mardi 2 février 2021
Pauline Dubuisson - wikipédia à jour au 2 Février 2021 à 09:23 – consulté 10:30 après le documentaire sur Pauline Dubuisson – TV la 2
. le 1er Pauline Dubuisson Pauline
Dubuisson Biographie Naissance 11 mars 1927 Malo-les-Bains Décès 22 septembre
1963 (à 36 ans) Essaouira Nationalité Française Autres informations Lieux de
détention Prison de la Roquette, hôpital militaire et bourgeois de Haguenau
(1953-1959) modifier - modifier le code - modifier Wikidata Pauline Dubuisson,
née le 11 mars 1927 à Malo-les-Bains (Nord) et morte le 22 septembre 1963 à
Essaouira (Maroc), est connue pour avoir été au centre d'un fait divers des
années 1950. Jugée en 1953 à Paris pour le meurtre de son ex-petit ami Félix
Bailly, elle a inspiré le personnage principal du film de Henri-Georges Clouzot,
La Vérité (1960). Son histoire fait l'objet d'une adaptation sous forme d'un
téléfilm La Petite Femelle inspiré du récit de Philippe Jaenada, paru en 2015.
Sommaire • 1 Biographie ◦ 1.1 Enfance ◦ 1.2 Sous l'Occupation ◦ 1.3 Relation
avec Bailly ◦ 1.4 Assassinat de Bailly ◦ 1.5 Justice ◦ 1.6 Libération et exil ◦
1.7 Mort • 2 Postérité littéraire • 3 Postérité filmographique • 4 Notes et
références • 5 Annexes ◦ 5.1 Bibliographie ◦ 5.2 Articles connexes ◦ 5.3 Liens
externes Biographie Enfance Pauline Dubuisson naît le 11 mars 1927 à
Malo-les-Bains1, ville qu'a fondée son arrière-arrière-grand oncle Thomas
Gaspard Malo selon Philippe Jaenada. Élevée comme un garçon dans une famille
protestante et bourgeoise de Dunkerque (sa mère Hélène Hutter, femme réservée,
laisse l'éducation des enfants à son mari, André Dubuisson, ancien combattant de
la Première Guerre mondiale, ancien colonel de réserve et entrepreneur en
travaux publics qui lui serine sans cesse que « la vie est un combat, seuls les
forts s'en tirent ») car née à la suite de quatre frères, elle se révèle une
bonne élève, mais est néanmoins exclue à 14 ans de l'école pour avoir été vue,
en pleine Occupation, se promenant avec un marin allemand. Sous l'Occupation Son
père, dont l'entreprise a été rasée par les bombes, l'encourage alors à
démarcher des officiers allemands afin de faciliter ses affaires2. En 1944,
alors qu'elle a obtenu son baccalauréat et souhaite devenir médecin, elle entre
comme aide-infirmière à l'hôpital allemand de Dunkerque, le centre hospitalier
de Rosendaël, où elle devient la maîtresse du médecin-chef de l'établissement,
le colonel von Dominik, homme de 53 ans3. Cette relation lui vaut à la
Libération d'être conduite avec d'autres femmes en place publique, où elles sont
tondues, déshabillées et couvertes de croix gammées, avant de comparaître devant
un « tribunal du peuple », qui la condamne au peloton d'exécution. Son père, en
tant qu'officier de réserve, parvient à la faire libérer de justesse, mais tous
deux doivent quitter Dunkerque immédiatement4. Relation avec Bailly Après une
année passée à Lyon, elle entame en 1947 des études à la faculté de médecine de
Lille où elle rencontre Félix Bailly, jeune homme de 25 ans, étudiant modèle
issu d'une bonne famille, mais timide et puceau2. Après leur première nuit
d'amour, il lui propose le mariage, qu'elle refuse, ne voulant pas devenir
l'épouse rangée et la secrétaire de Félix. De plus, il apprend par la suite que
Pauline continue d'entretenir une liaison avec d'autres hommes dont le colonel
von Dominik [un dignitaire nazi resté librement en France en 1947?] et qu'elle
n'a que du mépris pour lui : « Ce n'est pas ma faute s'il m'aime et si je ne
l'aime pas » aurait-elle confié à l'un de ses amants2. Lassé, Félix lui signifie
à la rentrée 1949 que tout est fini entre eux. Il quitte Lille pour Paris afin
de poursuivre ses études, sans lui laisser son adresse, et entame une nouvelle
liaison avec une jeune étudiante en lettres, Monique Lombard2. Avec le temps,
Pauline Dubuisson dit avoir changé d'avis et regretté son refus de la demande en
mariage de Félix. À moins qu'il ne s'agisse, selon certains journalistes de
l'époque, de la réaction d'une femme dominatrice et possessive blessée dans son
orgueil car ne supportant pas qu'un homme ne la désire plus au point de jeter
son dévolu sur une autre2. Jean Beauchesne dans Paris Match résumait ainsi :
« Pauline Dubuisson, aux rêves violents nourris sous l'Occupation, dans le
confinement d'une ville de province, choisissait et rejetait ses amants mais n'a
pas supporté la seule blessure infligée à sa carrière de séductrice »2.
Assassinat de Bailly Au mois d'octobre 1950, Pauline apprend que Félix est
fiancé avec Monique, mais penserait toujours à elle. Elle recherche son adresse
puis le rejoint quelques semaines plus tard pour avoir une explication et tenter
de reconquérir la place qu'elle estime lui être promise mais essuie un nouveau
refus de la part de Félix2. Pauline rentre alors à Lille tout en étant décidée à
ne pas en rester là. Elle obtient un permis de port d'arme et achète un 6,35 mm
à Dunkerque (soit par préméditation, soit pour se suicider, ayant déjà tenté
deux fois de mettre fin à ses jours après la guerre). Sa logeuse prévient Félix
que la jeune femme est armée. Pauline se rend de nouveau à Paris une semaine
après son premier séjour et attend Félix une première nuit en vain au bas de son
immeuble, 25 rue de la Croix-Nivert dans le 15e arrondissement de Paris. Le
lendemain, elle persiste. Félix finit par lui ouvrir la porte, mais il n'est pas
seul. Un rendez-vous est convenu dans un café du quartier. Elle s'y dérobe pour
mieux s'engouffrer dans l'entrée de l'immeuble tandis que, las d'attendre, il
finit par rentrer chez lui2. C'est alors que les versions divergent : Pauline
affirme avoir passé la nuit avec lui, et au matin, celui-ci lui aurait dit
n'avoir couché avec elle que pour se venger des humiliations passées, ce que nie
la famille de Bailly. Le 17 mars 1951, elle le suit dans sa chambre et tire sur
lui par trois fois1 : une balle en plein front, une balle dans le dos et un coup
de grâce derrière l'oreille2. Elle affirme pour sa part qu'elle avait tenté de
se suicider et que la première balle était partie malencontreusement alors que
Félix tentait de l’en empêcher. Elle tente de retourner l'arme contre elle mais
celle-ci s'enraye. Elle ouvre alors le gaz et s'enfonce le tuyau dans la gorge.
Alertés par les odeurs, les voisins préviennent les pompiers et Pauline est
secourue à temps2. Ayant appris le meurtre commis par sa fille, le père de
Pauline se suicide justement au gaz2,5. Justice Devant les assises de Paris,
l'avocat général qui la traite de « hyène », qualifie sa tentative de suicide de
« simulacre ». À la barre, Pauline Dubuisson ne pleure pas, elle n'exprime ni
remords, ni regret, et est qualifiée d'arrogante2. Celle que les journalistes
surnomment « l'infâme, l'orgueilleuse sanguinaire » ou « la Messaline des
hôpitaux », est condamnée aux travaux forcés à perpétuité à l'issue de son
procès le 18 novembre 19532,5. L'unique femme du jury lui accorde les
circonstances atténuantes, ce qui lui permet probablement d'échapper à la peine
de mort.[réf. nécessaire] Jacques Vergès assiste à ce procès qui lui donne sa
vocation6. Incarcérée à Haguenau et à la Petite Roquette, Pauline Dubuisson est
libérée pour bonne conduite le 21 mars 1960 et s'installe rue du Dragon, à
Saint-Germain-des-Près2. Libération et exil Elle reprend ses études de médecine
et se fait désormais appeler Andrée (son deuxième prénom) mais la sortie du film
La Vérité la replace sous les feux de l'actualité. Souhaitant fuir un passé qui
la poursuit, elle décide de partir en 1962 pour le Maroc où elle trouve un poste
d'interne à Mogador. Elle y rencontre Jean Lafourcade, un ingénieur pétrolier de
six ans plus jeune qui souhaite l'épouser. Mais un numéro de Détective, dans un
cabinet de dentiste, raconte son histoire et, face à la rumeur qui enfle,
Pauline lui révèle son passé, si bien que Lafourcade abandonne tout projet de
mariage avec elle et refuse de la revoir2. Mort Le 22 septembre 1963, Pauline
Dubuisson est retrouvée morte dans son lit où elle s'est suicidée en avalant des
barbituriques5. Selon ses vœux, elle a été enterrée anonymement à même la terre
dans le cimetière de Mogador. Postérité littéraire Cette section peut contenir
un travail inédit ou des déclarations non vérifiées (février 2021). Vous pouvez
aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. En janvier
2015 est publié l'ouvrage de Jean-Luc Seigle Je vous écris dans le noir qui
s'intéresse à Pauline Dubuisson. Fabienne Pascaud, dans le magazine Télérama
écrit : « Jean-Luc Seigle a choisi de faire du sombre fait divers un fascinant
récit à la première personne et s'y glisse magistralement dans la peau de son
héroïne » et qu'il « sait exprimer le féminin avec une empathie troublante »7.
En août de la même année, le romancier Philippe Jaenada consacre un roman
biographique à Pauline Dubuisson : La Petite Femelle. Il fonde son travail sur
des recherches dans les archives de l’époque et s’efforce de rectifier les
versions couramment admises de la vie de Pauline Dubuisson ainsi que de relever
certaines anomalies de son procès. Selon lui, dont l'impartialité est douteuse,
lui-même se disant "amoureux"8 de son sujet, la dureté de la peine infligée par
le tribunal et la violence de la presse de l’époque contre Pauline Dubuisson
s’expliquent par le contexte de misogynie9. Le comportement passé de Pauline
Dubuisson, en quête d’émancipation et qui refuse par exemple de se marier avec
Félix Bailly, de peur de devoir mettre un terme à ses études pour s’occuper du
foyer, est perçu négativement, de même que son attitude de défi lors de
l’audience et son refus de demander pardon [est-ce un argument de misogynie? Un
manque d'émotion durant un proces est rarement bien percu, quand il vient d'un
ou d'une accusée?]. Lors du procès, selon Philippe Jaenada, les témoins qui
auraient permis de rééquilibrer la version admise d’une femme calculatrice, sans
sentiments et dévergondée sont systématiquement écartés [quels sont-ils?], de
même que les références à l’éducation particulière que Pauline Dubuisson avait
reçue de son père et les éléments montrant la nature accidentelle de la mort de
Félix Bailly8. Quant à l’avocat de Pauline Dubuisson, maître Baudet, fervent
chrétien, il s’intéresse plus au pardon et à la rédemption de sa cliente qu’aux
détails de procédure. De plus, selon le même auteur, l'histoire du viol dont
aurait été victime Pauline Dubuisson n'est pas corroborée par les faits. Dans
son livre, Philippe Jaenada appuie sa démonstration d'une justice misogyne par
l'évocation d'autres détenues célèbres (Sylvie Paul, Denise Labbé, etc.) que
Pauline Dubuisson a croisées en prison et qui étaient, selon lui, avant tout
victimes des préjugés de la société de leur temps10. Ce faisant, il oublie la
différence de traitement, démontrée11, que la Justice réserve statistiquement
aux hommes, bien plus sévère envers ceux-ci. Michel Vinaver, une trentaine
d'années après les événements, s'empare du fait divers pour un projet
artistique. Celui-ci devient Portrait d'une femme. Avec un travail sur le drame
(au sens où Gérard Genette l'entend), Vinaver reprend les éléments du procès
tout en créant un sens nouveau. Postérité filmographique Le personnage a servi
d'inspiration au film de Henri-Georges Clouzot, La Vérité (1960) pour lequel le
nom des personnages a été modifié mais dont l'histoire est celle de Pauline
Dubuisson. Son histoire fait aussi l'objet d'une adaptation sous forme d'un
téléfilm La Petite Femelle inspiré du récit de Philippe Jaenada, paru en 2015.
Le documentaire Pauline Dubuisson l'impossible oubli du réalisateur Vincent
Maillard traite de ce fait divers. Notes et références 1. • Serge Garde, Rémi
Gardebled et Valérie Mauro, Guide du Paris des faits divers, Le Cherche Midi,
2004, p. 239 • « L'histoire de Pauline Dubuisson et du meurtre qui l'a toujours
poursuivie », Slate.fr, 7 août 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 11
octobre 2018) • (en) Colin Wilson et Patricia Pitman, Encyclopedia of Murder,
G.P. Putnam's sons, 1962, p. 187 • Serge Jacquemard, L'affaire Pauline
Dubuisson, French Pulp, 2016, p. 27. • Stéphane Bourgoin, La Bible du crime,
Éditions de la Martinière, 2015, p. 367 • Serge Cosseron et Jean-Marc Loubier,
Les Femmes criminelles de France, Éditions De Borée, 2012, p. 287. • Critique du
magazine Télérama [archive], du 18 février 2015. • « Jaenada, “l'avocat de la
diablesse” », Nouvel Observateur, 2015 (lire en ligne [archive]) • « Philippe
Jaenada réhabilite la femme la plus haïe de France », L'Express, 28 août 2015
(lire en ligne [archive]) • « Philippe Jaenada : pourquoi j'ai voulu réhabiliter
la “monstrueuse” Pauline Dubuisson », Terrafemina, 2015 (lire en
ligne [archive]) 11. « La justice est plus clémente envers les femmes qu'envers
les hommes », Le Monde.fr, 29 août 1997 (lire en ligne [archive], consulté le
1er février 2021) Annexes Bibliographie • Michel Vinaver, Portrait d'une femme
in Théâtre complet 2, Arles, Actes Sud, 1986, 546 p. (ISBN 2-86869-098-X) •
Jean-Marie Fitère, La Ravageuse : Le Roman vrai de Pauline Dubuisson, Paris,
Presses de la Cité, 1991, 243 p. (ISBN 2-258-03343-8) • Serge Jacquemard,
L'Affaire Pauline Dubuisson, Paris, Fleuve noir, coll. « Crime story » (no 3),
1992, 216 p. (ISBN 2-265-04672-8) • Julien Moca et Gérald Forton, L'Affaire
Pauline Dubuisson, Sayat, De Borée, coll. « Les Grandes Affaires criminelles et
mystérieuses », 2012, 48 p. (ISBN 978-2-8129-0655-8) • Jean-Luc Seigle, Je vous
écris dans le noir, Paris, Flammarion, 2015 (ISBN 2081357720 et 978-2081357723)
[présentation en ligne [archive]] • Philippe Jaenada, La Petite Femelle, Paris,
Julliard, 2015, 706 p, (ISBN 9-782260-021339) Articles connexes • Liste
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