etat ?

Je reçois une dépêche sur des incidents dans le Wisconsin, la constatation que les droits syndicaux sont bafoués, que les coupes budgétaires vont toutes dans le même sens… il y a maintenant le rythme de manifestations dans les métropoles du sud de la Chine, baptisées « jasmin» par référence explicite à la Tunisie. En France, la révolution ne sera-t-elle que de palais ?

[1] - Ben Sirac XVII 1 à 15 ; psaume CIII ; évangile selon saint Marc X 13 à 16

vendredi 25 février 2011

la politique selon un moine bénédictin

Inquiétude & Certitudes - vendredi 25 février 2011


Vendredi 25 Février 2011

Dormi dans l’angoisse. Pas de pire malédiction dans la Bible (mais pas dans le Coran) que la condamnation à l’angoise et/ou à la folie. Prier… [1] il les créa homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un. Le Christ poursuit son enseignement, et l’adultère est autant réptréhensible chez l’homme que chez la femme, l’attachement mutuel n’est pas précisé comme étant seulement charnel, la ressemblance à Dieu n’est pas non plus évoqué. C’est en raison de votre endurcissement que Moïse a formulé cette loi. Une bonne part de nos institutions religieuses ou civiles tient – en psychologie bien comprise, et l’évangile y excelle – à notre psychologie, fort loin du spirituel quoiqu’elle en ait la prescience ou la nostalgie. L’Eglise fait particulièrement méditer ce matin : l’évangile et la loi du couple humain, le livre de sagesse et ce qu’est et apporte l’amitié. Un ami fidèle est un élixir de vie que découvriront ceux qui craignent le Seigneur. Celui qui craint le Seigneur orientera bien ses amitiés, car son compagnon lui ressemblera. Le mariage humain et l’amitié se bâtissent et se vivent en référence à Dieu. Gratification par coincidence ce matin avec mon état d’âme : le rappel que la crainte de Dieu est protection et équilibre, non angoisse, elle est relation et non chute dans le vide. Montre-moi comment garder ta loi que je l’observe de tout cœur. Guide-moi sur la voie de tes volontés, là, je me plais.

notes de route à développer


L’inesthétique – manière de qualifier la lâcheté et de la subir individuellement quand on n’est pas directement victime physique, mais que l’on est moralement, mentalement, intellectuellement présent au monde contemporain – l’inesthétique de notre époque, des dirigeants que nous subissons, surtout en France, des relations internationales qui sont leur œuvre, paraît ce soir sans limite.

Il n’y a pas quinze jours, Kadhafi était universellement respecté. Qui analysait son régime ? surtout nous qui l’avions reçu aux limites du ridicule en début de mandat du prince actuel. Maintenant, la mouche du coche se multiplie d’heure en heure, un essaim aussi monstrueux que les massacres dont personne n’a idée et encore moins la mesure, puisque personne n’est sur place et que les médias et la presse ne sont arrivés en Cyrénaïque que Benghazi et la moitié du territoire libyen tombés hors du pouvoir du « guide de la révolution ». Avec le paradoxe que le prix du pétrole approche les 120 dollars le baril, alors même que les puits sont dans une zone désormais non affectée par les combats : le prétexte des pétroliers qui jugent le public incapable de lire une carte et de différencier les différentes régions du pays, au moins selon qu’elles sont en guerre civile ou déjà libérées du système. La France est en tête de la lâcheté : « Kadhafi doit partir » assène Sarkozy à Ankara comme si la Libye était le sujet principal de son déplacement… ce n’est ni du domaine du G 20 ni de celui des relations bilatérales obérées par notre refus.de la candidature turque. Bref, nous hurlons avec les loups, affectons – pour faire oublier la Tunisie où nous avions les cartes et l’expertise, en principe, et l’Egypte où nous n’avions aucun poids que celui des touristes (ministres ou vacanciers) – de mener les choses à Genève et à New-York. Aucune dignité.

Sans doute, le spectacle tel que la télévision et la rédio nous en donnent quelques éléments, est hallucinant : un vieillard ubuesque et au physique malsain, sans doute engoncé dans une armure, casque et gilet pare-balles, que dissimule des couvertures de campagne, harangue de très loin, ce soir du haut d’un immeuble, hier par téléphone, avant-hier sur un ton hitlérien et hystérique, un peuple qui n’existe plus au sens où il l’avait fait croire. Pathétique, certes. Mais plus encore, une Alliot-Marie, image de sa solitude quand elle est interrogée dans un rang de fauteuil d’une quelconque salle immense de réunion, sous le non moins immense portait de l’émir du Koweit, pays où elle venait d’arriver ce soir. Il semble acquis qu’elle sera remplacée avant la rencontre marquée à Genève pour lundi avant ou après l’important discours qu’elle se targuait ce matin – France-Infos. – de prononcer (lire). Elle n’aura donc pas démissionné, elle se fait virer, elle résiste d’heure en heure devant toute évidence. Les ministres accompagnant Sarkozy en Turquie, plus de temps avion aller-retour que sur place ! assurent que la ministre ne l’est déjà plus. Gérard Longuet irait à la Défense que libère Juppé pour retrouver le Quai d’Orsay et sa position de faiseur de roi du début de 1995. Car cette nomination si elle a lieu, équivaudrait à une semi-abdication de Sarkozy, incapable à lui seul de remonter le handicap international qu’il s’est donné depuis deux mois, alors que c’était ce registre qui devait le faire remonter dans les sondages et l’opinion nationale. C’est lamentable. Avec cette persévérance à croire que tout s’achète, surtout les gens en politique, à se fonder donc sur les mauvais côtés de l’homme : Sarkozy recevant Villepin pour conférer du G 20, on se demande à quel titre, a sans doute voulu sonder son ex-rival, tout à fait à terre à mon sens en termes de chances pour l’Elysée, mais éventuellement récupérable pour revenir au Quai d’Orsay ?

[1] - Ben Sirac VI 5 à 17 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Marc X 1 à 12

jeudi 24 février 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 24 février 2011


Jeudi 24 Février 2011

Prier… ne te laisse pas entraîner par ton instinct et ta force à suivre les désirs qui te viennent à l’esprit. Ne dis pas : ‘Je suis le plus fort’. Sagesse donc de la Bible, sagesses ancestrales et humaines bien fondées et d’expérience : ne t’appuie pas sur des richesses injustement acquises : elles ne te serviront de rien au jour de l’adversité. [1] Mais les conséquences à tirer de ces prises de conscience et de ce legs : Ne sois pas assuré du pardon au poiunt d’entasser péché sur péché. Ne dis pas : ‘Sa miséricorde est grande, il pardonnera bien tous mes péchés.’ Ne parle pas ainsi, car ily A en lui la pitié mais aussi la colère … Et si ta main t’entraine au péché, coupe-la… Si ton pied t’entraîne au péché, coupe-le… Si ton œil t’entraîne au péché, arrache-le… Car tout homme sera salé au feu. C’est une bonne chose que le seul ; mais si le sel d’être du seul, avec quoi allez-vous lui rendre sa force ? Textes dont Dieu semble absent, exhortations austères du Christ. Prière du psalmiste, la prière donne la perspective : le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra.
développer pensées du matin et ridicule coulpe française préludant l'agitation de l'après-midi


fin d’après-midi

Un type très fin, interrogé sur France-Infos. la Libye, tandis que nous gesticulons pour les droits de l’homme, les crimes contre l’humanité, la saisine de tout et notamment de comités de droits de l’homme et de la Cour pénale internationale… Kadhafi, on ne peut agir que sur et par l’entourage à qui il faut trouver une porte de sortie « honorable », en fait physiquement viable. C’est le moment des services secrets qu’il faut laisser travailler : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie…, la France est très peu sur ce terrain. Kadhafi peut tenir quelques heures, quelques semaines, on ne sait pas ? L’armée n’a jamais été sûre : plus d’une vingtaine de tentatives en quarante ans pour renverser Kadhafi. Celui-ci faisait démonter les chenilles des chars… mais il dispose de milices et autres groupes armés, commandés par ses fils. – Nouvelles, l’insurrection dont on ne dit toujours pas si elle est organisée ou a des chefs, a aggné les environs de Tripoli, on se bat pour une ville à cinquante kilomètres à l’ouest. Près de trente mille fyards aux fronitères tunisiennes et égyptiennes, les Maghrébins par la route, les Européens par avion ou bateau. – Massacre de blessés dans les hôpitaux, circonstances horribles. – Discours de Kadhafi par téléphone avec photo. en médaillon pour la télévision. Larmoyant. Accusant Al Qaïda et nommément Ben Laden de tout : les jeunes sont drogués. Que les parents sortent dans les rues et les ramènent à la raison. Je n’ai jamais été en quarante ans de pouvoir qu’une autorité morale, le pouvoir c’est vous, c’est le peuple qui l’a. Si vous voulez érgier des gouvernorats, faites-le, les décisions sont à vous.

Poutine. Une intervention courte et froide, qui marque sans doute un tournant – mais peut-être cela a-t-il déjà été exprimé depuis longtemps par lui, mais je ne l’aurai pas entendu… laisser les peuples décider, l’Occident a voulu le changement en Iran et a grassement payé Khomeiny hébergé à Paris : résultat ! Des élections palestiniennes : résultat, le Hamas ! Oui, le Caucase sud, oui l’extrêmisme est à redouter. – La Russie qui n’avait pas encore lâché Sadam en 1991, manifestement ne voit plus chez les Arabes qu’un danger pour elle, alors que dans les années 50 et 60 avec Nasser et la Syrie, elle les considérait comme un élément tenant dans l’angoisse d’un coup de chien les Occidentaux..

[1] - Ben Sirac V 1 à 8 ; psaume I ; évangile selon saint Marc IX 41 à 50

mardi 22 février 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 23 février 2011

Mercredi 23 Février 2011

Prier… la montagne des emm…, l’environnement lumineux de la communion avec tant, la perspective d’espérer, d’attendre et de recevoir toutes forces de nous battre, toute puissance d’aimer. Celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi [1]. Le miracle n’appartient qu’à Dieu, non la puissance d’en faire, elle est donnée à tout croyant qu’il soit le suppliant malade et épuisé à guérir, ou qu’il soit celui par qui la foi agit et la prière est reçue. Le miracle n’est possible que par la foi en ce Jésus qui reprend ses disciple : Maître, nous avons quelqu’un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l’en empêcher car il n’est pas de ceux qui nous suivent… Ne l’empêchez pas… celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Pourquoi ne pas en déduire que ce thaumaturge inconnu de nous, des évangélistes et des disiciples, n’a été qu’à une seule école, celle de la foi, sans même avoir approché le Christ… et il est efficace ! ainsi les saints et les croyants et les bonnes volontés de toutes confessions, morales et obédiences, en tous temps et lieux. Pas de brevets, la foi. Il faut notre misère pour que le sacrement de baptême nous la donne. L’hymne à cette sagesse qui ne se définit que par ses effets – personnifiée ? l’Esprit dans son acception « féminine » si tant est que la grammaire française définisse ce qui est spirituel et esprit ? – cet hymne si fréquent dans l’Ancien Testament est bien la reconnaissance de ce qui meut le guérisseur non patenté. Ceux qui rendent un culte à la sagesse célèbrent le Dieu, ceux qui l’aiment sont aimés du Seigneur. Ainsi soit-il.

matin

A vue humaine, Sarkozy est non seulement battu, mais il est viré, honteusement. Il y avait eu il y a deux ans la « tribune » (Le Figaro) des officiers rebelles aux réorientations stratégiques : c’était de fond, c’était aussi la réponse au traitement infligé aux cadres de l’armée. Il y a eu le mouvement des magistrats – tel que le « pouvoir » en a pris peur. Maintenant, Le Monde daté de mardi, que je n’ai pas encore lu, l’évaluation par les diplomates (anonymes, en activité ou retraités) : impulsivité et amateurisme, nos échecs de ces dernières semaines – criants – sont à cause unique : Sarkozy, son mépris de l’Etat et de l’outil diplomatique en particulier. Le haro, sinon l’hallali a commencé.

Mais – c’est mon leit-motiv – nous sommes tous coupables : nous avons toléré l’intolérable, et allons continuer encore pendant quinze mois… Nous avons secrété Sarkozy et depuis longtemps, l’un des auteurs principaux, Jacques Chirac, depuis que l’irréparable a été accompli, que l’exemple a été donné avec les contre-exemples, l’exemple du sans-gêne, le contre-exemple de ne « rien faire » apoparaît comme une « star » au salon de l’agriculture alors qu’il n’aura pas la santé d’être à l’ouverture de son procès, et que la « classe politique entière » a souhaité que ce procès n’ait pas lieu et a tout fait pour… Et tout ce tréfonds de racisme anti-immigré, latent partout, il n’a pas été créé par Sarkozy, même si celui-ci l’a entretenu et lui a, surtout, donné une « légitimité » que le Front national ne pouvait lui conférer… Sarkozy pouvait être arrêté par le referendum sur le traité de Lisbonne, la censure de notre réintégratxion dans l’OTAN ou du renforcement de nos effectifs en Aghanistan. Mis en échec décisivement avec un rééquilibrage en favuer du législatif et du Parkement, si la révision constitutionnelle avait été refusée en juillet 2008. Pris au mot du référendum d’initiative populaire si la pétition pour le service public et notamment celui de la poste, recueillant près de trois millions de voix, avait été accueillie comme telle par toute la classe politique et par le Parlement. Si la grève générale avait été mise en œuvre, à propos de la réforme des retraites. Si Eric Woerth et maintenant Michèle Alliot-Marie avaient été systématiquement boycottés « à la scène comme à la ville », sans animosité mais pour inadéquation à la dignité de la fonction gouvernementale. Nous avons préparé et une majorité de nous a voulu ce mandat calamiteux, un exercice du pouvoir pathologique. Les medias, leur invention de la « première dame » qui n’est pas même Lola Montès, sont moins coupables que la demande « people » et que la soumission générale au manque de respect pour les personnes, au chômage considéré comme fatal.

Comment les finances, l’appareil d’Etat, nos institutions seront-elles en Mai 2012 et la gauche, à défaut d’une opposition bien plus large et représentative – car la gauche est sans grand crédit en tant que telle – qui serait tout simplement l’opposition des démocrates et des républicains de toutes originales et de toutes idéologies, celles-ci sont secondaires, la gauche donc ne sera-t-elle pas tentée d’entériner les « réformes » satisfaite de n’en avoir ni l’impopularité ni la sanction et ne commencera-t-elle dès les premiers jours de son exercice du pouvoir à dresser ainsi la statue du président, maladroit peut-être, mais courageux et ayant tenté quelque chose ?

Addendum … combien y a-t-il au gouvernement de gens régulièrement mariés et à mariage unique ? et combien parmi les ténors du Parti socialiste ? majorité écrasante de divorces et de concubinages…
bientôt minuit
Khadafi peut-il rebondir ? peut-il tenir ? le discours et le costume étaient saisissants, et pourtant les Français en avaient vu en Octobre 2007. Ollier, acculé à reconnaître ses dires de l'époque, assure que depuis il a condamné la "dérive". Or l'homme a toujours été politiquement le même, seul le physique agréable la première décennie - je l'ai rencontré d'assez près et plusieurs heures à Benghazi au printemps de 1975 - a changé pour aller au grotesque ou au burlesque. Mais on sait et savait depuis des décennies ce qu'est son régime. Et on l'a pratiqué comme on pratique la Chine. La France a eu les meilleures relations avec le Chili de Pinochet et notre ambassadeur à ce premier 11-Septembre que fut le coup de 1973 contre Salvador Allende, était même un ancien conseiller diplomatique du général de Gaulle ! Les dévoiements et les cécités les plus inexcusables.
Le roi Abdallah est le maître du jeu au Proche-Orient depuis l'assassinat de Fayçal, Fahd ne comptait pas. La manière dont Moubarak a été renversé sous inspiration américaine l'a brouillé avec Obama s'il était encore besoin. Altercation téléphonique telle que la rumeur de sa mort a donc couru alors. Il rentre chez lui avant toute manifestation et a les moyens d'acheter ses sujets : grand art.
Les deux silences pas assez commentés sont ce soir rompus. Al Qaïda s'installerait en Cyrénaïque, Gaza est en feu ou en ébullition.
Les commentaires des dépêches d'AFP ont deux thèmes dominants : Marine Le Pen est placée pour le second tour de 2012 (accessoirement Strauss-Kahn n'est considéré ni à gauche ni à droite comme quelqu'un de gauche), la France, les Français plutôt ont autant de raisons (et les mêmes) que les Arabes de se révolter. Mais je ne lis sur le pourquoi de la non-révolte ? Serait-ce "simplement" la sincérité des scrutins, notamment présidentiels chez nous ? alors qu'au sud les élections sont des farces et des trompe-l'oeil servis pour le seul étranger ?

[1] - Ben Sirac IV 11 à 19 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Marc IX 38 à 40

Inquiétude & Certitudes - mardi 22 février 2011

Mardi 22 Février 2011

Prier…
[1] fondation formelle de l’Eglise, argument de l’Eglise catholique romaine pour la primauté de Pierre, à prendre davantage comme un engagement et une responsabilité de fidélité (trahis plusieurs fois ou mal compris par Pierre lui-même puis par l’Eglise catholique romaine à travers son histoire de génération en génération), que comme une prérogative de commandement : tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. A rapprocher le texte des récits de miracles, je suis saisi par l’analogie et par ce que celle-ci explique. Le miracle qu’est la fondation de l’Eglise est une réponse à l’acte de foi, à la profession de Pierre, exactement comme la plupart des miraculés voient leur foi entendue, récompensée par sa propre efficacité. Et la guérison opérée est immense : elle est explicitement la revanche de la Genèse. Eve et à sa suite Adam sont promis à la mort, l’Eglise ne sera pas vaincue par la mort. L’évangélisation est simple : Et vous ? qui dites-vous que je suis ? … Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Assertion et conviction des apôtres : quand se manifestera le berger suprême, la couronne de gloire qui ne se flétrira pas. L’évangile est à la fois le récit, la preuve de l’incarnation du Fils de Dieu, la description, en termes humains et donc compréhensibles par nous, de l’identité du Fils et doinc de Dieu, de sa nature-même, révélation de la Trinité, et il est prophétie du retour du Christ. Le prophète et l’évangéliste, par excellence, sont ce Jésus, fils de Joseph et donc de David, en généalogie d’adoption (de même que nous sommes enfants de Dieu par adoption, parfaite symétrie), que les disciples, par la voix de Pierre, reconnaissent comme le Messie, le Fils du Dieu vivant ! Rien que cette profession de foi atteste d’ailleurs la Trinité et la transcendance du Christ et de notre vie spirituelle par Celui-ci : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.


matin

D’un familier de la Tunisie :
Quelques réflexions que m'inspirent Boris Boillon... Bien amicalement
Le nouveau résident de France en Tunisie
Nommé au débotté, le nouvel ambassadeur de l’Elysée s’est installé au Dar Al-kamila, près de Tunis.Pour sa première sortie, il a rabroué des journalistes comme un pas poli. La séquence a fait le tour du net. Choqués, un millier de manifestants ont réclamé son expulsion. Devant la chancellerie, près de la Porte qui porte encore provisoirement le nom de la France, ils ont brandi des banderoles « dégage ! casse-toi ! »… du miel pour les dépêches et le prochain papier de Claude Angeli. Dans l’histoire de la diplomatie française, c’est du jamais vu. Au Quai d’Orsay et dans les 163 ambassades à travers le monde, c’est la consternation. Le nom du plénipotentiaire est entré dans le langage courant. A Tunis, il se conjugue désormais à tous les temps en français comme en arabe.
Le protégé du chef de l’Etat, en charge de faire disparaitre les traces du commando de MAM en Tunisie, est un produit Sciences po qui a appris l’arabe aux Langues O. Il le parle correctement ce qui force l’admiration de son Président pour qui cette langue est du chinois. Mais on ne parle jamais la langue du Coran de façon désinvolte. La manière est essentielle et en toutes circonstances : un ton doux, un sourire bienveillant et une posture sereine sont de rigueur. Il n’y a que les singes qui gesticulent et font des grimaces.
A Tunis où tout le monde est bilingue, entendre un ambassadeur de France baragouiner la langue d’Ibn Khaldoun, est hautement surréaliste !
D’autant que les Tunisiens sont fiers de leur langue nationale, subtile cousine de l’arabe littéraire. En Tunisie, jusqu’au 14 janvier dernier, l’usage de l’arabe classique était réservé aux débats théologiques, à la poésie, à l’injustice, rarement à la politique. En cette période révolutionnaire, l’arabe est devenu synonyme de langue de bois. Chacun se souvient de Ben Ali lisant ses discours sur un prompteur et débitant d’un air important des phrases emberlificotées de mots savants que personne, ni lui-même, ne comprenait vraiment. Sans doute privé de son scribe l’ex-président lança son dernier appel en langue tunisienne. Alors il fut parfaitement compris de tous et il prit la fuite.
Monsieur l’ambassadeur, je vous imagine sur une bergère du grand salon du Palais de La Marsa où peut-être l’écho de ces lignes vous parviendra.
Sachez que la langue tunisienne est celle de l’intelligence et de la raison. Elle est d’un apprentissage difficile car elle traduit l’éducation et la naissance. Pour vous en faire une idée, écoutez les discours de Bourguiba sur Youtube. Mieux, allez flâner autour de la résidence ou de la chancellerie…Les quelques marchands de livres sont d’authentiques résistants survivants de la censure, de vrais libraires. Ils vous conseilleront des ouvrages écrits dans un français admirable. Par exemple, les romans historiques d’Alia Mabrouk qui révèlent le courage ancestral des tunisiens ou bien le dernier livre de lella Rabâa Ben Achour-Abdelkefi sur la dignité et le raffinement des Tunisois. Entre un bain de mer et une séance de musculation, vous pourriez inviter pour le thé ces deux dames de qualité qui accepteront, peut-être, de vous enseigner quelques rudiments de l’art de se comporter en hôte provisoire de Dar Al-kamila, la maison de la perfection.

Le désaveu le plus précis pour Michèle Alliot-Marie, la « mission » Lagarde-Wauquiez aller-retour avion dans la journée pour tenter l’impossible en Tunisie. Evidemment, l’ambassadeur, le nouveau… dans un tel contexte…

après-midi

Tout a changé une nouvelle fois de dimension. L’année 2011 programmée pour être « pépère », des conférences valorisant quelques-uns dont Sarkozy, président de ces conférences, sans qu’il ait été pensé trop que DSK pourrait ravir la vedette au lieu d’être un faire-valoir… est devenue en quelques semaines un nouveau « printemps des peuples » comme 1789, 1848, 1989 : des régimes s’effondrent, il n’y a pas encore d’apparition de nouveaux chefs, peut-être même cette dominance de la foule, du peuple plus encore que la messagerie internet caractériserait-elle le mouvement. Différent dans chacun des pays arabes, mais avec des analogies. Un même peuple réagit partout en révolte mais les sytèmes contre lesquels il se révolte diffèrent d’un passage de frontière à l’autre, et d’un Etat à l’autre. En tcout cas pendant six semaines, on était allé d’une révolte faisant tomber un régime ce qui parut immense en soi, à une autre mettant en cause des enjeux stratégiques pratiquement considérables : l’obsession israëlienne. 1° Un dénotateur tunisien au sens d’un exemple du possible, 2° la sécurité d’Israël version Etats-Unis.Egypte.France avec passage aujourd’hui par le canal de Suez de deux bateaux de guerre iraniens, ce qui semble tout à fait inédit, et maintenant 3° avec le bain de sang en Libye, la question du pétrole, le débat en Conseil de sécurité, la « flambée des cours ». Ce qui était imprévisible il y a deux mois est maintenant une possibilité : la chute des monarchies pétrolières comme à Bahrein, puis de la famille royale saoudienne. Bien entendu, le débat de 2011 qui devait – en France – être le repositionnement de Sarkozy et en relations inernationales l’attelage de la Chine à un système tenant compte d’elle ou au contraire un conflit entre Occident et Chine, tourne tout autrement : la Méditerranée, le pétrole redeviennent centraux comme pendant la Seconde guerre mondiale, comme en 1956 et X fois depuis. Bien évidemment, c’est un clou de plus sur le cercueil d’une espérance de l’Europe « troisième grand »…

D’un ancien chef d’Etat arabe – un démocrate, renversé par l’armée :
Tous ces derniers jours, je n'ai pratiquement rien fait que suivre l'évolution de la situation en Li bye, sur AL-JAZEERA. Je pense que je suis dans l'état de quelqu'un dont on dit qu'il est "groggy".C'est quoi la réalité du monde aujourd'hui? Sûrement bien différente de celle que nous sommes invités par ceux qui se sont érigés en maîtres de ce monde.. Que de réflexion et de lutte notre monde a-t-il encore besoin.

Du « black-out » libyen, on ne sait ce soir que des déductions. Si Kahdafi affirme « contrôler » Tripoli, c’est qu’il a perdu le pouvoir ailleurs, mais qui l’exerce ? Il a déjà vécu une alerte semblable, quand – avant les drones – les Américains avaient tenté de l’avoir directement par des missiles sur les lieux supposés de son séjour, il y a quinze ou vingt ans. – Bahrein, cela semble « cuit » pour une dynastie deux cent ans qui aura perdu la mise parce que ne pratiquant pas l’obédience religieuse de sa population. – Maroc et Algérie, pas de commentaires. – Egypte, il apparaît que Moubarak ne sera pas diabolisé.

[1] - 1ère lettre de Pierre V 1 à 4 ; psaume XXIII ;évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 19

dimanche 20 février 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 20 février 2011


Dimanche 20 Février 2011

Prier… [1] N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous… Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Enseignement de l’Apôtre, enseignement du Christ. Commentaire de Paul : la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Pourquoi et comment ? le commandement de l’amour fraternel et pas seulement : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux. … Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter. C’est sans fin… ou c’est une seconde nature. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes, n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’en font-ils pas autant ? Seconde nature ? sur-nature ? non, celle de Dieu-même à l’image de qui nous avons été créés… parfaits comme votre Père céleste est parfait. … Tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Comment ? en toute tranquillité ! Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu. Sans doute, la contemplation et la communion, mais le chemin du dépassement de soi-même, de son point de vue, de ce que je crois mon intérêt et mon urgence… Laissant tout, ils le suivirent.

matin

DSK joue ce soir à la télévision une partie décisive, s’il arrive d’une part à donner des jugements et des propositions vraiment originaux sur la situation économique et financière mondiale, et d’autre part à se montrer homme de gauche, point besoin qu’il esquisse quoi que ce soit pour 2012, il a partie gagnée. Mais s’il a la même table des matières que NS, s’il hésite sur les remèdes fondamentaux : banques, agences de notoriété, corruption et mépris des droits de l’homme, s’il joue médian, il paraîtra réaliste et technique à un électorat qui n’est pas, au premier tour, le sien. Si enfin il sait, à partir de la fonction qui est la sienne, dessiner une géostratégie mondiale, dire un mot sur l’Islam par exemple en principes d’éthique financière, car l’Islam a à dire là-dessus, et donc sur le mouvement de révolte dans le monde arabe, et donc donner à penser qu’il pense en termes de dialectique et non d’état de fait, il pourra peut-être produire quelque réflexion sur ce qu’il serait s’il est élu. – Voilà avec quelles questions je l’écouterai-regarderai ce soir.

début d’après-midi

Le Maroc, enfin. La Libye, le choc à l’état pur, violence contre violence, l’issue est proable : Khadafi va perdre la moitié de la Libye sauf à massacrer toute la Cyrénaïque. Bahrein est complexe puisque le peuple est d’une obédience religieuse, et la famille régnante d’une autre. Situation de l’Irak sous Sadam. Cas de figure pays par pays, éléments de récupération et éléments de conflit.

C’est la parabole de la France actuelle, aussi. Pourquoi pas de révoltes alors que le gouvernement est destructeur et indigne selon une majorité de Français ? Les plus nombreux à commenter les dépêches de l’AFP sont FN ou UMP, ils restent favorables à Sarkozy et jugent (comme le prince régnant) que les médias sont d’opposition influencée par le PS : critique des deux pouvoirs que « le pouvoir » ne peut mettre à sa botte, la justice et la presse. Villepin intervient quotidiennement et surtout, il reste inaudible.

Vauzelle ouvre le vrai débat : les primaires ne sont-elles pas « dévastatrices » pour le PS ? mais alors la démocratie ? et ne désigner que le candidat le mieux placé dans l’opinion ? Il propose le congrès comme à Metz en Novembre 1980. Ce serait investir Martine Aubry. Sérieuse, et certainement de gauche, tout simplement parce qu’elle est acculée à l’être – il l’est vrai qu’elle l’est aussi de cœur et plus encore de doctrine – puisqu’elle supporte et supportera la campagne emblématique contre les 35 heures.


début de la nuit

20 heures + La télévision, France 2 … pour Dominique STRAUSS-KAHN. Nouvelles… le Bahrein : reproche des chiites au Premier ministre en place depuis quarante ans de faire affluer Jordaniens et Palestiniens qui sont sunnites pour établir un équilibre démographique favorable à la famille régnante sunnite. Rassemblements à Shangaï, Canton.

Le plus célèbre des Français dans le monde. Comment allez-vous ? – Je vais personnellmement bien, surtout quand j’ai la chance de repasser par Paris, mes enfants, mes amis. Mais… Distance avec les Français ? – Cela ne crée pas une distance, mais une vision du monde. J’ai une tâche qui m’occupe vingt-quatre vinquatre heures. Les sondages, je ne m’y consacre guère. Tout ce qui s’écrit en Europe, qui est en mauvaise situation, m’intéresse. Le DG ne s’occupe pas de son pays, tradition, mon prédécesseur : un espagnol, ne traitait pas l’Espagne. Leit-motiv aux quatre coins de la planète ; c’est en Europe, là où le chômage est le plus important. Emission antérieure : j’ai une mission à remplir. Quand je vois que les Français m’apprécient, j’en suis ravi. Coppé : absent de France. Le Guen : candidature s’impose.

Beaucoup croient que la crise est passé, la coopération est moins facile On a évité l’effondrement mais pas les souffrances. Le risque de déclassement de l’Europe par rapport à l’Asie. Souffrance en Europe qui n’est pas ailleurs. Ailleurs, envie d’aller de l’avant. Problème européen, dialectique négative. Finances publiques qui doivent tenir la route. C’est en Europe qu’il y la souffrance sociale la plus forte. Il n’y a pas de libéralisme là-dedans. On n’échappe pas à une politique raisonnable. Remettre les gens dans le droit chemin, revenir dans le réalisme mais avec justice. L’Europe, une impulsion européenne plus forte. Ce qu’il se passe dans la rue, c’est l’important, pas de considérations générales. La réalité de la vie. – Delors interviewé par Sinclair : je n’y vais pas. – J’ai regretté qu’il n’y aille pas.

Trop concentré sur la macro-économie, pas assez sur la souffrance et le chômage. La Tunisie… elle est membre du Fonds. On ne regardait pas assez la distrubution intérieure. Il y a trois mois au Maroc, discours : la bombe à retardement au Maghreb, c’est le chômage et la jeunesse. – Pensées pour l’avenir – Débat de politique intérieure m’est interdit. – Ecoutez-vous votre épouse ? – C’est important. On en a parlé pour aller à Washington, et maintenant. Mon travaiol est que pays par pays on convainque pour que les choses aillent mieux, et que les gens
Christian JACOB sur DSK : ce n’est pas l’image de la France des terroirs. – Je suis capable de supporter des critiques plus dures que celle-là. Ce qui m’indigne, c’est qu’il y a mieux à faire. En Europe, les élus doivent consacrer leur temps à ce pour quoi ils ont été élus, et non à la façon de se faire élire. Je vois comment on a sorti des pays de la catastrophe : l’Islande, je fais mon possible. – Le mot socialiste, cela veut dire espoir, avenir, innovation. – Vous vous appelez par votre prénom ? – Oui, comme les parlementaires entre eux. Mais jamais en public.

20 heures 20 + Un sans-faute et une grande habileté. Il n’a trébuché sur aucune question, qui à vrai dire n’était que la même ressassante, candidat, et quand le direz-vous ? Il a pu donné matière à réponse à tout selon ceux qui l’ont écouté. Ce qu’il a dit est très habile dans la forme et dans le fond. Dans la forme, il a pu constamment traiter la France comme quelqu’un de sensible, la voyant et la vivant intimement et de très près. Combien de fois a-t-il dit à peu près la même phrase : la souffrance des gens, et particulièrement en Europe, ne traitant que de l’Europe, mais la France étant en Europe, il la traite par prétérition, sans critiquer quelque gouvernement que ce soit. Il laisse transparaître ce qu’il y a, non à faire, aucun programme, aucune médication (point faible, à la réflexion, de cette courte « prestation), mais à être, et c’est sans doute ce qui est attendu. Mais cela sonne très juste. Dans le fond, c’est le souci de l’Europe, elle est de tous les continents ou ensemble, celui qui souffre vraiment : personne ne l’avait dit aussi fort et aussi sobrement pour que cela s’entende, s’accepte, se comprenne. La proposition est évidemment que l’Europe soit davantage unie, cohérente, etc… mais il ne le dit pas, il le fait simplement sentir.

Je suis donc étonné d’une telle qualité, d’une telle habileté : mon étonnement, tele que je le constate, est surtout le signe du niveau si bas auquel nous sommes tombés et combien nous avons été mithridatisés depuis bientôt quatre ans, puisque (par défaut ? par exclusivité des tréteaux ?) l’étalon de la parole publique est le discours de Sarkozy : économie politique pour classe de huitième, ton des « brèves de comptoir », politesse affectée des parvenus et des dictateurs.

22 heures 26 + Un Gabin que je n’avais pas vu, 1967, du texte et une ambiance toujours la même, mais cela se vit bien, quoique très daté, aucun effet spécial… Sur France 5… fin d’un des épisodes, je n’ai pas vu les précédents, sur les services secrets français. La période Rocard, FM le laisse en faire la réforme : « si çà vous amuse », après lui avoir dit que cela a été l’échec de son premier septennat. Commentaires de l’un des responsables de l’époque : il avait la certitude qu’un pays qui n’a pas d’excellents services de renseignements, les meilleurs, très vite perd son rang, en quelques années. Nos services donc… pour une ou deux affaires manquées et très médiatisées, combien, presque toutes, dont on ne parlera jamais et qui sont extrêmement délicates. Conclusion de Rocar : réforme faisant que l’Etat marche mieux, mais électoralement aucun impact puisque personne n’en parle.

Ai-je entendu… de loin, à mon clavier, la télévision ailleurs : la beauté, c’est une machine à tuer.

[1] - Lévitique XIX 1 à 18 ; psaume CIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens III 16 à 23 ; évangile selon saint Matthieu V 38 à 48

samedi 19 février 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 19 février 2011


Samedi 19 Février 2011

Le bonheur est de désirer ce que l’on a : Vauban l’inscrit sur la paroi du petit couloir allant de la sacristie à sa petite chapelle privée, château non loin de Vézelay. Prier… [1] dressons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. Pierre, témoin de la transfiguration de son maître, avec Jacques et Jean, ne pense qu’à tout stabiliser, qu’à accueillir, il s’oublie ainsi que ses deux compagnons : il est heureux que nous soyons ici. Pour une fois, il a parfaitement compris ce que tous sont en train de vivre. Bouleversés, ce n’est ni la première ni la dernière fois. Il ne semble pas qu’il était – contrairement à Jacques et à Jean – au baptême du Christ où, déjà, avait retenti cette voix : ‘ Celui-ci est mon Fils bien aimé. Ecoutez-le.’ La conclusion est merveilleuse, cette « solitude » avec le Christ. Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. La voix divine donne-t-elle le signal de la « disparition » des deux principales figures de l’Ancien Testament ? les périme-t-elle ? n’est-il pas suggéré que le Christ à son « état normal », d’homme mortel – ce que Jésus a soin de rappeler à ses trois disciples – , donc non transfiguré, est cependant tout à fait supérieur aux prophètes et se suffit à Lui-même ? D’ailleurs, la figure d’Elie, sans doute assimilée à celle de Jean le Baptiste, est resituée. Enseignement privé du Christ sur les Ecritures le concernant comme aux disciples marchant de Jérusalem à Emmaüs. Sans la foi, c’est impossible d’être agréable à Dieu, car, pour s’avancer vers lui, il faut croire qu’il existe et qu’il assure la récompense à ceux qui le cherchent. La récompense ? elle est « simplement » de rester en présence de Dieu. Le texte dit bien que ce que nous cherchons est Dieu, non la récompense. Ce qui signifie bien que Dieu « trouvé » est cette récompense. Les gloses de la lettre aux Hébreux sur le sacrifice d’Abel ou sur Hénok enlevé de ce monde ne dissipent pas les énigmes posées par le texte, mais elles nous/me rassurent ; il y a deux mille ans on butait autant qu’aujourd’hui, dans la réflexion et la prière. Cet hymne à la foi, cf. l’hymne paulinien à la charité, l’assimile à la justice, la rétribution, la récompense, en fait au cas que Dieu fait de nous. Me semble-t-il. Je referme ces livres, redescends de l’autel intérieur, je redirai le récit de tes merveilles, ton éclat, ta gloire et ta splendeur.

matin

Dépêches AFP hier soir : « DSK affole la presse ». Une demi-page du Monde : « communication d’urgence pour M. Strauss-Kahn ». Sera sur « le plateau de France 2 » dimanche. Effectivement, je serai à regarder-écouter. Sans doute ayant des réunions FMI jusqu’en Mai, DSK ne peut candidater sans démissionner. Il lui est prêté un scenario de non-candidature : une présidence du FMI serait créée, exonérant le directeur général qu’il est des obligations de travailler (s’il travaille personnellement, ce dont je doute), et de là il se ferait élire président du Conseil européen… je ne vois pas ce qu’il a fait comme « homme de gauche pour le monde entier » à la tête du FMI, il aurait inventé des prêts à taux zéro et confirmé la vente du stock d’or (environ 450 tonnes) déjà décidée avant son arrivée. Je ne vois pas non plus une expérience française éblouissante : un ou deux ans ministre délégué à l’Industrie dans les derniers gouvernements de Mitterrand, et un an ministre des Finances de Jospin mettant la gauche entière dans l’embarras avec son histoire de factures ou faux frais à la MNF… Je reste convaincu qu’il ne fera pas, tant s’en faut, le plein des voix de gauche : sa popularité est du genre de celle de Rocard, il est sympathique à la droite, mais celle-ci votera pour l’U.M.P. quel qu’il soit. Et je suis sûr que s’il est élu, ce ne sera nullement la rupture sociale et éonomique, le rétablissement du service public, une imagination européenne : au mieux, ce sera un certain rétablissement de la démocratie, mais il y aura autant d’affaires, et d’abord les siennes, quand il sera à l’Elysée. Les Américains ont dû accumuler leurs créances (et leurs écoutes et autres documentations) depuis qu’il est à New-York. En attendant, il a les moyens : trois biographies revues par ses communicants, et ses communicants : Gilles Finchelstein, un ancien collaborateur de Bercy, délégué général de la Fondation Jean Jaurès et un des responsables d’une officine ad hoc Euro RSCG. Ses relais au PS sont déclarés, Peillon, Cambadélis, Moscovici ; il aurait reçu l’appui de Fabius (contre quelle promesse ? Matignon ?), Gérard Collomb a formé un comité de soutien à Lyon. Reste à approcher Hollande. Le carré de la résistance sera les deux femmes, qui ont tout intérêt à s’allier et qui ont ma sympathie : Aubry et Ségolène. Pour l’image appâtant les fans du Fouquet’s, il a plus de fond que Sarkozy : son « riad » de Marrakech (au nom de sa femme) et le « pavillon de la reine » place des Vosges… C’est ce dernier trait qui différencie le plus nettement la candidature messianique de DSK de celle de Delors à l’automne de 1994 : Delors qui eût gagné. Reste que ce dernier avait un bilan et que son influence dans l’opinion, sa caution pèseront très favorablement, je crois, en faveur de sa fille.

Les deux points par lesquels la partie du changement sera irréversible dans le monde arabe : l’Algérie et l’Arabie séoudite, se jouent ces jours-ci. L’Algérie, cet après-midi : manifestation interdite mais organisée par face-book et autres.


[1] - lettre aux Hébreux XI 1 à 7 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Marc IX 2 à 13

vendredi 18 février 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 18 février 2011


Vendredi 18 Février 2011

Prier… deux thèmes qui me sont chers. Le mythe de Babel, c’est le langage, l’explicite ne coincidant pas avec l’implicite qui a brouillé la communication, aquelle est si différente de la communion. Le langage vrai, l’expression est empathie, divination, intuition immédiate, les animaux, la nature ont ce langage, les irruptions ou visitations de Dieu en nous, notre mouvement vers Lui, nos cris d’amour entre humains (et parfois de haine) sont aussi ce silence qui pousse, vient, vit. Le message transmis par Bernadette est si simple, en si peu de mots qu’il périme par avance les logorrhées de bien des « apparitions » ensuite : ma réticence pour Mezzugorgié (où je ne suis pas allé) est là, ce qui n’enlève rien à la force des rassemblements que ce lieu appelle, mais le message est autre, et n’est pas sans doute celui qui est débité. Me semble-t-il… Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui.
[1] Constamment, l’Ecriture et l’expérience nous donnent un Dieu incommensurable, des comportements insensés de l’homme, et cependant un chemin allant de l’Un à l’autre, et que l’Un indique à l’autre. Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même… Réponse, le fruit volé, la tour de Babel. Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Même mystérieuse observation de Dieu qu’à propos de la connaissance du bien et du mal, et aussi de l’arbre de vie : s’ils commencent ainsi, rien ne les empêchera désormais de faire tout ce qu’ils décideront. Prométhée empêché ab initio ? Du lieu, qu’il habite, il observe tous les habitants de la terre, lui qui forme le cœur de chacun, qui pénètre toutes leurs actions. Leçon, à première lecture : les hommes dispersés parce qu’ils se sont trompés d’œuvre à élaborer. L’œuvre elle-même, démesurée et hors nature, est empêchée au prix fort : l’incompréhension et la dispersion désormais. Autre méditation et autre interrogation, cette annonce du Christ, apparemment non réalisée, mais qui avait tant motivé les premiers chrétiens : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance.

L’école de notre fille. Le mouvement des arrivées, les groupes venant de la garderie, les mères ou les pères, les enfants, le sourire presque toujours de ceux-ci, les retrouvailles et les isolements en cour de récréation, une sorte d’attente de l’heure. L’heure-contenu et non l’heure-signal ou mesure du temps. Retour, le ciel blanc brillant, le brouillard, les silhouettes d’arbres, pas encore le feuillage, pas d’oiseaux, le soleil encore plus brillant, encore plus blanc. Tout est parabole, plus on avance dans le mystère humain dont le seuil est sans doute l’absurdité, le non-sens, l’angoisse, plus on va vers le mystère divin si quelques éclats nous en restent ou nous en viennent, et d’un mystère à l’autre, la raison et l’espérance reviennent ou arrivent, lentement mais solidement. Nous travaillons à notre renommée, pour n’être pas dispersés sur toute la terre. … C’est là que le Seigneur embrouilla le langage des habitants de toute la terre ; et c’est de là qu’il les dispersa sur toute l’étendue de la terre.

matin

Une dizaine de morts à Benghazi. Quarante-et-un ans de règne pour Khadafi. Même le record de Sakazar, au Portugal (1928-1968) est battu.

Je reçois deux messages d’amis. L’un mauritanien, l’autre proche de la Tunisie.

Voici le premier :

Cher Bertrand,
je suis de cette partie des musulmans qui ont la conviction qu'un bon chrétien et un bon musulman ont beaucoup de choses EN commun même à l'egard des autres religions. Je crois que la tolerance doit prevaloir.
Concernant l'Aqmi, je pense que même si extrêmistes il y a dans la région la présence des services de renseignements algériens, mauritaniens et même français au sein de ces mouvements est une chose désormais apparente, pour les habitants de la region (je reviens moi meme ce matin du Niger) où j'ai rencontré des personnalités de tous bords surtout touaregs.
Je vous ai aussi écrit sur la proposition faite par NS à Ben Ali apparue dans Le Monde du 3 janvier de faire croire que l'aqmi est derrière ce qui se passe. Ben craignant pour les retombées sur le tourisme, a décliné l'offre. La chaine aljezirah est allée plus loin, disant que NS a proposé une vidéo de revendication de Al Qaida en bonne et dûe forme qui devrait, selon le même scénario, confirmer que Bouzizi est un martyr et un élément de l'Aqmi. Aussi, vous venez de voir que le ministre de l'interieur de Moubarak avait ordonné d'incendier l'eglise d'Alexandrie : il en est aujourd’hui inculpé officiellement. Force nous est de se souvenir du communiqué égyptien officiel qui affirmait que Al Qaida et Hamas sont derriére un tel acte.
Perwiz Mousharef est aussi impliqué depuis la semaine dernière dans l'attentat qui coûté la vie à Benazir Bhutto alors qu'on nous avait dit à l'époque que c'est un mouvement extrêmiste près d'Al Qaida qui était derrière un tel acte
Pourquoi tout cela ? bon nombre de gens se posent la question : je n'ai pas de réponse satisfaisante à present.
Ici, en Mauritanie, vous avez certes entendu parler des 3 vehicules qui étaient -dit on- sur le point d'attaquer l'ambassade de France il y a 2 ou 3 semaines. Pourquoi pas l'ambassade des Etats unis ou d’un autre pays occidental ? la France n'est pas plus impliquée que la Grande-Bretagne en Afganistan. Bref, je n'ai toujours pas l'information juste sur l'attentat présumé. Cela dit et selon source sûre, c'est un avion français qui a tiré sur la voiture bourrée d'explosifs. Pourquoi nous cache-t-on cette information capitale?
Amicalement

Et voici le second :

Avec mes amicales pensées, quelques réflexions sur un pays dont personne ne parle...
Le jour où l’Arabie se réveillera...
Ben Ali, Moubarak, les cartes du château arabe s’écroulent en cascade. Les dirigeants se retournent la nuit dans leur lit. La contagion révolutionnaire sourd au Maghreb et au proche orient. Ses effets vont, probablement dans l’année, affecter le système à l’échelle planétaire mais à n'en point douter, le jour où l’Arabie Saoudite se réveillera, le monde changera.
Peu de gens connaissent l’Arabie Saoudite. Et pour cause ! Qui a lu un livre, un article ou vu un reportage à la télévision sur ce pays ? On sait que plus d’un milliard et demi de musulmans rêvent de s’y rendre pour y accomplir leur pèlerinage à La Mecque et Médine, que les princes habillés de tuniques blanches sont capricieux et généreux comme le petit Abdallah dans « Tintin au pays de l’or noir », on sait que c’est le premier exportateur de pétrole et accessoirement le premier importateur d’armes. Mais pour le reste ? En 1931, Albert Londres en reportage, nous en apprenait davantage sur le Nedj qu’une recherche sur Google aujourd’hui.
A l’abri des touristes et des journalistes occidentaux, l’Arabie vit cachée derrière un opaque rideau de pétrole. Ses habitants étouffent sous la chaleur du climat et la répression de la police religieuse, véritable inquisition qui leur impose un mode de vie monacal au nom d’un sectarisme fondé sur une interprétation insensée du Coran. Arabie Saoudite, 28 millions d’habitants, seulement 14 millions d’âmes. Les femmes ne sont que filles de père ou mères de fils. Elles ont un statut d’incapable majeur. Tout leur est interdit : de montrer leur peau, leurs cheveux et leurs sourcils, de s’aventurer au supermarché sans être accompagnées d’un mari ou d’un tuteur dûment autorisé ; interdit de conduire une voiture, de faire du sport, de travailler dans des lieux où il y a des mâles, de voyager, de chanter, de danser, de rire… Le mariage forcé des fillettes de dix ans est valide. Les mariages provisoires (messyar) aussi. Voici pèle mêle quelques récits rapportés par la presse locale : des gamines brulées vives dans l’incendie de leur école, d’autres noyées lors d’une baignade à la plage. Dans les deux cas, les secours ont été empêchés d’approcher par la police religieuse qui craignait un contact physique donc satanique entre fillettes et sauveteurs. Le mois dernier, un couple fait ses courses dans une galerie commerciale. Un policier croit déceler un regard vicieux dans la meurtrière de la burqa de madame, il menace l’effrontée de son bâton, son mari, soldat dans le civil, proteste. Mal lui prit, il est menotté et rossé. A sa sortie d’hôpital 17 jours plus tard, le tribunal le condamne à 28 jours de prison et à 30 coups de fouets pour offense à un agent de la Commanderie pour la prévention du vice et la promotion de la vertu (PVPV c’est le nom officiel des moutawwa, la police religieuse). Mais le sort des saoudiennes reste enviable comparé à celui des deux millions et demi de petites bonnes à tout faire importées d’Asie dont nombre sont réduites à l’esclavage. Lire les faits divers de la presse saoudienne donne les cauchemars d’un voyage au bout de la nuit !
Le temps en Arabie est celui des prières. On ne se donne rendez-vous qu’avant ou après l’une des cinq prières qui ponctuent la journée car à l’appel du muezzin, la vie marque une pause : Carrefour, Ikea, Pizza Hut, tous les commerces se vident, les rideaux sont tirés pour une petite heure. Cela fait 38 ans qu’il n’y a plus de cinémas, ni de théâtres, d’opéra, de galeries d’arts, de bars, de discothèque, de radio musical, de programme de variété à la télé, pas de plage ni de restaurants mixtes, pas de music hall…J’exagère une peu car l’an dernier a eu lieu un récital de chants. Le présentateur est monté sur la scène et devant une salle pleine à craquer séparée en son milieu par un corridor de toile –les femmes voilées d’un coté, les hommes à moustaches de l’autre - il a annoncé doctement que le comité d’organisation avait décidé sous la contrainte de son plein gré, de supprimer l’orchestre et que les artistes se produiraient par conséquent à capela. Ce n’était pas une blague !
Cette vie austère favorise la consommation de drogues en tous genres et les pires dépravations sexuelles d’autant plus excitantes que leurs auteurs risquent d’avoir le cou tranché en place public. Sauf la noblesse dont les britanniques, toujours bien informés sur ces chapitres, estiment à 7 000 le nombre de princes mais sans préciser celui des princesses. Ces happy few ne sont pas concernés par les lois imposées au tiers état et aux étrangers. La discrimination est érigée en loi. L’échelle des sujets est celle de nos lointains aïeux. D’abord les nobles, puis les riches bourgeois, les quidams aisés, les petits et enfin les misérables. Dans le pays le plus riche du monde, il y a selon le ministre des affaires sociales, 650 000 familles de 4 à 6 personnes qui vivent dans des taudis et subsistent de la charité publique. Les immigrés sont aussi catégorisés par origine : états-unienne, canadienne, australienne, européenne, musulmane arabe et asiatique et le reste. A emploi égal, il vaut mieux être Texan que Sri Lankais, le salaire est dix fois supérieur !
Au pays où le rire est suspect, la population se tait en silence. Le bâton n’est jamais loin. Les gens vivent cachés dans des maisons aux fenêtres aveugles. La télévision satellitaire (à parabole furtive) engendre une frustration permanente chez les hommes. Les chaines libanaises déversent des tombereaux de suggestions licencieuses. Même la présentatrice du journal télévisé de France 24 en arabe avec ses « cheveux lâchés » provoque de douloureux fantasmes. Que dire des photos qui circulent sur les téléphones portables ! Et des images de magazines entrés clandestinement comme Marie Claire, Elle, le Petit Echo de la Mode…! Il y a dix ans, lorsque l’on présentait un billet de cent francs à un guichet de change, le caissier s’empressait de couvrir les seins de la Marseillaise d’un coup de feutre noir. Le passage à l’euro a déçu les banquiers lubriques !
Dès leur plus jeune âge, les enfants mâles sont séparés des femmes. Le garçonnet de cinq ans se lève avant l’aube pour suivre la prière derrière son papa. A l’école l’essentiel de son apprentissage et de son enseignement sera religieux. Aucune matière n’échappera à la prévalence de la théologie. L’endoctrinement est méthodique. La dérive fasciste est fréquente. Ainsi les gamins sont-ils invités à dénoncer les manquements à la religion de leurs parents et de leurs enseignants. Un instituteur a récemment été interpellé dans sa classe après la plainte d’un élève. Il encourt la peine de mort si le blasphème ou l’apostasie est avéré.
Sur cette terre hostile aux bêtes et aux êtres humains se niche pourtant un paradis : La Mecque. Là, tout est beauté, clarté et volupté. Des milliers et des milliers d’hommes, de femmes (non voilées), tous pareillement couverts de tissus blanc, chaussés d’espadrilles simples. Foule immense, lavée et pure qui avance sans voir, béate, le regard ailleurs, marmonnant la phonétique du Coran. Car la plupart ne savent pas l’arabe. La vague humaine est en majorité asiatique ce qui est normal puisque le peuple arabe n’est que la douzième partie de la communauté musulmane mondiale. La Mecque est un lieu hors du temps, hors d’Arabie, l’homme s’y découvre humain, aimant et tolérant. Les wahhabites, gardiens des lieux saints, sans doute frappés par la grâce et le soleil, tentent désespérément d’élargir le sanctuaire à l’ensemble de la péninsule voire au reste de la terre, ils rêvent même de bouter le démon hors de l’univers. Vaste programme !
En cette année 1432 de l’hégire, la dynastie des Saoud est inquiète. Elle a du mal à convaincre ses sujets que la démocratie naissante à Tunis et au Caire est le châtiment d’Allah aux peuples qui se vautrent dans le stupre et la luxure au point de s’immoler (en islam c’est un interdit absolu). L’asile donné au général milliardaire Ben Ali n’a pas bonne presse.
En Tunisie et en Egypte le peuple s’est allié à l’armée, clé de la révolution, pour chasser la police d’un régime prédateur. En Arabie, la configuration militaire est à peine différente. Le pouvoir est partagé entre le roi et ses deux demi-frères princes héritiers. Chacun dispose de l’allégeance d’une armée. La garde nationale au premier, les forces terre-air-mer au second, les gardes frontières, la police et les traqueurs de vice pour le troisième. Les trois octogénaires sont fatigués et dépassés. Les cours de leurs fils, petits-fils et arrières petits fils respectifs aiguisent les ambitions, ils comptent sur leurs forces de dissuasion dont aucune n’est inférieure à 150 000 hommes suréquipés. Ce paysage pacifiste, est complété en arrière plan par des dizaines de milliers de coopérants et instructeurs militaires américains.
Pour disciplinées qu'elles soient, les troupes saoudiennes ne prisent guère les batailles fratricides. La guerre du Golfe a laissé un goût amer et la récente répression du soulèvement des tribus yéménites à la frontière n’est pas un sujet de gloire. Il est improbable que l’armée se laisse entrainer dans une guerre des princes ou des provinces. Reste la police religieuse, véritable milice de l’obscurantisme, elle est haïe par les jeunes, mais soutenue par une partie fanatisée de la population. Pourtant, à la faveur d’un drame médiatisé comme ce fut le cas en Tunisie le peuple pourrait bien se soulever en masse. La rue saoudienne, il est vrai, n’est pas faite pour marcher mais pour rouler, nul ne s’y risque jamais à part les travailleurs immigrés. Ils sont 7 millions, dont un million d’Egyptiens désormais voués à toutes les suspicions. Mais inlassablement, cinq fois par jour, les salles de prières sont obligatoirement pleines, alors faute de réformes aujourd’hui, la révolution arabienne pourrait bien demain s’inviter à la sortie des mosquées et libérer les enfants du prophète de l’inquisition.
Mais Barack Hussein Obama aura-t-il pour la rue saoudienne le même langage encourageant qu’il a tenu aux Tunisiens et aux Egyptiens ? C’est une tout autre histoire !
En 1945 au retour de Yalta, Roosevelt avait reçu à bord du croiseur Quincy à l’ancre au large d’Alexandrie, le roi Abel Aziz Ibn Saoud fondateur du Royaume d’Arabie. Le coup de foudre fut immédiat entre le président madré et le souverain bédouin. L’américain paraplégique avait offert à son hôte qui boitait un fauteuil roulant semblable au sien afin de pouvoir évoluer de conserve sur le pont du navire. Il lui fit découvrir le cinéma, la TSF, le téléphone, le hamburger et les oignons frits, Ibn Saoud raconta l’islam et la Palestine, les chameaux et les faucons, la faim et la soif de son peuple gêné par les flaques de cambouis parsemant le désert. Les deux compères décidèrent que désormais, l’Amérique protègerait le royaume des Saoud contre toutes menaces extérieures sans jamais se mêler de ses affaires intérieures ; en contrepartie, l’Arabie partagerait l’exploitation de son pétrole jusqu’à la fin des temps. Ils se touchèrent la main. Le pacte du Quincy était scellé. Le choc des civilisations entraina une alliance sans faille qui ne sera jamais transgressé, pas même le 11/09 sinistre jour de gloire des terroristes saoudiens.
Mais la semaine dernière, quelques heures seulement avant la démission de Moubarak, le roi Abdallah d’Arabie aurait échangé au téléphone des mots de colère avec Obama. Le pacte du Quincy a-t-il du plomb dans l’aile ? Tout sépare le jeune Président progressiste qui sait l’islam du monarque octogénaire incapable de tweeter. Les wahhabites, alliés inconditionnels des Bush n’ont plus l’oreille bienveillante de Washington. Pourtant aucun observateur ne scénarise une prochaine insurrection du peuple d’Arabie. Pourquoi et par quel antidote la saoudie échapperait-elle à la crise systémique ?
Lorsque Barack Hussein Obama dans son discours du Caire de Juin 2009 avait promis de se tenir aux côtés des peuples arabes qui lutteraient pour leur démocratie, un anonyme dans la salle s’était …
à suivre ? ai-je demandé.


après-midi

NS empêché de jouer son scenario de géant international. Médiocrité de son outil diplomatique aveugle sur la crise rabe, compromis au niveau gouvernemental (MAM), choisissant mal le domaine d’entrée dans le jeu en attaquant le dollar thématiquement sans connaissance du sujet et ayant daubé Obama sur la question égyptienne… Crédité de 24% de confiance des Français, présenté comme balayé à la prochaine élection présidentielle, quel crédit peut-il avoir sauf d’être personnellement excellent à la manœuvre et sur le fond : ce n’est évidemment pas le cas.

[1] - Genèse XI 1 à 9 ; psaumeXXXIII ; évangile selon saint Marc VIII 34 à IX 1

jeudi 17 février 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 17 février 2011


Jeudi 17 Février 2011

Prier…[1] pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup… Jésus disait cela ouvertement, à la suite d’un dialogue-sondage avec ses disciples sur sa propre identité. Le Fils de Dieu se présente, lui-même, selon les évangiles comme le Fils de l’homme (appellation que sans lire l’hébreu ou la langue de Daniel, je refuse d’assimiler à celle de fils d’homme apparaissant en vision au héros). Parfaitement incarné il « faut » (nécessité que j’admets sur le plan de la dialectique du salut, sans cependant vraiment la comprendre – de même que je n’admets pas et comprends donc très mal l’affirmation paulinienne du Christ « porté à sa perfection » par la souffrance) qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué et que, trois jours après, il ressuscite. Les deux sont liés, divinité et incarnation. La souffrance de tout être vivant, de tout homme, est surtout le rappel – terrible, souvent – de notre humanité, de notre condition si vulnérable, si limitée. Souffrir, c’est vivre que nous sommes hommes, dépendants et non dieux (minuscules ou majuscules). Jésus souffrant démontre – s’il était besoin – qu’il est homme. Pour vous qui suis-je ? – Tu es le Messie. Il est bien plus qu’un sauveur, un libérateur, un « tout », il est Dieu fait homme en la personne du Fils. Nos réactions ? tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes, est-il dit par Jésus au fondateur de son Eglise… L’aventure et la symbolique de Noé, aussi riches que les chapitres sur la création… ainsi, aujourd’hui, le sang. Celui répandu par la croix, le fouet, la passion, celui des homicides, celui des « espèces » sur l’autel de la liturgie chrétienne quotidienne : celui qui verse le sang de l’homme, son sang sera versé par l’homme. Car Dieu a fait l’homme à son image. Il faut, je crois, prendre le sang et tout ce qui en est dit à travers la Bible (et sans doute le Coran – à vérifier) comme le symbole et la réalité de la vie-même. Oui, j’établis mon alliance avec vous… Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants (l’envoi en mission qui conclut l’évangile de Marc : toute la création, et non pas seulement les hommes) qui sont autour de vous, pour toutes les générations à venir : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. C’est-à-dire la perfection de la lumière, c’est-à-dire l’initiation de la création, de l’un au pluriel, de la Genèse à l’Apocalypse, et du pluriel à l’unique. Et le peuple, à nouveau créé, chantera son Dieu… Les fils de tes serviteurs trouveront un séjour, et devant toi se maintiendra leur descendance.

matin

Lamentable ? Ou ridicule ? Une révolution s’accomplit dans tout le monde arabe, une alternative s’ouvre aux dictatures et à leur corruption d’âme et de budget dans chacune de ces nations sœurs et jumelles, alternative qui n’est ni le terrorisme d’Al Qaïda et ses épigones, ni l’extrêmisme ou l’intégrisme religieux caricatural ou pas, l’alternative de la démocratie et de la maturité, synonimes – exceptionnellement – de jeunesse, de commencement sans chefs, sans partis, sans mentors, sans doctrines. Une révolution qui sans doute sera confisquée, pays par pays, mais qui va laisser la trace la plus profonde : celle du possible, celle du souhaitable. La France se tait puisqu’elle est dirigée par des cyniques. L’Europe se tait puisqu’elle n’est ni présidée ni incarnée, monstre à vingt-sept têtes, les plus grosses n’étant pas les mieux faites. Des confiscations qui seront le fait – avec langue de bois pour assurer du contraire – de l’Amérique et de l’Europe, Chine et Russie goguenarde de constater que l’Europe ne comprend toujours pas sa solidarité à tous égards avec l’Afrique et avec l’Orient arabe (et iranien).

64% des Français ne souhaitent pas une seconde candidature de Nicolas Sarkoy pour la présidence de la République… ils étaient 63% cet été, et ils ont laissé passer les manifestations contre la réforme – encore plus bâclée qu’injuste – des régimes de retraite et ils sont en train de « se laisser avoir » par l’institution du cinquième régime de sécurité sociale : la dépendance, qui va introduirte ne grand chez nous les régimes par capitalisation et non plus par répartion. Sarkozy élu par défaut puisque le débat sur la candidature au Parti socialiste va montrer que les questions de personne l’emportent beaucoup sur les questions de programme, et que celles-ci même passent avant la seule question qui intéresse les Français (et le monde ébahi de voir comment on démissionne en régime de démocratie parlementaire : Worth, Alliot-Marie, des mois de solidarité présidentielle et gouvernementale, des mois de mensonge puéril : « j’ai rien fauit, m’sieur ! ») : comment mettre fin à un système, à une philosophie, à une personne qui nous régissent et nous représentent depuis cinq ans et sans doute depuis dix ans ?

Le calcul de Sarkozy est fondé. Le Front national est l’électorat qui repousse le moins sa seconde candidature, au contraire même le président sortant y gagne des points. C’est donc à Marine Le Pen de décider l’issue du prochain scrutin, si Sarkozy n’est pas exclu du second tour, il l’emportera. Je souhaite la candidature de Martine Aubry, une candidature collégialement portée par tous le « éléphants » et candidats non investis à la candidature, Strauss-Kahn le tout premier, une candidature simplissime, une candidature de rupture et d’opposition au régime actuel, et que cela instaure en France un gouvernement collégial, où le conseil des ministres soit réellement le pivot des débats, le garant et l’exemple d’une liberté d’opinion, d’expression et de participation à la décision dans la constellation majoritaire au parti dominant, au gouvernement et au Parlement. Est-ce rêver ?

après-midi

Cela tourne déjà au cauchemar. L’UMP – suite des orientations choisies par Jean-François Copé en début d’année, dès son « élection » à la place de vizir – organise un colloque le 5 Avril sur les religions en France. Sarkozy y aurait l’occasion de définir et cadrer la place de l’Islam ; l’annonçant à des députés UMP qu’il reçoit comme périodiquement (Stroessner, le général dictateur paraguayen, téléphonait à chacun de ses chefs de caserne vers les quatres heures du matin de chaque jour…), le président régnant aurait commenté qu’il existe un décalage de plus en plus grand entre les médias et ce que pensent et veulent les Français. Cet homme va nous tuer, c’est-à-dire qu’il va tuer la France, son essence, son visage, nous tels que nous nous aimons et nous voyons et sommes vus.

Bien et même grand. Ben Ali dans le coma, accident vasculaire. Dictateur sans doute, corrompu et corrupteur sans doute, mais patriote – aussi.

Lâcheté gouvernementale. Mercier, garde des Sceaux ou plutôt faisant fonction pour Sarkozy, vire le responsable régional des services de suivi des individus soumis à probation et surveillance à l’expiration de leur peine. Déjà, on avait « exonéré » les magistrats parce qu’évidemment leur « grogne » (euphémisme) met en danger l’ensemble de l’Etat et de la société, maintenant on trouve un lampiste, comme on avait trouvé le préfet de l’Isère en juillet. J’espère que les magistrats vont se montrer solidaires, et la police aussi. Le secrétaire général CGT de ces personnels de suivi et de probation en est convaaincu.


[1] - Genèse IX 1 à 13 ; psaume CII ; évangile selon saint Marc VIII 27 à 33

mardi 15 février 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 15 février 2011


Mardi 15 Février 2011

France-Infos, l’AFP… la danse macabre au Proche-Orient et dans le monde arabe, contre les peuples, leurs simplissimes aspirations : les forces dites de l’ordre, forces bien plus internationales que nationales d’esprit et de rémunérations de toutes sortes… et chez nous, les simagrées et positionnements électoraux à longueur d’années pour le sur-place d’un pays qui s’étiole et s’éteint puisqu’il ne s’indigne ni ne se révolte ? La saint-Valentin organisée, préparée, vécue d’abord par notre fille : toi, tu as de la chance d’avoir Maman ! Le plus beau livre – parlé – de ma vie, que j’ai commencé d’entendre avec ton premier mot, ma fille chérie (paraît-il le plus facile à trouver et prononcer en français : Papa)… Oui, prier. [1] Vous avez des yeux et vous ne regardez pas, vous avez des oreilles et vous n’écoutez pas ? Vous ne vous rappelez pas ? Jésus éduque ses disciples à tout simplement exercer leurs sens, dont celui de la mémoire. Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pain ? Non pas spéculer, mais comprendre. Les disciples avaient oublié de prendre du pain, et ils n’avaient qu’un seul pain dans la barque. Rien de plus concret que le mouvement et les situations dans l’évangile, à croire que le Christ – l’incarnation – est d’autant plus à l’aise pour transmettre la révélation divine que dans le concret et les situations vécues même fortuites… les disciples avaient oublié de prendre du pain. D’une certaine manière, dans les textes d’aujourd’hui, c’est celui de la Genèse qui est vraiment sérieux, le rapport de Dieu à l’homme : Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur. Comment ? pourquoi ? à quel titre ? ce n’est pas dit. Circonstances dramatiques pour le Créateur : le Seigneur regretta d’avoir fait l’homme et de l’avoir mis sur la terre ; il s’en affligea… Mouvement prêté à Dieu qui ne se retrouve jamais dans le Nouveau Testament mais fréquemment dans l’Ancien, ainsi que l’éprouvent notamment Abraham et Moïse, les grands intercesseurs. Il est vrai que nos drames contemporains peuvent paraître malédictions divines. Ce ne sont pas deux couples – imagerie populaire et traditionnelle – mais sept qui doivent être préservés du Déluge en prenant place dans l’arche. Sept jours aussi à compter avant la catastrophe : on est bien dans le rythme de la création du monde. La numérologie biblique (cf. les travaux de Raymond Abellio) qu’apporte-t-elle ? sinon de maintenir l’attention, tout compte dans la Bible, et plus encore tout compte dans le dialogue intérieur que Dieu veut bien avoir avec chacun de nous, qu’Il l’ait d’ailleurs avec chacun de nous est la clé du respect mutuel, et de l’espérance que tout puisse, toujours, retrouver sa fondation entre chacun de nous, quand déchirements, déceptions et lassitudes paraissent irrémissibles. Jésus fait compter, de mémoire, mais comment pouvaient-ils l’avoir oublié, les corbeilles, les pains : vous ne voyez pas ? vous comprenez pas encore ? vous avez le cœur aveuglé ? Sept pains… sept couples de chaque espèce… sept jours plus tard, les eaux du déluge étaient sur la terre… sept, plutôt la récapitulation que la conclusion, le résumé des commencements. Les deux mystères… tout ce que nous vivons… la prédilection de Dieu pour nous…

début de matinée

Affreux au Proche-Orient… les manifestations et les morts, Bahrein et Téhéran, et à l’évidence on va à l’affrontement en Egypte, les militaires ont leur homme fort, qui sera élu président en Septembre, mais d’ici là l’interdiction des grèves et en fait de tout rassemblement, Al Tahir, devenu trop symbolique, va être en état permanent d’évacuation, vont tendre à se rompre les relations peuple/armée. Le divorce va se produire, alors que la chanson était comme au Portugal de 1974 : forças armadas e povo unidos, venceremos…

Affaire Cassez… lumineuse. Une jolie jeune fille de bonne famille s’éprend d’un voyou et devient la lampiste d’une affaire où elle n’est que la figurante et la malchanceuse, puis elle symbolise la souveraineté d’un Etat. Celui qui l’a coffré est maintenant l’homme fort du gouvernement. Bataille de symboles hier à propos de l’année France-Mexique. Habitude de Sarkozy de recevoir toute victime, mais instrumentalisation commencée d’une nouvelle symbolique à la Ingrid Bettencourt pour un retour-miracle à la veille de l’élection présidentielle, le président, comme à l’habitude, se campant en ordonnateur de tout, y compris le plan des discours de chacun pendant les célébrations mexicaines que nous maintenons unilatéralement.

Analyse de la fondation Robert Schuman (adresse et envois électroniques, précieux) : La reprise dans la zone euro reste modeste en comparaison de ce qui a été observé lors des précédentes crises, ce qui s'explique par une consommation et des investissements faibles, note la Banque centrale européenne dans son rapport mensuel publié le 10 février. Cette consommation faible peut s'expliquer par la stagnation des revenus réels mais aussi par l'épargne de précaution constituée par les ménages. Elle devrait toutefois accélérer et contribuer davantage à la croissance de la zone euro, également soutenue par la croissance mondiale et la demande pour les produits européens, estime la BCE. C’est lumineux, car cela explique qu’il n’y aura pas de reprise mécanique ou « spontanée ». On ne s’attaque nulle part aux mécanismes de financement et de résorption des dettes. Jean-Claude Trichet a fait savoir qu’il rendrait son tablier au terme prévu.

Débat sur DSK, un livre thuriféraire sur son action au FMI, une mise en cause générale de son personnage et de sa candidature à droite : le comble, c’est un Christian Jacob qui le trouve non-représentatif. Tel que j’ai pratiqué à deux reprises le Parti socialiste, le poids des ambiances locales, des ambiances de sections et autres enceintes de circonscriptions est tel que ce qui pèsera contre Srauss-Kahn sera uniquement le fait qu’il « n’a pas mouillé sa chemise » et n’a pas été là, dans les cortèges et dans le débat. A coller les affiches…

[1] - Genèse VI 5 à 10 passim ; psaume XXIX ; évangile selon saint Marc VIII 14 à 21