mercredi 18 février 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 18 février 2009

Mercredi 18 Février 2009


Prier… [1] mais plus jamais je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait. Suite de la belle histoire de Noé, le corbeau, bredouille, la colombe aussi, mais au second lâcher elle revient avec l’emblématique rameau d’olivier… et au troisième, ayant retrouvé son élément et le cycle naturel des choses, elle ne revient pas. Quid de son compagnon, puisque les animaux comme Noé lui-même étaient entrés dans l’arche en couple ? L’essentiel est dans la leçon : l’alliance. Le Seigneur respira l’agréable odeur, et il se dit en lui-même… conte pour enfants ? détail, rare, du miracle qu’opère Jésus rendant la vue à un aveugle. L’habituel dialogue faisant conclure au Christ une rencontre de foi laisse la place aux sensations successives du miraculé. Et comme toujours, Jésus recommande au miraculé-converti-témoin d’aller ailleurs que là d’où il vient.


matin

Guadeloupe… un mort, cette nuit. Pas le fait des forces de l’ordre, qui de leur côté, déplorent trois blessés graves. Mais un syndicaliste, près de soixante ans, tentant de forcer un barrage, donc quelqu’un du crû et d’expérience : ce qui donne la mesure de la tension et de l’absence d’autorité politique et morale. Appels au calme de la députée apparentée PS après la tentative d’un front parlementaire, zélée depuis la veille en vue de la réunion de demain à l’Elysée, par Michaux-Chevry, déjà aux manettes gouvernementales il y a vingt-cinq ans, passée au Sénat depuis. Carrières organisées… revendications explosives. La Guyane devrait manifester demain, l’engagement d’étendre à tous les départements d’outre-mer quelque avantage accordé à l’un d’eux. En l’occurrence, les prix du carburant. La Réunion s’agite mais encore contenue par les élus. On ne parle pas du Pacifique où il y a quinze jours l’exécutif, au moment d’être censuré, a démissionné : toujours la saga de Gaston Flosse, lié à Jacques Chirac depuis trente ans, et à ses comptes en banque japonaise. Ni de la Nouvelle-Calédonie en compte-à-rebours pour une indépendance-association. Manifestement, des échanges racistes de part et d’autre à Pointe-à-Pitre entre C R S arrivés de métropole et natifs. Nicolas Sarkozy ne pourrait éviter de traiter le sujet ce soir…

Plus proche de Pointe-à-Pitre que Paris : Barack Obama… lui aussi archi-« créole ».

Par prétérition, le sommet social a déjà donné son jus. Laurence Parisot énumère les non possumus du patronat, comme si les temps étaient ordinaires : elle risque de voir dans les semaines à venir. La dogmatique de ne opas augmenter les salaires – endossée par le président de la République depuis l’automne de 2007 – conduit à des dialectiques verbales compliquées : le pouvoir d’achat peut s’obtenir et s’augmenter par la baisse des prix, donc la concurrence, donc… c’est ce qui sera chanté cet après-midi avec quelques aménagements à la fiscalité directe et aux allocations familiales ne coûtant guère que quelques centaines de millions au budget. Alors qu’il crève les yeux que l’augmentation des salaires et des retraites rapporterait des milliards.

La Tchéquie commence – course de lenteur – à examiner « la réforme des institutions » qu’on ne dit pas européennes et qu’on ne dit plus être la ratification du traité de Lisbonne. Le Sénat serait réfractaire, on ne le consultera que plus tard. En Irlande, c’est l’opposition qui réclame un nouveau vote par referendum. Les élections européennes auront donc lieu sans que le traité soit ratifié, et donc sous l’emprise du traité de Nice… quant à la Commission, mêmle cécité que le MEDEF : elle relève que la France, l’Espagne, l’Irlande, la Lettonie et quelques autres ont un déficit budgétaire supérieur aux 3% convenus à Maastricht. Il y a dix-sept ans.

Chacun s’y est donc mis pour que tout reste embourbé. Il est probable que Nicolas Sarkozy vit les dernières heures de ce temps maintenant révolu, où il avait – par temps calme et selon son tempérament (son génie, dirait ceux qui l’admirent) – la maîtrise de l’ordre du jour et du calendrier (suppression des casernes, des tribunaux, voire des départements, des emplois publics à tout va : ce qui a été appelé des réformes).


[1] - Genèse VIII 6 à 22 ; psaume CXVI ; évangile selon saint Marc VIII 22 à 26

Aucun commentaire: