mardi 23 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 23 mars 2010


Mardi 23 Mars 2010

Prier … avec nos morts, avec nos malades, les plus puissants sur nous et sur Dieu, unifiant, prier pour les vivants, les demandeurs, les absents et les nécessiteux, nous le sommes les uns les autres. [1] Qui es-tu donc ? … Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. Densité du texte johannique, plus le Christ, avec des mots humains, ceux de sa culture et de sa génération tente de dire la réalité, qui est tout entière de Dieu et en Celui-ci, plus ses auditeurs ont une attitude simple : les détracteurs restent au pied de la lettre (Veut-il se suicider puisqu’il dit : « Là où moi je m’en vais, vous ne pouvez aller » ?) et d’autres, « les » autres : sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui. Que dit-il ? qui il est et sa relation au Père. Qu’il n’appelle qu’ainsi, et non Dieu, sauf s’il récite un psaume (pourquoi m’as-tu abandonné). Moi, JE SUIS est le nom que se donne Yahvé, à la demande de Moise expédié vers Pharaon et plus encore vers ses compatriotes. Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS … ce qui est évidemment le comble, puisqu’en croix et mourant Jésus semblera tout, sauf le tout-puissant ! Et les textes des deux Testaments, ancien et nouveau, résonnent, même le serpent de la Genèse revient en scène, et c’est le crucifié qui en donne l’analogie et le sens pour notre salut, puisque mort et résurrection, péché et foi, catastrophe et accomplissement sont en fait le même mouvement, celui de notre atteinte de Dieu : Moïse fit un serpent de bronze et le drssa au sommet d’un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie… si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. Et Dieu… quand il apparaîtra dans sa gloire, il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière. Retournement de la situation mosaïque, puisque l'envoyé est désormais Dieu lui-même qui décline ouvertement son identité.


matin

Les débuts du remaniement ministériel, appelés ajustements. Darcos « évincé » pleurniche et demande à son entourage de plurnicher et de mettre en valeur son bilan. Les ministres d’aujourd’hui qui sont d’abord des carriéristes dans une profession où l’élection a peu de place, sauf pour la chute, ne sont en rien maîtres d’une œuvre gouvernementale ; aucune entreprise ne marcherait avec si peu de délégations de pouvoir et de confiance entre les dirigeants. Je n’avais pas de sympathie pour Martin Hirsch mais son départ le sert, ses appréciations des derniers mois sur les sans-papiers et sur beaucoup de sujets sensibles que ne suivait pas l’opinion publique mais auxquels, par esprit de. Système, tenait Sarkozy, ont plu. En tout cas aux médias. Il lui st donné quitus en général de son indépendance vis-à-vis du prince. Avec goujaterie, François Baroin entrant, se flatte de son indépendance et donc d’une position de sollicité par le président et non de solliciteur…j

soir

C’est déjà, tout de suite, intéressant. D’abord plus de 800.000 manifestants à travers la France. Le Premier ministre annonce le report sine die de la taxe carbone, en fonction problématique d’avancées technologiques. Le gouvernement fait croire que l’on va maintenant se consacrer à l’essentiel, le régime des retraites. Mais la relation avec les deux hantises des Français, garder ou trouver son emploi, boucler les fins de mois, n’est pas évidente ; et choisir Woerth, qui n’est connu (et détesté) que comme comptable, n’est pas la meilleure présentation. Le vrai signal de combativité des salariés sera le renversement de Bernard Thibaut, trop visiblement un élément du jeu de Sarkozy. Ce dernier auquel la droite préfère désormais Villepin ou Fillon, parce qu’il recule sans changer, et il ne peut changer parce que c’est affaire de tempérament et qu’il n’a aucune recette de comportement de rechange, montre combien sa « politique » est un fatras : il tient au pouvoir, et en même temps parce qu’il ne donne en rien la sensation d’imaginer la France pour l’avenir ni d’avoir lui-même vu son âge un projet de vie, il va s’y cramponner, et s’humiliera en renonçant à chacune des éréformes » qu’il annonçait avec défi. La taxe carbone est un commencement, la fusion département-région associée à d’évidentes manipulations des circonscritptions et des modes de scrutin pour rabioter un peu sur la gauche, ne pourra « passer ». Le roi est nu, certes, mais nous aussi qui pendant trente mois avons feint de ne pas le voir ainsi. Restent les réseaux et le bunker des prérogatives ou des habitudes que l’on a laissé prendre à l’Elysée : retranché, Sarkozy pourra-t-il repartir au nouvel assaut, qui devait être dans sa conception de la démocratie « irréprochable et exemplaire », la seule sanction de ses prises de « responsabilité », la réélection. Exactement sur le modèle des régionales que la gauche a gagnée par insuffisance de la droite, Sarkozy n’a de chances d’être réélu que si la gauche ne parvient pas à s’entendre sur un candidat, et que s’il parvient à quelque partage du pouvoir ou de la gloire avec ses deux compétiteurs que sont Fillon et Villepin, ou plutôt les clientèles de ces deux personnages. Il a d’ailleurs contribué à les faire, en écrasant le Premier ministre médiatiquement il l’a finalement fait valoir à proportion que lui-même lassait, en s’acharnant dans la procédure Clearstream il donne l’antenne et même du rôle et du texte (sur lui…) à quelqu’un de superficiel et peu gouvernemental.
[1] - Nombres XXI 4 à 9 ; psaume CII ; Jean VIII 21 à 30


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