mercredi 27 mars 2013

actualité - courriel à l'Elysée : situation du pays et prochaine prise de parole présidentielle

 
----- Original Message -----
Sent: Wednesday, March 27, 2013 8:53 AM
Subject: pensant à la situation de notre pays et au moment télévisé - demain - du président de la République

Cher Monsieur le Secrétaire général, quelques réflexions " en style télégraphique " que, peut-être, vous jugerez bien de communiquer au Président :
 
- " les Français ne sont pas si bêtes " (le maréchal Pétain, été 1940). On n'embobine pas les Français, l'incantation ne rassure celui qui la donne que l'instant où il la donne. L'emploi n'est pas un moyen, il n'est pas un but non plus, il est un marqueur, il indique la santé non seulement de notre économie mais de notre société, en portance d'elle-même, et en équilibre psychologique et pas seulement financier de chacun. Le travail n'est pas d'abord cherché pour le salaire ou la subsistance physique. Il est, pour la nature humaine, un épanouissement et une dignité selon les talents et la considération que chacun peut avoir ou recevoir de lui-même. Les licenciements boursiers, les erreurs stratégiques, la négociation sous contrainte et chantage à la délocalisation ou à la fermeture tels que les perpétuent depuis des années - et très crûment maintenant parce que le gouvernement a été élu à gauche, et qu'il s'agit de le détruire d'abord psychologiquement en, lui-même et dans l'esprit de ses électeurs - des dirigeants ou incapables ou cupides abîment le pays et chacun des travailleurs, méprisé (pays et travailleurs) en tant que tels.
Le dire et développer sera parfaitement compris : bataille psychologique et d'âme, pas du tout mécanique.
 
- l'emploi ne se crée par la loi, le gouvernement, l'Etat sauf si celui-ci par un secteur public industrialisé fort et bien mené (la France des années 1936 à 1986) est entrepreneur lui-même.
L'énumération des mesures récemment mises en vigueur : contrats de génération, emplois d'avenir, flexi-compétivité, etc... ne convainc personne, tout simplement parce qu'au lieu des 150.000 nouveaux emplois à créer chaque année pour répondre à notre vigueur démographique qui devrait être si optimisante, 150.000 son détruits chaque année, faute que le gouvernement, quel qu'il soit en impose - en tant que tel et en la personne physique de ses principaux dirigeants - à un patronat étranger ou national qui persévère dans des logiques immorales et plus encore inefficaces.
La tendance macro-économique ne peut s'inverser que si le pouvoir d'Etat est tout autre que depuis une décennie
 
- la politique économique actuelle continue la précédente et la légitime rétrospectivement, elle n'est ni sociale, ni efficace. Les Français le savent, soutenir le contraire donnent la sensation ou d'incompétence ou de mensonge, surtout si des chiffres et des dates sont donnés.
Les 20 milliards au titre du rapport Gallois (fonction évanescente du commissaire aux investissements, au lieu de la réinsitution du commissariat général au Plan - et mise en exergue d'une personnalité miracle, à la Pinay 1952-1958.59) sont du même ordre que le bouclier fiscal et de la moins value de 75 milliards sous Nicolas Sarkozy. Les prêté pour un rendu avec les banques et avec les constructeurs automobiles sous Nicolas Sarkozy n'int opéré ni redressement industriel ni changement de moeurs bancaires. Le grand emprunt "piloté" par deux anciens Premiers ministre, aussi ridiculement compères qu'Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans les années 1990 (couverture de Match de leur duo rigolard en même temps que tombaient les sondsages négatifs pour la dissolution de confort alors opérée par l'élu de 1995 et ses mentors) a été financé et vécu hors du public.
Couper partout, y compris - si j'ai bien lu - dans le budget de nos armées, une de nos rares "choses" qui marchent encore, cf. Mali, cf. disponibilité professionnelle et civique de nos soldats en Afghanistan horrible et au Sahel si difficile (mais sans toucher à l'investissement frauduleux et disproportionné du Pentagone à la française) ne produit rien que du mal-être et une désorganisation de plus.
 
- les mots pour le dire... la rigueur et non l'austérité ? pourquoi ? 1983, le tournant de la rigueur, c'est-à-dire la seule tentative de redressement comptable qu'ait opéré la gauche sans cependant revenir sur les engagements du programme commun et les 101 priorités de François Mitterrand... 1995, élu sur la fracture sociale à réduire (conseillers dits de gauche pour la campagne présidentielle de Jacques Chirac) et dans les deux mois discours-tournant du nouveau président pour couvrir les serrages de boulon par Alain Juppé ayant trouvé une situation budgétaire calamiteuse, Nicolas Sarkozy ayant été le ministre du Budget de Balladur réputé rigoureux ! avec comme axiome doucereux : le rééquilibrage des comptes par la rigueur créera de l'emploi. Même discours l'été dernier tenu par le président de la République. Résultat : Janvier 1997, fin du premier exercice du pouvoir par la droite : Balladur+Juppé depuis 1993 et la fin du cycle de gauche (et de Pierre Bérégovoy) est devenu aujourd'hui la référence des plus mauvais chiffres macro-économiques de la France, à 100.000 près, nous avons le même nombre de chômeurs longue durée. La rigueur, sauf à avouer que nos comptabilités sont truquées, est pure application de la loi et des votes parlementaires. L'austérité n'est pas une politique, elle est un état d'esprit et une gestion. Les deux termes qualifient une politique économique, ils n'en sont pas un contenu.
 
- toute la doctrine économique en France et maintenant le FMI s'accordent pour prédire et constater que la réduction de la dépense publique nous enfonce dans le cercle vicieux de la récession tarissant les ressources budgétaires et massacrant des vies humaines, des familles entières, humiliant et culpabilisant le pays, détruisant l'atout français séculaire : le service public
 
- le changement de politique est connu dans son contenu. Le Président et son gouvernement sont restés populaires tant qu'ils sont restés crédibles, dans l'attente de ce changement qu'ils devaient opérer en bonne logique et de gauche et d'efficacité. On disait que le Président en campagne avait pour lecture Keynes et le New Deal.
Les remèdes sont connus. Je les répète - et l'opinion publique, aussi - depuis l'investiture du Président comme candidat du Parti socialiste. Nationaliser, le temps de sortir de la crise et d'instiller de nouvelles mentalités à la tête des entreprises, nationaliser les entreprises et industries portées à la faillite par leurs dirigeants bien plus que par les marchés qui continuent d'exister. cf. nos concurrents, nationaliser l'ensemble du système bancaire et le réaffecter au financement de l'économie, émanciper les entreprises et leurs dirigeants de l'obsession boursière et spéculative. Financement populaire des emprunts, moratoire des dettes souveraines, exemplarité de la démarche et contagion possible dans toute l'Europe.
L'aveu de s'être trompé, le licenciement du gouvernement actuel, la formation d'une équipe restreinte (trois fois moins nombreuse) et ouverte en composition et en programme au consensus des partis qu'ils soient ou non représentés dans le Parlement actuel, sera d'autant mieux compris que ce repentir et cette résolution nouvelle trancheront avec la persévérance dans l'auto-justification de tous les gouvernement depuis vingt ans.
Pierre Bérégovoy est emblématique. Soit qu'il se soit suicidé par désespoir d'une faillite de la gauche dans la gestion et dans l'âme populaire, soit qu'il ait été assasiné car dès son discours d'investiture il s'était montré résolué à assainir le financement de la vie politique (les affaires Cahuzac et Sarkozy-Bettencourt sinon Karachi devraient produire une révision réaliste des garde-fous poru le financement des campagnes électorales et de la vie politique). dans les deux cas, il a " parlé vrai ". La sincérité présidentielle demain soir peut électriser les Français qui, progressivement, se savent promis aux sorts de l'Europe dite du sud
 
- les Français sont susceptibles de se retourner complètement et de plébisciter le Président et son gouvernement si ceux-ci opèrent - eux - un retournement complet et réinventent la gauche, au lieu d'un mimétisme effrayant avec le cours précédent.
Il a été maladroit d'enlever du site de l'Elysée les actes et discours des mandats précédents, notamment de celui de Nicolas Sarkozy : c'est mesquin, et d'autre part l'évidence du copier-coller avant et après le 6 Mai 2012 aurait été dissuasif et serait un excellent remède aujourd'hui pour penser tout autrement
 
Bien entendu, dans la perspective des élections européennes, et dans le constat effroyable de la segmentation de l'Europe entre un Est faisant du dumping et de l'émigration au détriment de l'Ouest, et un Nord satisfait de soi pour critiquer un Sud feignant ou mafieu, inexistence de la France devenue " l'homme malade " (affaires de corruption et effondrement industriel) et germanophobie grandissante... tous oubliant la marginalisation et l'exploitation du Vieux Monde par les "émergents" -, la proposition française de démocratie et d'efficacité pour l'Union qui ne peut être solidaire qu'ainsi, donnerait une orientation et un contexte décisifs à la mûe présidentielle et gouvernementale : élection d'un Parlement constituant, lequel aura pour tâche principale en réécrivant un nouveau traité fondateur, de décider l'élection du président de l'Union au suffrage direct de tous les citoyens européens, et de donner à ce président la pérrogative d'en appeler au referendum européen pour les matières prévues par le nouveau traité.
 
L'intervention présidentielle - comme en tout moment très grave et où l'initiative se reprend selon l'élu national - gagnerait à n'être pas un dialogue, mais une allocution faisant naître ensuite de multiples arborescences en débats, crirtiques et surtout en moments gouvernementaux.
 
Puissè-je, cher Monsieur le Secrétaire général, être parcouru de lecture par le Président et lui faire ainsi entrevoir qu'il est tout à fait possible de gagner. Pour lui et pour le pays. Lui et le pays.
 
En confiance.
 
P S  non accessoire. Il n'est pas judicieux d'avoir choisi le jeudi Saint pour parler à une heure probable de participation de beaucoup de Français à un des plus importants offices religieux de l'année pour l'Eglise catholique.

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