vendredi 21 mai 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 21 mai 2010

Vendredi 21 Mai 2010

Prier…[1] est-ce que tu m’aimes ? Peut-on jamais savoir si l’on aime, si l’on est aimé. La foi a besoin de signes ? l’amour aussi ? la certitude n’est pas du domaine de la constatation ou de la preuve, elle est dans la remise à l’autre de toute interprétation, de notre nudité, de notre être entier que nous-mêmes ne sommes pas, jamais capables de vraiment exprimer. Les questions de Jésus et les conclusions qu’il en tire sont complexes : m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Sois le berger de mes agneaux. Or Jean note (pour introduire le discours après la Cène) qu’il est, quant à lui, le disciple que Jésus aimait. A la protestation d’amour de Pierre, présentée sciemment par Jean en symétrie du reniement auquel il a assisté ou dont il a entendu parler de premier main, il y était… Jésus répond non par une affirmation du même ordre : moi aussi, Pierre, je t’aime… mais par une mission, une consécration : sois le berger, laquelle est concrétisée par l’annonce du martyr. Et finalement par ce qui est banal dans l’évangile, si l’on ose écrire… puisque tout avait commencé par le même appel : puis il lui dit encore, ‘suis-moi’. Simplement, parce que toute relation à Dieu : amour, don de soi, foi, mission n’est en fait qu’une réponse à un appel, et que cette réponse ne peut consister, Dieu étant Qui il est et moi, ce que je suis, qu’en la tentative de marcher dans les pas de Dieu ; heureusement, Christ, Dieu fait homme. Le reste, Dieu l’arrange, ainsi du transfert de Paul à Rome puisqu’il y appelé. César paie le voyage… inattendu, mais ingénieusement provoqué. Circonstances historiques dans ma vie, appel de Dieu, mon propre apport. Et cela donne les Actes des Apôtres, tributaires de la Pentecôte : après-demain en solennité et commémoration active. Messagers du Seigneur, bénissez-le, invincibles poteurs de ses ordres. L'amour de Dieu pour son peuple, la présence du Christ au milieu de ses disciples sont tellement familiers et certains pour Pierre qu'en revanche, il n'a pas posé la question - qui est celle de tous temps pour les agnostiques, les désespérés et les distraits... mais toi, Seigneur, m'aimes-tu ? Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint. Aussi loin qu'est l'orient de l'occident, il met loin de nous nos péchés

matin

L’Elysée décide l’âge de la retraite, alors qu’il y a débat social, négociations et consultations entre le ministre compétent et les syndicats divers, et que le Parlement n’a pas encore débattu – toujours l’image de Jupiter tonnant, du décideur, au prétexte que sans lui rien ne se déciderait. En revanche, « la réduction des déficits excessifs » ou une prévision quinquennale des politiques budgétaires ne sont prévues qu’à partir de 2012 – pour Lionel Jospin, retraites, ou Nouvelle Calédonie, tout était à partir de 2002. Une révision constitutionnelle pour des disciplines budgétaires tandis que l’on ne va évidemment pas vers un referendum constituant pour les libertés publiques, la burqa spécifiquement. La politique économique quinquennale, à laquelle se prête – avantage d’une dérive – la rigidité du calendrier électoral français depuis l’adoption du quinquennat et « l’inversion des calendriers », aurait dû être décidée depuis longtemps : la meilleure manière de la pratiquer dans le temps et dans la concertation, es évidemment de réinstituer le Plan, ses commissions et son commissariat. Qui en parle ? dans les logorrhées d’économistes sur les plateaux de télévision chaque soir.

Les « apéros géants ». Bien évidemment, des risques, des « dérives », mais certainement une interdiction de priunciope fera trouver autre chsoe. Notre avenir en presque tout n’est-il pas dans l’inventivité des générations nouvelles. A condition aussi qu’il y a quelque exemple de la part des nôtres. Le sans-gêne moral, constitutionnel, judiciaire règne à l’Elysée et s’est imposé en exemple à la France depuis une quinzaine d’années. L’Etat, lui-même, sans questions de personne physiques et passagères au gouvernement ou à la présidence de la République, dispose des libertés locales, des finances régionales et départementales, voire associatives, à sa discrétion et sans contrôle. Civilisation de toc, d’affichage, de pseudo-beautés féminines à l’affiche, en vitrine, une course à la notoriété (la secrétaire d’Etat entreprenant un Grenelle III, telle autre accouchant en public ou presque, et une ancienne garde des Sceaux plus cumularde qu’un sénateur-maire de la Troisième République). Pourquoi se gêner, pourquoi ne pas chercher à être ensemble sans autre raison qu’être ensemble, car autour, c’est si moche ou fermé ; Cf. marché de l’emploi ; Seniors et juniors, même combat. La retape publique, le désastre vêcu d’expérience.

Qui se souvient de l’euro à 80 cents ? il n’y a pas dix ans. Et une parité un euro = un dollar, ne sera-t-elle pas le moment, tant attendu, de la fixer puis de la maintenir par une gestion d’abord commune, puis finalement le passage de la BCE sous tutelle de la Fed ? exactement comme la défense européenne ne décroche toujours pas de l’O.T.A.N. et renouvelle, quand les circonstances changent d’une façon aveuglante (dissolution du pacte de Varsovie), ses prétextes, aujourd’hui c’est l’Afghanistan, demain ce peut-être la drogue au Panama ou les pirates de l’Antarctique si les côtes et les eaux arabiques, yéménites ou somaliennes sont enfin sécurisées.

midi

Dépêches et commentaires, entretien avec l’intéressé. La pose de Dominique Strauss-Kahn. Qu’on me laisse travailler ! On y ajoute le parallèle avec Jacques Delors.

Valéry Giscard d’Estaing qui s’y connaît encore me dit – et l’a sans doute souvent dit, mais « off » - il y a dix ans : les Français sont bêtes. Ce me semble de plus en plus prouvé depuis une dizaine d’années. L’appréciation qui leur est prêtée d’une candidature DSK à l’Elysée, soi-disant pour battre à la course Sarkozy, le montre bien. Quelles sont les références de Dominique Strauss-Kahn, élu à Sarcelles et habitant le bel ouest parisien ? Le RMI et l’épargne salariale, c’est Laurent Fabius, pas lui. La CSG et l’imposition de la fortune, c’est Michel Rocard, pas lui. Les 35 heures et une analyse pour la solidarité au travail, c’est Martine Aubry, déjà à l’œuvre pour les lois Auroux, ce n’est pas lui. La suppression du commissariat au plan et l’abandon de la planification dite à la française, c’est lui avec Lionel Jospin : qui a inspiré l’autre ? le laxisme budgétaire au point que se découvre une « cagnotte » faisant tous les commentaires pendant des mois, c’est lui. Au F.M.I., qu’a-t-il prédit avant la déconfiture de Lehman brothers alors qu’il est aux manettes depuis déjà plus d’un an ? quelles propositions et quelles analyses, tant à titre personnel que comme représentant d’une institution multinationale, pour remédier à la crise, au moins financière ? européen convaincu ? celui qui empîète dans l’affaire grecque sur l’Union européenne ? celui qui à aucun moment n’élève la voix pour une autre gouvernance budgétaire et de l’Union dans l’intérêt aussi bien européen que mondial ? Silence. Un parallèle avec Jacques Delors ? comment le soutenir ? l’ancien président de la Commission, plus de dix ans à ce poste, ministre de l’Economie et des Finances pendant trois ans quand la gauche est, en tant que telle, au pouvoir pour la première fois depuis le Front populaire, l’un des concepteurs et rédacteurs de la Nouvelle Société au cabinet de Jacques Chaban-Delmas. Voilà un parcours… en regard quelques mois ministre de l’Industrie, et quelques mois ministre des Finances. En revanche, je vois et entends dans le débat décisif du second tour, Sarkozy passer au tutoiement et évoquer avec Dominique comment il s’est entendu avec lui pour le placer au F.M.I. Effet assuré. Quant à la mûe morale à l’Elysée, l’affaire de la M.N.E.F. est politiquement sanctionnée d’une disgrâce désagréable pour lui et pour le Premier ministrre d’alors et juridictionnellement close, mais le donjuanisme, les emplois de complaisance et sans doute l’accumulation de dossiers divers quand on a de l’importance et qu’on réside aux Etats-Unis mettront une nouvelle l’Elysée en posture de prêcher la morale aux jeunes des banlieues. Alors, une élection postiche par les Français élisant la compétence financière parce que la crise est financière ? Calcul de 1974 en faveur de V.G.E. Et une investiture socialiste dictée par les sondages « plaçant » D.S.K. ? Bravo, tous. Je comprends que l’impétrant, conscient de son inadéquation, « la joue modeste » !

[1] - Actes des Apôtres XXV 13 à 21 ; psaume CIII ; évangile selon saint Jean XXI 15 à 19

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