lundi 14 janvier 2013

Inquiétude & Certitudes - lundi 14 janvier 2013



Lundi 14 Janvier 2013

Puissance du cinéma bien fait, du roman écrit à fond, CHABROL, HUPPERT, BONNAIRE, FLAUBERT hier soir sur Arte jusqu’au trouble. – Edith et sa souffrance, les inventions et l’Eglise pour faire accepter. Oublier notre Vanille. Je ne suis d’accord en rien, mais je ne peux supporter ni sa souffrance ni celle de notre chien. – Prier… [1] le Précurseur est une référence, les références dans l’Ecriture sont autant spirituelles, parfois même liurgiques, le baptême et son rite, Jésus prenant nos péchés sur lui-même et se prêtant à ce que chacun à l’époque a recherché, en cela Dieu et homme donc… que factuelles, l’arrestation de Jean Baptiste met le Christ en ministère public, comme si le relais était passé. Paradoxe de l’apparence, Jésus continuateur de Jean Baptiste. Mesure de l’événement : les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Dieu Lui-même et son projet, l’insertion de l’histoire, de ses dialectiques, de notre liberté dans le dessein et selon l’Esprit de Dieu. Les disciples, ils ne viennent pas à Jésus, c’est Jésus qui va à chacun et l’appelle. Certains sont poussés par le Baptiste à aller à plus grand que lui. Chaque évangéliste a son récit des vocations. La convergence des récits est dans la personnalisation de l’appel, l’immédiateté de la réponse. Le Christ donne deux ordres : convertissez-vous et croyez à a Bonne Nouvelle… Venez derrière moi, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes… Le salut, initiative et puissance de Dieu, mais aussi mouvementation de l’homme. L’auteur de la lettre aux Hébreux, se fondant sur l’Ecriture indépendamment des fait, établit avec force ce qu’est le Christ dans l’histoire spirituelle de l’humanité et dans l’essence-même de la divinité. C’est en prélude au ministère public de Jésus que le baptême de Celui-ci établit cette filiation divine : ce Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et oar qui il a créé les mondes. Reflet resppkendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils, qui porte toutes choses par sa parole puissante… Convergence absolue des écoles johannique et paulinienne, quelles qu’aient été les histores particulières de Jean l’évangéliste et de Paul, l’apôtre des Gentils. – Dans l’église de Megève, la crèche… le Jésus en plâtre, souriant, nu ou vêtu de blanc, est « remplacé »  par une grande Bible, ouverte. Centrale qu’entourent les représentations habituelles des père et mère de l’Enfant, des bergers, des mages, des troupeaux et des animaux de charge. Cette façon de signifier à partir de nos habitudes en les dérangeant a fait commentaire hostile ou critique… nous en avons remercié le curé. La fidélité au sacerdoce appuyée par l'ingéniosité, l'inspiration au sens scripturaire du terme. Marguerite commentant l'homélie, qui était claire et didactique : il fait trop son intelligent. La vérité est qu'à cette messe et dans cette église, il y a occasion et matière de particiêr et dialoguer. L'élévation de l'hostie et du calice sont données avec lenteur, comment n'être pas saisi par le consentement gestuel des visages qui sont demeurés levés et n'ont abaissé, recueilli les regards qu'au repos sur l'autel des deux signes chrétiens.

Ce que je note aux nouvelles télévisées

Matin – Plus de 60 djihadistes tués autour de Gao. Menace par un groupe en cause de s’en prendre directement à al France métropolitaine. Je n’y crois pas, nous somsmes sur nos gardes et les manifestations d’hier étaient une bonne occasion pour provoquer des paniques… « Manifestation consistante » selon l’Elysée. 340 ou 800.000 ? Bruno LE ROUX : je m’attendais à davantage à la manière dont… minoritaires dans les sondages, contre l’évolution de la société. Marine, un referendum. Claude GUEANT, un temps de concertation supplémentaire, un changement de civilisation selon TAUBIRA ? alors le referendum. Argumentation spécieuse, le Conseil constitutionnel ne pouvant juger le peuple, le président de la République peut soumettre au referendum ce qu’il veut et n’importe quoi, donc le projet. DG ne fit pas du tout cela en Octobre 1962, il se fonda sur la lettre de l’article 11 : tout projet de loi relatif à l’organisation des pouvoirs publics. – Troisième conseil interministériel. Pour le Mali. MELENCHON de plus en plus hostile. Tournant pour le quinquennat : la guerre, une bonne chose pour la popularité présidentielle ? titre prétendu de Libération.

Soir – Le Nigeria envoie des troupes qui devraient se positionner d’ici une semaine. Téoignage de satisfaction du maire (noir) de Gao.

Ce que je reçois
.  . . d’amis mauritaniens
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From:
Sent: Monday, January 14, 2013 6:48 PM
Subject: Re: tout

Aziz se met en danger en quittant le pays alors que la guerre est à nos portes.
Il est parti ce matin à Tunis. De là-bas il partira dans le Golfe pour revenir vers Nouakchott en passant pas Paris (sans doute pour voir ses médecins).

----- Original Message -----
From:
Sent: Monday, January 14, 2013 8:16 PM
Subject: Re : tout

Inquiétantes. Les frappes de l'aviation française sont efficaces et ont, très vite, désarticulé les structures terroristes. Elles font, en plus, une unanimité sans tache. Mais l'engagement - inévitable - des troupes terrestres de la cdeao donnera à cette guerre un dimension raciale malvenue et source d'amalgames et de confusions. Déjà, les "maures" (maliens et mauritaniens) subissent des vexations et des ressentiments à Bamako et ailleurs au Mali.
S'agissant de mon pays, l'unanimité autour du refus de participer à la guerre ne connaît pas de faille jusqu'à présent. Il n'en sera pas toujours ainsi lorsque les "forces noires" se mettront à "massacrer des maures". Des voix se lèveront pour appeler à s'impliquer. Et pas du bon côté.
Personne ne comprend le voyage de MOAA hors du pays et pour des motifs non impérieux (assister à l'anniversaire de la chute de Ben Ali à Tunis, puis à un sommet sur les énergies renouvelables à Abu Dhabi).

. . . du réseau français "résistons"

De: sami boumendjel <samiboume@yahoo.fr>
Objet: [anticolonial] Re: [info] Mali : La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique CP Survie 14 janvier 2013
À: "Association Survie" <contact@survie.org>
Date: Lundi 14 janvier 2013, 21h04
il est à noter que "la presse dans sa totalité a repris sans questionnement, "la communication d'entrée en guerre de la France au Mali"... c'est à dire sans noter "le retour de la Francafrique" et surtout la défense de ses intèrêts "coloniaux" sur son pré-carré... SAUF LES GUIGNOLS DE L'INFO CANAL+
avec l'appât du gain que constitue la richesse du sous-sol inexploité du nord-mali et qui ferait les beaux jours de la société AREVA dans la foulée du BRGM (vieille institution coloniale) -uranium, diamant, or - quelle aubaine.....(et là alors personne n'en parle)
alors allons chasser le terrorisme..... noir et islamique.....tu peux taper dessus sans risque....!!!
saluations militantes,
Sami BOUMENDJEL

De : Association Survie
À : Association Survie
Envoyé le : Lundi 14 janvier 2013 18h04
Objet : [info] Mali : La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique CP Survie 14 janvier 2013

La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique

Communiqué, le 14 janvier 2013
C’est finalement le 10 janvier 2013 que la France est entrée en guerre au Mali. La communication du gouvernement français, reprise sans questionnement par les principaux médias, tend aujourd’hui à légitimer par tous les moyens et tous les arguments cette nouvelle intervention militaire française sur le sol africain et son rôle de "gendarme de l’Afrique". Pour Survie, association qui dénonce depuis longtemps l’ingérence et la domination de la France envers ses anciennes colonies africaines, il est important de rappeler quelques éléments de contexte et d’analyse critique sur cette intervention française, sans minimiser l’ampleur de la crise que connait le Mali.
La menace que font peser ces groupes armés sur la population et l’intégrité du Mali est indéniable. Leurs exactions sont connues et ont provoqué la fuite de centaines de milliers de personnes. Après le calvaire vécu par les populations dans le Nord, le soulagement des Maliens en ce moment est compréhensible. Si l’intervention française semble effectivement avoir mis un coup d’arrêt à l’offensive vers le sud du pays de mouvements armés qui se revendiquent d’un islam radical, il existe cependant d’autres motifs, militaires et politiques, à l’opération Serval rendant la conduite française des opérations critiquable.  

Le camouflage multilatéral d’une opération française

Cette intervention ne s’inscrit pas dans le cadre des résolutions de l’ONU. Des mois de négociations ont permis de faire voter trois résolutions du Conseil de Sécurité, ouvrant la voie à une intervention internationale sous responsabilité africaine et pouvant faire usage de la force, mais officiellement sans implication directe des militaires français. En informant simplement le Conseil de Sécurité sur le fait que son intervention urgente "s’inscrit dans le cadre de la légalité internationale" eu égard aux dispositions de la Charte de l’ONU, elle a finalement pu justifier une décision bilatérale. Ce changement majeur, qui met ses « partenaires » devant le fait accompli, est complaisamment occulté afin de laisser à nouveau croire que la France met en œuvre une volonté multilatérale actée au sein de l’ONU. Il est donc nécessaire qu’elle respecte au plus vite les résolutions de l’ONU. 
Une fois de plus, la France joue le rôle de gendarme de l’Afrique, en appuyant sa stratégie sur ses relations bilatérales avec des "régimes amis" africains, sur la présence permanente de son armée dans la région et sur sa capacité de projection de forces. Ainsi, les hélicoptères utilisés pour stopper l’offensive adverse sont ceux des forces spéciales françaises de l’opération Sabre, présentes au Burkina Faso voisin (et en Mauritanie) depuis deux ans et renforcées au mois de septembre. C’est surtout le dispositif Epervier, en place au Tchad depuis 1986 alors qu’il était supposé provisoire, qui est mobilisé. À travers l’opération baptisée Serval, ce sont donc les liens que Paris entretient avec des régimes totalement infréquentables, ceux d’Idriss Déby et de Blaise Compaoré, qui se trouvent une nouvelle fois renforcés. Le rôle phare de la France est reconnu par la plupart de ses partenaires occidentaux qui lui emboitent le pas timidement dans cette intervention (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne) sans pour autant engager de troupes combattantes, tandis que d’autres restent en retrait.  

Une intervention directe décidée dans l’ombre

Ce scénario rentre dans la logique développée par le nouvel exécutif français, prônant l’intervention militaire comme un "préalable" à la restauration de la paix dans le pays (également en proie à une crise institutionnelle grave). Ces derniers mois, la France n’avait en rien contribué à l’émergence d’une solution collective discutée par l’ensemble des Maliens et de nature à favoriser un consensus politique, préalable à une réorganisation rapide des forces de sécurité. Aujourd’hui, la présence de soldats français jusque dans Bamako - sous couvert de protection des ressortissants - représente une pression importante sur les autorités maliennes en état de grande faiblesse.
L’option d’une intervention directe et rapide des forces françaises était déjà prévue, au vu de la rapidité de mise en œuvre, et ce bien avant que l’offensive ne se rapproche de Sévaré-Mopti. L’aval du Parlement n’est pas nécessaire à l’Élysée pour déclencher une opération extérieure, ce qui marque l’insuffisance de la modification constitutionnelle de juillet 2008 relative au contrôle parlementaire des opérations extérieures. De rares réactions critiques dans la classe politique soulignent cette absence de concertation. La nature préméditée de cette intervention armée aurait indiscutablement dû susciter une prise de décision parlementaire.
Dans l’immédiat, l’opération Serval a déjà basculé dans une phase offensive et semble devoir se prolonger dans la durée. Cette logique occulte délibérément les risques pour la population malienne et les Etats de la région, de même que les perspectives politiques et la période post-conflit. Le bilan accablant des récents antécédents français en Afrique montre pourtant que ces risques sont bien réels. Les interventions de 2011 en Côte d’Ivoire et en Libye ont en effet débouché sur des situations internes explosives, passées sous silence.
En conclusion, la crise malienne et cette nouvelle intervention militaire française en Afrique révèlent l’échec de 50 années de "coopération" avec l’Afrique : armées incapables de protéger leurs populations, chefs d’Etat médiateurs de crises eux-mêmes putschistes, accords de défense et bases militaires qui ont perpétué le rôle de gendarme de l’Afrique que la France s’est historiquement octroyé. On ne peut que constater l’incapacité des institutions africaines et multilatérales à organiser la moindre opération de sécurisation dans la région sans avoir recours au poids lourd français, qui a tout fait pour se rendre incontournable. Ces événements appellent une fois de plus à une remise en cause de l’ensemble du cadre des relations franco-africaines.

Ce que je pense

L’affaire du Mali montre qu’en politique « extérieure » bien plus encore qu’en politique économique et sociale où tout peut se rattraper et se tempérer, les erreurs même très anciennes se payent. Elles sont mutliples : les territoires d’outre-mer français ont été quasi-unanimes à refuser la « fédération primaire » succédant à l’A.O.F. et le projet d’O.C.R.S. ne pouvait se faire qu’avec un Sahara distinct juridiquement de l’Algérie méditerranéenne. Les Africains payent donc la mauvaise attirbution territoriale de vastes espaces ayant peu à voir ni avec le tell ni avec les riverains des fleuves Sénégal et Niger. La France paye la Libye et l’improvisation de notre intervention, réactive seulement après trente ou quarante ans de complaisance, et elle paye les absences de démocratie dans la plupart de ses anciens territoires du Sahel. L’éradication des terroristes ou des dijhadistes est possible, mais la suite va être un conflit « noirs-blancs ». L’évidence est que les troupes de la CDEAO ne seront pas de qualité, et qu’elles ne sont pas vraiment admises par les militaires maliens. On va vers des crises politiques et nationalistes. Jusqu’où devrons nous imposer nos arbitrages ? ou comment quitterons-nous ce que nous aurons à contribuer à bâtir.

Les éphémérides de politique intérieure sont une diversion lamentable : le vrai et le seul sujet est la ruine de notre appareil productif. Comment y remédier ? les accords sur la flexibilité qu’on prétend inspiré du « modèle allemand » ne donneront lieu, j’en suis convaincu, à aucune application sur le « terrain » et la « réussite » allemande ne tient pas à des accords. Les accords outre-Rhin reflètent la réalité, ils ne la créent pas. Mythe résiduel d’un Etat créatif par la législation, chez nous. Définition et erreur pouvant s’appliquer au débat à propos du « mariage pour tous ».


[1] - lettre aux Hébreux I 1 0 6 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Marc I 14 à 20

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