Vendredi 20 Février 2009
Prier… curieux de Dieu, de sa parole. Maintenant. [1] L’histoire de Babel, mon idée depuis longtemps, pas du tout la division des langues, mais leur apparition, on passe de la télépathie à laquelle excellent les animaux, mais nous aussi dans le langage amoureux ou la prière, et ce n’est pas forcément une projection de soliloque, on passe d’une communication innée et efficace, aboutissant à la communion et aux actions ensemble, à une séparation des genres, aux différents modes de communication, et probablement – vieil enjeu des premiers chapitres de la Genèse, à la culture, à la conservation et à l’acquisition des connaissances. Curieusement, la naissance de l’écriture n’est pas évoquée dans la Bible, sinon que le premier à écrire, c’est Dieu, les tables de la loi, première version donnée à Moïse. Rien ne les empêchera désormais de faire tout ce qu’ils décideront. Thème biblique ambivalent de la jalousie de Dieu. La jalousie – l’exclusive – amoureuses de Dieu pour son peuple, ses créatures. Mais aussi son rang, qui serait mis en question, si l’homme et la femme touchent à l’arbre de la connaissance, si les hommes – c’est la lettre d’aujourd’hui – restent un seul peuple : Nous travaillons à notre renommée, pour n’être pas dispersés sur toute la terre… Ils sont un seul peuple, ils ont tous le même langage : s’ils commencent ainsi, rien ne les empêchera… Cette hantise de l’unité, le Christ à la dernière Cène, l’encyclique de Jean Paul II. Quelle unité ? place de Babylone dans l’histoire, Bagdad aujourd’hui pas loin. Une religion si l’on en reste aux textes et à la lettre, évidemment très située, donc à première vue incommunicable hors contexte – comme le serait l’Islam, monument arabique – mais la religion n’est que le seuil du spirituel. Dispersion, la diaspora juive… mais notre propre vie quotidienne, dispersée, y compris chez les plus rigoureux… Jésus rappelle la référence : Lui-même, et le prix : qu’il prenne sa croix… celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera. Là commence la foi, là se termine le projet humain… Si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui. Le moment du choix, construire jusqu’aux cieux ou suivre Celui qui les ouvre ? Ce regard (terrible…) de Dieu : le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties…Du haut des cieux, le Seigneur regarde : il voit la race des hommes. Du lieu qu’il habite, il obseve tous les habitants de la terre, lui qui forme le cœur de chacun, qui pénètre toutes leurs actions. Le chemin est étroit, notre nature, notre folie et nos dispersions latentes, nos vulnérabilités au vertige et à tous les manques, l’exigence première de Dieu, et pourtant… amour, alliance et rédemption. Quel débat ! quel combat ! Réponse finalement à Babel, notre mort et notre salut : quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier en le payant de sa vie ?
matin
Grenelle, au pluriel, pour aboutir à l’inocuité du maïs Monsanto. Etats-généraux à l’exponentiel. Sommets à tout va, hérissant la planète et suscitant le « mouvement social », techtonique des plaques sur l’on complète l’image. Istes en tous genre depuis que Nicolas Sarkozy a inventé cette défausse quand un texte butte contre trop d’hostilités de la part de ceux qu’il concerne. – Crise mondiale à qualifier, pluie de mesures de plus en plus fine puisque les caisses sont vides et qu’à susbtituer le crédit des particuliers, des entreprises et des banques par celui de la puissance publique – générant plus de 58 milliards de déficit budgétaire en prévision seulement – On ne voit plus ce qu’il peut arriver sauf émeute généralisée dans certains pays comme le nôtre : la situation modèle constituée par le Zimbabwe, 96% des chômeurs, rapporte-t-on… assassinat du président régnant : il y aurait des menaces de mort, paraît-il… accélération du changement climatique, glacière et déluge au désert, palmiers au pôle Nord. Je ne vois plus rien, sinon le bout du rouleau, l’an 1000… qu’on a su vivre finalement : on était allé jusqu’à Jérusalem.
après-midi
Cherchant un livre que souhaitait lire ma femme autrement qu’en édition de poche – Une vie bouleversée de Etty Hillesum – j’en ai fait passer des centaines de livres dans mes mains… puissance de ma bibliothèque spirituelle, pas seulement chrétienne, ésotérique, psychanalytique : des successions d’engouement ou des continuités ravivées par à coup, quand je ne comptais pas la dépense pour acheter en librairie. Retrouvé, qu’il faudra que je regroupe ces livres-fétiches de ma seconde adolescence, celle qui précèda mon départ au Portugal, et en fait ma vie de poste à l’étranger. Littérature que je suis loin d’avoir lue entièrement. Je retrouve aussi, à grouper, tous les livres bilan-avertissement depuis quinze ans en économie, en crise éthique et stratégique : la caractéristique de ces dernières années a été la surdité, par une sorte de surcharge telle d’éphémérides que plus personne n’a saisi le sens général et ne voyait où nous allions. Une bonne dizaine de titres.
Il me semble que la qualification de ce que nous vivons depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève de la psychanalyse – de lui, qui n’a pas encore été diagnostiqué publiquement par un clinicien, mais tout autant du peuple français, dans le genre de réponse-tolérance-appel qui est l’attitude d’ensemble de la population et de la plupart des personnes. Je crois – puisque je le vis moi-même – que le président régnant est le premier depuis de Gaulle à autant occuper la psyché des Français. Pour de Gaulle, cela tenait au personnage et aux problèmes à résoudre en début et en fin de règne. Pour Nicolas Sarkozy, c’est l’engrenage d’une stratégie de communication, que je crois bien plus spontanée (étalement et contagion de sa personnalité et de ses manques à la totalité du paysage que peut occuper celui qui incarne le pouvoir et une capacité illimitée d’initiatives) que calculée ou conseillée, et de circonstances échappant à toute prévision et à toute stratégie, précisément, mais renforçant le besoin d’un sauveur, actuellement, d’un bouc émissaire peut-être, un jour lointain ? ou prochain ?
Dialogue peuple/président assez résumé par l’éditorial d’un « audit » publié par Le Figaro le 20 Mars 2007 et par une réponse donnée à l’élection de l’impétrant par Elle, le 21 Mai 2007…
matin
Grenelle, au pluriel, pour aboutir à l’inocuité du maïs Monsanto. Etats-généraux à l’exponentiel. Sommets à tout va, hérissant la planète et suscitant le « mouvement social », techtonique des plaques sur l’on complète l’image. Istes en tous genre depuis que Nicolas Sarkozy a inventé cette défausse quand un texte butte contre trop d’hostilités de la part de ceux qu’il concerne. – Crise mondiale à qualifier, pluie de mesures de plus en plus fine puisque les caisses sont vides et qu’à susbtituer le crédit des particuliers, des entreprises et des banques par celui de la puissance publique – générant plus de 58 milliards de déficit budgétaire en prévision seulement – On ne voit plus ce qu’il peut arriver sauf émeute généralisée dans certains pays comme le nôtre : la situation modèle constituée par le Zimbabwe, 96% des chômeurs, rapporte-t-on… assassinat du président régnant : il y aurait des menaces de mort, paraît-il… accélération du changement climatique, glacière et déluge au désert, palmiers au pôle Nord. Je ne vois plus rien, sinon le bout du rouleau, l’an 1000… qu’on a su vivre finalement : on était allé jusqu’à Jérusalem.
après-midi
Cherchant un livre que souhaitait lire ma femme autrement qu’en édition de poche – Une vie bouleversée de Etty Hillesum – j’en ai fait passer des centaines de livres dans mes mains… puissance de ma bibliothèque spirituelle, pas seulement chrétienne, ésotérique, psychanalytique : des successions d’engouement ou des continuités ravivées par à coup, quand je ne comptais pas la dépense pour acheter en librairie. Retrouvé, qu’il faudra que je regroupe ces livres-fétiches de ma seconde adolescence, celle qui précèda mon départ au Portugal, et en fait ma vie de poste à l’étranger. Littérature que je suis loin d’avoir lue entièrement. Je retrouve aussi, à grouper, tous les livres bilan-avertissement depuis quinze ans en économie, en crise éthique et stratégique : la caractéristique de ces dernières années a été la surdité, par une sorte de surcharge telle d’éphémérides que plus personne n’a saisi le sens général et ne voyait où nous allions. Une bonne dizaine de titres.
Il me semble que la qualification de ce que nous vivons depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève de la psychanalyse – de lui, qui n’a pas encore été diagnostiqué publiquement par un clinicien, mais tout autant du peuple français, dans le genre de réponse-tolérance-appel qui est l’attitude d’ensemble de la population et de la plupart des personnes. Je crois – puisque je le vis moi-même – que le président régnant est le premier depuis de Gaulle à autant occuper la psyché des Français. Pour de Gaulle, cela tenait au personnage et aux problèmes à résoudre en début et en fin de règne. Pour Nicolas Sarkozy, c’est l’engrenage d’une stratégie de communication, que je crois bien plus spontanée (étalement et contagion de sa personnalité et de ses manques à la totalité du paysage que peut occuper celui qui incarne le pouvoir et une capacité illimitée d’initiatives) que calculée ou conseillée, et de circonstances échappant à toute prévision et à toute stratégie, précisément, mais renforçant le besoin d’un sauveur, actuellement, d’un bouc émissaire peut-être, un jour lointain ? ou prochain ?
Dialogue peuple/président assez résumé par l’éditorial d’un « audit » publié par Le Figaro le 20 Mars 2007 et par une réponse donnée à l’élection de l’impétrant par Elle, le 21 Mai 2007…
Commencement de l’éditorial du Figaro : Nicolas Beytout, par ailleurs patron-propriétaire des Echos.
La France va mal. Non pas tant parce qu’elle serait en déclin, mais parce qu’elle doute d’elle-même. Elle doute de sa place dans le monde et de sa capacité à conserver son rang. Elle doute de son modèle de société, convaincue qu’il est le meilleur (on le lui a tellement ressassé !) mais inquiète de voir qu’il pourrait nous isoler. Elle doute de sa capacité à intégrer les étrangers ou même à les accueillir, y compris ceux qui viennent de notre nouvel « hinterland », l’Europe des Vingt-Sept. Cette Europe qu’elle ne comprend plus et dont la construction chaotique, là encore, la fait douter. La France va mal parce qu’elle se sent assiégée. Menacée par la puissance en marche des Etats-Unis, par le dynamisme retrouvé du Japon, par l’ambition démesurée de la Chine. Déstabilisée dans ses zones d’influence dipolomatique traditionnelles, bousculée sur ses marchés protégés. Elle va mal parce que les feux de son rayonnement s’éteignent, le français est de moins en moins et notre culture a peine à s’exporter. (…)
Voilà la réalité. Voilà ce qu’est l'audit de la France, ce n’est pas un bilan, pas davantage celui d’un gouvernement que celui d’un homme. Comment pourrait-il l’être tant les décisions et réformes des majorités successives se sont depuis vingt-cinq ans mêlées les unes aux autres ?
On ne peut être plus original… mais il n’est pas besoin d’actualiser. Le mal a empiré parce que le mal-être pré-électoral n’a pas été guéri et que s’en ajoute un autre : celui d’être piteusement gouverné, les réformes étant à côté du sujet, et les besoins n’étant pas traités, et à peine perçus selon une réactivité mal informée et toujours hâtive.
De Dorothée Werner pour Elle, donc…
C’est CASH.
Il est des vidéo-clips branchés dans lesquels des rappeurs bardés de chaînes en or se vautrent sur des capots de berline en vociférant qu’ils veulent se faire de la caillasse, de la maille, de la grosse thune qui déchire sa mère, du flouze de sa race, du cash, quoi. On appelle cette musique décomplexée, assumant sa part de beaufferie et d’avidité, le rap « bling-bling », du bruit que font les nombreux bijoux griffés des chanteurs en s’entrechoquant.
Il est un président de la République fraîchement élu, roi incontesté de la communication, qui s’affiche dans le luxe dès les premières heures qui suivent son élection. Banquet au Fouquet’s avec ses amis milliardaires et VIP, séjour au luxe XXL à Malte, en limousine, jet privé et yacht. La République bling-bling . Quelques intellos de la gauche caviar, qui préfèrent profiter de leur argent discrètement – c’est tellement plus choc –, ont crié à l’arrogance. Pourtant : six Français sur dix ne trouvent pas choquantes ces vacances clinquantes, puisque, financées par un industriel, elles ne leur ont pas coûté un centime (sondage par dans Le Figaro du 10 Mai 2007). L’argent n’est pas une valeur en soi. Ce n’est ni bien ni mal. « L’argent n’est que la récompense d’un surcroît de travail ou d’une prise de risque », écrivait Sarkozy à juste titre avant son élection (in Témoignage, sorti en 2006) . mais n’importe quel psy relèvera que c’est aussi un symbole puissant, viril, qui signifie la force et le pouvoir sur les autres.
Un Président bling-bling, décontracté de l’euro, à l’anglo-saxonne, voilà qui inspire le respect. Booba, ce rappeur adulé dans les cités, meilleur vendeur français de CD, roulant en Hummer et aimant « claquer du biff’ », chante : « C’est la maille, notre espoir ». Le Prséident et les rappeurs célébrant le même dieu, celui de l’argent-roi, c’est la première révélation du quinquennat nouveau. La France qui se lève tôt doit s’y faire. Désormais, la politique sera comme çà, sans complexe : cash.
Opportunément, Séguéla actualise : celui qui ne peut se payer une rolex à cinquante ans, a raté sa vie.
Hillary Clinton termine sa tournée en Asie – l’épouse de l’ancien chef d’Etat, je ne parviens pas très bien à me faire à ce mélange des genres, les partenaires de la nouvelle secrétaire d’Etat ont-ils davantage de facilités ? ou de cynisme ? Celle-ci paye d’exemple en jugeant publiquement à Pékin que les pressions en faveur des droits de l’homme ne doivent pas gêner les autres domaines. Visage d’Obama, pour l’heure intact. La réalité : engagement accru en Afghanistan, pas d’ardeur dans la question des droits de l’homme. Tout le visage que le monde croyait oublier…
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