mercredi 3 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 3 mars 2010


Mercredi 3 Mars 2010

Prier… l’affrontement entre Jésus et ses tortionnaires, selon Isaïe ou, aujourd’hui, selon Jérémie (mes ennemis ont dit : Allons, montons un complot… attaquons-le par nos paroles, ne faisons pas attention à tout ce qu’il dit) et selon Matthieu (le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreont aux païens pour qu’ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera). Une religion écrite – elle n’est pas la seule – mais une religion qui révèle Dieu par les événements, et ces événements ne sont pas dits au passé, ils sont d’abord annoncés et en plusieurs versions, celles des prophètes, celle du Christ lui-même, son propre prophète et le prophète par excellence (ce qui renvoit à l’énigme coranique, qui me semble plus affaire de présentation que de fond, au moins pour ce qui est de la place de Mahomet dans l’histoire spirituelle de l’humanité, le commentateur par excellence du monothéisme et de la transcendance, commentateur enflammé et indigné). A ces prophéties, s’ajoutent deux types de réaction : l’attitude-même de la victime, Jésus : ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur,pour détourner d’eux ta colère… Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… et les disciples, nous tous : pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? Le fait est que Jacques et Jean auront la grâce de cette capacité, et que les réclamations de la bonne place sont le fait d’un amour maternel, exubérant mais déplacé : voilà mes deux fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite, l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. La réponse de Jésus est surtout celle qu’il fait au « bon larron », ce soir-même, tu seras avec moi en paradis.
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Cinquante-trois morts en Vendée et en Charentes. Alerte en Calvados et en Cotentin pour des vagues de trois mètres. Quarante mille hectares inondés (d’eau salée) sur la côte poitevine. Une vingtaine de millions « débloqués » pour les obstreiculteurs, et cinq pour les agriculteurs. Unité de compte pour moi : le Air Force One à la française… entre quatre cent et cinq cent millions d’euros. Huit cent morts au Chili. Aide de la Bolivie qui n’a toujours pas rétabli de relations diplomatiques avec le pays qui lui a pris son accès à la mer. Président et ministres donnent une partie de leurs émoluments (Morales perçoit mensuellement l’équivalent de mil sept cent euros, exactement dix fois moins que Sarkozy).

Villepin au salon de l’agriculture : une concertation européenne. Martine Aubry au salon de l’agriculture pour comprendre les problèmes quoiqu’elle les sache familialement, grands-parents des deux côtés dans l’agriculture.

Le traité de Lisbonne devait institutionnellement tout changer a-t-on prétendu (ce qui ne résistait déjà pas à l’analyse textuelle). On a élu le président du conseil et le ministre des Affaires étrangères, en criant – au parterre – que c’était se moquer du monde et des Européens que de choisir des gens aussi pâles. On ne les mentionne même plus. Il est dit que l’Espagne préside l’Europe, l’ancienne présidence semestrielle tournante. Barroso s’exprime, président de la Commission, et en appelle aux chefs d’Etat et de gouvernement. Première manière de ne pas exister pour un pays virtuel… seconde manière, l’Ukraine qui se laisse reprendre par la Russie et contribue à recréer sous une forme présentable l’empire soviétique.

Il est acquis que la difficulté grecque tient à une entente de fonds spéculatifs et de banques nommément connues. Acquis aussi que les lois américaines dans la matière – l’Europe défendue par des législations qui lui sont étrangères ! – sont violées. La solidarité européenne si peu évidente que la Grèce se donne l’alternative de recourir au F.M.I. – exactement l’inverse de la situation de 1980-1981 où l’entrée dans le Marché commun sauva le pays des médications du F.M.I. dont j’avais déjà vu les désastreux effets au Portugal… Les économies grecques à hauteur de cinq milliards sont moindres que le coût des armements commandés à la France et à l’Allemagne.

Une voix à l’émission (France-Infos. « tout est son contraire »), il s’agit de l’page de la retraite, quand est-on gâteux si l’on a pour métier l’esprit. La voix de qui ? d’Ormesson ? non, quoique le contentement de soi et la lèche des mots (au sens du lèche-frites, soient les siens. C’est Philippe Tesson, dont je ne sais l’âge qu’il a mais certainement pas avancé au point que ce soit un exploit qu’il tienne le temps d’un entretien… j’ai de lui le regard d’un illuminé plus par des haines précises et personnelles que par la très haute intelligence d’un prophète ou d’un artiste, et la mémoire de cet entretien qu’il eût avec Jacques Fauvet – ce dernier m’en donna l’ambiance très peu après… Il vint le voir peu avant le lancement du Quotidien de Paris pour simplement l’avertir que ce qu’il allait faire serait bien mieux que Le Monde … L’entretien n’est que complaisance et n’apprend rien sur ce que fut la presse quotidienne, ni sur le journalisme : a-t-il changé ou pas, du fait de ses supports matériels ou virtuels, ni sur la manière dont se fait un journal et se forme un journaliste, ni sur la fonction de direction ou d’incarnation d’un grand quotidien…

[1] - Jérémie XVIII 18 à 20 ; psaume XXX ; évangile selon saint Matthieu XX 17 à 28

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