dimanche 21 février 2021

scandale Patrick Poivre d'Arvor ou Florence Porcel ?

 

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PPDA révolté : “On cherche à m’utiliser pour assurer la promotion d’un roman”

Livré en pâture aux médias, avec les révélations de Florence Porcel, Patrick Poivre d’Arvor se retrouve au cœur d’une plainte pour viols. La brigade de répression de la délinquance contre la personne a ouvert une enquête liminaire. Et pour Pandorini, l’ouvrage qualifié de roman à clefs, qui transposait les faits allégués par l'autrice et plaignante, dans une fiction, c’est un éclairage nouveau… que l’animateur dénonce.



Publié le :

20/02/2021 à 12:32

Nicolas Gary

 J’ai découvert avec stupéfaction les accusations de madame Florence Porcel relayées avec complaisance par un quotidien », assure le journaliste et ex-présentateur du JT de TF1 sur son compte Facebook. « J’entretenais jusqu’alors avec elle des relations confraternelles et partageais son goût pour la littérature. Plusieurs fois je l’ai soutenue lorsqu’elle publiait des livres ou lors de ses démêlés avec des journalistes. »

Ni violence ni contrainte

Il réfute toute forme d’emprise ou de contrainte, et certifie disposer de documents qui « pour la plupart postérieurs à ses accusations […] prouveront amplement » ce qu’il affirme.

« Pour moi, la défense de la cause des femmes a toujours été un sujet de première importance. Je vis donc très douloureusement ces attaques. Et ma famille comme mes proches les jugent insupportables. »

Et comme un écho aux déclarations de la maison d’édition, JC Lattès, il se dit révolté par une procédure juridique qui viserait avant tout « à m’utiliser pour assurer la promotion d’un roman. La recherche de notoriété n’excuse pas tout. Pas davantage la fascination pour ce qui brille ». 

En effet, dans deux communications, la maison a indiqué être « au courant que le roman était inspiré de la vie de Florence Porcel, mais ne savait pas qui était la personnalité publique » qui était mise en scène.

Par la suite, l’argument de l’ignorance a été répété, et Lattès précisait que « ce récit de fiction s’inscrit dans un processus de libération de la parole d’une femme. Si la démarche littéraire et la démarche judiciaire sont bien distinctes, nous voulons adresser notre confiance à Florence Porcel ».

De son côté, PPPDA conclut qu’il n’a « jamais obligé quiconque à une relation sentimentale, ni bien évidemment à une relation sexuelle. Bien entendu je répondrai à toute convocation des enquêteurs pour rétablir mon honneur et la vérité des faits ».

“On verrouille la publication”

ActuaLitté n’a pas eu l’opportunité de lire cet ouvrage, mais L’Obs qui en produit la recension assure qu’il serait difficile de connecter le personnage de Pandorini à Patrick Poivre d’Arvor. Et ce, malgré la présence de détails biographiques assez manifestes – rendus plus faciles à identifier une fois la plainte dévoilée.

Dans le Landerneau germanopratin, peu d’éditeurs envisagent que l’identité de la figure publique mise en scène dans le livre « ait réellement pu être passée sous silence. Dans ces cas de figure, des avocats passent sur le texte, fiction ou non, et la maison protège, autant qu’elle verrouille la publication, en prenant les précautions nécessaires. Même dans le cas d’une fiction », nous indique une éditrice.

« Difficile de croire que la maison ait réellement ignoré de qui il était question, dans ces circonstances — de même que durant le travail éditorial. On peut respecter le besoin cathartique d’une autrice, et les silences qu’elle impose. Il est en revanche compliqué d’affirmer avoir ignoré qui était ce Pandorini. Ne serait-ce que pour prendre les mesures nécessaires : c’est l’un des jobs de l’éditeur. »

Dès lors, on pourrait s’attendre à ce que, que pleinement informée à présent, la direction de la maison JC Lattès puisse envisager de reverser les droits à des associations de lutte contre les violences faites aux femmes. La démarche serait louable, d'autant plus que l'affaire est en cours d'instruction – et une première réponse aux propos de l'animateur accusé.

 



6 Commentaires

 

NAUWELAERS

21/02/2021 à 00:02

En Belgique où je vis, les articles à son sujet pleuvent.
Encore en ce samedi 20 février.
Le déluge de témoignages négatifs contre PPDA donne froid dans le dos...
Le côté meute, lynchage m'écoeure mais si PPDA est coupable et à ce niveau-là, il est ou fut un authentique prédateur qu'on ne peut ou ne pourrait plus, dorénavant, respecter comme avant.
Qui mérite même de devoir payer pour des faits graves...mais comment les prouver (si non prescrits) ?
Mais celles et ceux qui soit l'accuseront d'office soit l'innocenteront selon leur sensibilité personnelle et sans (évidemment) connaître la réalité des faits écriront et diront n'importe quoi.
Comme d'habitude...
L'immense marigot de «convictions» purement émotionnelles et totalement subjectives ne correspondant qu'à du pur arbitraire, donc sans valeur ni intérêt.
Le déluge de commentaires vains, de «paroles qui se libèrent»...mais pour amener quoi ?
Aucun débat, aucun échange, aucune avancée dans ces affrontements stériles voire débiles sur les réseaux sociaux (quand ils veulent bien l'être -pas toujours).
Sur ce site ActuaLitté, on peut essayer de discuter avec plus de fond, d'urbanité et de mesure, en fuyant les affrontements agressifs et totalement binaires dont tout le monde sort frustré en ayant perdu son temps.

Ce qui est gênant dans cette tornade malodorante: Poivre d'Arvor est la cible de foules d'attaques alors qu'il n'a plus son omnipotence de naguère.
Tout le monde se taisait du temps de sa splendeur et tout le monde crie au loup maintenant...
Sinon le binôme plainte -livre semblerait tout à coup ne plus fonctionner commercialement avec ce nouveau témoignage-choc et à clefs, dévoilé par l'autrice.
Qui ne se vend pas, paraît-il...
Une question que personne ne pose (sauf erreur): ne peut-on vraiment porter plainte sans publier en concomitance un livre lié au motif de la plainte (de très près ou d'un peu plus loin, mais indiscutablement lié) ?
Je ne suis pas juge ni compétent en matière judiciaire mais je crois qu'un ouvrage de ce genre publié à grand fracas et qui se heurte aux protestations indignées de l'accusé...pourrait s'avérer contre-productif par rapport à la justice qui déteste être mise sous pression ou de se sentir comme instrumentalisée.
Ce que je veux dire: si ce livre était en elle, elle eût pu l'écrire mais le publier «in tempore non suspecto» donc pas en même temps qu'une procédure judiciaire.
Pour empêcher toute équivoque.
On peut se scandaliser de l'existence de cette équivoque si on prend fait et cause pour cette autrice certes...mais il est totalement impossible de l'empêcher, même si on la trouve injuste voire inadmissible.
Mais si aucun livre en jeu au moment de ces combats judiciaires amplement médiatisés...aucun opportunisme possible d'autrice: c'est bête comme chou !
Elle sera inattaquable sur ce plan.
Pas question de censure -surtout pas ! -mais seulement de choix d'un autre moment de publication.
Loin de la tempête judiciaire qui commence.
Cependant cette démarche est de la responsabilité de l'auteur ou autrice, mais également de l'éditeur !
Ce dernier semble un peu jouer du billard à trois bandes: Pandorini (anti-héros du livre de Florence Purcel) n'est pas PPDA; il est un prédateur du monde du cinéma et non de la télévision ni de la littérature.
Parfait, tout est «clean»: PPDA ne peut donc attaquer en diffamation et son nom n'apparaît évidemment pas.
La maison d'éditions proteste de sa bonne foi: elle ne faisait vraiment pas le lien entre les deux P: Pandorini et PPDA, soutient-elle.
Cela dans un premier temps.
Puis...il apparaît maintenant -on lève le subterfuge - que Pandorini est en fait une sorte de condensé de PPDA tout de même...qui ne peut attaquer le livre néanmoins !
Et voilà que le lapin malin bondit hors du chapeau, surprise du chef...
Tout cela est assez glauque et pénible mais vu l'absence de sens des nuances et de recul que l'on observe trop souvent, je termine avec ceci: je ne suis ni pour ni contre PPDA (dont j'aime à part cela et loin de tout cela l'amour sincère de la littérature, là enfin on respire un air moins vicié) et je suis totalement incapable de savoir le taux de véracité, ou non, des graves accusations dont il fait l'objet.
Tant qu'à faire...pareil pour Richard Berry et Gérard Louvin !
Qui nient toutes les accusations avec énergie.
Il n'y pas si longtemps: Bruel, Depardieu, Ibrahim Maalouf et j'en oublie certainement...
Olivier Duhamel reste silencieux et donc fatalement ne nie pas.
Matzneff, lui, reconnaît ce que Springora a écrit sur lui mais prétend avoir été amoureux à l'époque, non prédateur et donc innocent !
Et il ne s'agit que de la France...où Polanski plaide non coupable sauf pour un cas bien connu de viol d'une mineure qui répète depuis longtemps qu'elle lui a pardonné.
Bref toute la palette des situations possibles quant à des accusations de viols ou d'abus sexuels se trouvent exposées...sans oublier les morts illustres (de Trenet -innocent de tout ce dont on l'a accusé selon son biographe Jacques Pessis -à Claude François, Gainsbourg accusé d'avoir été un prédateur par une certaine chanteuse mais qui reste isolée, etc.).
Réflexion finale: ces avalanches incessantes de révélations scandaleuses en cascade, à quoi cela correspond-il ?
C'est une vraie question.
CHRISTIAN NAUWELAERS

Marie

21/02/2021 à 09:46

D'abord l'épidémie, ensuite l'endémie, enfin la pandémie ...de viols. Après la presse de caniveau, la littérature (?) de bas-fond. Ce que l'on nomme avec dévotion "la parole libérée" permet à tout un chacun de s'exprimer sur tout et n'importe quoi, de fantasmer, de salir, parfois certes de narrer une douleur en l'auréolant. Ne pas être triste, mais en rire, sauf que..."mentez, mentez, il en restera toujours quelque-chose".

NAUWELAERS

21/02/2021 à 11:25

Marie,
D'accord avec vous !
Le problème: on ne sait qui ment dans cette affaire-ci...
Comme dans d'autres.
Quant au dogme de la parole libérée, il est loin de freiner la pratique jugée nécessaire, depuis quelque temps, de la «cancel culture».
«MA» parole libérée...mais ce qui «me» donne le droit néanmoins de (tenter de) faire interdire, et soit censurer soit ostraciser ce qui ne me convient pas...
Voilà ce qui est dans l'air du temps, en toute contradiction.
Une parole libérée qui s'attaque à la «cancel culture» et prône et pratique le débat avec des tenants d'opinions différentes voire frontalement opposées, cela correspond selon moi à une saine pratique démocratique.
Loin des slogans creux.
Et des censures exercées par les géants du web, et de celles impulsées par des réseaux sociaux persuadés de leur légitimité dans des journaux qui oublient lamentablement de rester des quotidiens de référence...
Oui je pense à qui vous pensez, vous qui me lisez.
CHRISTIAN NAUWELAERS
CHRISTIAN NAUWELAERS

Forbane

21/02/2021 à 11:48

Pauvre homme !
Mais qu'il se taise, l'homme qui a uriné sur le canapé de Claire Chazal en apprenant que celle-ci avait un nouveau compagnon. L'homme qui s'est masturbé devant une ancienne journaliste après que celle-ci a opposé un refus à ses avances.
Et contrairement à Matzneff (certes dans un genre différent), le sombre PPDA n'est même pas un artiste.

L'auteur masqué

21/02/2021 à 12:06


<quote>Dès lors, on pourrait s’attendre à ce que, que pleinement informée à présent, la direction de la maison JC Lattès puisse envisager de reverser les droits à des associations de lutte contre les violences faites aux femmes. </quote>
Mais de quel droit spolierait-on un auteur de ses droits d'auteurs?

Ed

21/02/2021 à 13:37

Aucun droit.
Mais on peut s'interroger (d'ailleurs, peu de médias ont émis cette hypothèse...), dans ce cas, comme dans tous les autres, de ce que ces dénonciations entraînent comme économie.
Exemple :
Je dénonce X pour Y méfaits dans un livre. Une procédure s'ensuit. L'ouvrage se vend, et la procédure participe de sa promotion (en ce sens PPDA est lucide, la justice dira s'il est innocent ou non, mais il reste lucide). Quid des revenus alors tirés du livre ?
Spolier est un terme fort : soyons réaliste, personne ne prendra l'argent de force. Mais le geste engagé de la maison et de l'autrice, pourrait en effet passer par un reversement des droits. Pour montrer que c'est bien cathartique, d'une part et pas mercantile de l'autre.
L'interrogation est en suspens, attendons une réponse des concernés.

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