Dimanche 30 Janvier 2011
Deux enseignements paradoxaux, hier soir.
Deux enseignements paradoxaux, hier soir.
Le premier, de mon ami prêtre, recteur de la paroisse voisine, Denis M. en train de lire une vie de Renan par sa nièce Psichari, lien ou pas avec son homélie pour les « béatitudes » selon Matthieu. Dans mon pays, des gens allaient ouvriers à la ferme des moines de Timadeuc, l’un d’eux en est même devenu abbé, puis abbé général de la Trappe, et il est mort à Cîteaux. Des gens qui se retirent pour expier nios péchés et prier beaucoup ? C’est faux. Non, ils vont là parce qu’ils pensent réaliser le mieux leur bonheur, non pas dans l’éternité, mais dès maintenant. Les disciples suivent le Christ, ausstôt, pas pour faire pénitence, mais parce que c’est « la bonne carte », ils y vont pour le bonheur. Une vie chrétienne, c’est un choix dans la vie du bonheur. Après un commentaire de chacune des affirmations du Christ, il conclut : la sainteté est en rapport très étroit avec le bonheur dont nous parle l’Evangile, auquel chacun de nous est appelé, et le bonheur parfait, constitué par la sainteté. Le mot de Léon Bloy dans la bouche de Véronique : de tristesse que de n’être pas saint.
Le second me vient comme une évidence à compiler les dépêches de l’A.F.P. sur la Tunisie, l’Egypte, la Kabylie, l’Albanie… Et si l’Islam, ou au moins l’imprégnation musulmane de ces populations exploitées et miséreuses, en impasse, générait des révoltes et des pétitions autrement plus concrètes que les nôtres. Nous n’osons incriminer nos politiques quand le chômage augmente, quand les prix montent, quand le pays est livré à l’encan de quelques groupes et réseaux : nous croyons aux alibis, la crise, les prédécesseurs, nous nous contentons d’une démocratie formelle, nous n’osons nous avouer que nous sommes gouvernés contre notre gré et au mépris de notre image et de notre rayonnement traditionnels, trahis par des élites arrivistes et intéressées. L’Islam, terreau de démocratie, contrairement à la dogmatique restée coloniale et inspirant jugement et commentaires sur les pays arabes notamment. Seule différence, mais elle accroît nos responsabilités vis-à-vis de nous-mêmes et pour notre avenir : nous savons nous y prendre pour que s’établisse et fonctionne une démocratie, nos élections sont encore de vraies élections au moins matériellement, mensonges peut-être dans les programmes et aux visages des candidats, certains en possession d’état, mais les scrutins sont encore sincères, tandis que nos frères du sud et d’Islam ne savent ou ne peuvent pas encore se confier à des urnes. Ils ont l’élan, nous avons la technique.
Prier…[1] Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Les tables de la Loi, l’alliance mosaïque données par écrit et en solitude tandis que le peuple fabrique son idole. Jésus ne parle pas en termes d’alliance entre l’homme et Dieu, il n’y a pas un donnant-donnant spirituel. Jésus prophétise et caractérise l’état de vie de ceux qui ont un comportement – « après tout » – très humain, mais magnifiquement humain. Le divin commence par le plus simple et le plus quotidien. Mais la récompense est Dieu, la communion avec Lui. L’état de perfection humaine a comme aboutissement « logique » la participation à la vie divine, la proximité obtenue vis-à-vis de Dieu : le Royaume des Cieux est à eux… ils verront Dieu !... ils seront appelés fils de Dieu ! … votre récompense sera grande dans les cieux. Jésus parle paisiblement avec les siens et les encourage, ils sont sur la bonne voie. Pourtant, à y réfléchir et Paul le reconnaît en s’adressant au milieu grec et aux habitants d’une métropole opulente s’il en est, pour l’époque : cette « morale » du Christ a pour adeptes de bien pauvres gens, nous… ce qu’il y a de fou dans le monde… ce qu’il y a de faible dans le monde… ce qui est d’origine modeste… ce qui n’est rien… nous certainement, mais ceux sur qui nous avons un regard d’une telle commisération, ceux que nous jugeons en fait bien inférieur. Le discours public ambiant nous y encourage mais la pente en nous est forte pour y adhérer, chacune des opinions politiques, des situations sociales, chacun des pays nantis vis-à-vis des autres, et ainsi de suite… Dieu ne juge pas, le Christ si souvent l’a répété pendant son ministère public : le Seigneur fait justice aux opprimés, aux affamés il donne du pain, le Seigneur délie les enchaînés. Toute l’histoire humaine, la création avec, les Ecritures au total sont un Magnificat., précisément du fait de nos larmes. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice.
Deux enseignements si paradoxaux ? hier soir, à la réflexion et dans la prière ce matin ?
milieu de soirée
Je ne « prends » pas « les nouvelles ». Travail pour introduire la compilation d’articles et d’études sur la pensée stratégique russe d’un jeubne correspondant. Appréciations par un ami mauritanien du papier que je projette sur son pays. Article d’un arabe – revue française – sur la crise actuelle… mais composé bien avant. Point commun : naissance et renaissance des nations, relations entre ces personnes morales millénaires souvent, nature et réagencements souvent très différents de ce qui est couramment vu et commenté, nos œillères, nos a priori, nos catégories.
Autre motif de mon jugement dur sur le régime de Sarkozy et l’échelle de « valeurs », l’arrivisme (vg. Rachida Datu en impasse, Nathalie Kosciusko-Morizet en puissance mais que 2012 installera au niveau présidence de conseil général jusqu’à la ménopause) : les questions éthiques sont de plus en plus nobreuses, et demandent au-dessus des expertises et en plus des dbats de toutes sortes, une forte conscience morale et un tempérament à prendre du recul… et à prier humblement, sans vcouloir paraître ni paraître décider.
[1] - Sophonie II 3 à 13 ; psaume CXLVI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 26 à 31 ; évangile selon saint Matthieu V 1 à 12
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