vendredi 25 janvier 2013

Inquiétude & Certitudes - vendredi 25 janvier 2013


Vendredi 25 Janvier 2013

Hier après-midi, ensemble, le film Mes héros, d’Eric BESNARD et GRANDPIERRE, émouvant et bien mené, avec cependant à son troisième tiers quelques complaisances précisément dans l’émotion, dans un texte qui eût été plus fort amputé de deux-trois phrases. Apologie d la résistance, des droits de l’homme, les sans-papiers et les expulsions, le microcosme rural. Pierre RICHARD, Josiane BALASCO, un Clovis C. dont le regard atteint tout. La grande scène de l’irruption des gendarmes sur dénonciation à l’autre bout de la France d’une dissimulation d’enfant sans papier… Il faut résister quand ils ne sont pas d’accord. … Qu’est-ce que cette société où on ne peut jamais rien faire !  J’en ai marre de ne pouvoir rien faire…  Je crois m’être trompé d’époque, être en retard d’une époque – C’est que tu ne regardes pas au bon endroit, c’est moi, ton époque. Il y a dans l’air de la résistancen, de la force. Ces dires des syndicats au sortir des palais nationaux, des comités d’entreprises, ces rappels du moment électoral. Il y a ces liaisons entre protestataires, il y a la construction – pas encore d’un monde alternatif – mais de l’outil salvateur, qui n’est nullement la révolte ni la casse, qui est la conversion des outils du bien commun à leur destination, tout oubliée par ceux qui les manients et qu’on appelle les élus ou les élites. Mai 68 survint sans avertissement. Ce qui arrivera a prévenu depuis des années. En attendant, notre France qui attend, est un pays délabré qu’on laisse tuer, ou qu’on distrait. La prostitution heureuse du politique, plusieurs ministres groupés pour l’objectif des caméras, autour de l’égérie du moment : Florence CASSEZ, qui n’en peut mais et des extasiés qui la placent en icône, persuadés de se faire valoir eux-mêmes. Florange et autres, reçus par un « conseiller », la rescapées reçue en famille par le président de la République… Fin de rêve, une curieuse étape en route vers Vienne où je prends mes fonction, ou reprends. Un appartement, une chambre habituelle mais dont tous les meubles ont changé de place. Une sorte d grenier avec un plan de bois grossier aménagé, je cherche à accrocher des lustres faits de palettes ou de coquillages immenses.
Prier…. [1] la violence de la conversion de saint Paul correspond à la puissance de sa personnalité. Dieu nous appelle par ce que nous sommes, et même selon notre chemi initial, nous sommes pris en chemin  Art de Luc qui double le récit de cet événement par un fragment autobiographique de l’Apôtre lui-même. Le dialogue : Pourquoi me persécutes-tu ? – Qui es-ti Seigneur ? – Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes. – Que dois-je faire Seigneur ? – Relève-toi, va jusqu’à Damas, et là on t’indiquera tout  qu’il t’est prescrit de faire. Jésus répond aux questions, mais pas Paul à la répartie initiale. Ambiance étonnante de foi en la providence, en un Dieu qui apparaît aussi fortement que pendant son propre itinéraire terrestre. La chrétienté naissante s’ouvre à son persécuteur. Ananie, puis les Douze. C’est ainsi que prend le feu. C’est un homme religieux et fidèle à la Loi, estimé de tous les Juifs habitant la ville, présenté donc bien comme un Juif et non un chrétien, qui confiirme Paul dans sa vocation. Tu seras pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu. Et le baptême, reçu debout… Son amour envers nous s’est montré le plus fort.

Enième débat sur l’école, maintenant les rythmes scolaires, les Français partagés, six sur dix seulement pour la semaine « hollandaise » de neuf demi-journées. Je suis plutôt pour le système actuel, vraiment les grasses matinées et l’organisation des loisirs. Le débat sur les contenus me paraît plus important, l’histoire héroïque et civique combinant le peuple et les grands hommes, images d’Epinal et Michelet, la géographie comme inventaire de notre patrimoine et des friches désormais de notre industrie, les grands auteurs… mais réflexion simple : tout cela n’était ni débattu ni programmé au temps de Jules Ferry et du grand Meaulnes. De même que les curés discernaient ou choisissaient leurs émules et successeurs pour le sacerdoce, de même les instituteurs en pays rural discernaient les futurs boursiers et normaliens. Pour l’ensemble du pays, surtout, l’ambiance était telle que l’homogénéité de l’enseignement, sa qualité autant scientifique que culturelle et morale allaient de soi, l’esprit, la République s’implantant, la « revanche » à ne pas oublier, une sorte d’Etat s’administrant autant à la manière napoléonienne qu’en banquets civiques et républicains, la République des camarades selon Jouvenel. Bref, l’esprit était commun et il était vif, il ne s’ordonnait ni ne s’organisait. Même chose pour la naissance de Sciences-Po. La séparation de l’Eglise et de l’Etat donnait d’ailleurs aux protestants et aux juifs de l’espace, et la République, l’Etat en véritable partage. Il faut que nous retrouvions ce socle apaisant et solide.

La Comédie française… la salle actuelle date de 1790. L’année de la fête de la Fédération, de la référence véritable au 14 Juillet, fête nationale. La révolution sans doute, mais avec le roi, la novation sans doute et totale mais selon les élites, les « lumières » du XVIIIème siècle, il n’y a encore ni la guillotine ni la guerre générale. Comment le peuple s’est-il éveillé ? comment y a-t-il eu cette pression violente des faubourgs et de certains quartiers de Paris sur les Tuileries et l’Assemblée ? Comment n’y a-t-il pas ce mouvement partout en France aujourd’hui, le peuple debout et éveillé, exigeant des mises en œuvre (le protectionnisme, le referendum, le moratoire de la dette souveraine, les nationalisations : la popularité extrême de celles-ci en 1945…) ? chaque jour, l’annonce d’une fermeture. Aujourd’hui Good Year pour Amiens, avec déjà me semble-t-il des menaces et des incidents il y adeux-trois ans. lentement, les convergences, grèves et uniét d’action se font : toute l’industrie automobile. Montebourg prétend organiser des « passerelles » avec l’aviation qui absorberait les licenciés de Flins et d’Aulnay. Le discours politique n’est qu’au budget et, exactement avec les accents et arguments de Sarkozy, la reprise, toujours dans dix-huit mois. La fameuse inversion de tendance des courbes du chômage, promise par Hollande en vœux de Nouvel An… déjà nuancée par Sapin, cela ne se fait pas en un jour ou en un mois, quoique répétée par Moscovici. Ces ministres qui parlent depuis l’étranger : Moscovici de Davos, Ayrault d’Argentine.

La Bretagne historique (la région actuelle et celle de Nantes) entière contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes où le squatt, la fête, les podiums se sont établis. Abcès de fixation au mieux, prodrome d’événements autant festifs qu’exigeants au pire pour le gouvernement. Nous n’avons pas voté le 6 Mai pour une gestion budgétaire qu’aurait dû faire la droite avec opiniâtreté depuis dix ans, mais pour de grands moyens macro-économiques.

Mali… les présentations sont celles d’une colonne, comme aux périodes de la pénétration en Mauritanie… ou des appropriations dans les pays noirs : Soudan, Sénégal, Haut-Niger… huit cent hommes, une centaine de véhicules semble-t-il. Pas de combats, les choses ont été faites par l’aviation. Comme pour le Dakar quand il répondait sur le terrain à son appellation initiale, des villageois le long de la piste quand la colonne traverse les petites agglomérations. Ce n’est pas une ambiance d’enthousiasme, c’est une guerre que nous apprenons. Je crois que nous allons la perdre, car l’ennemi sera insaisissable faute que l’ensemble des populations concernées soient avec nous, et plus encore avec le pouvoir à Bamako qui ne présente qu’une seule certitude : sa connotation raciale. Deuxième semaine révolue… On n’en est à regarder les cartes qu’à moitié chemin, on n’a rétabli que le statu quo ante, situation de Mars 2012 avant les prises de Kidal, Gao et Tombouctou où nous ne sommes pas encore… Les troupes africaines ne sont toujours pas là. L‘opération est au mieux franco-malienne. Nous n’avons aucun soutien tangible des Européens, la brigade franco-allemande si peu nombreuse et si peu équipée, n’est spectaculaire que pour les enquêtes de presse, les revues du 14-Juillet (défile-t-elle à Berlin le 3 Octobre ?) et les communiqués. Défense européenne, pacte franco-allemand … vanités et phrases.

Le débat sur le « mariage pour tous » continue… débat à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, 5.600 amendements déposés. Ce que j’entends entre les tenants des deux thèses me confirme. Le texte rejoint le fait, sécurise les familles homoparentales existantes, n’enlève rien aux couples ni aux familles hérérosexuels. L’argument que le texte prive les générations futures des repères d’ascendance et des avantages génalogiques ne tient pas : les naissances en milieu dévarisé ou non souhaitées sont bien plus ravageuses. Il n’y a pas eu à ma connaissance de débat sur ce qui me paraît le plus profond dans la famille et le mariage : le couple, la nécessité du deux pour que l’enfant ait une pluralité de repères, de recours, de modèles. L’observation non plus n’a pas été faite que le masculin et le féminin dans une personnalité ne sont qu’apparemment sexuels. Il y a des hommes au tempérament très féminin, même si l’anatomoe, etc… et des femmes au comportement et à l’esprit masculin. Quant à l’âme, aux formes de l’intelligence, elles sont bipolaires, évidemment. Et qu’est-ce que le féminin ? qu’est-ce que le masculin une fois sorti de physiologie, de l’anatomie et des idées reçues. Les études, dont j’entends parler mais dont je n’ai rien lu encore, montrent enfin que le plaisir, le désir, la poursuite du plaisir, l’extinction ou les retrouvailles de la libido sont bien plus analogues chez la femme et chez l’homme qu’on le prétendait jusqu’il y a peu.


[1] - Actes des Apôtres XXII 3 à 16 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Marc XVI 15 à 18

Aucun commentaire: