Jeudi 5 Février 2009
Prier… [1] quand vous êtes venus vers Dieu, il n’y avait rien de matériel… vous êtes venus vers des milliers d’anges en fête et vers l’assemblée des premiers-nés… Venus et envoyés, les Douze, les disciples. Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Qui songe à se convertir, notamment dans il est dans la direction de quelque chose, dans la supériorité qu’il se croit sur l’autre et sur les autres, la politique, la vie de couple, l’ambiance au travail, le clergé ? (La crise des évêques réintégrés est une crise de gouvernement trop solitaire, mêmes symptômes que chez nous quoique là-bas le souverain a tous les éléments de l’atavisme, de la légitimité et qu’il soit de culture et de recueillement). La décision solitaire est inefficace et risquée. Dieu est Esprit autant que Père et Fils. Dans l’itinéraire du salut, nous qui venons, les disciples qui sont envoyés sont en nombre et à égalité. Dieu seul est unique et, Lui-même, ne décide que selon notre liberté, donc selon nous… quel honneur, quelle leçon ! Dieu, nous revivons ton amour au milieu de ton peuple.
matin
Entretien – commençant peut-être une biographie-bilan d’expérience de la France selon son Etat et ses grands serviteurs du public – avec un des plus éminents de nos hauts fonctionnaires, tous les grands postes de l’administration et de l’entreprise publique. J’en retiens…un apolitisme fondamental de ce type d’hommes et de carrière, indifférents aux « employeurs », n’ayant de réseau que des estimes mutuelles se recommandant les unes les autres au pouvoir politique quand celui-ci appelle à le servir : bref, le sens de l’Etat. Et l’Etat, instrument du bien commun sans substitut existant ni imaginable, ou alors il n’y a plus de bien commun. Une grande liberté d’évaluation de nos personnages et de nos illustrations, inexprimée apparemment pendant les années de service et même après, mais dite en tête-à-tête avec une grande justesse et une totale sobriété : le sens de la loi, mais l’humanité pour l’application (sans doute attendue par le législateur lui-même, ne tenant que la fonction d’autorité pour fixer les principes. La tendance, plus justifiée alors que maintenant, à se reposer sur des personnalités à la culture d’Etat et à l’intégrité personnelle, au désintéressement financiers, telles que depuis 1945 jusqu’à presque nos jours, c’est le même esprit et une sorte de filiation intellectuelle et morale qui aura inspiré les grands textes. Dans tout cela, enfin, une vraie subtilité. On n’est pas loin des Romains ou du Grand siècle. D’ailleurs, mon hôte est provençal.
Bernard Kouchner à la une de tous les journaux, et en partie de couverture de l’Observateur, décalé d’un jour sur l’Express et Le Point. Officier à trois étoiles, mon médecin traitant féru d’histoire contemporaine (la guerre froide) et de politique réprouve cette mise en cause. Curieusement, il ne semble pas la considérer comme celle d’un médecin, d’un confrère, mais seulement comme d’un politique. Mon hôte, manifestement pas enrichi par sa carrière si haute pourtant, n’avait aucune idée de l’appréciation courante, dans la gent politique et chez ceux qui la connaissent- selon laquelle l’agressé a toujours eu de grands besoins d’argent et a donc toujours pratiqué ce qu’il lui est reproché maintenant. La chose peut se résumer : rien d’illégal, mais de moralité douteuse. Mon ami s’étonnait en revanche qu’une personnalité telle que le Doyen Vedel ait pu conseiller un chef d’Etat étranger (Hassan II) pour la rédaction de son constitution : malgame d’un pur. On a dit que Raymond Barre, étant Premier minustrre, et prié de donner une conférence dans unbe université américaine, avait reçu des honoraires.
après-midi
Mauvaise communication présidentielle comme à l’accoûtumé, empirée s’il est possible par des commentaires univoques de ton. Grand oral… prestation du chef de l’Etat… rassurer, convaincre, pédagagie… pas de grandes annonces… de la mise en perspectives… service après-vente de ses plans…. Le président de la République va donc tenter un exercice difficile… alors que pour tant de Français, c’est de leur vie maintenant et dans les dix ans qu’il s’agit.
Laurence Parisot : pas d’intervention de l’Etat dans les entreprises (elle ne fait évidemment pas d’exception pour celles qui sont aidées, puisque c’est de celles-ci qu’il s’agit… le contribuable paie mais il lui est interdit de contrôler par le biais d’un Etat censément démocratique), suppression de la taxe sur le chiffre d’affaires, suppression de la taxe professionnelle, réexamen des procédures de licenciement économique. Elle compte adresser au Président de la République, ces desiderata.
soir
Bribes… je veux que … la France entre le plus tard possible dans la crise et en sorte le plus tôt possible… Un milliard quatre cent millions d’euros : l’intérêt que versera le système bancaire secouru sans qu’il en ait coûté un centime aux Français, servira à faire du social. Pistes… les plus précaires, les jeunes sans emploi, les insuffisamment indemnisés du chômage, etc. … rendez-vous donné aux « partenaires sociaux » le 18 à l’Elysée pour explorer ces pistes. Maîtrise de l’ordre du jour ! Laurence Parisot entendue aussitôt : suppression de la taxe professionnelle (dont le rapport aux collectivités locales est estimé à plus de huit milliards) mais compensation par un autre impôt à inventer avec les élus locaux, dialogue prévu avec eux… Démonstration, pour une voiture fabriquée en Tchéquie, un moindre coût de 1000 euros qu’en France. Donc, défiscaliser pour éviter les délocalisations. Illustrations ce matin, les délocalisations en question ne sont pas de l’Est mais d’Angleterre ou des Etats-Unis : de l’informatique, des médicaments… Ni dans le détail de fiches laborieusement assimilées et n’inspirant aucun raisonnement, ni dans le tableau simpliste de la crise (la première de la mondialisation, la crise du siècle – comme si celui que nous vivons avait déjà quatre dix neuf ans…), Nicolas Sarkozy n’est performant, cultivé, réflexif. Il ne domine pas son sujet, et au fond ne sait pas très bien ce qu’est le sujet ? Et bien entendu – remarque lapidaire et bien dite d’un Benoit Hamon que je n’aime pourtant pas, porte-parole du Parti socialiste – dans un monde qui change, le président est seul à ne pas changer. Les réformes vont continuer – pas un hôpital parisien qui n’affiche sa banderole contre « la loi Bachelot », et Valérie Pécresse chahutée à Strasbourg avec pour défense, que comme le Président, elle comprend les inquiétudes et donne rendez-vous pour rassurer et établir une charte du bon emploi de son décret contesté (pour quoi alors le maintenir ?) – et au même rythme.
Je n’ai pas entendu la phrase où Nicolas Sarkozy revendique les précédents de ses prédécesseurs agisant en « patron ». Tous les témoignages montrent et affirment que le Général était on ne peut plus respectueux des prérogatives gouvernementales et notamment de celles du Premier ministre, de grandes décisions ou orientations certes, mais jamais en modalités et toujours concertées.
L’énigme continue de n’être pas déchiffrée. Limiter à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs, et redire comme déjà susurré à l’automne de 2007 qu’il n’est pas du tout décidé encore à se représenter en 2012.Qu’est-ce qui le fait courir ? que fera-t-il dans huit ans, à peine soixante ans ? une fortune ? dans trois ans… quelle passion a-t-il ? unidimensionnel : le présent. A-t-il et inspire-t-il des relations gratuites ?
Nicolas Sarkozy est doublement dans l’impasse. Le refus persistant d’une relance par la consommation, avec le véritable mensonge que sa politique – l’investissement d’abord et même exclusivement – est celle de tous nos partenaires de l’Union. La foi dans le libéralisme, la mondialisation, le capitalisme : les refonder, mais surtout ne rien chercher à leur susbtituer. Rien sur un protectionnisme européen inéluctable puisque la Chine et les Etats-Unis sont entrés dans cette logique. Rien sur des plans proprement européens : la pique à la Tchéquie sur le dumping fiscal est du plus mauvais goût puisque la présidence est à Prague et qu’on n’y a toujours pas ratifié le traité de Lisbonne. Enfin, Victorin Lurel a beau jeu de se scandaliser que rien n’ait été dit – du président – ni questionné – des quatre journalistes – sur les Antilles en grève générale.
Il y a plus d’un an, j’ai « conseillé » au lieu de ces interminables entretiens avec des journalistes banaux, une conversation entre le président de la République et le Premier ministre, les Français téléspectateurs : en tiers, voire appelant au téléphone et les deux hommes d’Etat se passant alors la parole l’un à l’autre.
[1] - lettre aux Hébreux XII 18 à 24 ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Marc VI 7 à 13
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