Jeudi 28 Octobre 2010
Paraboles… déplacer la belle lampe de ma mère en sorte qu’au lieu d’abîmer son abat-jour devant une baie vitrée, elle éclaire un rampant et l’escalier. On ne met pas une lampe, etc… importance du lieu, importance de l’abat-jour, la lampe en elle-même n’est rien, mais elle crée l’ambiance, le vrai lieu mental, affectif, spirituel. Le brouillard à mon lever, des silhouettes d’arbres immobiles et hélant l’arrivant, une immense queue de condensation d’un avion, trace d’une comète semble-t-il et la lune pas vrailment diminuée, au zénit. Chemins… Splendor veritatis. Prier…[1] pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. Appel des Apôtres dans l’éloquence d’un silence tout factuel, les événements sont là. Toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu. Les multiples intuitions – chacune géniale – de Paul. Lui, plus que tout autre des écrivains et témoins sacrés, le descripteur, le metteur au jour (expressions laides mais comment dire autrement ?) du Corps mystique donc aussi bien de l’Eglise que du mode de notre participation à Dieu. La question de foi est, à tout prendre secondaire, elle est tient à notre liberté, pas à Dieu. Tandis que le fait l’emporte qui est le don de Dieu nous donnant le rôle décisif : la construction, nous ne la faisons pas, nous la sommes, et quelle est cette construction ? l’Ancien Testament promettait une terre – concrète et tangible, toute la question israelo-arabe est là – tandis que le Nouveau Testament nous révèle que la question du pays où Dieu habitera avec nous est dépassée : il est dans son Temple et le Temple, c’est nous. Faut-il ajouter – prier ! – que nous sommes le Temple que cela nous plaise ou pas. C’est un fait. Un donné. Début autrefois, sans cesse réactualisé dans la prière : Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze et leur donna le nom d’Apôtres. Image enfin du troupeau qu’au petit matin, on rassemble et emmène dans de nouveaux pâturages.
matin
Luc Chatel, ministre de l’Education en même temps que de la Propagande, après le vote d’hier à l’Assemblée nationale : c’est une journée qui fera date dans l’histoire sociale de notre pays. L’entendre selon lui : Sarkozy et Woerth refondant la société française (pour deux ou trois ans ?), ou l’entendre selon une majorité des Français : pour la première fois dans notre histoire républicaine, une loi est votée sans dialogue avec les intéressés et conbtre l’opinion, fondée ou pas, d’une immense majorité de Français, ou encore l’entendre en sociologie : pour la première fois depuis une centaine d’années (Clemenceau, briseur de grèves en 1909…), le droit de grève est contesté dans ses fondements légaux et dans sa pratique.
fin de matinée
En fait, ils ne sont plus d’accord… manqué l’essentiel de la manifestation, au chef-lieu de chez moi, Vannes. A midi et quart, les participants s’étaient déjà dispersés, les fois précédentes, on ne se séparait que vers treize heures parce qu’on avait mis, plus nolmbreux, davabntage de temps pour arriver rasselmblés à l’Hôtel-de-Ville. Ce dire – donc – entre deux manifestants et ce critère pour compter. Les CGTs restés les derniers, j’interoge le porte-parole habituel sur les comparutions à Saint-Nazaire et à Lyn : cinq mois à Lyon pour une poubelle enflammée par une fille, et deux à Saint-Nazaire sans la moindre preuève de quelque méfait que ce soit : on prend les gens à la dispersion de la manifestation. Que ce soit exemplaire, déclare le juge ! Ils avaient regardé France 2 avant-hier, mais pas vraiment retenu la lettre des syndicats allemands, sur laquelle j’interroge mon ancien homologue au Kazakhstan. Pour eux, le droti de grève, déjà brisé par Thatcher et en Allemagne, depuis longtemps ( !?) est défié ces jours-ci en France. Nouveau rendez-vous, le samedi 6 Novembre. Camionnette de la CFDT qui démarre, j’apostrophe la jeune femme au volant : ne lâchons rien. Elle acquiesce avec force. – Je n’ai aps encore entendu ou remarqué un communiqué de François Chérèque remettant les propos dont s’est saisi la majorité parlementaire dans leur séquence complémentaire : il accepte donc l’annexion de fait. Stratégie d’une centrale plutôt que stratégie nationale.
France-Infos. au retour. Présentation : la page législative est tournée, mais la contestation demeure, test aujourd’hui. Mailly (F.O.), la manifestation de toutes façons va laisser des traces. Huit raffineries sur douze produisent de nouveau mais la régularisation de tous les flux et jnotamment des transports routiers va demander des semaines. Un « raffineur » dit sa fierté d’avoir fait grève. Raisons salariales impératives pour reprendre mais on entre dans une aurtre phase : la résistance. A Toulouse, autant sinon plus qu’aux précédentes fois : 120.000 selon les organisateurs.
Je suis déjà mentalement dans la rédaction d’une note de synthèse, faisant série avec celles analysant 1995 puis 2005-2006, mais surtout dans ce livre : Le mouvement social face au pouvoir politique. Il y a une rédaction historique et politique, une recherche si possible à effectuer dans les principaux syndicats pour les documents de chacune des époques (68-95-maintenant) et j’aurai mon illustration personnelle avec mes notes de journal aux diverses époques. Je me demande si je ne vais pas faire une enquête d’opinion parmi mes camarades de classe : Saint-Louis de Gonzague, le collège des Pères Jésuites de 1950 à 1960.
milieu d’après-midi
Les commentaires que je prends selon la présentation par Orange des dépêches de l’AFP ne sont pet-être pas statistiquement fiables, mais je suis frappé d’une part par de vériatbles clivages entre Français, les uns jugent que les grévistes, les contestataires, les socialistes, ec.. sont archaïques, feignants, c’est évidemment très schématiques et ceux-là applaudissent UMP et Sarkozy, lesautres se révoltent et raillent les diorigeants actuels. Il manque à presque tous le sens du relatif et plus encore une certaine compassion pour un pays qui souffre, qui ne se comprend plus lui-même, pour des gens qui souffrent.
Ben Laden… la communication gouvernementale française ! annoncer notre retrait d’Afghanistan à partir de 2011, quarante-huit heures après son message.
La question d’Europe très opportunément de nouveau posée. Assortir de sanctions le respect du pacte de stabilité, pourquoi pas ? mais c’est tellement superficiel, il s’agit d’augmenter la solidarité européenne et de doter l’Union d’une gouvernance dépassant celle des Etats. On ne le fait toujours pas. Personne – parmi les grands acteurs – ne le dit
Obama commence de m’être sympathique, pas parce qu’il va perdre ses élections de mi-mandat mais parce qu’il a été plutôt timide. Certainement en politique militaire et aussi en politique sociale, mais il a laissé se poser les problèmes devant l’opinion. Il a nationalisé, il a posé les questions bancaires devant l’ensemble de ses concitoyens et – s’il avait été imité par ses homologues dans les mesures qu’il essaie de prendre pour les bourses, les banques et les abus financiers – il aurait pu concéder certains des abus américains. Pour la premi-ère fois depuis longtemps, il m’a semblé qu’en économie l’Amérique, grâce à lui, ne se posait plus en référence, forme ultime de l’impérialisme ou de l’hégémonie. Obama affronte, pratiquement seul, la grande nouveauté des relations intgernationales tant stratégiques qu’économiques, commerciales et financières, moéntaires : la puissance désormais majeure de la Chine. Sur aucun sujet, ce président salué comme un messie à son élection, n’est démagogue ni enflé. Le pouvoir ne le révèle pas, ne l’exalte pas. Reste que je suis peu son travail et que je n’ai qu’une vue très partielle des Etats-Unis, n’y ayant que peu séjourné et il y déjà près de vingt ans.
Titre récent du Monde : « l’Elysée va devoir recoller les morceaux d’un dialogue social brisé par le conflit ». C’est sans doute l’appréciation du président régnant, ce n’est pas du tout la réalité. Il n’y a pas, du moins à l’échelon national, de dialogue depuis le début de ce quinquennat. D’emblée, il a été caricaturé puis dénaturé : le premier conflit des retraites, les régimes spéciaux, en Octobre-Novembre 2007. Et peut-il y avoir un dialogue social s’il n’y a pas de dialogue politique ?
soir
Je regarde par hasard sur France 5 une émission littéraire, un François Busnel rencontrant des écrivains américains contemporains. Saldam Rushdie ne m’apprend que sur lui-même, charabia confus sur tout autre chose d’ailleurs que le Coran ou quelque autre livre inspiré, mais une Louise Erdrich (La malédiction des colombes)– mi-Amérindienne mi-Allemande – me subjugue par ses aperçus sur la difficulté des Américains à épouser leur propre histoire tandis que les Européens ne craindraient pas leur mémoire : effectivement Vichy, la shoah, les massacres arméniens, les dictatures méditerranéennes des années soixante encore, les réconciliations après les grandes guerres mondiales… un Jay McInerney (Moi tout craché) spécialiste des descriptions de New-York en fait une étonnante présentation : une ville dangereuse et ethniquement noire dans les années 1990, où soudain Wall Street fait main basse sur Manhattan et qui est bien moins choquée et consciente d’une mutation à accomplir après le 11-Septembre, et qui a presque tout oublié aujourd’hui. Deux évidences : nous sommes de plus en plus obnubilés en France par l’analyse sinon la contemplation de ce qui serait notre échec collectif, et nous devenons, surtout nos soi-disant élites, complètement incultes et isolés de toutes les innovations ou communions intellectuelles, tout en étant incapables de comprendre nos propres modèles, acquis, notre propre génie national. L’autre évidence
E-Télé… projection d’un film, des policiers en civil dans le cortège, arrêtant des gens avant de montrer leur badge, entourés et hués par les manifestants. Alliot-Marie répond que c’est à la demande des centrales syndicales, pour assurer la sécurité ! Ainsi, le film-oirate dénoncé notamment par Mélenchon a son fondement puisque la chose est devenue coûtumière.
Décalage complet entre les compte-rendus ce soir de la réunion de Bruxelles – dans nos télévisions, embrassades et mains dans le dos pour Sarkozy avec Barroso et autres – et les dépêches de l’AFP qui relatent les dialogues publics : Barroso déclare inacceptable une révision des traités (évidemment, car la révision ne sera pas ratifiée dans les Etats, surtout si ce doit être par referendum), Junker lance à Sarkozy qu’il est grave de ne pas rfespecter le pacte de stabilité, mais qu’il l’est plus encore de ne pas respecter les droits de l’homme.
Débats redonnés d’hier ou avant-hier sur les crises de la dette, Attali insiste sur la question de savoir ce que veulent nos prêteurs, mais il n’identifie pas ceux-là et si tout le monde est d’accord pour dire que la crise, la pire, est devant nous, personne ne remarque que les prêteurs et les emprunteurs sont probablement les mêmes si l’on raisonne en Etats ou en économies nationales, et qu’en fait c’est exactement le problème de la confiance inter-bancaire. Il y a cette inconnue que sont les agences de notation que j’assimile aux différentes boîtes d’audit et de conseils, en stratégie ou en bilans divers : là-dedans il y a une majorité, de jeunes sans espérience, en tout cas une quais-totalité de gens n’ayant jamais dirigé une entreprise et en risquant leur argent propre. Le capitalisme avait sa légitimité quand l’investisseur était le chef de l’entreprise et que le failli se suicidait, qu’un patron se ruinait personnellement pour sauver l’emploi ou assurer une fin de mois. – Quelques énoncés cependant, l’inégalité fait l’endettement et non le contraire.
Espagne… libéralisation du marché du travail, diminution des salaires des fonctionnaires… Varsovie, Bruxelles…
[1] - Paul aux Ephésiens II 19 à 22 ; psaume XIX ; évangile selon saint Luc VI 12 à 19
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire