Mardi 5 Octobre 2010
Prier… grâce de tout commencement, comme celui de cette journée, la nuit encore noire. [1] Marthe et Marie, que d’encre, que de commentaires, que de vies peut-être consacrés à cette comparaison entre deux caractères, et l’apparence de deux comportements, dont l’un serait parfait mais angélique et même impossible sans le secours et le dévouement de l’autre, car il faut bien qu’une maison soit tenue, un repas préparé et même un accueil donné, organisé. Marthe dans le texte est non seulement maîtresse de maison, mais elle est chez elle tandis que Marie, la petite sœur, bénéficie des soins de l’aînée et d’une hospitalité en communauté de vie. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Il faut lire et méditer le texte en appelant tout l’évangile pour le vivre, car Jésus lui-même s’est mis en tenue de service pour laver les pieds de ses apôtres et a prêché le service des autres, car c’est Marthe qui fait profession de foi dans la résurrection et la toute-puissance du Christ. Reste que Marie – selon une vocation propre, mais tenant à une initiative intime – a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. Intimité des vies, perspicacité divine – une des affirmations récurrentes du Coran… évocation pas secondaire par Paul : je suis parti pour l’Arabie, de là, je suis revenu à Damas, puis au bout de trois ans, je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre et je suis resté quinze jours avec lui. Je n’ai vu aucun des autres Apôtres, sauf Jacques, le frère du Seigneur. Tout compte dans les Ecritures, qui sont autant factuelles qu’enseignantes, de permanente pédagogie et vérité spirituelles que mise en évidence de destinées et d’histoires personnelles… Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre. Marthe, Marie, Paul, Pierre, Jacques et un Christ accessible qui répond à Marthe, est sensible à la présence de Marie, appelle et retient. Dieu m’avait mis à part dès le sein de ma mère, dans sa grâce il m’avait appelé, et, un jour, il a trouvé bon de mettre en moi la révélation de son Fils pour que moi, je l’annonce parmi les nations païennes. Auussitôt, sans prendre l’avis de personne, sans même monté à Jérusalem pour y rencontrer ceux qui étaient Apôtres avant moi, je suis parti pour l’Arabie… Marie écoûte, forme première d’une contemplation vêcue, Paul itinère, Marthe sert…Etonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait.
Sur la route, la pluie. A l’aller, Gérard Longuet, se plaçant évidemment pour LE remaniement ministériel, dont il est parlé depuis Juin dernier. Ce qu’il y a de vraiment formidable chez Nicolas Sarkozy… et ainsi de suite… c’est qu’il colle aux circonstances… etc. mais il me fait plaisir en démentant à l’antenne Olivier de Lagarde qui, hier, croyait démonter un syndicaliste des transports urbains ou de S.N.C.F. cuisiné vainement pour lui faire avouer le projet de grève reconductible (on ne dit plus illimitée ou générale) et assurait que les retraites, soit : le projet est discutable, mais les Français ont élu Sarkozy qui les avait mises à leur programme. Le président du groupe UMP au Sénat assure ce matin que cela ne figure pas au programme du candidat. Le Canard a d’ailleurs donné la chronologie des propos de Sarkozy là-dessus : en campagne électorale encore, il tenait aux soixante ans… Au retour, je reprends France-Infos. à dégobiller : la condamnation de Kerviel ou la légitimation des banques et de leurs ressources privilégiées, la spéculation. Le ton de voix, horriblement adolescent et cour de récréation de Woerth dont, sans le voir, on a la sensation qu’il étouffe son rire en lisant le texte présentant une énième fois sa réforme, maintenant au Sénat, pas d’autre solution que la sienne. Enfin, ces journalistes qui avec une cécité totale et un mépris de l’effort et de la souffrance des Français débattent à propos de l’impact du mouvement social, non sur le projet de loi visé par les grévistes et les manifestants, mais sur le remaniement ministériel et le nom du futur Premier ministre. Ecoeurant, la politique irresponsable au dernier degré, jeux de société pour les commentateurs, carrières pour les acteurs et les gouvernés au mieux des spectateurs. Cpmme j’ai envie de l’imprévisible qui reclasse tout et crible…
Il y a un fil conducteur. Consolider le système qui fait jouir quelques-uns. Ce matin, le parquet de Nanterre réclame la relaxe de Jacques Chirac dans l’affaire des emplois fictifs : la France tient donc à la respectabilité de ses anciens présidents pour sa propre respectabilité ? et ce soir, confirmer une banque parmi d’autres : le responsable de la crise, le coupable et seul coupable, à l’insu de toute la hiérarchie et de tous les collègues, c’est donc cet employé sans diplôme formé sur le tas à précisément faire ce pour quoi il est condamné. Naguère, on disait : justice de classe. Aujourd’hui, on ne « croit » plus aux classes. Il y a cette majorité qui n’est même pas silencieuse : qui est baillonnée, j’en sais quelque chose, depuis Septembre 1997, je n’ai pu placer une ligne dans un quotidien national : il s’était agi (La Croix) du pape d’alors et des J.M.J. de Paris. Auparavant, après quinze ans de fermeture, Le Monde (Juin 1997) m’avait accordé trois lignes pour qu’il soit dit que quelqu’un s’étonnait que dissolution manquée, le président qui l’avait voulu et en responsabilité exclusivement personnelle (pas de contreseingn) aurait dû démissionner.
Kerviel : la défense n’a pas été technique, elle n’a pas été non plus d’investigation suffisante. Je vais lui suggérer d’assigner la banque en paiement des bonus, car Kerviel à ce jeu m’a rien gagné personnellement.
Retraites : en principe, l’UMP n’a pas la majorité au Sénat et le président de la chambre haute a pris parti pour certains amendements, tel que le sort des mères de trois enfants. Martine Aubry est venue au palais du Luxembourg, soutenir ses élus. Il est commenté que Sarkozy réunit à l’Elysée et harangue lui-même le groupe parlementaire du Sénat.
Pronostics des deux journalistes (Le Monde et le Parisien libéré) : François Fillon certainement remplacé et le succès ou pas du mouvement social qualifiera son départ. Le remplaçant serait Jean-Louis Borloo, selon Le Parmentier, se présentant (avec fausse modestie) comme rubricard de l’Elysée. Je tiens le pari contraire : François Fillon ne sera pas remplacé, et s’il l’est ce sera par Lagarde. Se séparer de lui va être mortel pour Sarkozy puisque l’UMP aura enfin un champion de rechange. Lagarde serait la sagesse, au cas où malgré ce risque avéré, Sarkozy viderait son compère et son leurre. Les deux journalistes ne voient pas davantage que Sarkozy recule, toute l’analyse est du point de vue de celui-ci, jamais celui du Français dont la haine grandit parce qu’il se sent méprisé… enfin, ils compare le président régnant et la situation actuelle avec Villepin à Matignon et tenant mordicus au CPE. Sans doute, la gauche, invoque-t-elle aussi le précédent mais simplement pour affirmer que même promulguée une loi peut n’être pas appliquée. Car pour le reste, un Premier ministre à un an d’une élection présidentielle pour laquelle il est mal placé ne peut être un précédent pour un président de la République ayant plus de trois ans de règne et encore un an et demi avant une élection où il garde de fortes chances, au moins par défaut.
Mouvement social : en bonne psychologie, il devrait s’amplifier à proportion du dédain dans lequel il est tenu et de la contestation des chiffres de mobilisation. Sarkozy n’aura pas les nerfs pour tenir des semaines comme Juppé et Chirac y parvinrent, finalement sans casse immédiate, en Novembre-Décembre 1995. – Evidence et belle, si ce mouvement, si les Français parviennent à faire capoter le projet, anticipant en fait l’élection présidentielle de 2012 et le renouvellement de l’Assemblée nationale, ils auront été les seuls en Europe à y parvenir : nous redevenons exemplaires en virant ceux qui nous gouvernent mal et nous défigurent. Ce peut devenir contagieux.
soir
Sur la Cinq. énième débat sur les Juifs, Vichy et la Seconde guerre mondiale. On opposé la doctrine de Gaulle, suivie par Mitterrand au discours Chirac à l’anniversaire de la rafle du Veld’hiv. dès Juillet 1995. La belle, la magnifique envolée de Robert Badinter face aux extrêmistes juifs hurlant contre Mitterrand, quelques années auparavant pour le même anniversaire. Personne n’zapporte la preuve que le document censément annoté par le Maréchal est authentique, personne ne doute. Soit… mais l’essentiel n’est pas dit. C’est sans doute en 1995 que naît l’officialisation du communautarisme, et ce sont les Juifs qui les premiers se communautarisent, du moins certains d’entre eux mais voyants. Officialisation tout simplement parce que Chirac a cherché des voix identifiées et que les ayant obtenus, il a aussitôt payé … mais aux frais de la République.
Réactions quasi-unanimes et des financiers et des politiques sur la décision en correctionnelle concernant Kerviel. Cette décision ne peut que faire douter et du système bancaire s’exonérant de toute responsabilité même au titre de sa simple organisation interne, et du système judiciaire puisque les juges se sont prononcés par hargne d’un prévenu se défendant comme s’est défendu le « trader ».
Nous sommes de plus en plus malades. La réélection de Nicolas Sarkozy nous achèverait.
[1] - Paul aux Galates I 13 à 24 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Luc X 38 à 42
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire