Mercredi 31 Mars 2010
Prier… [1] la trahison de Judas. Ma fille et moi rencontrons en rentrant de l’éole hier soir, notre recteur, se préparant en marchant le long du marais, une promenade qu’il ne connaissait pas, à une célébration pénitentielle, je reviens à Judas et au courant d’aujourd’hui : l’ami de Jésus lui permettant son martyre. Il remarque que plus l’on cherche loin des textes (et l’apocryphe publié il y a peu n’apporte qu’une mystique, pas un récit), moins l’on trouve. Ce qui distingue le traître de Pierre, le renégat, c’est que Judas refuse le pardon, en tout cas il en désespère et n’a donc d’autre référence que lui-même, alors que Pierre est ouvert à cette miséricorde et la recevra donc pleinement. Soit ! La version de Mathieu est bien moins prédestinante, Judas choisit son destin et le pire, pourtant le sait-il ? tandis que le Christ, quelle que soit la version évangélique, sait. D’une part, il accomplit les Ecritures, d’autre part il connaît chacun : Serait-ce moi, Seigneur ? – Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! – Maître, serait-ce moi ? – C’est toi qui l’a dit. Même formulation et même réplique qu’en dialogue avec Pilate : Dieu nous laisse nous qualifier nous-mêmes devant Lui et devant nos semblables. Mais Le choisissant, nous pouvons dire : quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un a-t-il une accusation à porter contre moi ? Qu’il s’avance ! Voici le Seigneur Dieu qui vient prendre ma défense : qui donc me condamnera ?
matin
Moscovici, déjà sur une des chaînes de télévision (la parlementaire ? avant huit heures) : la taxe carbone, l’écologie abandonnée par Sarkozy et ses talibés. Sans doute, mais cette absence d’initiative thématique et ce suivisme en calendrier et en objets de débat font bien penser que Sarkozy, perdant sang et crédibilité, paris d’avenir aussi, et le parti socialiste – DSK sortant de sa berline interminable et close à l’américaine … qui s’y voit déjà – ne gagneront chacun en 2012 (ou avant car il est peu probable que les cartes et le calendrier restent figés dans une telle débâcle) que par défaut. La « gauche » si Sarkozy est lâché par les siens et par les électeurs du Front national revenus à leur jeunesse (Marine, jusqu’ici impeccable et sans « le détail » ni autre « dérapage »), et le pouvoir en place si la bataille des chefs reprend à proportion que l’Elysée semble accessible. Différence, la droite se pose et joue la question de personne, Sarkozy ou pas ? ce qui est rendre à tout cela la bonne proportion des années 2000-2002, l’avant-sarkozysme mais ce qui l’y préparait et dont les remplaçants rêvent aujourd’hui, tandis que la gauche est acculé aux coalitions de partis et mouvements, à un programme riche et débattu, à des ententes entre clans et chefs. La droite et « le pouvoir personnel », la gauche et la démocratie. Du moins, c’est comme cela que je regarde Guignol où chacun est caricaturé.
[1] - Isaïe L 4 à 9 ; psaumeLXIX ; évangile selon saint Matthieu XXVI 14 à 25
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire