vendredi 10 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 10 décembre 2010



Vendredi 10 Décembre 2010


Prière…
[1] la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu’elle fait. Jésus discute de la personnalité et du rôle de Jean Baptiste, il est scandalisé, il avoue son impuissance à dialoguer avec sa génération. A qui vais-je comparer cette génération ? … Jean Baptiste est venu…il ne mange pas, il ne boit pas et l’on dit : ‘C’est un possédé !’. Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et l’on dit : ‘C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.’ Mais la conclusion qu’il en tire le tourne vers Dieu, son Père. Elle est de sagesse et d’abandon. Le Seigneur connaît le chemin des justes. Au prophète Isaïe, sans doute plus de douze cent ans après Abraham, la même promesse mais au consditionnel passé, nos défaillances : si tu avais été attentif à mes commandements, ta paix serait comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mer. Ta postérité serait comme le sable et tes descendants nombreux, comme les grains de sable ; ton nom ne serait ni retranché ni effacé devant moi. Immaturité de notre époque, impuissance et étouffement des sages et de toute sagesse : cette génération ? elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres…

matin

Ce qui me frappe…

L’immaturité des dirigeants, au moins en France, les Sarkozy, Baroin, Kosciuzko-Morizet ne sont que culottés et coudes pointus, Baroin placé par hérédité, comme Kosciuzko-Morizet, comme Raffarin, et tant d’autres, c’est souvent le chiraquisme. Le cynisme qui a fait école : Devedjian et Hortefeux, Besson sans doute, un cynisme qui n’est pas forcément d’eux, mais des déséquilibres intimes (Besson) y prêtent. Le point commun réside dans ce paradoxe, une France vieillissante démographiquement est gouvernée par des quadra, au mieux des quinqua. pour qui – en dehors de l’arrivisme, propre à la jeunesse (celui de la vieillesse, la mienne, ou, mes références sont immodestes, Pétain, voire de Gaulle qui a mon âge en revenant aux affaires, mais se sent un vieil homme jusqu’à entendre Adenauer lui dire qu’avec le pouvoir et son exercice, on rajeunit ou reste jeune), l’arrivisme de la vieillesse est autre, je ne l’analyse pas encore ni ici, c’est trop complexe. Mais notre pays n’est pas gouverné avec sagesse. Il ne l’était pas avec compassion, je le relevais ces derniers mois, ni avec sympathie, mais aujourd’hui qu’il est manifeste que le chacun pour soi règne à l’échelle planétaire et dans notre société, c’est cette immaturité dédaignant toute sagesse, tout silence, toute réflexion en profondeur et qui fait préférer un remuement incohérent et sans référence ni même objectifs, qui me paraît notre mal décisif et mortifère.

Deux autres éléments davantage géostratégique. Les Etats-Unis ne disent plus rien, ne proposent plus rien et ne rament plus que pour se sauver eux-mêmes d’une faillite intérieure qu’ils n’ont connue, mais d’un tout autre genre qu’en 1929. En tout cas, ils laissent les chantiers en plan alors qu’ils les avaient déterminés : conflit israëlo-arabe, Afghanistan, Irak et n’ont pas de discours d’ensemble sur la réforme mondiale en démocratie, en équité financière, en régulation du commerce et des exploitations des ressources naturelles. La Chine n’est ni mauvaise ni dangereuse en elle-même, elle l’est par notre aplatissement devant le marché que nous croyons qu’elle est. Au lieu de lui indiquer que son entrée au monde doit se faire selon des règles acquises, ou selon des règles à trouver ensemble, car nous sommes en crise au moment même où elle émerge en super-puissance, nous la caressons dans le sens du poil et l’encourageons donc à n’être qu’elle-même et à ne jouer que son seul jeu. Elle n’est pas Hitler, mais elle peut être dangereuse par son poids, par la nature totalitaire de son régime que ne doit pas masquer la vitrine capitaliste puisque celle-ci n’est que l’effet de l’esclavage et du centralisme ambiant, que le bénéfice qu’en tirent quelques-uns. Elle peut être danegreuse par notre faute. Or, nos comportements ne sont plus de considération des ensembles, ils sont à court terme car le goût de l’argent qui domine nos dirigeants d’entreprise, eux-mêmes enviés par les politiques pour leur indépendance vis-à-vis de la loi et vis-à-vis du peuple (le politique veut s’émanciper de l’élection, et l’entrepreneur de la loi) est le contraire de l’investissement. Lequel suppose retenue et oubli, quelque temps, de soi et des liquidités qu’exige la libido.


midi

Le brut.

Le terrorisme fut individuel ou organisé, les années 1890-1900, les assassinats de souverains ou de présidents. Le terrorisme d’Etat – Syrie, Lybie et selon le point de vue ou la situation de chacun, Israël – n’aura été qu’une parenthèse, au moins pour les deux premiers cités…


La révolte – au contraire de l’attentat – n’a pas d’efficacité si elle est individuelle. Toute la dogmatique libérale et individualiste, pratiquée dans les entreprises pour faire s’effondrer de l’intérieur la solidarité et aussi la militance et l’adhésion syndicales, est la manière contemporaine pour le capital de s’assurer la docilité du salariat quand il en reste. La résistance aux grands cours du libéralisme et du mondialisme – une fois implosée l’Union soviétique – a d’abord été classique : Seattle et les manifestations encerclant tant bien que mal, de plus en plus difficilement, les réunions des « grands de ce monde », G 7 ou 8 et G 20. Elle n’a pas été plus efficace ces vingt ans que les manifestations en France contre l’allongement de la durée des cotisations et le report de l’âge de la retraite cet été et cet automne.


Voici que naît autre chose. La cyberguerre paraissait le lot de la Chine puisque celle-ci fabrique le plus grand nombre des matériels infpormatiques, qu’elle peut donc y insérer ce qu’elle veut pouvoir éveiller ou mettre en œuvre à l’instant qu’elle voudrait : l’adversaire paralysé avant même d’avoir pu prévoir la phase physique du combat. Peut-être, mais elle vient d’avoir sa version actualisant les ententes et actions d’il y a plus d’un siècle. Des coalitions d’internautes, un outil (le logiciel LOIC ou LOIK). Il s’agit pour l’heure de soutenir la chaîne du site qui a publié les messagers diplomatiques américains. Face-book et Twitter ont été neutralisés ou endommagés, Mastercard et un autre réseau très usuel paralysés quelques heures. L’avant-veille, en revanche, les retraits d’argent et les fermetures de compte auxquels s’étaient engagés en France quelques trente mille internatures, ont finalement été peu nombreux. Mais le champ – et la boîte aux idées, donc à l’ingénieurie de la « toile » et d’une certaine paralysie par saturation des assiégés et attaqués – est ouvert.


La contestation des évolutions mondiales trouve ses instruments : le kamikaze (après les immolations par le feu au Vietnam et même à Prague (Ian Palac), internet.


Ce me paraît décisif et pouvoir à tout moment engendrer et provoquer des mutations brusques – des désastres pour le système ambiant et dominant. Autant le vide de la prochaine année est probable s’il s’agir que le G 8 ou le G 20 s’accorde pour la démocratie et contre la spéculation visant toute monnaie et tout Etat, autant ce qu’il vient de se passer – de l’éventration des coffres diplomatiques haute sécurité des Américains à ces attaques en meute immense contre des cibles proposées puis adoptées dans l’anonymat et l’impunité (selon l’état actuel des techniques) – donne à penser que « l’imprévisible est ce qu’il a de plus sûr » (Hitler vers 1925).


[1] - Isaïe XLVIII 17 à 19 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XI 16 à 19

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